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[2,58] LVIII. (LV) (1) Le fracas des armes et le son de la trompette ont �t� entendus au haut du ciel lors des guerres Cimbriques (an de Rome 654); il l'a �t� souvent dans les temps qui ont pr�c�d� et suivi. Sous le troisi�me consulat de Marius (an de Rome 651) les habitants d'Ameria et de Tudertum virent des armes c�lestes venir se heurter du levant et du couchant, et celles qui �taient du c�t� du couchant furent mises en d�route. On a vu plusieurs fois le ciel lui-m�me en feu; cela n'est pas �tonnant : ce sont les nuages qui s'enflamment dans une grande �tendue. [2,58] 148 Armorum crepitus et tubae sonitus auditos e caelo Cimbricis bellis accepimus, crebroque et prius et postea. tertio uero consulatu Mari ab Amerinis et Tudertibus spectata arma caelestia ab ortu occasuque inter se concurrentia, pulsis quae ab occasu erant. ipsum ardere caelum minime mirum est et saepius uisum maiore igni nubibus correptis.
[2,59] LIX. (1) Les Grecs c�l�brent Anaxagore de Clazom�ne, qui, la seconde ann�e de la 78e olympiade, pr�dit par la science astronomique qu'� tel jour une pierre devait tomber du soleil; et cela arriva, en plein jour, dans la Thrace, aupr�s de Aegos-Potamos (IV, 18) : encore aujourd'hui on montre cette pierre: elle est d'un poids � faire la charge d'un chariot, et d'une couleur br�l�e. A la m�me �poque, une com�te brilla pendant les nuits. (2) Si l'on croit � cette pr�diction, il faut avouer que l'esprit divinateur d'Anaxagore fut bien merveilleux : et c'est renoncer � comprendre la nature et reconna�tre une confusion g�n�rale, que d'admettre que le soleil lui-m�me est une pierre, ou qu'une pierre y ait jamais �t� contenue. Toutefois, il n'est pas douteux que des pierres tombent souvent du ciel. (3) Dans le gymnase d'Abydos (V, 40), aujourd'hui m�me, une pierre est r�v�r�e en raison de cette origine; elle est d'un m�diocre volume; et le m�me Anaxagore avait annonc�, dit-on, qu'elle tomberait au milieu de la terre. Une pierre est aussi honor�e � Cassandrie (IV, 17), qu'on appelle Potid�e, et qui fut colonis�e pour ce motif. Moi-m�me j'ai vu, dans le territoire des Vocontiens, une pierre qui venait d'y tomber. [2,59] 149 Celebrant Graeci Anaxagoran Clazomenium Olympiadis LXXVIII secundo anno praedixisse caelestium litterarum scientia, quibus diebus saxum casurum esset e sole, idque factum interdiu in Thraciae parte ad Aegos flumen, qui lapis etiam nunc ostenditur magnitudine uehis, colore adusto, comete quoque illis noctibus flagrante. quod si quis praedictum credat, simul fateatur necesse est, maioris miraculi diuinitatem Anaxagorae fuisse soluique rerum naturae intellectum et confundi omnia, si aut ipse sol lapis esse aut umquam lapidem in eo fuisse credatur. decidere tamen crebro non erit dubium. 150 in Abydi gymnasio ex ea causa colitur hodieque modicus quidem, sed quem in media terrarum casurum idem Anaxagoras praedixisse narretur. colitur et Cassandriae, quae Potidaea quondam uocitata est, ob id deducta. ego ipse uidi in Vocontiorum agro paulo ante delatum.
[2,60] LX. (1) Nous appelons arc-en-ciel un ph�nom�ne qui, en raison de sa fr�quence, n'est ni une merveille ni un prodige; car il n'annonce pas, d'une mani�re s�re, m�me la pluie ou le beau temps. Il est �vident que le rayon solaire entr� dans une nu�e concave est repouss� vers le soleil et r�fract�, et que la vari�t� des couleurs est due au m�lange du nuage, de l'air et du feu. Ce ph�nom�ne ne se voit qu�� l'opposite du soleil. Il n'a jamais d'autre forme que celle d'un demi-cercle. Il ne se montre jamais la nuit, bien qu'Aristote rapporte qu'on en a vu quelquefois. Cependant le m�me Aristote avoue que cela ne peut arriver que le trenti�me jour de la lune. Les arcs-en-ciel se montrent en hiver, surtout durant la d�croissance des jours, apr�s l'�quinoxe d'automne. Apr�s l'�quinoxe du printemps, quand les jours croissent, il n'y a pas d'arc-en-ciel; il n'y en a pas non plus vers le solstice, pendant les jours les plus longs; mais ils sont fr�quents vers le solstice d'hiver, c'est-�-dire pendant les jours les plus courts. Ils sont �lev�s quand le soleil est bas, bas quand le soleil est �lev�, moindres au lever ou au coucher, mais ayant de la largeur; �troits � midi, mais embrassant un plus grand espace. En �t�, on n'en voit pas � midi; apr�s l'�quinoxe d'automne, on en voit � toute heure, et jamais plus de deux � la fois. [2,60] Arcus uocamus extra miraculum frequentes et extra ostentum. nam ne pluuios quidem aut serenos dies cum fide portendunt. manifestum est radium solis inmissum cauae nubi repulsa acie in solem refringi, colorumque uarietatem mixtura nubium, ignium, a�ris fieri. certe nisi sole aduerso non fiunt nec umquam nisi dimidia circuli forma nec noctu, quamuis Aristoteles prodat aliquando uisum, quod tamen fatetur idem non nisi XXX luna posse fieri. 151 Fiunt autem hieme maxime ab aequinoctio autumnali die decrescente. quo rursus crescente ab aequinoctio uerno non exsistunt, nec circa solstitium longissimis diebus, bruma uero {id est breuissimis] frequenter, iidem sublimes humili sole humilesque sublimi, et minores oriente aut occidente, sed in latitudinem dimissi, meridie exiles, uerum ambitus maioris. aestate autem per meridiem non cernuntur, post autumni aequinoctium quacumque hora, nec umquam plures simul quam duo.