Beudj\Vietnam\Annexes (original) (raw)

[Composition du gouvernement](#Composition du gouvernement)
[Organisations internationales dont le Vietnam est membre](#Organisations internationales dont le Vietam est membre)
[Chronologie des visites depuis le 01/01/1997](#Chronologie des visites depuis le 01/01/1997)
[Institutions régionales](#Institutions r�gionales)
[Les Vietnamiens de la diaspora (Viet Kieu)](#LES VIETNAMIENS DE LA DIASPORA %28Viet Kieu%29)
Biographies (en construction)

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT (AU 9/1/98)

[Chef de l'Etat](#Chef de l'Etat)
[Secrétaire Général du Parti Communiste Vietnamien](#Secr�taire G�n�ral du Parti Communiste Vietnamien)
[Cabinet du Premier Ministre](#Cabinet du Premier Ministre)
[Principaux Ministères](#Principaux Minist�res)
[Comités et Commissions d'Etat](#Comit�s et Commissions d'Etat)
[Bureau politique du Parti Communiste Vietnamien](#Bureau politique du Parti Communiste Vietnamien)
[Bureau permanent du bureau politique](#Bureau permanent du bureau politique)

Chef de l'Etat:Président Trân Duc LUONG (60 ans), auparavant vice-premier ministre depuis 10 ans

Vice-président : Nguyen Thi BINH

Secrétaire Général du Parti Communiste Vietnamien:Le Lt-Général Le Kha PHIEU (67 ans), Chef du Département politique de l'Armée

Cabinet du Premier Ministre

Premier Ministre: Phan Van KHAI (64 ans) auparavant premier vice-premier ministre Vice-Premiers ministres : Nguyen Tan DUNG (affaires intérieures et économie), Nguyen Manh CAM (diplomatie et économie), Nguyen Cong TAN (développement rural), Ngo Xuan LOC (industrie, transports, construction et développement urbain), Pham Gia KHIEM (sciences, éducation, culture, santé et questions sociales)

Principaux Ministères
Affaires étrangères: voir vice-premier ministre à la diplomatie

Agriculture et Développement Rural : Le Huy NGO

Commerce : Truong Dinh TUYEN

Communications et Transports : Le Ngoc HOAN

Construction : Nguyen Manh KIEM

Culture et Information : Nguyen Khoa DIEM

Défense: Pham Van TRA

Education et Formation : Nguyen Minh HIEN

Finances: Nguyen Sinh HUNG

Industrie : Dang Vu CHU

Intérieur: Le Minh HUONG

Justice: Nguyen Dinh LOC.

Produits de la Mer : Ta Quanq NGOC

Plan et Investissement : Tran Xuan GIA

Santé : Do Nguyen PHUONG

Sciences, Technologie et Environnement : Chu Tuan NHA

Travail, Invalides de guerre et Affaires Sociales: Tran Dinh HOAN

Comités et Commissions d'Etat
Ministre chargé du Comité gouvernemental de l'organisation et du Personnel : Do Quang TRUNG

Ministre, Directeur du Bureau du Gouvernement : Lai Van Cu

Ministre chargé du Comité pour la protection et soins de l'enfance : Tran Thi Thanh THANH

Ministre chargé des minorités ethniques et des régions montagneuses : Hoang Duc NGHI

Ministre chargé du Comité du planning familial et de la population : Tran Thi Trung CHIEN

Ministre chargé de de la protection contre les inondations et Président de la Commision du Mékong : Nguyen Canh DINH

Président de la Commission des sports et éducation physique : Ha Quang DU

Gouverneur de la Banque Centrale : vacant (avant Cao Si KIEM)

Inspection générale : Ta Huu THANH

Bureau politique du Parti Communiste Vietnamien

Le Lt-Général Le Kha PHIEU (67 ans), Chef du Département politique de l'Armée
Trân Duc LUONG (60 ans), Président de la République
Phan Van KHAI, Premier Ministre
Nong Duc MANH, Président de l'Assemblée Nationale
Nguyen Van AN, responsable de la Commision de l'organisation du Parti central
Nguyen Manh CAM, Ministre des Affaires Etrangères
le Général Le Duc ANH (78 ans), Vice-Président de la République
Le Général Doan KHUE, Ancien Ministre de la Défence
Nguyen Duc BINH, Directeur de l'Institut politique national Hô Chi Minh
Pham The DUYET, Commission de mobilisation de masse du Parti
Nguyen Thi Xuan MY, responsable de la Commission de contrôle du Parti central
Lieutenant-général Pham Van TRA, Vice-Ministre de la Défense et chef des Etats-Majors
Lieutenant-général Le Minh HUONG, Ministre de l'Intérieur
Le Xuan TUNG, Chef du Parti à Hanoï
Truong Tan SANG, Chef du Parti à Hô Chi Minh ville
Pham Thanh NGAN, Commissaire politique militaire
Nguyen Minh TRIET, Secrétaire adjoint du Parti, Ho Chi Minh
Phan DIEN, Directeur du bureau de la Commission du Parti central
Nguyen Phu TRONG, Secrétaire adjoint du Parti à Hanoï

Bureau permanent du bureau politique

Le Lt-Général Le Kha PHIEU (67 ans), Chef du Département politique de l'Armée
Trân Duc LUONG (60 ans), Président de la République
Phan Van KHAI, Premier Ministre
Nong Duc MANH, Président de l'Assemblée Nationale
Pham The DUYET, Commission de mobilisation de masse du Parti

ORGANISATIONS INTERNATIONALES DONT LE VIETNAM EST MEMBRE

[L'O.N.U. et les organisations qui en dépendent](#L'O.N.U. et les organisations qui en d�pendent)
[Les organisations financières internationales et l'aide au développement](#Les organisations financi�res internationales et l'aide au d�veloppement)
[Les organisations régionales](#Les organisations r�gionales)
[Traités internationaux sur le contrôle des armements](#Trait�s internationaux sur le contr�le des armements)
[Autres organisations](#Autres organisations)
[Candidature à d'autres organisations](#Candidature � d'autres organisations)

L'O.N.U. et les organisations qui en dépendent

Le Vietnam est devenu membre de l'Organisation des Nations Unies en 1977.

Le Vietnam est par ailleurs membre de :

Les organisations financières internationales et l'aide au développement

Les organisations régionales

Traités internationaux sur le contrôle des armements

Le Viêt-nam a signé :

Autres traités internationaux sur le contrôle des armements signés par le Vietnam :

Autres organisations

Candidature à d'autres organisations

CHRONOLOGIE DES VISITES DEPUIS LE 01/01/1997

[Europe de l'Ouest](#Europe de l'Ouest)
[Europe Centrale et Orientale](#Europe Centrale et Orientale)
CEI
[Asie de l'Est et Océanie](#Asie de l'Est et Oc�anie)
[Asie du Sud-Est](#Asie du Sud-Est)
[Asie du Sud](#Asie du Sud)
[Monde Arabo-Indien](#Monde Arabo-Indien)
Afrique
[Amérique du Nord](#Am�rique du Nord)
[Amérique Centrale et Latine](#Am�rique Centrale et Latine)
[Institutions régionales](#Institutions r�gionales)

EUROPE DE L'OUEST


AUTRICHE - VIETNAM

7avr97 : Visite de parlementaires autrichiens

BELGIQUE - VIETNAM

8-10avr97 : Visite de parlementaires belges à Hanoï

FRANCE - VIETNAM

29juil-4août97 : Visiteduministre vietnamien de la Défense, le général Doan Kue à Paris : signature d'un arrangement administratif relatif aux relations bilatérales en matière de défense

16-20avr97 : Visite du ministre vietnamien de la Défense, Doan Khue à Paris, à Marseille et Cherbourg

6-9Avr97 : Visite du secrétaire d'Etat français à la Francophonie, Margie Sudre à Ho Chi Minh Ville et Hanoï

14-18Fév97 : Visite du ministre français de l'envirronnement, Corinne Lepage à Hanoï

27-28Jan97 : Visite du chef d'état-major des armées françaises, le général Jean-Philippe Douin à Hanoï

23-27Jan97 : Visite du Ministre vietnamien de la Justice, Nguyen Dinh Loc

ITALIE - VIETNAM

26-27juin97 : Visite du Premier ministre vietnamien, Vo Van Kiet à Rome


EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE


BULGARIE - VIETNAM

8-9Août97 : Visite du Vice-ministre bulgare des Affaires étrangères, Boyko Mirchev à Hanoï

28-30Juil97 : Visite du ministre vietnamien de la Défense, Doan Khue à Sofia

HONGRIE - VIETNAM

27-28Mai97 : Visite du Premier ministre vietnamien, Vo Van Kiet à Budapest

23-26Avr97 : Visite du ministre hongrois des Affaires étrangères, Laszlo Kovacs à Hanoï

POLOGNE - VIETNAM

20-21Mai97 : Visite du Premier ministre vietnamien , Vo Van Kiet à Varsovie

10-11avr97 : Visite du ministre vietnamien de la Défense, Doan Khue à Varsovie

REPUBLIQUE TCHEQUE

22-23mai97 : Visite du Premier ministre vietnamien , Vo Van Kiet à Prague

10avr97 : Visite du vice-ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda à Hanoï


CEI


BIELORUSSIE - VIETNAM

23-27avr97 : Visite du président biélorusse, Alexandre Loukachenko à Hanoï et à Ho Chi Minh Ville, signature d'un traité d'amitié et de coopération

FEDERATION DE RUSSIE - VIETNAM

11Juin97 : Visite du Vice-ministre vietnamien du Commerce, Ho Huan Nghiem à Moscou

19Avr97 : Visite d'une délégation du parti communiste vietnamien à Moscou

24Fev97 : Visite du président de la Douma, Gennady Seleznyov à Hanoï


ASIE DE L'EST ET OCEANIE


AUSTRALIE - VIETNAM

2-6Juil97 : Visite du ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer à Hanoï

16-19Fév97 : Visite du ministre vietnamien des affaires étrangères Nguyen Manh Cam à Sidney

CHINE - VIETNAM

13-15Août97 : Visite du Vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, Vu Khoan à Pékin

13-16Juil97 :Visitedu ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguhen Manh Cam et du secrétaire général du Parti Communiste vietnamien, Do Muoi à Pékin (discussions sur les différends frontaliers (frontière terrestre entre les deux pays ainsi que les eaux du golfe Bac Bo (Tonkin))

18-23Juin97 : Visite du Lt Général Liao Xilong, commandant de la région militaire de Chengdu

22Avr97 : Visite d'une délégation du Parti Communiste chinois

9 Avr97 : Rencontre Chine-Vietnam (problèmes des " offshore oil_")_

8-15Avr97 : Visite d'une délégation militaire vietnamienne à Pékin

18Mar97 : Visite d'une délégation du Parti Communiste chinois

1-6Mar97 : Visite d 'une délégation militaire chinoise (Colonel général Wang Ke, " head of the Logistics General Department of the Chinese People's Liberation Army ")

24Fév97 : Visite du membre du bureau politique vietnamien, Nguyen Tang Dung à Pékin

COREE DU NORD - VIETNAM

7-8 Mai97 : Visite du ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguhen Manh Cam à Pyongyang

8-9Avr97 : Visite du Vice-Premier ministre nord-coréen, Kong Chin à Hanoï

COREE DU SUD - VIETNAM

10-12Fév97 : Visite du ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yoo Chong-Ha à Hanoï

JAPON - VIETNAM

20Juin97 : Visite du ministre japonais des postes et des télécommunications, Hisao Horinouchi à Hanoï

11-13Mai97 : Visite du ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguyen Manh Cam à Tokyo

7-8 Mai97 : Visite du ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguhen Manh Cam à Pyongyang

24 Jan97 : Visite du Vice-ministre de l'Agence de Défense japonaise, Naoaki Murata à Hanoï

11-13 Jan97 : Visite du Premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto à Hanoï


ASIE DU SUD-EST


BIRMANIE - VIETNAM

16Juin97 : Visite du ministre birman auprès du Premier ministre, U than Shwe à Hanoï

22-24mai97 : Visite du secrétaire général du Parti Communiste vietnamien, Do Muoi à Rangoon

25Mar-1Avr97 : Visite du ministre birman du Commerce Extérieur, Tun Kyi à Hanoï et HCM ville

16-17jan97 : Visite du ministre birman des Affaires étrangères, Ohn Gyaw à Hanoï

CAMBODGE - VIETNAM

7Juil97: Visite du Co-Premier ministre cambodgien Hun Sen

26Fév97 : Visite du ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguyen Manh Cam à Phnom Penh

INDONESIE - VIETNAM

17-21Fév97 : Visite du président indonésien, le général Soeharto à Hanoï

LAOS - VIETNAM

31mai97 : Visite du Vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguyen Dinh Bin à Ventiane

8-12Jan97 : Visite du Vice-Premier ministre laotien, Boungnang Vorachith à Hanoï

PHILIPPINES - VIETNAM

19Jan97 : Visite du ministre philippin des Affaires étrangères, Domingo Siazon à Hanoï

THAILANDE - VIETNAM

29mai97 : Visite du commandant suprême de l'armée royale thaïlandaise, le général Mongkhon Amphonphisit à Hanoï

30mars97 : Visite du Premier ministre thaïlandais

12-15mars97 : Visite du ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Prachuab Chaiyasarn à Hanoï


ASIE DU SUD


INDE - VIETNAM

19-22Juin97 : Visitedu premier vice-ministre iranien, hassan Ibrahim Habibi à Hanoï

6-9Mars97 : Visite du Premier ministre vietnamien, Vo Van Kiet à New Delhi


MONDE ARABO-IRANIEN


IRAN - VIETNAM

19-22Juin97 : Visite du Premier Vice président iranien, Hassan Ibrahim Habibi à Hanoï

LIBYE - VIETNAM

2-6Mai97 : Visite d'une délégation libyenne du Ministère des Affaires étrangères à Hanoï


AFRIQUE


BURKINA FASO - VIETNAM

2-5Juil97 :Visite du ministre burkinabé des Affaires étrangères, Ablassé Ouedraogo à Hanoï


AMERIQUE DU NORD


ETATS-UNIS - VIETNAM

26-29Juin97 : Visite du secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright à Hanoï

20Juin97 : Visite de l'ancien secrétaire à la Défense américain , Robert McNamara

26mai-1juin97 : Visite d'une délégation américaine de l'agence fédérale chargée de superviser les investissements à l'étranger (OPIC) et de la centrale syndicale AFL-CIO

9mai97 : Prise de fonctions de l'Ambassadeur américain au Vietnam, Douglas Peter Anderson

7-8avr97 : Visite du secrétaire d'Etat américain au Trésor, Robert Rubin à Hanoï et Hô Chi minh Ville : signature d'un acord de restructuration de la dette de l'ancien régime sud-vietnamien

20Mars97 : Visite d'une délégation d'hommes d'affaires à Hanoï

Mars97 : visite de l'amiral Josep Phrueher, Commandant en Chef des Forces américaines dans le Pacifique

CANADA - VIETNAM

14-16Nov97 : visite prochaine du premier ministre du Québec, Lucien Bouchard et du ministre québécois des Affaires internationales, sylvain Simard (VIIe Sommet de la Francophonie)


AMERIQUE CENTRALE ET LATINE


ARGENTINE - VIETNAM

17-18Fév97 : Visite du président argentin, Carlos Menem à Hanoï

CUBA - VIETNAM

14-17Juin97 : Visite du ministre cubain du commerce extérieur, Ricardo Cabrisas à Hanoï

1-3Juin97: Visite d'une délegation du Parti Communiste cubain à Hanoï, conduite par Jorge Cuevas Ramos, membre de la Commission Centrale du PCC en charge des Affaires anti-corruption,

27-30Mai97 : Visite du Vice Premier ministre cubain des Affaires étrangères, Jorge Bolanos, à Hanoï

15-19Mai97 : Visite d'une haute délégation militaire cubaine, conduite par le Lt-Gén. Nestor Lopez, membre du PCC et Chef du département politique des Forces armées révolutionnaires, à Hanoï

15-19Avr97 : Visite du ministre cubain de l'intérieur, le Général Abelardo Colome Ibarra, à Hanoï

7-11Avr97 : Visite du Vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguyen Dinh Bin à la Havane

14-24Mars97 : Visite de la délégation de la commission pour la culture et l'idéologie du Parti Communiste Vietnamien, conduite par son directeur Huu Tho, à la Havane


INSTITUTIONS REGIONALES


ASEAN - VIETNAM

10avr97 : Rencontre des responsables de l'ASEAN à Dalat

BAD - VIETNAM

26Mai97 : Visite du président de la Banque Asiatique de Développement, Misuo Sato

LES VIETNAMIENS DE LA DIASPORA ("Viet Kieu")

Selon les statistiques officielles, 347.000 Viet Kieu ont séjourné au Vietnam en 1996, soit deux fois plus qu'en 1993 (160 000). Un étranger sur quatre qui se rend au Vietnam fait partie de ces 2 millions de gens qui se sont enfuits, le plus souvent en bateau, entre 1975 et 1990. En 1996, les américains d'origine vietnamienne ont constitué la majorité des visiteurs (70 % venaient des Etats-Unis et du Canada : l'Amérique du Nord compte1,4 million de Viet Kieu (plus de la moitié de la diaspora).

Depuis décembre 1996, le Viet Kieu titulaire d'un passeport étranger n'est plus considéré comme citoyen vietnamien. Cependant le problème de la nationalité n'est pas résolu puisque tout vietnamien d'origine, selon la loi, ne peut être considéré comme un ressortissant étranger. Tout se passe comme s'il avait les obligations d'un national sans en avoir pour autant les droits. Faute de loi, il est "implicite que nous acceptons la double nationalité, de facto et non de jure" a déclaré Pham Khac Lam, vice-président du comité gouvernemental pour les Viet Kieu.

Les Viet Kieu sont beaucoup moins riches que ne le pensent généralement les vietnamiens, et les autorités s'en rendent compte. Le Vietnam n'a pas de tradition d'expatriement (avant 1975, une centaine de milliers de vietnamiens seulement vivaient à l'étranger, dont une majorité en France) et, surtout, le Viet Kieu ne peut compter que sur la famille et non, contrairement au chinois, sur le soutien de réseaux internationaux de commerçants entreprenants. Pour le Vietnam, la diaspora ne sera sans doute jamais qu'une réserve de cerveaux, non de capitaux.

En 1996, les Viet Kieu ont cependant tranféré l'équivalent de 3,5 milliards de francs à leurs parentés demeurées sur place. Ils financent également des projets humanitaires ou de restauration, ainsi que des séminaires éducatifs. Ils ont investi au Vietnam, depuis 1988, 125 millions de dollars dans 52 projets. Parce que leurs moyens sont modestes, mais aussi parce qu'il y a encore un réflexe de méfiance chez certains communistes qui ne savent pas quoi penser de ces vietnamiens d'ailleurs, aux manières si différentes.

Pour encourager le retour de ces Viet Kieu, le gouvernement vietnamien a décrété qu'ils pourraient se réinstaller à l'exception de ceux qui avaient appuyé des organisations "subversives" ou agi contre les intérêts du gouvernement vietnamien. Depuis 1996, ceux qui souhaitent investir, bénéficient de conditions plus favorables que celles réservées aux étrangers mais le PCV met en garde contre les "forces hostiles" infiltrées parmi ces libres-penseurs occidentalisés.

Les groupes anticommunistes à l'étranger (principalement aux Etats-Unis et en France) ne sont pas nombreux et la majorité des Viet Kieu d'Amérique se réjouissent de la normalisation des relations avec Washington. La réconciliation entre le Vietnam communiste et sa diaspora, essentiellement constituée à l'origine d'opposants politiques, risque cependant de prendre du temps. Il est conseillés aux Viet Kieu de rester dans leurs pays de résidence tout en conservant leurs liens avec le Vietnam.

Les Vietnamiens en Californie de plus en plus américanisés
(source : AFP, 22/4/2000)

Depuis la chute de Saïgon il y a 25 ans, les Vietnamiens qui ont trouvé refuge en Californie se sont intégrés de mieux en mieux dans cet Etat multi-culturel. "La communauté vietnamienne est très variée et complexe", déclare Nguyen Qui Duc, auteur de "Where the Ashes Are, The Odyssey of a Vietnamese Family" (Où sont les cendres: l'odyssée d'une famille vietnamienne) et éditeur d'Omely. com, un site internet dédié au Vietnam et à sa culture.
Cette communauté s'intègre mais "nous n'avons pas de pouvoir politique", à cause de divergences internes et d'une méfiance à l'égard du gouvernement, ajoute-t-il.
Selon Caroline Kieu Linh Valverde, qui avait cinq ans quand ses parents ont quitté Saïgon, il y a 25 ans, "il ne faut pas voir la communauté vietnamienne comme un groupe monolithique mais comme un mélange d'immigrés, de réfugiés et de personnes nées ici". "Ils vivent une vie moderne d'immigrés aux Etats-Unis (...) cherchant leur personnalité. Ils se demandent où ils se sentent bien et qui ils sont", ajoute cette étudiante de l'université de Berkeley.
On estime qu'environ 1,5 million d'Américains d'origine vietnamienne vivent aux Etats-Unis, dont 600.000 en Californie, selon M. Duc, qui précise: "Il y a plus de Nguyen à San José que de Jones". Selon lui, pendant les cinq à dix ans qui ont suivi leur arrivée aux Etats-Unis, les Vietnamiens pensaient pouvoir retourner au pays. Ensuite, ils sont devenus plus occidentalisés. Ceux qui sont ensuite retournés au Vietnam se sont rendus compte que leur nouvelle vie ne concordait plus avec leur vie passée, précise Nguyen Qui Duc. "La communauté accepte que nous nous enracinions dans la société américaine. Nous avons nos maisons. Nos enfants vont à l'université", ajoute-t-il.
Des Américains d'origine vietnamienne publient des livres en anglais. Il y a des festivals de films vietnamiens et des entreprises de haute-technologie ou de biens immobiliers financées par la communauté vietnamienne, note M. Duc.
La pauvreté est toujours un problème, mais elle est de plus en plus confinée aux nouveaux immigrés qui ont des difficultés avec l'anglais et la culture américaine, selon Mlle Valverde. Une majorité de Vietnamiens sont moins intéressés par l'anti-communisme que par les défis de la vie quotidienne, ajoute M. Duc. Cependant, "certains parents ne veulent pas tirer un trait sur le passé" et veulent "inculquer à leurs enfants la haine envers les communistes et Ho Chi Minh", précise M. Duc.
Le Huu Que, un ingénieur de San José qui enseigna la "guerre politique" dans le Vietnam communiste, indique qu'avec des collègues, il a fait le tour des Etats-Unis pour encourager les familles vietnamiennes à envoyer leurs enfants à l'université. Les adolescents ont entendu l'appel, apprenant l'ingénierie, les sciences, le droit, la médecine et d'autres matières essentielles. "Avec l'éducation, on peut changer le Vietnam sans un autre massacre. Avec l'éducation et l'argent, on peut acquérir un pouvoir politique et être élu", souligne-t-il. "Partout où nous sommes présents - comme en Allemagne, France, Grande-Bretagne, Etats-Unis ou au Canada - les enfants occuperont des postes importants dans 25 ans et ils changeront le Vietnam sans une goutte de sang", affirme M. Que.

Le président Trân Duc LUONG (60 ans, originaire du Centre)

Ancien ingénieur des mines formé en Russie, promu vice-premier ministre en 1992 Membre du bureau politique depuis juin 1996 et du bureau politique du PC depuis 1991 Le premier ministre Phan Van KHAI, (64 ans, originaire du Sud)
Membre du comité central depuis 1984 et du bureau politique du PC depuis 1991 De 1985 à 1989 : président du comité populaire de Hô Chi Minh ville De 1989 à 1991 : Directeur du comité d'Etat au plan Réformateur prudent, il semble généralement accepté par les différents courants du Parti.

Biographies courtes des principaux acteurs vietnamiens et étrangers durant la guerre du Vietnam
(source : AFP, 26/4/2000)

les principaux acteurs nord-vietnamiens

LE DUAN : Le Duan, le successeur de Ho Chi Minh, est Secrétaire général du Parti communiste vietnamien au moment de la chute de Saïgon. Il devient le plus important dirigeant du Nord-Vietnam après la mort d'Ho Chi Minh en 1969, un an après une offensive des Vietcongs contre plusieurs villes et provinces du centre au sud du Vietnam dont il était l'un des principaux artisans. Cette offensive du Têt 1968 s'est traduite par un échec militaire. Aux Etats-Unis, pourtant, elle a suscité un mouvement d'opinion contre la guerre qui ira grandissant, et constitué pour Washington un revers politique qui s'avèrera déterminant. Dès son accession à la tête du pays, la libération du Sud-Vietnam devient l'objectif prioritaire de Le Duan.
Né en avril 1907 dans une famille pauvre du centre, Le Duan rejoint le Parti communiste indochinois dès sa création par Ho Chi Minh en 1930 et devient l'un des deux principaux responsables, avec le général Vo Nguyen Giap, de la lutte armée du sud contre l'administration coloniale française. Considéré comme un théoricien "pragmatique", il lance en 1957 le "programme de révolution au sud" organisant les forces vietcongs et est l'auteur de la tactique "négocier en combattant". Homme d'action et de terrain, Le Duan soutient personnellement en 1964 et 1975 un engagement militaire accru des forces vietcongs au sud où il estime que les conditions se prêtent au déclenchement d'une offensive générale. Le Duan reste le grand "patron" du Parti communiste vietnamien jusqu'à sa mort en juillet 1986.

LE DUC THO : Le Duc Tho sort de l'ombre pour négocier et signer en 1973 les accords de Paris qui mettent fin à l'engagement militaire américain au Vietnam. C'est à Paris que Le Duc Tho devient l'un des dirigeants vietnamiens les plus connus sur la scène internationale après de longues et dures négociations avec le négociateur américain Henry Kissinger. Dès 1968, Le Duc Tho occupe une place essentielle dans la conduite des négociations avec Washington comme conseiller spécial auprès de la délégation nord-vietnamienne aux pourparlers de paix à Paris, puis comme chef de délégation. Il refuse le Prix Nobel de la paix qui lui est décerné en 1973 en même temps qu'à Henry Kissinger.
Né en 1910 dans une famille aisée du Nord du Vietnam, il commence très tôt à militer contre la présence française et est l'un des premiers à rejoindre en 1930 les rangs du Parti communiste indochinois fondé par Ho Chi Minh. En 1975, le Bureau politique délègue Le Duc Tho au sud pour superviser l'offensive générale menée sous la direction du général Van Tien Dung qui a conduit en 55 jours à la chute du régime de Saïgon. Longemps resté extrêmement influent dans les instances dirigeantes du Parti, Le Duc Tho meurt en 1990 à Hanoï, à l'âge de 80 ans.

VO NGUYEN GIAP : Le général Vo Nguyen Giap, héros de Dien Bien Phu, est l'un des principaux artisans de la victoire des forces communistes. Compagnon de route de la première heure de Ho Chi Minh, ce fin stratège a joué un rôle déterminant dans les luttes d'indépendance du Vietnam dont il a été ministre de la Défense pendant plus de 30 ans, avant de connaître une semi-disgrâce au début des années 80.
Né en 1912 dans le centre, Vo Nguyen Giap commence à militer dès l'âge de 14 ans contre la présence française. Réfugié en 1940 en Chine, il rencontre Ho Chi Minh dont il deviendra le protégé. En 1944, il fonde l'Armée Populaire Vietnamienne (APV). Il entre dans la légende quand son armée écrase en 1954 les troupes françaises dans la cuvette de Dien Bien Phu, victoire qui sonne le glas du corps expéditionnaire français en Indochine. Cet homme au visage doux et à la voix affable a aussi un caractère et une détermination inflexibles et son armée méne une lutte impitoyable contre l'US Air Force et le régime sud-vietnamien jusqu'à la chute de Saïgon en 1975. Lors de la "campagne Ho Chi Minh" de 1975 Giap lance ses mots d'ordre aux soldats communistes: "rapididé, audace et victoire sûre". Malgré son prestige au sein de l'armée, il perd son poste à la Défense en 1980 et en 1982 il est écarté du Bureau politique du Parti communiste vietnamien (PCV), officiellement pour des raisons d'âge et de santé, mais en fait en raison de divergences avec les deux hommes forts du Vietnam, le secrétaire général du PCV Le Duan et le chef de la commission d'organisation du PCV, Le Duc Tho. Partiellement réhabilité lors du 6-ème congrès du PCV en 1986 Vo Nguyen Giap vit en semi-retraite à Hanoï.

TRAN VAN TRA : Le général Tran Van Tra est le commandant des troupes nord-vietnamiennes qui prennent Saïgon.
Il dirige la campagne Ho Chi Minh, ces 55 jours d'offensive des troupes du Nord-Vietnam au cours desquels les villes du Sud tombent l'une après l'autre.
Né en 1919 dans le centre du Vietnam, Tran Van Tra rejoint les rangs du Parti communiste indochinois en 1938.
A partir de 1963, il va au Sud, où il restera 10 ans, au sein du haut commandement du Vietcong.
Il est promu vice-ministre de la Défense en 1978 mais un livre qu'il publie en 1982 sur la campagne Ho Chi Minh est immédiatement retiré de la vente pour avoir mis en doute la foi en la victoire des forces communistes de certains hauts responsables militaires. Le général Tra est écarté à la fin des années 80 par le régime communiste pour son non-conformisme avant d'être partiellement réhabilité au début des années 90.

PHAM VAN DONG : Pham Van Dong, que l'on disait proche collaborateur de Ho Chi Minh, fut l'un des membres fondateurs de l'armée du Viet-minh et milita dans le mouvement communiste dès 1925. Comme nombre de futurs dirigeants vietnamiens, il connut les prisons coloniales françaises d'Indochine, où il passa sept ans de 1929 à 1936. A sa libération, il reprit ses activités révolutionnaires.C'est en 1954 qu'il fut placé sous les feux de l'actualité, en tant que négociateur communiste à la Conférence de Genève, qui marqua la fin de l'ère coloniale française.
Né en 1906 (sa date de naissance officielle est le 1er mars 1906; mais en privé, il maintenait qu'il était né trois ans plus tôt) dans le centre du Vietnam, ce fils de mandarins --son père avait été secrétaire particulier de l'empereur nationaliste Duy Tan-- s'était engagé dès 1925, après des études secondaires à Hué (centre) puis à Hanoi, dans la lutte anti-coloniale en participant à des mouvements de grèves anti-français.
C'est la même année qu'a lieu la rencontre décisive, à Canton, dans le sud de la Chine, avec Ho Chi Minh, fondateur de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire. Il devient très vite un proche collaborateur de ce dernier qui apprécie ses talents d'organisateur, son esprit tranchant et sa fibre patriotique.
Le jeune Pham Van Dong est allé en Chine pour suivre des cours sur la révolution et fait un stage à l'académie politique et militaire de Whampoa par où passeront de nombreux cadres communistes vietnamiens.
A 20 ans il rentre au Vietnam, à Saïgon, pour y organiser des cellules communistes, un mouvement qui prend de l'essor et suscite vite l'inquiétude des Français.
Il est arrêté en 1929 et est enfermé au bagne de Poulo Condor d'où il ne sortira qu'en 1936, comme de nombreux autres futurs dirigeants communistes, avec l'arrivée au pouvoir en France du Front populaire.
Il reprend ensuite ses activités clandestines et on retrouve sa trace dans les maquis du Viet Bac (nord) avec Ho Chi Minh et le général Nguyen Vo Giap, futur héros de Dien Bien Phu.
Un an après la proclamation de l'indépendance du Vietnam par Ho Chi Minh, en 1945, il participe à la conférence de Fontainebleau qui tentera sans effet de concilier les positions françaises et vietnamiennes. Il apparait comme un négociateur redoutable et intransigeant.
Après huit années de guerre, c'est Pham Van Dong qui dirige la délégation du Vietnam à la Conférence de Genève de 1954, qui s'ouvre au lendemain de la déroute française à Dien Bien Phu et qui aboutit au retrait français et à la partition du pays.
Pham Van Dong, qui n'a cessé de progresser au sein des instances communistes, est alors nommé premier ministre du gouvernement du Nord-Vietnam.Il avait été parallèlement vice-président du Conseil national de défense à partir de 1976.
Pendant la "guerre américaine" il apparaît comme un faucon partisan d'une intensification de l'effort de guerre contre les Etats-Unis pour atteindre le seul objectif qui compte pour les révolutionnaires vietnamiens, mais que Ho Chi Minh, mort en 1969, ne verra pas: la réunification du pays.
Après la chute du régime pro-américain de Saigon, dont le 25ème anniversaire a été célébré dimanche, il est l'un des artisans de l'alliance étroite qui va unir le Vietnam et l'URSS jusqu'à l'écroulement de l'ex-bloc soviétique.
En 1986, Pham Van Dong, devenu presque aveugle, quitte le bureau politique du Parti communiste vietnamien dont il était membre depuis 35 ans, alors que le PCV met officiellement le cap sur les réformes économiques. L'année suivante il quitte la présidence du Conseil des ministres.Mais il a gardé jusqu'à la fin de ses jours un grand prestige ainsi qu'une influence importante sur la vie politique, dans un pays où traditionnellement les "anciens" sont toujours écoutés.Il était aussi populaire parmi les Vietnamiens auxquels il aparaissait comme le symbole et le garant de la fidélité à l'héritage de Ho Chi Minh.
Tout comme pour Ho Chi Minh, les observateurs se sont longtemps demandés dans quelle mesure Pham Van Dong était un véritable communiste de coeur ou si celui qui dominait en lui n'était pas un natinaliste qui aurait été débordé par l'expérience socialiste qu'il avait contribué à mettre en route.Dans sa dernière interview aux médias étrangers, accordée au début de 1999 à Reuters Télévision, Dong était apparu non pas tant marqué du sceau de l'idéologie qu'animé d'une foi inébranlable dans son peuple.Les Vietnamiens, dans leur ensemble, voyaient en lui un homme mesuré.Il meurt le 2 avril 2000 à l'âge de 95 ans.

BUI TIN : Le colonel de l'armée nord-vietnamienne Bui Tin reçoit, par hasard, le 30 avril 1975 la reddition du président du Sud-vietnam Duong Van Minh. Rédacteur-en-chef ajoint du quotidien de l'armée nord-vietnamienne (Quan Doi Nhan Dan) et officier du grade le plus élevé à pénétrer dans le palais présidentiel, c'est donc lui qui co-signe le document qui marque la fin de la guerre du Vietnam.
Les attaques de Bui Tin contre la durée des peines dans des camps de rééducation infligés aux vaincus et contre les événements entourant l'exode de milliers de boat people vietnamiens dans les années 1970 et 1980 l'ont finalement contraint à l'exil. Après 37 ans dans l'Armée populaire et 43 ans au Parti communiste, Bui Tin quitte le Vietnam pour s'installer en 1990 en France où il s'engage dans l'opposition au régime communiste de Hanoi. Bui Tin est exclu du PCV l'année suivante pour "trahison".

les principaux acteurs sud-vietnamiens

-- Les dirigeants du Sud-Vietnam :

DUONG VAN MINH : Le 28 avril 1975, Duong Van Minh, un général de formation française, est intronisé président du Sud-Vietnam dans une ultime tentative de conciliation avec les chefs communistes de Hanoï. Deux jours plus tard, le général, surnommé "Grand Minh" en raison de sa taille, se rend sans condition aux communistes. Alors que les troupes de Hanoï encerclaient Saïgon, rebaptisée depuis Ho Chi Minh-Ville, Minh avait abandonné sa retraite politique de quatre ans dans le cadre d'un effort désespéré de mettre en place un gouvernement de "troisième force" acceptable par Hanoï. Quelques heures après la cérémonie d'intronisation de Minh, Saïgon se réveille sous un déluge de roquettes tandis qu'une délégation envoyée par Minh pour tenir des négociations de paix avec une délégation communiste se voit signifier que de tels pourparlers de dernière minute sont hors de question.
Né en 1916 à My Tho, au sud de Saïgon, Minh, un passionné de tennis et un grand amateur d'orchidées, dirige le coup d'Etat de 1963 lors duquel le président du Sud-Vietnam Ngo Dinh Diem est tué. Deux mois plus tard, il est renversé à son tour et part en exil. Minh regagne ensuite le Vietnam pour diriger l'opposition à l'administration du président Nguyen Van Thieu soutenu par les Etats-Unis. Il se présente à l'élection présidentielle de 1971, mais se retire rapidement en proclamant que cette élection est truquée. En 1983, Minh est autorisé à partir pour la France. Il vit toujours près de Paris et serait en mauvaise santé.

NGUYEN VAN THIEU, président corrompu et indécis du Sud-Vietnam, convaincu que la victoire communiste est proche, abandonne le pouvoir et s'enfuit du pays peu avant le 30 avril 1975. Il s'était opposé aux Accords de Paris de 1973 qui avaient mis fin à l'intervention militaire américaine au Vietnam, considérant que les Etats-unis abandonnaient le Vietnam à son sort. En 1975, au plus fort de l'offensive nord-vietnamienne, Thieu assiste à la déroute chaotique de ses troupes. Des centaines de milliers de réfugiés, militaires et civils, fuient devant les communistes et Thieu perd le contrôle de la situation. Sous la pression américaine, il démissionne le 21 avril après un discours télévisé dans lequel il accuse Washington de ce qu'il considère comme une trahison.
Né en 1923, Thieu avait participé brièvement au sein du Vietminh à la lutte contre la France avant de rejoindre l'armée vietnamienne crée par les autorités coloniales françaises. Il prend part au coup d'etat de 1963 au cours duquel Ngo Dinh Diem est tué, et est élu président en 1967. Il est réélu en 1971 lors d'élections considérées comme truquées. Après sa fuite de Saïgon Thieu part pour Taïwan avant de s'installer en Grande-Bretagne. Il vit aujourd'hui aux Etats-Unis.

-- Le Vietcong :

NGUYEN HUU THO : Lors de la chute du régime pro-américain de Saigon en avril 1975, Nguyen Huu Tho est président du Front National de Libération (FNL) du Sud-Vietnam. Il est, donc, ainsi, théoriquement le numéro un de la guérilla vietcong, et, à ce titre, devient chef de l'etat. En fait, ce n'est là qu'une fiction : le pouvoir n'est pas entre les mains du FNL, mais entre celles des dirigeants communistes du Nord-Vietnam. Un an plus tard, lorsque la réunification de fait du pays sera acquise sur le plan formel, Nguyen Huu Tho se verra confier le poste essentiellement protocolaire de vice-président du Vietnam. Cet ancien avocat saigonnais avait été placé à la tête du FNL lors de la création en 1960 du front -- une structure mise en place sur le modèle traditionnel en vigueur dans les régimes communistes où elles rassemblent les communistes, détenteurs du pouvoir, et leurs alliés non communistes. En 1980, Nguyen Huu Tho deviendra président par interim. Il occupera cette fonction jusqu'en juin 1981, date à laquelle il sera élu président de l'Asssemblée nationale. En 1994, il quittera toutes toutes ses fonctions officielles, et mourra en décembre 1996 à l'âge de 86 ans.

HUYNH TAN PHAT : Au moment de la chute de Saïgon, Huynh Tan Phat est président du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire (GRP) de la République du Sud-Vietnam, qui mène la lutte armée contre le régime pro-américain du Sud-Vietnam. Huynh Tân Phat est originaire d'un village paysan de la province de Bên Tre, à une centaine de km au sud de Saïgon, il a adhéré au Parti communiste vietnamien en 1945. Après les accords de Genève sur l'Indochine de 1954, il rejoint Saïgon et est en 1960 secrétaire général du Front national de libération du Sud-Vietnam (FNLS). En juin 1969 il devient président du GRP. Après la chute de Saïgon et la réunification du Vietnam, Huynh Tan Phat est nommé vice-Premier ministre du gouvernement (1976). Il devient ensuite vice-président du Conseil d'Etat (1982), puis président du présidium du Comité central du Front de la patrie (1983) et enfin vice-président du Conseil d'Etat (1987). L'ancien président du GRP est mort en octobre 1989 à Ho Chi Minh-Ville à l'âge de 76 ans.

les principaux acteurs étrangers

-- ETATS-UNIS --

HENRY KISSINGER, secrétaire d'Etat des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, fut l'artisan du cessez-le-feu avec les Nord-Vietnamiens, en janvier 1973, qui allait être suivi deux ans plus tard de la capitulation du Sud-Vietnam. Avant de négocier le désengagement américain au Vietnam toutefois, Henry Kissinger s'était montré toutefois un partisan résolu avec le président Nixon de l'escalade dans le conflit pour contrer les Nord-Vietnamiens. Il décida ainsi avec le président américain des bombardements du Cambodge, du minage du port de Haiphong et des bombardements massifs du nord-Vietnam, en décembre 1972. Entretemps, Henry Kissinger négociait secrètement en France avec Le Duc Tho, un haut responsable du régime de Hanoï. Ces pourparlers débouchèrent le 27 janvier 1973 sur la conclusion du cessez-le-feu. Cet accord valut la même année à leurs deux signataires de partager le prix Nobel de la Paix. Les Etats-Unis s'engageaient à retirer leurs troupes à l'exception de quelque conseillers et à réduire leur aide au régime de Saïgon. Très vite, les Sud-Vietnamiens allaient être débordés, un processus qui conduira le 30 avril 1975 à la chute de Saïgon.

GRAHAM MARTIN, ancien ambassadeur en Thaïlande et membre de la délégation américaine aux Accords de Paris qui entraînent le désengagement militaire américain du Vietnam, est le dernier ambassadeur des Etats-Unis à Saïgon. Promoteur des valeurs libérales anti-communistes, Graham Martin a personnellement souffert de la guerre du Vietnam où le fils de sa femme a été tué. Fin avril 1975, alors que les troupes communistes approchent de Saïgon, il résiste longtemps à la pression de Washington qui lui demande d'organiser l'évacuation des Américains et Vietnamiens dont le départ est prévu vers des bateaux américains qui croisent en mer de Chine du sud. Mais aux premières heures du 30 avril, Martin, emportant le drapeau américain, prend place à bord d'un des derniers helicoptères ayant participé à l'évacuation précipitée de l'ambassade qui a débuté la veille. Graham Martin meurt d'une maladie cardiaque en 1990.

-- FRANCE --

JEAN-MARIE MERILLON : Surnommé "Mémé", l'ambassadeur de France à Saïgon Jean-Marie Mérillon joue un rôle majeur dans la tentative avortée de mettre en place une "troisième force" censée être acceptable pour les dirigeants communistes de Hanoï. Mérillon, un proche du président français Valery Giscard d'Estaing, encourage la nomination du général Duong Van Minh à la présidence du Sud-Vietnam. Mais, au moment où les troupes sud-vietnamiennes s'enfoncent dans le chaos, Hanoï refuse un tel compromis et le "Grand Minh" ainsi surnommé en raison de sa taille, est acculé à la reddition.