Un sc�nario organis� par des astrologues -- par Patrice Guinard (original) (raw)

Le Manifeste | Le Dominion | Textes et Articles | Historique | Liens | ACCUEIL (FR) | HOME (EN)

L'�toile de Bethl�em:
Un sc�nario organis� par des astrologues
Patrice Guinard, Docteur es Lettres

Abstract in English

Jesus was born on September 15, 7 B.C. at around 6 pm in Bethlehem, under the opposition of the Sun in Virgo to the conjunction Jupiter-Saturn at its rising. This assumption explains the words of the magi to Herod: "We saw his star at its rising", which supports the supposition that this "star" had not yet disappeared and that it could be observed again, and the enigmatic metaphor of the Virgin (the text of the Gospel "born of a virgin" could be read rather "born in the sign of Virgo"). The simultaneity of the astronomical event occurred with the arrival of the Messiah, king of the Jews (Jupiter, the royal planet, beneficial, in conjunction with Saturn, the planet of the Jews). The symbol of Pisces would have been preserved as a form of recognition and a rallying sign for the first Christian communities. This is the "classic" theory of Ferrari d'Occhieppo (1969) - Hughes (1979) - Seymour (1998)... An indicator, however plausible, remains just a presumption; the union of several concordant indicators can be more convincing. My view is that this theory agrees with a second theory, of Essenian origin, which determines the maximum of "parts of light" for the 15th of September for each year (see Qumran ms 4Q186). Thus the birth of the Messiah has been anticipated and prepared for, and organized by the Jewish Essenian community - by astrologers - and the child has been educated for his future function as in the case of the future dalai-lama.

L'�toile de Bethl�em

"J�sus �tant n� � Bethl�em de Jud�e, au temps du roi H�rode, voici que des magesvenus d'Orient arriv�rent � J�rusalem et demand�rent : "O� est le roi des Juifsqui vient de na�tre ? Nous avons vuson astre � son lever et nous sommes venus lui rendre hommage." (Matthieu 2. 1-2)

Le texte de l'�vangile de Matthieu aurait �t� r�dig� vers l'an 90 A.D., soit cinq ans apr�s celui de Luc, 25 ans apr�s celui de Marc, et pr�s d'un si�cle apr�s la naissance du Christ ; ses plus anciens fragments connus sont encore post�rieurs d'un si�cle.

Seul ce texte rapporte le r�cit de l'�toile. D'apr�s le r�cit de Luc, un ange annonce la naissance de J�sus � un groupe de bergers. Que croire du r�cit de Matthieu, qu'on retrouve aussi dans l'�vangile apocryphe de Jean ? On sait qu'un astre mentionn� par une vision de Balaam (Nombres, 24.17) a �t� interpr�t� comme indiquant la naissance d'un messie. (Cf. aussi Mich�e, 5.1 : "De Bethl�em Ephrata sortira celui qui doit gouverner Isra�l.")

Les premi�res questions qui se posent concernent la formulation du r�cit : Qui sont ces mages? D'o� viennent-ils? Quel �ge avait l'enfant au moment de leur arriv�e? Quelle est la nature de cet astre? Quelle est sa position dans le ciel?

Je ne crois pas que le r�cit de Matthieu ne soit qu'une l�gende sans fondement r�el, en l'occurrence astronomique, destin�e � convaincre les citoyens de l'empire romain avec des repr�sentations qui leur seraient famili�res. Cette construction artificielle n'aurait eu aucune chance de succ�s. Au contraire il faut voir dans ce r�cit une repr�sentation cr�dible, d'abord destin� aux Juifs ou � certaines franges de ce peuple, et se r�f�rant � des images et � des valeurs qui leur �taient pr�sentes � l'esprit. Mais lesquelles ?

Les mages, qui ne deviendront des rois que bien plus tard dans l'imagination populaire, �taient des sages, des savants ; les traducteurs s'accordent m�me � les nommer astrologues. Viennent-ils d'Orient, ou simplement de l'est de J�rusalem ? On a �voqu� des Chald�ens, en raison de leur savoir astronomique, et des Perses en raison de la nature messianique de certains �crits du Zoroastrisme. On a �voqu� aussi des exil�s appartenant � la diaspora juive.

D'apr�s le texte, l'enfant viendrait de na�tre : ce qui signifie soit qu'il vient tout juste de na�tre, et les astrologues en visite ne viennent donc pas de tr�s loin, soit qu'il est n� il y a quelques semaines ou m�me quelques mois, temps suffisant pour un voyage, disons, depuis Babylone. Ces "mages" devaient �tre d�termin�s pour parcourir quelques mille cinq cents kilom�tres et rendre hommage � un nouveau-n� destin� � un avenir royal. L'�v�nement astronomique a d� �tre d'une importance consid�rable. Or, on ne retrouve dans les tablettes babyloniennes ni trace de cet �v�nement particulier, ni trace � aucune �poque d'une conjonction ou d'un ph�nom�ne astronomique qui rev�tirait une telle importance, ni, ce qui est pire, d'un int�r�t quelconque, dans les pr�sages qui nous sont conserv�s, pour la destin�e de la r�gion d'Amurru, la r�gion de l'ouest dans la topologie babylonienne. La question cruciale est la suivante : Quel int�r�t auraient eu ces astrologues et astronomes chald�ens pour les destin�es du peuple juif ? Cependant si ces sages furent des juifs eux-m�mes, membres de la diaspora, et en contact avec des savants autochtones, la question du d�calage entre la naissance de l'enfant et leur arriv�e � J�rusalem reste enti�re.

Quelle r�alit� recouvre l'astre du futur roi des Juifs ? Des dizaines d'hypoth�ses ont �t� propos�es, parmi lesquelles : V�nus (qui, quelle que soit sa situation, n'est pas une manifestation astronomique particuli�rement rare), la com�te de Halley (visible seulement en l'an 12 B.C.), une conjonction plan�taire (de nombreuses variantes ont �t� propos�es), une occultation plan�taire, dont celle de Jupiter par la Lune les 20 mars et 17 avril de l'an 6 B.C., l'hypoth�se de l'astronome Michael Molnar [1], actuellement en vogue parmi les sp�cialistes, car cette date correspond � celle, approximative et supput�e, de la naissance du Christ, apr�s avoir corrig� le d�compte dress� par Dionysius Exiguus lors de la d�termination de la date de No�l en l'an 525 A.D.

Les critiques de cette hypoth�se ont �t� formul�es par divers auteurs (dont les astronomes Seymour et Kidger) : les occultations de Jupiter par la Lune sont assez communes, celles retenues pour l'an 6 �taient pratiquement invisibles, m�me si elles pouvaient, th�oriquement, �tre calcul�es, encore qu'il soit fortement improbable que les connaissances astronomiques de l'�poque aient pu le permettre.[2]

Quelle est la situation de l'astre au moment de la naissance et au moment de l'arriv�e des astrologues sur les lieux ? "Nous avons vu son astre � son lever" - d�clarent-ils, ce qui signifie qu'il n'y est plus, ou qu'il pourrait encore s'y trouver?

La conjonction de l'an 7

Kepler, qui pensait que l'�toile des Mages �tait une �toile nouvelle, c'est-�-dire une nova, similaire � celle qu'il venait d'observer en 1604 [3], note la co�ncidence de son apparition avec la conjonction Jupiter-Saturne de l'an 7 B.C. comme avec celle de 1604 A.D., la premi�re ayant trait � la naissance du christianisme et � la conception du Christ, la seconde � la R�forme. Plus g�n�ralement Kepler remarque que le grand cycle des 3 plan�tes les plus lentes (l'�quivalent du cycle Pluton-Neptune-Uranus des astrologues modernes) semblait ponctuer les grandes phases de l'histoire, notamment biblique.[4]

L'hypoth�se de la naissance du Christ durant l'�t� de l'an 7 B.C. semble la plus vraisemblable. Elle a d'abord �t� propos�e par l'astrologue John Addey qui donne la date du 22 ao�t 7 B.C., le soir, au lever h�liaque de la conjonction Jupiter-Saturne.[5]Un autre astrologue, l'allemand Walter Koch, dresse le th�me hypoth�tique de la naissance du Christ pour le 14 septembre 7 B.C. au coucher du soleil.[6]

Konradin Ferrari d'Occhieppo, astronome � l'universit� de Wien, donne une naissance pour le 15 septembre 7 B.C. au soir.[7] D'apr�s l'astronome David Hughes, cette date serait astronomiquement la plus fond�e : des pr�tres zoroastriens auraient d�cid� que le nouveau messie na�trait le 15 septembre 7 B.C. le soir (vers 17h45), lors du lever h�liaque de la conjonction Jupiter-Saturne.[8]R�cemment, Percy Seymour a �tay� cette hypoth�se du 15 septembre 7 B.C. vers 18 heures.[9]

Th�me natal J�sus Christ

M�me si durant l'an 7 B.C., en raison de leurs latitudes, Jupiter et Saturne ont �t� conjointes � plusieurs reprises, au mieux � 1 degr� d'orbe, la triple conjonction des trois plan�tes les plus lentes connues des astronomes de l'�poque (Mars, Jupiter, Saturne) a lieu pour la premi�re fois depuis 850 ans dans la constellation ou le signe des Poissons, et le Christ serait n� sous l'opposition du Soleil en Vierge � la conjonction Jupiter-Saturne � son lever. Cette hypoth�se explique les paroles des mages � H�rode : "Nous avons vu son astre � son lever" , qui peut laisser supposer que cet "astre" n'a pas encore disparu et qu'il pourrait � nouveau �tre observ�, l'�nigme de la m�taphore de l'immacul�e conception (le texte de l'�vangile "n� d'une vierge" se lirait plut�t "n� dans le signe de la Vierge"), l'assimilation de l'�v�nement astronomique � la venue d'un Messie, roi des Juifs (lever de la plan�te royale, b�n�fique, en conjonction avec Saturne, la plan�te des Juifs), le symbole des Poissons qui aurait �t� conserv� comme signe de ralliement et de reconnaissance par les premi�res communaut�s chr�tiennes.

L'hypoth�se ne r�pond pas � deux questions majeures : pourquoi cette conjonction pr�cise ? Et surtout (question qui n'a gu�re �t� pos�e jusqu'alors) : pourquoi ces mages, des pr�tres zoroastriens selon David Hughes, auraient-ils pris int�r�t � un �v�nement qui a priori ne les concernait pas ?

L'astronome Mark Kidger, qui ne cite ni d'Occhieppo, ni Seymour, a d�nombr� 64 conjonctions Jupiter-Saturne durant le premier mill�naire pr�c�dant la naissance du Christ, et sept triple conjonctions (avec Mars), dont celle de 146-145B.C. en Cancer avec un orbe de 10 minutes de degr�. Autrement dit, � peine 140 ans avant l'�v�nement de l'an 7, il y eut une conjonction plus spectaculaire encore car d'une meilleure pr�cision, qui aurait tout aussi bien pu attirer l'attention des astrologues attentifs. Comme le remarque Kidger : "Si le seul facteur � prendre en compte �tait la conjonction, les mages, en voyant cette triple et spectaculaire conjonction [celle de 145 B.C.], auraient d� arriver � J�rusalem 139 ans plus t�t!" [10]

Le fait que la conjonction de l'an 7 se situe en Poissons ne me semble pas un argument convaincant : apr�s tout ni Manilius ni Doroth�e n'associent la Palestine ou le peuple juif aux Poissons, et Ptol�m�e place la Jud�e sous le signe du B�lier. Et quelle chorographie n'en contredit pas une autre ! [11]

Lorsque j'ai lu, il y a une dizaine d'ann�es, l'ouvrage de David Hughes, j'�tais persuad� qu'il avait raison. M�me r�action chez Seymour : "David Hughes �tait d'accord avec d'Occhieppo, et je le suis aussi." [12]Cependant le choix du 15 septembre parce que c'est le seul jour de l'opposition "exacte" (sans tenir compte de la latitude) de Jupiter au Soleil ne m'a jamais convaincu. Pourquoi ne pas retenir le jour de l'opposition du Soleil � Saturne, ou mieux encore celui de son opposition au centre de la conjonction? L'astrologue allemand Walter Koch a �t� l'un des premiers � proposer une date vraisemblable dans ce contexte, celle du 14 septembre. Je pensais moi-m�me que le 16 septembre convenait mieux, en raison du r�le tenu par la Lune dans la configuration, � savoir sa position en double carr� de la fameuse opposition (selon les �ph�m�rides dont je dispose).

Quelle que soit la date retenue, en amont ou en aval du 15 Septembre, elle doit r�soudre les questions ci-dessus mentionn�es, � savoir : D'o� seraient venus ces astrologues, et quelles ont pu �tre leurs motivations pour entreprendre un tel voyage et venir rendre hommage � un enfant juif ? Et pourquoi � cette date de l'an 7 ? Pourquoi pas, en l'occurrence, 140 ans plus t�t, puisque cette conjonction ne serait pas aussi exceptionnelle que semblent le croire ses d�fenseurs ?

Mon hypoth�se est la suivante : cette conjonction n'est pas la seule th�orie mise en jeu pour d�terminer la naissance du Messie, mais il existe une autre th�orie concomitante, un autre �v�nement de nature astronomique ou astrologique, qui, joint au premier, fait de cette naissance l'�v�nement exceptionnel attendu. Un indice, m�me plausible et convaincant, ne reste qu'une pr�somption ; l'union de plusieurs indices, sans rapport av�r� mais concordants, peut devenir une certitude.

La th�orie astrologique ess�nienne

Alors j'ai pens� aux rouleaux retrouv�s dans une dizaine de grottes � Q�mran (situ� � 20 kms � l'est de J�rusalem) au printemps de 1947. Andr� Dupont-Sommer a sugg�r�, peu apr�s la d�couverte, que les manuscrits appartenaient � la biblioth�que d'une communaut� juive, les Ess�niens, attest�e par Pline et par Flavius Jos�phe. "La secte des Ess�niens professe que le Destin (eimarm�n�) est ma�tre de tout et que rien n'arrive aux hommes qui ne soit conforme � sa d�cision." [13]

Il existait quatre courants juda�ques au temps de J�sus : les Pharisiens, pragmatistes, qui rassemblaient les classes moyennes, les Sadduc�ens, ritualistes et conservateurs, qui formaient la classe sacerdotale et les gardiens du Temple, les Ess�niens, spiritualistes, pour beaucoup des moines retranch�s mettant leurs biens en commun, dont la communaut� de Qumr�n, et les Z�lotes, id�alistes, libertaires, r�volt�s, r�sistants au pouvoir romain, mais au juda�sme proche de celui des Pharisiens, auxquels on peut adjoindre les Sicaires, des extr�mistes "fondamentalistes".[14]

Les manuscrits de la mer Morte rassemblent quelques 800 textes dispers�s dans onze grottes � Qumr�n (dont pr�s de 600 dans la grotte 4), des II�me et Ier si�clesB.C. pour la plupart, r�dig�s en h�breu ou en aram�en, recoupant en partie les �crits dits "pseud�pigraphes", et issus d'une biblioth�que ess�nienne abandonn�e en 68 A.D. Certains sont des textes astrologiques d'une teneur particuli�re, comme le document 4Q186 (le texte 186 trouv� dans la quatri�me grotte de Q�mran) �dit� par J. Allegro en 1964.[15]

Le double cryptage du texte (m�lange d'alphabets et inversion des lettres et des mots) montre que son contenu ne devait pas tomber entre toutes les mains, et �tre uniquement destin� � quelques membres de la communaut�. Les trois fragments rescap�s du manuscrit ont �t� traduits par Andr� Dupont-Sommer : ils indiquent, selon le moment de naissance d'un individu, sa constitution physique et surtout son essence spirituelle, en fonction d'un dosage entre neuf parts de Lumi�re ou de T�n�bres lisibles dans son horoscope : "Son esprit sera de six (parts) dans la Maison de lumi�re, et de trois dans la Maison de t�n�bres." [16]

Dans un autre texte retrouv� � Q�mran, La R�gle de la Communaut� (ou Manuel de Discipline), �crit qu'on peut dater du d�but du 1er si�cleB.C., on retrouve ce dualisme d'inspiration mazd�enne entre la Lumi�re et les T�n�bres, les deux esprits antagonistes de la V�rit� et de la Perversit� : "Jusqu'� pr�sent luttent les deux Esprits de v�rit� et de perversion dans le coeur d'un chacun : les hommes marchent dans la Sagesse et dans la Folie." [17]

Les trois fragments du ms 4Q186 ont �t� analys�s en 1997 par Francis Schmidt de l'E.P.H.E.[18]Ils d�crivent trois natifs dot�s respectivement de 6, 1 et 8 parts de lumi�re, et proportionnellement de 3, 8 et 1 parts de t�n�bres. Schmidt suppose � juste titre que ces portraits se rapportent � 3 d�cans zodiacaux, ici respectivement le premier du Taureau, le troisi�me des G�meaux et le deuxi�me du B�lier, ce qui lui permet de reconstituer le tableau suivant:

D�cans zodiacaux Parts de lumi�re Parts de t�n�bres
B�lier 1er d�can 9 0
B�lier 2e d�can 8 1
B�lier 3e d�can 7 2
Taureau 1er d�can 6 3
Taureau 2e d�can 5 4
Taureau 3e d�can 4 5
G�meaux 1er d�can 3 6
G�meaux 2e d�can 2 7
G�meaux 3e d�can 1 8

Pour tenter de r�tablir le reste manquant du document, Schmidt �met deux hypoth�ses, toutes deux discutables � mon sens, � savoir que ces fragments ne se rapporteraient pas � la naissance, mais � la conception des individus, et qu'ils feraient r�f�rence � la r�partition par les astrologues grecs des signes diurnes (du B�lier � la Vierge) et des signes nocturnes (de la Balance au Capricorne), autrement dit ils se r�f�reraient � la th�orie des "sectes" (du grec secta). Cette d�termination des sectes s'appliquait d'ailleurs davantage aux positions plan�taires dans le th�me natal, au-dessus ou en-dessous de l'horizon.[19]

Cette double hypoth�se permet � l'auteur de reconstituer les fragments manquants, en fonction de la dur�e de travers�e des signes diurnes ou nocturnes lors de la p�riode de gestation (d'environ neuf mois).[20]

Distribution annuelle des Parts de Lumi�re dans le 4Q186, selon Francis Schmidt (1997, p.135)

Pour justifier sa th�orie, l'auteur est oblig� d'inventer des parts dites "incompressibles" (9 + 9 pour tous) qui ne figurent pas dans le document. Par ailleurs, si l'on ne retient que les parts r�sultantes, pour s'en tenir au texte des fragments, il en ressort que parmi les 36 d�cans, 10 d'entre eux doivent �tre attribu�s � des natifs enti�rement lumineux (les individus con�us l'hiver), et 10 autres doivent l'�tre � des natifs enti�rement vils, tous les individus con�us l'�t� et n�s au printemps ! Il ne resterait que 16 d�cans, soit moins de la moiti�, pour lesquels les parts de lumi�re et de t�n�bres seraient plus diversement r�parties. Ce sch�ma me semble fortement improbable, si ce n'est impossible.

Je propose la reconstitution suivante : Comme la premi�re quarte n'admet aucun individu sans au moins une part de lumi�re, il suffit de reporter la distribution de cette quarte dans les quartes suivantes en respectant l'�volution naturelle des parts de lumi�re et de t�n�bres. Cette r�partition me semble logique et �quilibr�e.[21]

D�cans zodiacaux Parts de lumi�re Parts de t�n�bres
Cancer 1er d�can 1 8
Cancer 2e d�can 2 7
Cancer 3e d�can 3 6
Lion 1er d�can 4 5
Lion 2e d�can 5 4
Lion 3e d�can 6 3
Vierge 1er d�can 7 2
Vierge 2e d�can 8 1
Vierge 3e d�can 9 0
Balance 1er d�can 9 0
Balance 2e d�can 8 1
Balance 3e d�can 7 2
Scorpion 1er d�can 6 3
Scorpion 2e d�can 5 4
Scorpion 3e d�can 4 5
Sagittaire 1er d�can 3 6
Sagittaire 2e d�can 2 7
Sagittaire 3e d�can 1 8
Capricorne 1er d�can 1 8
Capricorne 2e d�can 2 7
Capricorne 3e d�can 3 6
Verseau 1er d�can 4 5
Verseau 2e d�can 5 4
Verseau 3e d�can 6 3
Poissons 1er d�can 7 2
Poissons 2e d�can 8 1
Poissons 3e d�can 9 0

Ainsi la distribution des parts de lumi�re et de t�n�bres respectent un cycle annuel qui conna�t son maxima aux �quinoxes et son minima aux solstices. Il en r�sulte aussi qu'il existerait deux moments de l'ann�e o� l'individu atteint son maximum de lumi�re : au d�but des troisi�mes d�cans de la Vierge et des Poissons, c'est-�-dire quand le Soleil atteint 20 degr�s de ces signes, autrement dit, en l'an 7, pr�cis�ment le 13 mars et le 15 septembre.

Ainsi la date du 15 septembre de l'an 7 B.C. marque la co�ncidence entre deux mod�les astrologiques pr�cis, l'un s�culaire et peut-�tre d'origine iranienne, l'autre annuel, et apparemment ess�nien.

Dans son important article de 1967, Dupont signale un autre document, malheureusement alt�r�, r�dig� en aram�en et "en clair", qui d�crit les qualit�s du messie attendu, de l'�lu de Dieu.[22]Il conclut son article par une allusion � l'�toile des mages: "Cette merveilleuse histoire, on en comprend mieux l'origine et le sens si on la rattache de quelque mani�re � ce monde juif ess�nien o�, pr�cis�ment vers le temps o� naquit J�sus, on attendait, on guettait dans le ciel l'apparition de l'�toile du Messie." [23]

La solution ess�nienne � l'�nigme de l'�toile des mages r�sout les principales difficult�s pos�es par la conjonction plan�taire de l'an 7, � savoir le choix de cette conjonction pr�cise, et l'identit� des mages.

Si la th�orie messianique ess�nienne s'est mise en place dans le courant du IIe si�cle B.C. ou un peu avant, il n'est pas �tonnant que les conjonctions Jupiter-Saturne ant�rieures � cette �poque n'aient pas �t� choisies. En outre, et durant le mill�naire pr�c�dant la naissance du Christ, seule la date du 15 septembre de l'an 7 B.C. co�ncidait �galement avec le mod�le "astrologique" des parts de lumi�re.

Quant � l'identit� des Mages, ils pourraient �tre soit des astrologues locaux, ess�niens (et qui ne seraient pas venus de bien loin), soit des astrologues iraniens en relation avec les milieux savants ess�niens, �ventuellement appel�s � se rendre � Bethl�em � cette date, soit plus vraisemblablement, comme l'a sugg�r� Christopher Walker, des juifs issus de la diaspora: "Si les Mages ont jamais exist�, je pense que la seule explication plausible est qu'ils �taient des juifs de la Diaspora." [24]J'ajoute qu'ils devaient �tre en relation �troite avec les milieux ess�niens, et peut-�tre avec des savants iraniens. On peut penser aussi que ces mages n'ont jamais exist�.

On attribue � la th�orie astrologique des Grandes Conjonctions Jupiter-Saturne, c'est-�-dire l'id�e g�n�rale que ces conjonctions marque des changements importants dans l'histoire des cultures, une origine iranienne, et plus exactement Perse Sassanide (227-651 A.D.).[25]L'histoire de l'astrologie iranienne reste m�connue en raison du peu de documents accessibles. Il se pourrait que l'origine de la th�orie des conjonctions doive �tre repouss�e � une p�riode ant�rieure, sous les Parthes Arsacides, ou m�me avant. Quoi qu'il en soit, cette question des mages n'est plus que d'une importance relative si l'ensemble de la th�orie de l'�toile a bien �t� concoct�e dans les milieux juifs ess�niens par des astrologues messianistes.

�pilogue

Qui ne se fiche de l'horoscope du Christ, hormis quelques astrologues �gar�s en mal de psycho-babillage -- comme s'ils avaient �prouv� le personnage? Le propos de ce texte est tout autre: On conna�t l'instigateur, la gen�se, et la mont�e en puissance, dans la Rome d�clinante, de cette secte juive qui b�tira le christianisme dont on v�n�re encore aujourd'hui les reliquats. Mais qui sait que des astrologues, des savants ess�niens, furent les inventeurs du messie, le J�sus de l'histoire?

Le christianisme est n� des discours et pr�dications de Paul qui, � la mort de J�sus, a remodel� ses enseignements et en a fait une doctrine plus acceptable par les milieux juifs orthodoxes. Comme l'ont reconnu Tolsto� et Nietzsche, il fut l'inventeur du christianisme. [26] Mais J�sus, le nouveau Messie, est une cr�ation des milieux savants ess�niens d'apr�s des id�es astrologiques pr�cises. Sa naissance a �t� choisie pour une date pr�cise, le 15 septembre de l'an 7, et l'enfant a �t� �duqu� en cons�quence comme pouvait l'�tre le futur dala�-lama des Tib�tains, � l'abri des regards indiscrets. Les �vangiles canoniques restent tr�s circonspects sur ses ann�es d'apprentissage. Durant toute son enfance, on a d� lui inculquer l'id�e qu'il �tait le messie, et son bapt�me par l'ess�nien Jean Baptiste marque le d�but de son activit�. Les sp�culations sur le th�me de la naissance du Christ n'ont que peu d'int�r�t en soi ; mais pas de savoir que sa doctrine est originaire des milieux messianiques ess�niens, comme on peut le comprendre, par exemple, dans les paroles rapport�es par Thomas, que l'av�nement du nouveau Messie a �t� pr�par� par des astrologues, que sa formation a �t� organis�e dans le creuset des refuges ess�niens, et finalement que ce sont des astrologues qui ont donn� l'impulsion initiale � ce qui deviendra le christianisme triomphant en Europe.


[1] Cf. son ouvrage The Star of Bethlehem: The Legacy of the Magi, New Brunswick (New Jersey), Rutgers University Press, 1999, et la discussion dans Hastro (History of Astronomy Discussion Group, http://www.astro.uni-bonn.de/\~pbrosche/hist\_astr/ha-hastro-l.html): The Star of Bethlehem (Mars 1997), The Christian Fish Symbol (Jan. 2001), Identifying the Star of Bethlehem (Jan. 2001)... � Texte

[2] "La th�orie lunaire des Babyloniens n'en �tait pas vraiment capable [du calcul des occultations lunaires], et des erreurs s'accumulent tr�s vite. Il aurait �t� beaucoup plus simple de calculer des conjonctions de la Lune avec d'autres corps, plut�t que de calculer des occultations lunaires, ce qui disqualifie une occultation comme pr�tendant � l'�toile de Bethl�em." (Percy Seymour, The birth of Christ (Exploding the myth), London, Virgin Publishing, 1998, p.108). "Pour que la th�orie de Molnar soit acceptable, nous devons supposer que les Mages �taient capables d'interpr�ter correctement un �v�nement qu'ils ne pouvaient pas avoir vu." (Mark Kidger, The Star of Bethlehem (An astronomer's view), Princeton, Princeton University Press, 1999, p.109). � Texte

[3] Cf. De stella nova, Prague, 1606.� Texte

[4] Concernant la date de naissance du Christ propos�e par Kepler, cf. ses ouvrages Bericht vom Geburtsjahr Christi (Strassburg, 1613) et De anno natali Christi (Frankfurt, 1614), ainsi que Abraham Sachs & Christopher Walker, "Kepler's view of the Star of Bethlehem and the Babylonian almanac for 7 / 6 B.C.", in_Iraq_, 46, 1984. � Texte

[5] John Addey, "The astrology of the birth of Christ", in The Astrological Journal, 1.3, 1959, p.10. � Texte

[6] Walter Koch, Various papers on astrology(fasc.7), G�ppingen, 1965. Ces papiers ont �t� adress�s au Warburg Institute, maintenant � Londres. � Texte

[7] Konradin Ferrari d'Occhieppo, in Der Stern der Weisen, Geschichte oder Legende?, Wien, 1969. D'apr�s le Keilschriftenkalender de l'an 7 B.C. (BM inv. 35429 = Sachs n.1195) qui donne la date de naissance du Christ pour cette m�me ann�e 7 B.C. (ou - 6). Cf. aussi Agoston P. Terres, "Der Stern der K�nige �ber Bethlehem", Kosmobiologisches Jahrbuch, 41, 1970. � Texte

[8] David Hughes, The star of Bethlehem mystery, London, Dent, 1979. � Texte

[9] Percy Seymour, The birth of Christ (Exploding the myth), London, Virgin Publishing, 1998. � Texte

[10] Mark Kidger, The Star of Bethlehem (An astronomer's view), Princeton, Princeton University Press, 1999, p.206. � Texte

[11] Sur cette question, cf. Auguste Bouch�-Leclercq,L'astrologie grecque, Paris, Ernest Leroux, 1899, p.327-347. � Texte

[12] Percy Seymour, _The birth of Christ_[Op. cit.], p.118. � Texte

[13] Flavius Jos�phe, Antiquit�s juives, XIII 5.9, cit� in Andr� Dupont-Sommer, "La secte des Ess�niens et les horoscopes de Qoumr�n", Archeologia, 15, 1967, p.26. � Texte

[14] Cf. Flavius Jos�phe, Antiquit�s juives, XVIII 11-25. � Texte

[15] "An astrological cryptic document from Qumran", Journal of Semitic Studies, 9.2, 1964. Cf. aussi J. Allegro (�d-tr_), Discoveries in the Judean desert 5 (Qumran cave 4)_, Oxford, 1968, et Andr� Dupont-Sommer, Les �crits ess�niens d�couverts pr�s de la mer Morte, 1959; �d. r�v., Paris, Payot, 1996. � Texte

[16] Traduction Andr� Dupont-Sommer, "La secte des Ess�niens..." [Op. cit.], p.28. Cf. aussi Michael Wise, Martin Abegg & Edward Cook, Les manuscrits de la mer Morte, trad. fran�. Fortunato Isra�l, Paris, Plon, 2001, p.294-297, et Geza Vermes, The Complete Dead Sea Scrolls In English, Allen Lane (New York), The Penguine Press, 1997. � Texte

[17] Traduction Andr� Dupont-Sommer, "La secte des Ess�niens..." [Op. cit.], p.30. � Texte

[18] Francis Schmidt, "Astrologie juive ancienne: Essai d'interpr�tation de 4Qcryptique (4Q186)", Revue de Qumran, 18.69, 1997. La traduction anglaise de ce texte, parue � Leiden (Brill) en 1998, "Ancient Jewish Astrology: An Attempt to Interpret 4QCryptic (4Q186)", est disponible � l'adresse http://orion.mscc.huji.ac.il/orion/symposiums/1st/papers/Schmidt96.html[� Texte](#Ref18)

[19] Sur cette question des "sectes", cf. Robert Hand, Night and day, Berkeley Springs, ARHAT - The Golden Hind Press, 1995. � Texte

[20] Francis Schmidt, "Astrologie juive ancienne" [Op. cit.], p.135. � Texte

[21] J'ai dessin� une bande circulaire de 36 cases, divis�e en quatre secteurs, et rempli les cases de l'un d'eux avec les chiffres de 1 � 9. Puis j'ai demand� � un enfant de sept ans de remplir les 27 cases restantes sans utiliser de nombres sup�rieurs � 9. Il m'a restitu� le m�me sch�ma. � Texte

[22] Andr� Dupont-Sommer, "La secte des Ess�niens..." [Op. cit.], p.30. � Texte

[23] Andr� Dupont-Sommer, "La secte des Ess�niens..." [Op. cit.], p.31. � Texte

[24] Mark Kidger, _The Star of Bethlehem_[Op. cit.], p.197. � Texte

[25] Cf. Edward Kennedy, "The world-year concept in Islamic astrology", in Proceedings of the 10th International Congress of the History of Science, 1962; Studies in the islamic exact sciences, Beirut, American University, 1983. � Texte

[26] Cf. Hyam Mccoby, The Myth-maker, Paul and the Invention of Christianity, San Francisco, Harper & Row, 1986. � Texte

R�f�rence de la page :

Patrice Guinard: L'�toile de Bethl�em (Un sc�nario organis� par des astrologues)
http://cura.free.fr/16christ.html
-----------------------
Tous droits r�serv�s � 2002-2006 Patrice Guinard

| | C.U.R.A. | | | ------------------------------------------------- | |

Centre Universitaire de Recherche en Astrologie
Web site Designer & Editor: Patrice Guinard
� 1999-2006 Dr. Patrice Guinard