Emigration vaudoise (original) (raw)
Paris, conf�rence sur l��migration Vaudoise du 19/02/2000
Dr Th�o Kiefner
Traduit par M. Hans-Joachim Schmitt, docteur �s lettres.
L'�migration des Vaudois des vall�es pi�montaises
en Suisse, en Allemagne et en France
[Les Vaudois fran�ais et savoyards](#Vaudois Fran�ais et savoyards)
Le grand Escarton de Brian�on depuis 1343
[La contre-r�forme](#La contre reforme)
[Les paroisses catholiques dans le Val Pragela 1698](#Paroisses catho en Val pragela)
[La G�n�alogie des Vaudois](#G�n�alogie vaudoise)
[Les Vaudois fran�ais](#Vaudois Fran�ais)
[Les paroisses r�form�es du Val Cluson et leurs colonies en Allemagne](#Paroisses reformees val cluson)
[ Les colonies vaudoises en Allemagne](#Vaudois en allemagne)
[Remarques sur la g�n�alogie des Vaudois allemands](#Remarques sur les vaudois allemands)
[Les listes de distribution de la communaut� fran�aise r�form�e de Francfort](#liste des r�form�s)
[L'�migration vers la France](#La France)
[Quelques probl�mes concrets de la g�n�alogie vaudoise](#Pbs Genealogie vaudoise)
[Les livres de d�pouillements syst�matiques](#Les DS)
[Une page du livre g�n�alogique de Gro� et Kleinvillars](#Grob Kleinvillars)
Une page du livre g�n�alogique de Mentoulles
1. Les Vaudois fran�ais et savoyards
La recherche des anc�tres est toujours une aventure, parce qu'on ne sait jamais o� l'on aboutira. Histoire, g�ographie, religion et g�n�alogie sont en effet �troite-ment li�es entre elles. Mettons-nous donc en route.
Depuis le synode de Chanforan, en 1532, les Vaudois constitu�rent une �glise r�form�e. Comme la fronti�re entre la France et la Savoie coupait leur domaine en deux, le Val Pragela (la partie sup�rieure du Val Cluson) appartenait � la France. C'�tait une r�gion � cent pour cent r�form�e, et elle formait un colloque faisant partie de la circonscription eccl�siastique du Dauphin�. Nous pouvons y englober le Val P�rouse savoyard, que la France occupa de 1630 � 1696 pour assurer la liaison avec la place forte de Pinerolo/Pignerol sous sa domination, et qui, de ce fait, connut par la suite le m�me sort. Les Vaudois de Savoie (qui habitaient le Val Pellice, le Val d'Angrogna et le Val Germanasca ou St. Martin) �taient oblig�s de s'organiser en une petite �glise s�par�e, parce que tout contact avec leurs coreligionnaires de France leur �tait interdit.
2. La contre-r�forme
En 1630, l'�glise catholique avait �tabli un prieur dans le Val Pragela enti�rement r�form�. En 1680, c'�tait Simon Roude qui, le 19 septembre, engagea un proc�s contre les r�form�s. Pr�textant l'article 14 de l'�dit de Nantes, il pr�tendait que leur religion �tait interdite del� les Monts. Le proc�s fut d'abord conduit au Parlement de Grenoble, puis transf�r� au Conseil d'�tat � Paris. Le 7 mai 1685, Louis XIV donna raison � Roude en interdisant la religion r�form�e au-del� du Montgen�vre.
En ao�t/septembre 1685, les dragons tant redout�s - les missionnaires bott�s - arriv�rent dans la vall�e. Avec des m�thodes brutales, ils obtinrent en peu de temps une conversion massive de la population. Lors d'une visite, le cur� de Villaret m'a montr� un cahier qu'il avait trouv� dans son presbyt�re. C'�tait la liste des habitants qui avaient abjur�. Peu de gens seulement s'enfuirent alors avec leurs pasteurs Daniel Martin, Jacques Papon p�re et fils, et David Clement. La plupart rest�rent dans la vall�e: C��taient les NC (nouveaux convertis).
Au d�but de 1686, les Vaudois savoyards se virent �galement interdire l'exercice de la religion r�form�e. Ils r�sist�rent pour d�fendre leur foi, mais furent vaincus au bout de quelques jours seulement. On en incarc�ra entre 8 et 9000. Lors-qu'ils furent rel�ch�s et expuls�s un an plus tard, � peine 3000 purent gagner la Suisse. Une partie d'entre eux se rendit au Palatinat, d'autres dans le Wurtemberg, 800 furent envoy�s au Brandebourg. Les premiers reflu�rent bient�t vers la Suisse, parce que la France avait envahi le Palatinat: La guerre pour la succession de ce pays venait d'�clater.
En 1689 r�ussit la troisi�me tentative arm�e des Vaudois pour retourner dans leur patrie. Elle est connue sous le nom de Glorieuse Rentr�e. Bien trop vite sui-virent femmes, enfants et vieillards, qui trouv�rent un pays d�vast� o�, long-temps encore, la guerre devait s�vir.
En 1690, la Savoie fit la paix avec les Vaudois et d�clara la guerre � la France. Ainsi s'explique le fait qu'en Italie, il existe jusqu'� nos jours une �glise vaudoise certes petite, mais non sans importance.
3. La g�n�alogie des Vaudois
En ce qui concerne la g�n�alogie des Vaudois en g�n�ral, on s'aidera du livre de Osvaldo Coisson.
Quant aux Vaudois savoyards, on consultera Armand-Hugon et E. A. Rivoire. Pour la Suisse et l'Allemagne, j'ai rassembl� toutes les donn�es que j'ai pu trouver. S'agissant des Vaudois de Savoie, il faudrait en plus enqu�ter dans chaque presbyt�re des vall�es vaudoises pour savoir la date � partir de laquelle il existe des registres paroissiaux o� l'on notait les bapt�mes, les mariages et les s�pultures.
Dans le Val Pragela, en 1685, peu de gens s'exil�rent avec leurs pasteurs, et dans le Val P�rouse, ce ne fut pratiquement personne.
Dans le Val P�rouse, il n'y a plus, pour la p�riode qui nous int�resse ici, aucun registre paroissial.
Dans le Val Pragela, il existe encore des registres de tailles diverses.
Soulignons surtout le cas de Mentoulles, o�, sous l'�glise, on a d�couvert en 1964 un millier de documents relatifs aux Vaudois; les registres des bapt�mes commencent d�s 1629. Dans ma th�se, j'ai publi� un Ortssippenbuch(livre qui, pour une localit� donn�e, reproduit la g�n�alogie de chaque famille = livre de d�pouillements syst�matiques) de cette commune, qui va d'environ 1600 � 1740. On y trouvera des indications sur ceux qui sont rest�s dans la vall�e en tant que nouveaux convertis ainsi que sur ceux qui sont partis, et leur destination.
A Pragela, il existe encore des registres r�form�s allant de 1674 � 1685.
A Usseaux, ceux-ci couvrent les ann�es 1679 et 1680, alors que les registres catholiques d�butent en 1667. Se trouvent �galement des registres r�form�s:
A Fenestrelle: bapt�mes 1632-1633, bapt�mes et mariages 1640-1644. Les registres catholiques y vont de 1682 � 1692 et reprennent en 1696. De l'annexe du Puy, il existe des registres de bapt�mes et de s�pultures pour 1709 � 1711.
A Villaretto, les registres r�form�s commencent en 1684, les catholiques en 1685. S'y ajoute un cahier avec la liste des personnes qui ont abjur� entre 1685 et 1725 (il est conserv� � la cure).
A Ch�teau du bois/Castel del Bosco, les registres catholiques existent � partir de 1679.
A Meano, il y a bien des ann�es, les registres ont malheureusement �t� d�truits par la foudre.
Outre les registres, il faut consulter tous les documents encore disponibles, p. ex. contrats (de mariage et de vente), minutes des notaires, testaments, Einb�rgerungsurkunden (lettres de bourgeoisie?), listes et indications �parses de tout genre, etc.
De plus, il est n�cessaire de conna�tre les quartiers (les hameaux qui d�pendaient d'une localit� plus importante). Faisaient p. ex. partie de Mentoulles Villevieille, Fau, Lafondufau, Villeclose, Serre, Serre-Lours, Larra, Latte, Granges, Maison-nasses et les deux tiers de Chambons.
On ne peut pas non plus se dispenser de certaines connaissances sur l'organisation eccl�siastique. Ainsi Bourcet, qui d�pendait d'abord de Villaret, fut rattach� en 1665 � la nouvelle paroisse r�form�e de La Balme.
Concernant le Val Pragela, il importe de d�pouiller les registres jusqu'� la derni�re expulsion qui eut lieu en 1730, marquant l'extinction d�finitive de la religion-on r�form�e. A ce sujet, on consultera le premier volume de ma monographie sur les Vaudois d'Allemagne intutil� la reforme et la contre reforme dans le Val Cluson et mon article intitul� A l'auberge de la mis�ricorde. La derni�re grande ex-pulsion des Vaudois en 1730.
A partir de 1692, la vie eccl�siastique renaissait dans les vall�es savoyardes. A un moment donn�, j'�tais occup� � extraire toutes les donn�es des registres paroissiaux encore existants, et � les mettre sur fiches. A Torre Pellice, le pasteur me d�clarait que ses registres ne commen�aient qu'apr�s 1700. Il me montrait le volume, et je lui ai demand� quel �tait ce petit cahier qui s'y trouvait en t�te. Il l'ignorait. Alors, en y regardant de plus pr�s, j'ai d�couvert les registres des bapt�mes pour la p�riode de 1692 � 1698, qui avaient �t� tenus par le pasteur Jean Giraud. Celui-ci emporta le cahier en Allemagne, o� il fut nomm� pasteur de Pinache, dans le W�rttemberg. Plus tard, il le renvoya, avec une note explicative, � Torre. A Rora, les bapt�mes sont enregistr�s de 1695 � 1698, � Angrogne de 1691 � 1698, � St. Jean/San Giovanni de 1692 � 1698, � Villar Pellice pour 1698 seulement; dans toutes les autres localit�s les registres ne d�butent qu'apr�s 1700.
En 1693, la Savoie occupa le Val Cluson pendant un temps tr�s court. Alors le Duc Victor Am�d�e II invita les nouveaux convertis � venir dans son pays et � retourner � leur ancienne foi. 1600 personnes suivirent son appel, dont 300 toutefois regagn�rent par la suite le Val P�rouse.
En 1696, une paix s�par�e fut conclue entre la France et la Savoie. Par un article secret, le Duc s'engagea � expulser tous les r�form�s n�s en France.
4. Les Vaudois fran�ais
4.1. En Suisse
Apr�s la paix g�n�rale sign�e � Rijswijk en 1697, les Vaudois et Huguenots fran�ais (ces derniers surtout originaires du Queyras) qui s'�taient �tabli dans le Pi�mont pr�t�rent, le 1er juillet 1698, le serment de fid�lit� au Duc de Savoie. J'ai eu entre les mains le document correspondant qui porte 222 signatures. Le m�me jour(!), le Duc, c�dant � la pression de la France qui insistait pour que l'article secret soit enfin mis � ex�cution, d�cr�ta l'expulsion de ces m�mes personnes dans un d�lai de deux mois, les contrevenants risquant la peine de mort.
R�partis en sept groupes, environ 3000 Vaudois et Huguenots fran�ais partirent vers la Suisse en passant par Gen�ve. Cette ville, qui s'�tait jadis d�tach�e de la Savoie, constituait un �tat ind�pendant qui ne faisait pas encore partie de la Conf�d�ration helv�tique. A l'�poque, il n'existait encore aucune liaison terrestre entre Gen�ve et le canton de Berne, qui poss�dait le pays de Vaud, tout comme I'Argovie appartenait au canton de Zurich. Quant � St. Gall, seule la ville �tait protestante, mais non le canton.
J'ai pratiquement �puis� toutes les archives cantonales, celles de Zurich s'av�rant particuli�rement fertiles. Ainsi, j'ai r�uni un immense fichier au sujet des Vaudois. D'abord, la Suisse voulait d'ailleurs les renvoyer sur-le-champ vers l'Allemagne, mais finalement on d�cida de les garder pendant l'hiver en les r�partissant sur les divers cantons r�form�s. Malheureusement, l'ordinateur est venu trop tard pour mes besoins, car la mise en m�moire de ces fichiers (sans parler des autres que j'avais confectionn�s auparavant) serait un travail qui d�passe mes forces.
Ce qu'il faudrait encore �tudier par le d�tail, ce sont certaines villes en Suisse qui avaient provisoirement h�berg� des Vaudois, comme p. ex. Bienne, Payerne, Aigle, etc. Toutefois, le professeur R�my Scheurer de I'Universit� de Neuch�tel et ses �tudiants ont d�j� accompli, dans ce domaine, un travail pr�cieux.
4.2. En Allemagne
Au printemps 1699, les Vaudois, de m�me que 6000 Huguenots, durent quitter la Suisse pour l'Allemagne. Une partie, passant par Schaffhouse, fit le voyage � pied, les autres prirent le bateau et, par l'Aare et le Rhin, gagn�rent B�le. L�, ils furent transbord�s pour descendre le Rhin. J'ai �tabli un fichier en d�pouillant les listes des embarquements. Les Vaudois � destination du W�rttemberg d�barqu�rent � Schr�ck (aujourd'hui Leopoldshafen) aupr�s de Karlsruhe, ceux qui devaient se rendre en Hesse-Darmstadt et Hesse-Homburg continu�rent le voyage jusqu'� Gernsheim.
A l'origine, on avait pr�vu d'�tablir les r�fugi�s du Val P�rouse dans le duch� du W�rttemberg, et ceux du Val Pragela dans le landgraviat de Hesse-Darmstadt. Quant au W�rttemberg, ce projet fut en effet r�alis�. On y fonda les colonies vaudoises de Pinache (avec Serres comme annexe), de Perouse et de Gro�- et Klein-Villars. Les Huguenots du Queyras furent install�s � D�rrmenz et � Wurmberg. En Hesse-Darmstadt, par contre, il y eut d'�normes difficult�s. L'�tablissement des r�fugi�s tra�nait, parce que les terrains �taient trop rares ou le sol trop maigre; de plus, les fermes que le landgrave leur offrait � bail devaient �tre remises aux ench�res au bout de 12 ans. Ainsi, des 1600 Vaudois, il n'en restait finalement que 400 dans le pays. Ils s'install�rent � Walldorf (aujourd'hui dans le voisinage imm�diat de l'a�roport de Francfort-sur-le-Main) et � Rohrbach-Wembach-Hahn dans la for�t de l'Odenwald. De Walldorf d�pendait la petite colonie huguenote de Neukelsterbach, qui s'�teignit par la suite. Les Vaudois de M�an s'en all�rent vers Dornholzhausen, dans le landgraviat de Hesse-Hombourg, ceux de Fenestrelle fond�rent Charlottenberg dans le comt� de Nassau-Schaumburg, ceux de Mentoulles et d'Usseaux Waldensberg dans le comt� d'Ysenburg-W�chtersbach, et Nordhausen dans le "Zaberg�u", pays pr�s de Heilbronn sur le Nek-kar. Tout le groupe qui avait pass� un temps � Arheilgen �migra vers le W�rttemberg et finit par s'�tablir � Perouse, � Wurmberg et � Neuhengstett. La plupart de ceux qui avaient temporairement s�journ� � M�rfelden/Walldorf trouv�rent une nouvelle patrie soit dans le W�rttemberg (Palmbach et Untermutschelbach), soit au pays de Bade-Durlach (Kleinsteinbach).
Un cas � part, ce sont les Huguenots qui s'�taient r�fugi�s � Cannstatt, � Stuttgart et � Ludwigsburg. Tout comme ceux d'Augustistadt/Gochsheim, ils n'avaient aucun rapport avec les Vaudois.
Les Pays-Bas avaient recueilli une �norme collecte afin d'aider � l'�tablissement des Vaudois. Leur ambassadeur en Suisse, Pieter Valkenier, fut charg� par son gouvernement d'organiser et de surveiller l'op�ration. Pour faciliter la distribution des fonds, il demanda � chaque colonie, en juillet 1699, des listes d�taill�es. L'ensemble de ces relev�s repr�sente ce qu'on appelle la liste de l'assistance n�erlandaise, source inestimable qui nous renseigne sur les fondateurs. Depuis long-temps, elle est publi�e dans le Bulletin de la Societ� di Studi Valdesi, mais les fautes y sont nombreuses. Pour ne donner qu'un exemple: au lieu de Taviol, il faut naturellement lire Raviol. Deux colonies manquent compl�tement. Au bout de longues recherches, j'ai r�ussi � trouver les listes originales dans le Rijksarchief � La Haye, qui m'ont servi de base pour mon fichier.
4.3. Remarques sur la g�n�alogie des Vaudois allemands
Pour combler les lacunes et reconstituer les d�buts manquants des registres paroissiaux, il faut rassembler tout ce qu'on peut trouver de listes et d'indications �parses. Il importe �galement de savoir � quel endroit chercher. Ainsi, pour Neuhengstett, les documents semblaient rares. Un jour, je me suis rendu compte que ce village d�pendait non de Calw, mais du petit Oberamt(esp�ce de canton) de Merklingen, et du coup, j'ai pu d�couvrir, dans les archives d'�tat de Stuttgart, des tas de documents. Perouse faisait partie du Stabsamt(autre circonscription administrative) de Heimsheim, dont les dossiers ne furent r�pertori�s qu'en 1998. Tous ces faits ne sont m�me pas mentionn�s dans le livre qu'on vient de publier � l'occasion du tricentenaire de cette colonie.
Vient ensuite le travail d�licat de relier tous ces �l�ments entre eux, c'est-�-dire de regrouper les donn�es contenues dans les diff�rentes sources (listes des embarquements et de l'assistance n�erlandaise, documents locaux, registres paroissiaux) pour en faire un tout. Dans les registres de certaines colonies, il manque les premi�res ann�es ou m�me d'assez longues p�riodes post�rieures. A Rohrbach-Wembach-Hahn, les inscriptions ne commencent qu'en 1738. A Waldensberg, celles des ann�es 1738 � 1945 ont br�l� juste avant la fin de la guerre. Les registres ont �t� tenus avec plus ou moins de soin. Les inscriptions concernant les personnes pr�sentent parfois des lacunes ou n'ont �t� enregistr�es qu'apr�s coup, souvent avec bien du retard. Je dois souligner ici l'importance des parrains et marraines: parfois on pr�cise qu'il s'agit du grand-p�re, d'un oncle ou d'une tante, d'un cou-sin, etc. Souvent, c'est seulement gr�ce � de telles indications qu'on peut conclure � un lien de parent�.
En 1720, 400 Vaudois quitt�rent le W�rttemberg pour aller au Brandebourg, o� on les refusa en les qualifiant de mendiants. Ils se tourn�rent alors vers le Danemark, puis on les retrouva dans le royaume de Hanovre o� ils n�gociaient sans succ�s afin d'obtenir un endroit pour s'�tablir. La plupart, am�rement d��us, re-tourn�rent alors au W�rttemberg. Seules 24 familles rest�rent sur les bords de la Weser o� ils fond�rent, en territoire de Hesse-Cassel, les petites colonies de Gottstreu et de Gewissenruh. De ceux qui s'�taient pr�sent�s au Brandebourg, seul un petit groupe �tait rest� dans le pays et avait pouss� jusqu'en Prusse orientale, o� il fonda la colonie de Pra�lauken. Plus tard encore, un transfert de population donna naissance � la colonie vaudoise de Hottendorf, dans l'Altmark.
Une question importante est de savoir ce qu'il faut comprendre par le terme de Vaudois. En effet, � ceux-ci se m�laient souvent des Huguenots. Parmi ces derniers, il y en avait qui, � l'�gal des Vaudois, �taient des paysans de montagne venus des Alpes, et qui parlaient proven�al comme eux. Mais il existe aussi des Huguenots qui venaient d'autres r�gions de la France; parmi eux se trouvaient m�me des Wallons. Quant � moi, je consid�re comme _vaudoises_toutes les colonies qui avaient particip� aux deux synodes vaudois tenus l'un � Francfort, l'autre dans le W�rttemberg, de m�me que celles qui en �taient issues par des �migrations ou des transferts de population.
4.4. Les listes de distribution de la communaut� fran�aise reform�e de Francfort
En 1981, lors d'un congr�s organis� � Freissini�res (Hautes-Alpes), on a pr�sent� un projet qui avait pour but de d�terminer, � l'aide des listes de distribution conserv�es � Francfort-sur-le-Main, le nombre de Huguenots fran�ais et leur lieu d'origine d'une part, et le lieu o� ils s'�taient �tabli en Allemagne de l'autre. Comme date-limite pour ces recherches, on avait choisi l'ann�e 1693. J'ai tout de suite formul� mes r�serves. Dans les archives municipales de Francfort se trouvent 70 volumes, dont 20 contenant les index. Si l'on compte 400 pages par volume et 30 noms par page, on arrive � un total d'environ 600 000 inscriptions. 19 volumes (1554-1746) recensent des personnes originaires de France et du Palatinat. Dans 10 autres, les inscriptions (1640-1718) sont class�es par ordre alphab�tique, jusqu'� 1685 d'apr�s les pr�noms, ensuite d'apr�s les noms de famille. 41 volumes (1685-1876) enregistrent des Fran�ais, des Pi�montais et des Palatins. Le d�pouillement ne va pas sans certaines pr�cautions. L'orthographe des noms de li-eux et de personnes exige une comp�tence particuli�re. Brasselet p. ex. est Pragela!Vivares n'est pas le Vivarais � l'ouest du Rh�ne, mais _Villaret_dans le Val Pragela. Les m�mes personnes apparaissent bien des fois, et souvent les indications sur leur lieu d'origine diff�rent. Il faut v�rifier si la personne en question est r�elle-ment arriv�e � la destination indiqu�e. Puisque, dans le projet pr�sent�, la date-limite a �t� fix�e � 1693, les 6000 Huguenots et 3000 Vaudois venus en Allemagne en 1699 seulement ne sont pas pris en compte. On doit �galement consid�rer que certains r�fugi�s n'apparaissent pas dans les listes. Nombreux sont ceux qui, bien qu'arriv�s � Francfort, ne s'adressaient pas � la communaut� fran�aise r�form�e, mais au r�sident du pays auquel ils �taient affect�s. Beaucoup venaient en Allemagne du Nord par la mer en passant par l'Angleterre et les Pays-Bas. D'autres n'osaient pas emprunter la route qui longe le Rhin � cause de la proximit� de la France, mais pr�f�raient gagner le Brandebourg via Schaffhouse, Ulm, Schwabach, Ansbach, Erlangen et Bayreuth. Beaucoup aussi trouvaient une nouvelle patrie plus au sud et ne sont donc jamais venus jusqu'� Francfort. En outre, il y avait les coureurs, c'est-�-dire des personnes qui ne parvenaient plus � reprendre une vie ordonn�e. Comme ils risquaient de se faire s�v�rement sanctionner par la communaut� fran�aise r�form�e de Francfort, ils pr�f�raient naturellement ne pas s'y pr�senter du tout.
Ce que je viens d'exposer illustre et confirme sans doute ma th�se du d�but: les liens �troits qui existent entre l'histoire, la g�ographie, la religion et la g�n�alogie. Il importe de conna�tre les itin�raires des r�fugi�s et, en les suivant, rechercher leurs traces g�n�alogiques.
5. L'�migration vers la France
A Laux, dans le Val Pragela, j'ai rencontr� une femme qui lavait son linge dans l'eau froide de la fontaine. Comme je l'abordais en italien, elle m'a expliqu� qu'elle �tait fran�aise et ne comprenait pas cette langue. Un de ses anc�tres avait jadis �migr� vers la France, et elle venait passer ses vacances au village dont il �tait originaire. Beaucoup de descendants des Vaudois avaient fait comme lui; c'�tait bien entendu longtemps apr�s l'�migration vers la Suisse et l'Allemagne que je viens d'exposer. La raison de leur exode n'�tait plus la religion - ceux qui �taient rest�s s'�taient tous convertis au catholicisme -, mais le surpeuplement de la vall�e. C'est ainsi qu'il y a � Marseille une colonie de Vaudois.
Quand on cherche ses anc�tres, il faut remonter de g�n�ration en g�n�ration. Les sources � utiliser sont les registres de l'�tat civil et, pour la p�riode ant�rieure � leur existence, ceux tenus dans les cures ou les presbyt�res r�form�s. Pour la France en g�n�ral, on consultera avec fruit Bernard, Gildas, Guide de recherches sur l'histoire des familles. Lorsqu'il s'agit plus particuli�rement de protestants, il existe un livre excellent du m�me auteur: Les familles protestantes en France XVI e si�cle - 1792. Il dresse l'inventaire de tous les registres r�form�s encore existants depuis les d�buts jusqu'� la R�volution, avec indication du lieu o� l'on peut les consulter. Malheureusement, il y manque le Val Cluson parce que, en 1708/13, la France le c�da � la Savoie. Pour rep�rer les lieux d'origine, la carte de Cassini rend de pr�cieux services. Sur 154 grandes feuilles et 26 petites, la France enti�re y est repr�sent�e. Cette carte, �labor�e entre 1683 et 1815, reproduit une quantit� �norme de d�tails, m�me des moindres, comme p. ex. les maisons isol�es, les chapelles, etc. On y trouve aussi les localit�s disparues ou qui ont �t� incorpor�es dans une autre commune. Le comt� de Nice et les deux d�partements de Savoie et de Haute-Savoie manquent, parce que ces territoires n'ont �t� rattach�s � la France qu'en 1860.
6. Quelques probl�mes concrets de la g�n�alogie vaudoise
Souvent, les recherches sont laborieuses, parce qu'il est indispensable de ras-sembler toutes les donn�es consign�es dans les registres de bapt�mes, de mariages et de d�c�s. Ce faisant, il ne faut surtout pas se contenter du premier nom venu qui semble convenir, mais plut�t s'assurer s'il n'y en a pas d'autres qui pourraient �galement entrer en ligne de compte.
Quand une �criture est difficile � lire, je confectionne, en d�calquant des lettres dont la lecture est absolument s�re, un alphabet de minuscules et de majuscule-les, qui comprend aussi les lettres doubles ou triples, comme sp, st, sch. En pro-c�dant ainsi, il est souvent possible de d�chiffrer des noms de personnes ou de lieux, etc.
En 1823, l'emploi de la langue fran�aise fut interdit aux Vaudois du W�rttemberg. Jusqu'alors, les registres avaient �t� r�dig�s en fran�ais. S'il y a des probl�mes d'interpr�tation, c'est souvent parce que des Allemands ont d� transcrire des paroles entendues dans la bouche des Vaudois, ou vice versa. Parfois, le seul moyen de comprendre un passage est la lecture � haute voix, � quoi doit s'ajouter une solide connaissance de l'ensemble des documents. Ainsi, Krett a la mande signifie Gret allemande; il s'agit donc d'une nomm�e Margarete(= Marguerite) d'origine allemande! De m�me, Mimpse et _Hesken_sont � lire Meimsheim et Hessigheim, ce sont donc deux localit�s dans le W�rttemberg.
Le terme fran�ais de Vaudois est ambigu, car il peut signifier � la fois habitant du pays de Vaud en Suisse et Vaudois au sens o� il est employ� ici. Quand je suis dans le canton de Vaud, surtout � Lausanne, j'ai donc, pour �viter les malentendus, pris l'habitude de dire: Je cherche les Vaudois du Pi�mont.
Ce � quoi il faut faire attention, c'est que les femmes mari�es gardaient leur nom de jeune fille. A Nordhausen, le p�re de famille Jacques Mariot mourut bient�t apr�s l'arriv�e. Sa famille portait par la suite le nom de la veuve, Anne Lantelme. Mais lorsque les enfants se mariaient, ils s'appelaient de nouveau Mariot.
Un jour, j'ai re�u une demande de renseignement: dans les registres de Pragela, le nom de la nouvelle mari�e serait quelquefois accompagn� de la mention non qualifi�e. Naturellement, cette expression n'a pas la m�me signification qu'en fran�ais moderne (qui ne satisfait pas � certaines conditions, etc.). Pour la comprendre, il faut consulter un dictionnaire proven�al. En effet, les Vaudois du Val Cluson et les Huguenots du Queyras parlaient un dialecte proven�al alpin; le fran�ais, ils le comprenaient plus ou moins. Ce dictionnaire nous apprend que les qualifi�s, c'�taient les notables, les classes sup�rieures. Si elle �tait non qualifi�e, la mari�e appartenait donc aux couches populaires, ce qui, bien entendu, ne parle pas contre elle. Elle �tait peut-�tre plus travailleuse et plus �conome qu'une fille riche. Et l'autre jour, quelqu'un qui assistait � une conf�rence que je faisais � l'Universit� de T�bingen, me lan�a: Peut-�tre aussi plus jolie!
�tant donn� la grande fr�quence de noms et de pr�noms identiques, le moindre d�tail peut avoir son importance. A ce propos, on se rapportera toujours avec fruit � W. Beuleke, Studien zum Refuge; on consultera �galement_J. E. Bischoff, Lexikon deutscher Hugenottenorte_, lui aussi tr�s utile.
6.1. Un exemple suppl�mentaire
A Petitfayet, quartier de Villaret dans le Val Pragela, vivait Jacques Raviol. Son p�re s'appelait �galement Jacques. Sa femme �tait Catherine Bouquet, n�e aux environs de 1648, fille de Thomas Bouquet. Deux filles naquirent avant m�me le d�but des registres paroissiaux encore existants, Magdelaine, n�e en 1679(?) et Marie, n�e en 1683(?). Le 19 septembre 1685, la famille abjura. Le 12 d�cembre 1685 naquit la fille Catherine. Son parrain, Etienne Bouquet, et sa marraine, Susanne, s�ur de ce dernier, �taient tr�s probablement son oncle et sa tante. Ils habitaient le _quartier_de Gleisolle (o� se trouvait l'�glise), dont Catherine �tait originaire. La famille a bient�t d� s'exiler. Le 24 mars 1690, elle se trouvait � St. Gall. L�, on mentionne quatre enfants. Jacques Raviol, tout comme le quatri�me enfant, a d� mourir quelque temps apr�s, parce que la femme fut enregistr�e le 12 avril 1690 et le 7 avril 1691 � Neuch�tel comme veuve avec trois enfants. L'indication selon laquelle elle venait de Vivarais/Pragela (au lieu de Villaret) est sans aucun doute une erreur de transcription due � un malentendu acoustique. Du 22 avril au 18 mai 1691, elle se trouva � Zurich. Du 4 juin 1692 au 10 juin 1695, elle s�journa de nouveau � Neuch�tel. Puis elle se rendit � Aigle. Le 25 mai 1699, elle s'embarqua � Brugg et descendit l'Aare. Le 26, elle arriva � B�le. De l�, elle conti-nua son voyage en descendant le Rhin jusqu'� Gernsheim. Dans la liste de l'assistance n�erlandaise, nous la trouvons en juillet 1699 comme s�journant � Arheilgen. En passant par Perouse, elle vint finalement, en 1700, � Neuhengstett. Sans les documents relatifs au Val Pragela et � la Suisse, nous ne saurions donc pas le nom de son mari; aussi aurions-nous cherch� en vain � identifier les filles qui, � leur mariage, s'appelaient Raviol.
7. Les livres de d�pouillements syst�matiques (DS)
Il existe d�j� une s�rie de DS vaudois r�alis�s par divers auteurs. Ils sont certainement tr�s utiles; seulement, pour la plupart, ils ne reposent que sur le d�pouillement des registres locaux: Walldorf, Rohrbach-Wembach-Hahn en Hesse-Darmstadt, D�rrmenz et Wurmberg dans le W�rttemberg. Quant � moi, je fais d�j� un pas de plus en y int�grant les documents relatifs � l'ancienne patrie et aux �tapes interm�diaires de l'exode. C'est ainsi que je pr�pare actuellement le 5e volume de ma monographie sur les Vaudois d'Allemagne: Die Ortssippenb�cher der deutschen Waldenserkolonien.
A propos des DS, j 'ai essay� plusieurs fois d'entamer avec M. Beuleke, ma�tre chevronn� des recherches huguenotes, un dialogue sur la m�thode � appliquer, mais je n'y suis jamais parvenu. Dans ses ouvrages, il avait le plus souvent recens� tous ceux qui, pendant les premi�res ann�es, vivaient dans les colonies ou y faisaient leur apparition. De cette fa�on, il obtenait des chiffres d'habitants qui d�passaient de loin les effectifs r�els. Pour ma part, j'ai invent� mon propre sch�ma, qui s'oriente sur les registres familiaux tels qu'ils sont �dit�s au W�rttemberg. Au haut de chaque feuille figurent le mari et la femme, au-dessous les enfants avec leurs parrains et marraines. Suivent les indications sur les mariages et d�c�s. Ensuite, les feuilles concernant chaque famille seront, par g�n�rations, mises bout � bout, chaque branche recevant son num�ro de classement.
Un DS doit comporter un index des noms de chaque couple, et un autre qui donne les noms des femmes mari�es. Pour revenir � notre exemple ci-dessus: dans le premier devrait figurer le couple Jacques Raviol et Catherine Bouquet, dans le second Catherine B. veuve de J. R. Un troisi�me index devra �num�rer les localit�s avec lesquelles il y a eu des rapports divers (mariages, changements de domicile, parrainages, etc.).
Voici la liste des DS disponibles: Gro�- et Klein-Villars par H. Vogler et Perouse par M. Lachenmaier; dans ces cas, j'ai r�dig� la partie ant�rieure � la premi�re g�n�ration en exil), Augustistadt, Pforzheim, Wiesenfeld, ceux-l� �labor�s par moi-m�me et, en collaboration avec Th. Ende, Gottstreu et Gewissenruh. Waldensberg et Nordhausen sont presque termin�s, alors que Neuhengstett et Arheilgen sont en pr�paration.
Quand toutes les colonies seront trait�es, un travail suppl�mentaire reste � faire. Partout, il y a de nombreuses personnes venues de l'ext�rieur. Il faudra les recenser et mettre sur fiches, puis les ranger sous leur lieu d'origine. Quand tout cela sera achev�, on pourra proc�der � la r�daction finale. Celle-ci termin�e, on pourra dire que tout ce qui est humainement possible aura �t� fait afin de rassembler et de rendre accessibles tous les documents qui existent encore. Cela facilitera �norm�ment la t�che de tous ceux qui se mettent � la recherche de leurs anc�tres.
Dans les vall�es vaudoises, y compris le Val Cluson, il faudrait enqu�ter dans toutes les paroisses, catholiques aussi bien que r�form�es, pour savoir s'il existe encore des registres et quand ceux-ci d�butent. Il faudrait v�rifier s'il y a encore d'autres documents (contrats de mariage et de vente, testaments, lettres de bourgeoisie, etc.). Sur ce point, les archives locales, surtout � Mentoulles, pourraient pr�ter leur assistance. Il faudrait en plus consulter les archives de la Societ� di stu-di Valdesi, celles, �piscopales et municipales, de Pinerolo, les deux archives d'�tat et la biblioth�que royale � Turin, sans oublier les archives d�partementales de Gap et de Grenoble et les Archives Nationales � Paris; l�, la s�rie TT para�t d'un int�r�t particulier. Y a-t-il au Pi�mont des g�n�alogistes ou une association g�n�alogique avec lesquels on pourrait coop�rer? Dans quelle mesure les soci�t�s d'histoire s'int�ressent-elles � la g�n�alogie? Cela fait, le pas suivant consisterait � r�aliser des DS de chaque localit�. Mon propre travail se borne surtout aux Vaudois fran�ais qui, du Val Cluson, sont venus en Allemagne.
Ce que je souhaite, c'est que l'�laboration des DS, puisse, au-del� des colonies vaudoises, s'�tendre � toutes les colonies huguenotes et wallonnes d'Allemagne. Alors, on pourrait m�me r�soudre des probl�mes qui, jusqu'� pr�sent, s'av�rent pratiquement insurmontables. Une de mes connaissances, Mme Christine Roux, enseignante, vient d'�crire un livre sur Veynes (Hautes-Alpes), sa ville natale. Ce que je trouvais de r�fugi�s issus de Veynes (dont les ascendants du g�n�ral allemand d'aviation Galland), je le lui envoyais. Mais ce n'�taient que des d�couvertes fortuites qui ne comprenaient, loin s'en faut, tous les r�fugi�s. La mairie d'Orpierre s'adressait � moi pour savoir qui s'�tait exil� de cette ville et vers quelle destination. A Gap, on me donnait une longue liste de personnes r�fugi�es � Neu-Isenburg, mais qui, par la suite, s'�taient rendues ailleurs. Si toutes les localit�s �taient trait�es et les r�sultats consign�s dans une banque de donn�es, il serait, dans les cas cit�s, facile d'obtenir les renseignements qu'on cherche. Une telle banque verra-t-elle jamais le jour? N'avons-nous pas l'ordinateur? Mais lui seul ne suffira pas. Pour s'en servir, il faudra des hommes qui, par leur travail, devront d'abord rassembler les mat�riaux n�cessaires dont on pourra ensuite l'alimenter.
Literatur:
Theo Kiefner:
Die Waldenser auf ihrem Weg aus dem Val Cluson
durch die Schweiz nach Deutschland 1532-1755:
Band 1: Reformation und Gegenreformation im Val Cluson 1532-1730
Verlag Vandenhoeck u. Ruprecht, G�ttingen. 2. Aufl. 535 Seiten mit 30 Abb. und Karte.
Dieser Band - ausgezeichnet in Paris mit dem Literaturpreis Prix Paul Malan - ba- siert auf dem wiederentdeckten Waldenserarchiv unter der Kirche in Mentoulles und auf der wieder aufgefundenen Handschrift von Joseph Cot: Recherches histori- ques, critiques et religieuses, einer Geschichte des Val Cluson.
Band 2: Vor�bergehend nach Deutschland 1685-1698
Verlag Vandenhoeck u. Ruprecht, G�ttingen. 489 Seiten mit 24 Abb.
Band 2 schildert die Jahre vom Verbot des evangelischen Glaubens in den T�lern am 7. Mai 1685 bis zur Glorreichen R�ckkehr in die alte Heimat 1689/90.
Vorzugspreis f�r Band 1 und/oder 2 je DM 49 bei gleichzeitigem Bezug von Band 3.
Band 3: Endg�ltig nach Deutschland 1698-1820/30
Verlag Vandenhoeck u. Ruprecht, G�ttingen. �ber 1000 Seiten mit �ber 130 Karten und Abb.
Subskriptionspreis DM 120.
Band 3 schildert die Ereignisse von der endg�ltigen Ausweisung aus dem Alpengebiet bis zur Eingliederung in die jeweiligen deutschen Landeskirchen.
Band 4: Die Pfarrer der Waldenserkolonien in Deutschland.
Band 4 enth�lt in 241 Biographien die Lebensdaten und Schicksale der Pfarrer der deutschen Waldenserkolonien.
Band 5: Die Orstsippenb�cher der deutschen Waldenserkolonien.
In Vorbereitung.
Band 5 enth�t basierend auf den Kirchenregistern aus den Alpent�lern, Unterlagen aus der Schweiz und aus Deutschland, sowie auf Listen, Material �ber die Gr�nder der deutschen Waldenserkolonien.
Die Privilegien der nach Deutschland gekommenen Waldenser.
Verlag Kohlhammer, Stuttgart. 2 Teile 1419 Seiten. Mit zahlreichen Abb. zusammen DM 49.80.
Die Privilegien der deutschen F�rsten waren die rechtliche Grundlage f�r den Neuanfang der Waldenser in Deutschland.
Henri Arnaud, Pfarrer und Oberst bei den Waldensern. Eine Biographie.
Verlag Kohlhammer, Stuttgart. 290 Seiten. Mit 52 Abb. DM 19.80.
Die Biographie des bedeutendsten Waldenserpfarrers erschlie�t bisher unbekannte. Quellen und wirft auf viele Vorg�nge ein neues Licht.
Berichte aus der Waldenserforschung.
Diese Zeitschrift erscheint halbj�hrlich beim Verfasser f�r DM 10 pro Jahr.
Die Deutsche Hugenotten-Gesellschaft und ihre genealogische Arbeit
Die wichtigste Arbeit der Deutschen Hugenotten-Gesellschaft ist die Genealo-gie. Die Bearbeitung der Anfragen wurde aufgeteilt in eine hugenottische und ei-ne waldensische Abteilung. Die letztere leite ich seit fast 20 Jahren. Ich habe aber damals gleich gebeten, uns Beratungsstelle zu nennen. Wir k�nnen nicht f�r die Anfrager die Arbeit machen. Allerdings suche ich die gerade Linie zur�ck heraus, da sonst niemand au�er mir die Unterlagen dazu hat. Mehr kann ich aber aus Zeitgr�nden nicht tun.
Es kommen viele Anfragen. Und was f�r welche. Eine Anfrage aus Amerika:. Meine Vorfahren hie�en Jordan und kamen aus Deutschland. Wo soll man da su-chen? Meine Ahnen nannten sich Conte. In Mentoulles gab es 73 Familien Conte. Welche darf es sein? Manche erwarten, da� man ihnen einen Adel serviert. Was sie mir geschrieben haben, stimmt nicht. Denn mir ist bekannt, da� der Vorname Je-an damals nur dem h�chsten Adel in Frankreich vorbehalten war. Die Dame ist inzwischen bei den Markgrafen der Provence gelandet. Ein Psychiater hat den Au-genhintergrund meiner Tochter bespiegelt, und dabei festgestellt, da� sie einen huge-nottischen Vorfahren hat. Man mu� die Leute oft erst anleiten, wie sie richtig fra-gen und suchen m�ssen. Die Anfragenden haben oft mehr Unterlagen als man selbst. Ich kann mich einzelnen Personen oder Familien nicht so widmen, wie das f�r deren Nachkommen m�glich ist. Mitunter kann es auch hei�en, der Kief-ner wei� es nicht. Dabei bin ich bei den vielen gleichen Vor- und Zunamen vor-sichtig und will auf Nummer sicher gehen. Einmal ging es in einem mir vorgeleg-ten Stammbaum um eine Jeanne. Bei der �berpr�fung stellte ich fest, da� es drei Familien gab, bei denen Mann und Frau die gleichen Vor. und Zunamen hatten. Und allen drei wurde etwa um die gleiche Zeit eine Tochter Jeanne geboren. Der, der den Stammbaum aufgestellt hatte, hatte die erstbeste Jeanne genommen und nicht weiter gesucht. Die Angaben bei allen drei Jeannes waren so knapp, da� sich nicht feststellen lie�, welche Jeanne die richtige ist. So mu� man - auch bei der unsicheren Quellenlage - manchmal ein Fragezeichen machen. Wenn aber ei-ner, dem ich alles herausgesucht habe, mir antwortet: Das habe ich alles schon ge-habt, ich wollte nur sehen, ob es stimmt, hebt das die Stimmung nicht. Dann gibt es aber auch die andere Seite: Einem Arzt aus Lyon konnte ich vor kurzem helfen, da� er 5 Generationen - �ber 100 Jahre - weiter zur�ckkam.
Seit kurzem gibt es ein Verzeichnis der Quellen und Hilfsmittel zur Genealogi-schen Hugenottenforschung im Deutschen Hugenotten-Zentrum in Bad Karlshafen. Das ist ein gutes Hilfsmittel, mu� aber noch mehr aufgegliedert werden. Und was dort aufgelistet ist, mu� auch �berpr�ft werden, ob man sich darauf verlas-sen kann.
In Bad Karlshafen h�lt man sehr viel vom Computer als Helfer in der Genealogie. Aber zuerst mu� alles erarbeitet werden, bevor man es in den Computer eingeben kann. Viele der Mitglieder, und die sind meistens schon �lter, werden mit der modernen Technik auch ihre Schwierigkeiten haben. Wer im Computer sucht, wei� nicht, ob das, was er sucht, auch schon eingegeben ist, und ob es stimmt. Was ist im Internet zu finden, und stimmt es auch? Sind die Quellen an-gegeben, da� man die M�glichkeit hat, die Angaben zu �berpr�fen?
Leider haben wir unertr�glich lange Wartezeiten auf hugenottische Anfragen. Die waldensischen Anfrager m�ssen nicht lange warten. Es fehlt an Bearbeitern, an Fachkr�ften. Und das ist vor allem eine Frage des Geldes. Ob man mehr sach-kundige Mitglieder zu ehrenamtlicher Mitarbeit bewegen kann? Viele meinen, wenn sie ihren Beitrag zahlen, haben sie Anspruch auf m�glichst umfassende Hil-fe und Auskunft.
Personen, die ihre Ahnen beisammen haben, sollten eine Kopie nach Bad Karlshafen schicken.
Dann steht noch aus, da� alle Stellen, die an der Genealogie arbeiten, sich zu-sammentun, also etwa die Deutsche-Hugenotten-Gesellschaft und die Deutsche Waldenser-Vereinigung (wo die bisherige Bearbeiterin ihre Arbeit eingestellt hat). Es gibt in Paris eine Association f�r Anc�tres Italiens, in der ich im Februar 2000 einen Vortrag halten soll. Im Landeskirchlichen Archiv in Stuttgart haben wir alle Kirchenregister auf Mikrofilmen. Man mu� sich anmelden oder kann die Filme ausleihen. Wie steht es mit der Verbindung zu den genealogischen Verb�n-den? Der s�dwestdeutsche Familien- und Wappenkundeverein schickt mir die Anfragen von Hugenotten und Waldensern.
Die Deutsche Hugenotten-Gesellschaft hatte einst ihren Sitz in Berlin im Franz�sischen Dom. Durch die Teilung Deutschlands entstand in Bad Karlshafen das neue Zentrum mit Museum, das in der ehemaligen Tabakfabrik sehr sch�ne R�ume hat. Aber das gro�e Problem sind Fachleute, die helfen k�nnen, und das Geld, das dazu ben�tigt wird.
Darf ich noch auf meine eigene Halbjahreszeitschrift Berichte aus der Walden-serforschung, hinweisen, in der es jedesmal auch ein Kapitel �ber die Genealogie gibt. Dr. Hans Joachim Schmitt schreibt das Kapitel �ber die Sprache. Neue Literatur wird beprochen. Meine eigene Bibliographie, die schon 490 Titel umfa�t, wird ver�ffentlicht.
Auch mein Waldenserpfarrerband, der 241 Biographien enth�lt, geh�rt mit unter die Genealogie.
Zum Schlu� m�chte ich noch warnen. Hier in Bretten gibt es das Halbert's - Familien - Wappen - Informationsb�ro Deutschland. Das bot mir ein Weltfamilien-buch Kiefner an. Hier werden f�r teures Geld v�llig allgemeine Unterlagen ange-boten, die nicht viel helfen. Am Schlu� werden dann aus Telefon- oder Adre�b�-chern eine Reihe Kiefneradressen aufgelistet. S. 5-34: Deutschland, seine Geschichte und seine Bev�lkerung. S. 35-44: Wie Namen entstanden sind. S. 45-54: Die Geschichte der Heraldik. S. 55-88: Wie erfahre ich etws �ber meine Vorfahren? Alles das gibt es anderweitig schon viel besser. Es sei nur auf das genealogi-sche Standardwerk hingewiesen, das in immer neuen Auflagen erscheint: Friedrich Wecken: Taschenbuch f�r Familiengeschichtsforschung. Weiter in dem Welt-Familien-Buch: Das internationale Kiefner-Register. Hier handelt es sich be-sonders um Adressen aus den USA. �ber Deutschland wei� man nicht Bescheid. Bretten liegt in Hessen, M�nchen kommt unter Rheinland-Pfalz. Es handelt sich immer um das gleiche Heft, nur die Namen werden ausgetauscht. Ich sorge mich, da� mancher das teure Geld bereut und sich entt�uscht von der Suche nach sei-nen Vorfahren wieder abwendet. Nebenbei: ich habe mir das Kiefner Welt-Familienbuch nicht gekauft.