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- Le général Alexandre Percin fut le chef de cabinet du général André, ministre de la Guerre et responsable du système des fiches anticléricales, de 1900 à 1904. Né le 4 juillet 1846 à Nancy, Alexandre Percin entre à l'École polytechnique en 1865 et prend part, en 1870, à la guerre franco-allemande. Il est blessé à Patay le 2 décembre 1870 et à Bécon le 26 avril 1871. Il se distingue durant cette campagne et y gagne ses galons de capitaine. Il entre en 1879 à l'état-major particulier de l'artillerie et devient professeur d'artillerie à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr comme chef d'escadron en 1882. Il est nommé colonel et inspecteur des manufactures d'armes en 1895. C'est à ce poste que le général André vient le chercher en mai 1900 pour le nommer chef de son cabinet et général de brigade. Élogieusement noté durant toute sa carrière, Percin est ainsi noté par André en 1904 : « Officier général très intelligent, très vigoureux, très actif, d'une capacité de travail exceptionnelle ; assidu et méthodique ; rédigeant bien et avec facilité. » Ces qualités n'empêchent pas le lieutenant-colonel Émile Mayer de voir dans l'accès au généralat de Percin la conséquence de son amitié avec le ministre de la Guerre. Émile Mayer, qui a bien connu les deux hommes, rappelle qu’ils ont commandé ensemble à Angoulême et qu’« André avait eu ainsi l’occasion d’apprécier son jeune camarade dont il tenait en haute estime l’intelligence, la valeur professionnelle et les qualités morales. […] Ils inclinaient également à l’intransigeance et étaient aussi décidés l’un que l’autre à mener jusqu’au bout la tâche qu’ils s’étaient proposés d’accomplir. » Le chef de cabinet Percin fait partie de la liste de sept généraux, dressée par un officier délateur, sur lesquels peut compter la franc-maçonnerie. Pour Émile Mayer, « Percin a été, sinon l’instigateur, du moins le principal artisan, de ce qu’on a appelé le système des fiches. » Par son républicanisme et ses relations, Percin est considéré comme le successeur probable du ministre jusqu’à ce qu'il quitte le cabinet d'André en 1904. Il est alors remplacé au ministère par le colonel Mardochée Valabrègue. Le général Percin commande la 7e division d'infanterie 18 mars 1904 au 11 mars 1907, et prend à la suite le commandement du 13e corps d’armée jusqu’au 15 mai 1909.Il est membre du Conseil supérieur de la guerre du 17 octobre 1908 au 4 juillet 1911. Il passe alors dans le cadre de réserve. Le 10 novembre 1911, candidat radical-socialiste à la députation dans la Seine, il échoue face à Édouard Nortier, maire conservateur de Neuilly-sur-Seine du fait du maintien au second tour du jeune candidat socialiste Pierre Laval. En 1914, il est rappelé pour commander la première région militaire. Chargé de la défense de Lille, il est critiqué pour avoir abandonné la ville en laissant aux Allemands 400 canons et 53 000 fusils intacts. Il affirme dans son livre Lille en 1919 qu'il n'a fait qu'exécuter les ordres. Il s’agissait de faire le point sur la non-défense de la place en août 1914, les feuilles de droite comme L’Action française et L’Écho de Paris l’ayant pris comme bouc émissaire, tandis que la Ligue des Droits de l’homme le défendait. L’enquête du général Pau le réhabilite pleinement et il est décoré de la Grand Croix de la Légion d’honneur en 1917. Général du cadre de réserve, dans la suite de son opuscule La guerre et l'armée de demain, il publie en 1921 un ouvrage qui fait scandale, Massacre de notre infanterie, 1914-1918, dans lequel il prétend que 75 000 soldats français auraient été fauchés par l'artillerie française. Il meurt le 12 octobre 1928. (fr)
prop-fr:t
- Général Percin, Massacre de notre infanterie, 1914-1918, Albin Michel, 1921 (fr)
- Général Percin, Lille, Bernard Grasset, 1920, 328 p. (fr)
- Général Percin, Le combat, Alcan, Nouvelle collection scientifique, 1914 (fr)