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- Maurice Yaméogo (1921-1993) est un homme d'État. Il a été de 1959 à 1966, le premier président de la République de Haute-Volta, actuel Burkina Faso. « Monsieur Maurice » a incarné l’État voltaïque au moment de l’indépendance. Membre de l'administration coloniale, Maurice Yaméogo se fraye dès 1946, une place dans le dense paysage politique de la Haute-Volta grâce à ses qualités oratoires. En mai 1957, dans le cadre de la formation du premier gouvernement voltaïque instauré par la loi-cadre Defferre, il intègre le gouvernement de coalition formé par Ouezzin Coulibaly, comme ministre de l'Agriculture sous l'étiquette du Mouvement démocratique voltaïque (MDV). En janvier 1958, menacé par une motion de censure, Ouezzin Coulibaly débauche au profit de l'Union démocratique voltaïque-Rassemblement démocratique africain (UDV-RDA) Maurice Yaméogo et ses alliés à l'assemblée contre l'assurance d'une promotion dans le gouvernement. Maurice Yaméogo se hisse ainsi no 2 du gouvernement avec le portefeuille de l'Intérieur, un poste-clé qui lui permet lorsqu'en septembre 1958 Ouezzin Coulibaly décède, d'assurer l’intérim de chef du gouvernement. Maurice Yaméogo impose rapidement ses choix. Après la proclamation de la République le 11 décembre 1958, il opère en 1959 un surprenant retournement de position vis-à-vis du projet de Fédération du Mali que défendait Léopold Sédar Senghor. Bien que l'assemblée constituante voltaïque souhaitait l'adhésion de la Haute-Volta à la Fédération, Maurice Yaméogo opte pour la souveraineté internationale et une intégration régionale se limitant à la sphère économique avec le Conseil de l'Entente. Puis Yaméogo neutralise toute opposition parlementaire. L'UDV-RDA épurée de ses adversaires, s’impose en parti unique. La Haute-Volta se trouve avant même l'indépendance, le 5 août 1960, sous le joug de sa dictature. En politique étrangère, jaloux et admiratif du succès international de son confrère ivoirien Félix Houphouët-Boigny, il le défie en établissant une éphémère union douanière (1961-1962) avec le très progressiste Ghana de Kwame Nkrumah. Houphouët-Boigny redevient très vite son meilleur allié, en décembre 1965 Yaméogo signe avec lui un accord devant instaurer la double nationalité pour les ressortissants ivoiriens et voltaïques. Ce projet n'a pas le temps d'aboutir. Le 3 janvier 1966, dans un contexte de rigoureuses mesures d’austérité financière, son régime corrompu est renversé par une manifestation pacifique organisée par les forces vives de la nation voltaïque : les syndicats, la chefferie traditionnelle et le clergé. S’ensuit pour Maurice Yaméogo, une atimie liée à sa gestion douteuse des finances. En 1993, il décède après avoir été réhabilité par le président de la République Blaise Compaoré. (fr)
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- Maurice Yaméogo (1921-1993) est un homme d'État. Il a été de 1959 à 1966, le premier président de la République de Haute-Volta, actuel Burkina Faso. « Monsieur Maurice » a incarné l’État voltaïque au moment de l’indépendance. Membre de l'administration coloniale, Maurice Yaméogo se fraye dès 1946, une place dans le dense paysage politique de la Haute-Volta grâce à ses qualités oratoires. En mai 1957, dans le cadre de la formation du premier gouvernement voltaïque instauré par la loi-cadre Defferre, il intègre le gouvernement de coalition formé par Ouezzin Coulibaly, comme ministre de l'Agriculture sous l'étiquette du Mouvement démocratique voltaïque (MDV). En janvier 1958, menacé par une motion de censure, Ouezzin Coulibaly débauche au profit de l'Union démocratique voltaïque-Rassemblement (fr)