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- La Mission jésuite en Chine a débuté en 1582 quand les premiers prêtres de la Compagnie de Jésus sont arrivés dans le pays et s'est interrompue en 1773, avec la dissolution de l'Ordre. Dans un contexte et avec une approche apostolique très différents, les jésuites sont revenus en Chine en 1841. Encouragés par l'approche missionnaire inculturée lancée par Alessandro Valignano et comprenant qu'ils ne seraient acceptés en Chine que comme sages, lettrés et savants, Matteo Ricci et ses successeurs s'initièrent en profondeur à la langue et civilisation chinoises. Leurs contributions scientifiques leur ouvrirent également les portes du palais impérial. Au-delà d'une simple « stratégie missionnaire », les jésuites se sont pris à admirer et apprécier la culture chinoise. La sympathie acquise auprès des autorités permit le travail missionnaire dans les campagnes. Au départ libres de toute contrainte bureaucratique et romaine, ils adaptaient librement message et vie chrétienne à la sensibilité chinoise (catéchèse, langue, coutumes, architecture). Leurs nombreuses lettres, où transparaissent admiration et sympathie pour la culture chinoise, circulèrent largement en Europe. Publiées en collection dans le volume des Lettres édifiantes et curieuses, elles eurent un grand succès et ouvrirent l'Europe à la Chine. Ces missionnaires sont les initiateurs, en quelque sorte, de la sinologie moderne. Mais ces libertés prises avec les rites établis firent l'objet de très intenses critiques en Europe, débouchant sur la querelle des Rites et conduisant la Sacrée Congrégation pour la propagation de la Foi (Propaganda Fide) à émettre des directives très restrictives qui furent mal reçues. Craignant pour la survie même de leur communauté chrétienne (et les réactions politiques des autorités chinoises), des jésuites s'y opposèrent. Leur insoumission provoqua une vive controverse qui contribua au discrédit puis à la suppression de la Compagnie de Jésus à la fin du XVIIIe siècle. (fr)