Étienne Fajon (original) (raw)

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Étienne Fajon
Illustration. Étienne Fajon en 1958.
Fonctions
Député français
3 avril 19672 avril 1978(10 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 12 mars 1967
Réélection 30 juin 196811 mars 1973
Circonscription 1re de la Seine-Saint-Denis
Législature IIIe, IVe et Ve (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Paulette Fost
6 décembre 19622 avril 1967(4 ans, 3 mois et 27 jours)
Élection 25 novembre 1962
Circonscription 39e de la Seine
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Jean-Charles Privet
Successeur Circonscription supprimée
6 novembre 19455 décembre 1958(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 194610 novembre 194617 juin 19512 janvier 1956
Circonscription Seine (1945-1946)5e de la Seine (1946-1958)
Législature Ire Constituante IIe Constituante Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique COM
1er juin 193621 janvier 1940(3 ans, 7 mois et 20 jours)
Élection 3 mai 1936
Circonscription Seine
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur André Grisoni
Successeur Circonscription supprimée
Biographie
Date de naissance 11 septembre 1906
Lieu de naissance Jonquières (France)
Date de décès 4 décembre 1991 (à 85 ans)
Lieu de décès Argenteuil (France)
Parti politique PCF
Profession Instituteur
Signature de Étienne Fajon
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Étienne Fajon, né le 11 septembre 1906 à Jonquières (Hérault) et mort le 4 décembre 1991 à Argenteuil[1], est un instituteur et homme politique français.

Membre du comité central et du bureau politique du Parti communiste français, il est directeur de l'Humanité de 1958 à 1974 et député de 1936 à 1940, de 1945 à 1958 et de 1962 à 1978.

Fils d'un petit viticulteur et d'une institutrice, Étienne Fajon sort major de sa promotion à l'école normale d'instituteurs de Montpellier et est nommé instituteur près de Jonquières en novembre 1925. Il adhère au Parti communiste français (PCF) au début de 1927[2].

Au début des années 1930, son poste n'est pas renouvelé à l'Éducation nationale en raison de son appartenance politique. Il s'implante alors à Alès, où il est candidat aux élections législatives et dirige Le Cri du Gard[2]. En 1932, il est élu membre du Comité central du Parti communiste et chargé de l'éducation des militants[3], responsabilité qu'il conserve jusqu’à 1948, et assume à nouveau de 1974 à 1979[2].

Étienne Fajon est élu député de la Seine (dans la 10e circonscription de Saint-Denis) en 1936. Il siège dans la commission du règlement, la commission de la législation civile et criminelle et la commission de l'enseignement et des beaux-arts[3].

Le 2 septembre 1939, il est mobilisé à Marseille comme maréchal-des-logis. Après la dissolution du Parti communiste, il adhère au nouveau groupe parlementaire communiste, le groupe ouvrier et paysan français, créé le 29 septembre 1939. Durant la drôle de guerre et en accord avec la position du PCF depuis la signature du Pacte germano-soviétique condamnant la « guerre impérialiste », le 16 janvier 1940, à la chambre des députés, il justifie l'invasion de la Finlande par l'URSS et déclare que la guerre menée par la Grande-Bretagne et la France n'est pas une « guerre de défense de la liberté »[4],[5].

Le 20 février 1940, il est déchu de son mandat de député et condamné le 3 avril par le 3e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison, 4 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civils et politiques pour reconstitution de ligue dissoute[2]. Il est incarcéré au Cherche-Midi, à la Santé, à Angers, à l’île de Ré, à Tarbes, au Puy, puis transféré en mars 1941 en Algérie au bagne de Maison Carrée. Comme ses 26 camarades députés emprisonnés, il n'est libéré que le 5 février 1943.

le 4 avril 1944, Étienne Fajon devient membre de l'Assemblée consultative provisoire à Alger en remplacement de François Billoux nommé commissaire d'État[2].

À partir de 1945, il fait partie de la première et de la deuxième Assemblée constituante. Le 11 juillet 1945, il dénonce devant l'Assemblée les émeutes, ainsi que les « hitlériens d'Algérie » qui les ont provoquées, qui ont conduit aux massacres de Sétif, Guelma et Kherrata (Algérie) et déclare que ces tueries sont la « manifestation d'un complot fasciste »[6],[2],[7].

Au sein du Parti communiste, il gravit rapidement les échelons : il est membre du Comité central (1932-1990), du Bureau politique (1945-1979) et du Secrétariat (1954-1956 et 1970-1976). Il est également, avec Georges Cogniot, le représentant du PCF au Kominform à sa création.

Par ailleurs, il devient directeur-adjoint (1948-1958), puis directeur (1958-1974) de L'Humanité. Il est également directeur de la revue pédagogique du PCF L'École et la Nation à sa fondation en 1951[8].

Lors des événements de Mai 68, Étienne Fajon fait partie des 20 députés communistes [9] qui déposent, avec 49 autres, une motion de censure le 14 mai à l’Assemblée nationale, laquelle condamne le régime gaulliste qui « dix ans après sa prise de pouvoir […] refusant tout dialogue véritable, contraint les étudiants, les enseignants, les paysans, les ouvriers, les jeunes sans emploi, à recourir à des manifestations de rue d’une exceptionnelle ampleur[10] ».

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c d e f g et h Jean Maitron, « Notice FAJON Étienne, Louis, Henri », sur maitron.fr (consulté le 4 janvier 2018).
  3. a et b « Etienne Fajon - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly) », sur assemblee-nationale.fr.
  4. P. Smirnov, « Le Komintern et le Parti communiste français pendant la "drôle de guerre", 1939-1940 ». (D'après les archives du Komintern)
  5. « Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés », sur gallica.bnf.fr, 17 janvier 1939 (consulté le 23 mai 2019), p. 42-43.
  6. H. M., « L'Huma a la mémoire qui flanche », Le Canard enchaîné,‎ 13 mai 2015, p. 8.
  7. « Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés », sur gallica.bnf.fr, 12 juillet 1945 (consulté le 22 mars 2023), p. 1373.
  8. Notice bibliographique de la BNF.
  9. parmi lesquels Waldeck Rochet, Robert Ballanger, Fernand Dupuy, Pierre Cot (apparenté), François Billoux.
  10. Jean Vigreux, Emmanuel Ranc, « La direction et les députés du PCF à l'épreuve de Mai-Juin 68 », Parlement(s) : revue d'histoire politique, no 9,‎ janvier 2008, p. 80 à 95 (lire en ligne).