Antrain (original) (raw)

Antrain
Antrain La mairie d'Antrain.
Blason de AntrainBlason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Arrondissement Fougères-Vitré
Intercommunalité Couesnon Marches de Bretagne
Statut Commune déléguée
Maire délégué Mandat Louis Halais 2020-2026
Code postal 35560
Code commune 35004
Démographie
Gentilé Antrainais(e)
Population 1 286 hab. (2020)
Densité 138 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 27′ 40″ nord, 1° 29′ 01″ ouest
Altitude Min. 6 mMax. 84 m
Superficie 9,31 km2
Élections
Départementales Antrain (chef-lieu)
Historique
Fusion 1er janvier 2019
Commune(s) d'intégration Val-Couesnon
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France Voir sur la carte topographique de FranceAntrain Géolocalisation sur la carte : France Voir sur la carte administrative de FranceAntrain Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine Voir sur la carte topographique d'Ille-et-VilaineAntrain Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine Voir sur la carte administrative d'Ille-et-VilaineAntrain
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Antrain (parfois nommée localement Antrain-sur-Couesnon) est une ancienne commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, peuplée de 1 286 habitants[Note 1]. Le 1er janvier 2019, elle a fusionné avec La Fontenelle, Saint-Ouen-la-Rouërie et Tremblay pour former la commune de Val-Couesnon[1].

Antrain, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Fougères-Vitré, est située :

La ville est bâtie sur un petit promontoire de 45 mètres d’altitude situé au confluent de deux cours d’eau : la Loisance et le Couesnon. Elle domine une verte région bocagère. C'est une ville-marché aux petites rues en pente conservant des demeures des XVIe et XVIIe siècles.

À la croisée de grands axes routiers importants, son territoire est traversé :

L’agglomération semble s’être développée à cette intersection. Toutefois, l’histoire nous apprend qu’elle a grandi en fait à cause et grâce à l’un des rares ponts existant sur le Couesnon.

Le territoire communal est peu étendu (931 ha) et de forme allongée le long de la vallée du Couesnon. De ce fait, le relief est faiblement marqué.

La carte géologique simple est composée de schistes briovériens dans lesquels se sont creusés les lits des cours d’eau, dans les vallées desquels, par suite de la remontée du niveau marin, se sont déposées des alluvions modernes.

Favorisée par un climat océanique (temps doux et pluvieux), c’est une région où les herbages sont développés pour l’élevage bovin.

La carte topographique de la commune est principalement marquée par la vallée du Couesnon et de ses affluents. D’une manière générale, le territoire se présente comme un plateau dont la pente est orientée vers le nord-ouest. Les variations topographiques n’excédent pas une dizaine de mètres, sauf à l’approche du Couesnon, notamment dans le sud du territoire communal. La partie nord présente un relief plus calme s’ouvrant sur une vallée beaucoup plus vaste. C’est d’ailleurs dans cette partie du territoire que l’on trouve les dépôts alluvionnaires les plus importants.

Formant la limite communale ouest, le Couesnon est le cours d’eau le plus important dont quatre affluents forment les autres limites territoriales de la commune :

Au nord, s’étend sur une partie de la vallée du Couesnon une zone de marais. Celui-ci s’étend sur une superficie de 1 162 km2 dont 952 km2 en Ille-et-Vilaine (Bretagne) et 208 km2 dans la Manche (Basse-Normandie). Il se trouve en zone de protection spéciale, dont le périmètre est de 930 hectares et concerne en plus d'Antrain, sept autres communes (Pleine-Fougères, Pontorson, Boucey, Aucey-la-Plaine, Sacey, Sougéal, La Fontenelle). La zone de marais dans laquelle se situe Antrain est connue sous le nom de marais de la Folie (du nom d'un hameau voisin) et fait 172 ha. Il en existe trois autres bien distincts, tant par leurs caractéristiques paysagères que par leurs modes de gestion spécifiques : le marais du Mesnil (190 ha), le marais de Sougéal (285 ha), le marais d’Aucey-Boucey (290 ha). Il est source de richesse naturelle en faune et flore.

Il n’y a pas de parties boisées importantes. Cependant, au sud, l’environnement du parc du château de Bonnefontaine lui confère un aspect forestier.

La localité est mentionnée avec différentes graphies et sous différentes formes dans les anciens actes :

Le nom d’Antrain serait issu du latin interamnus (mansus) qui signifie « (domaine) entre les rivières » ou bien « au milieu des rivières »[4],[5], tire sans doute son toponyme de sa situation géographique entre les eaux du Couesnon et de la Loysance[6].

En revanche, Albert Dauzat considère Entrains-sur-Nohain (Nièvre, Intaranum IIe siècle, sur une des inscriptions d'Autun -RIO 1962 174-, Interamnum VIe siècle) comme un rhabillage latin du gaulois Intaranum, peut-être intar « entre » et anum « marais »[7]. De sorte qu’Antrain n'étant connu que par des transcriptions médiévales tardives, il s'agit vraisemblablement aussi d'un calque latin du gaulois[8], c'est-à-dire *Enterambes, *Entarambes, terme de même signification « entre-rivières »[8]. Ce mot gaulois se décompose en enter, entar « entre » cf. breton entr « entre », le mot celtique étant très proche du mot latin inter. Du reste, la forme semi-latine est bien attestée dans le glossaire gaulois - latin de Vienne : inter ambes traduit par le latin inter rivos « entre-rivières »[8]. De même Entarabo (au datif), épithète d'une divinité gauloise se comprend de la même manière « entre-rivières »[8] ou encore *Entaran- qui se comprendrait comme « entre-marais, au milieu des marais » et ce, d'après la proposition d’Albert Dauzat ci-dessus, mais avec le gaulois enter, entar postulé par Xavier Delamarre et non pas *intar. Le second élément -an-, sous la forme ana, est inscrit dans le glossaire de Vienne et traduit par le latin palude « marais ». Ces deux explications s'accordent l'une et l'autre avec la localisation primitive du village, Antrain étant située entre deux rivières dans la zone des marais du Couesnon (voir ci-dessus).

Albert Dauzat fait un parallèle avec les types toponymiques Antraigues, Entraigues du midi qui remontent au latin inter aquas « entre [deux] cours d'eau », qui ne se rencontrent pas dans l'aire de diffusion de la langue d’oïl, mais bien dans le Sud de la France plus romanisé, alors que le type toponymique Antra(i)n / Entrain(s) est caractéristique du nord.

Des fouilles archéologiques indiquent une présence sur les lieux d'artisans fondeurs, dès le Néolithique, et d'une implantation gallo-romaine au croisement de plusieurs voies de communication reliant Jublains à Corseul[9].

Bien que positionnée sur un mamelon commandant le Couesnon, il semble qu'Antrain n'ait pas été fortifiée de pierres; la motte féodale située sur les bords du Couesnon n'excluant pas une utilisation armée du site.

Antrain prend une certaine importance[évasif][10] pendant la guerre de Cent Ans. Après Azincourt, en 1415, Antrain connait un réel essor industriel, notamment dans la draperie, la tannerie et le commerce. À partir du XVIIe siècle, l'économie de la ville bourgeoise commence à s'essouffler : les industries du textile déclinent, la situation géographique ne joue plus en faveur de son commerce, et peu à peu, la population commence à diminuer.

L’organisation des fêtes révolutionnaires témoigne de l’accueil favorable de la population d’Antrain aux changements apportés par la Révolution française, surtout après la fin de la Terreur :

Le 21 novembre 1793, l'armée vendéenne, de retour de Granville, met en déroute le général Kléber. Pourquoi alors la rue principale d'Antrain porte-t-elle son nom ?

« On se bat de part et d'autre avec un égal acharnement. Après quinze heures de combat, les républicains battent en retraite sur Fougères et sur Rennes, pendant que les Vendéens remplissent les rues d'Antrain. Cent cinquante prisonniers et blessés restés au pouvoir des républicains venaient d'ètre égorgés à Fougères, pendant que les femmes malades subissaient le même sort, après avoir été violées. On agite au Conseil la question de savoir si l'on n'usera pas de représailles, mais l'abbé Doucin et les généraux obtiennent la grâce des Bleus, qui sont renvoyés à Rennes avec des secours et ces mots de La Rochejaquelein : « C'est par des actes d'humanité que l'armée royale se venge des cruautés des ennemis ! ». »

— Louis Brochet, La Vendée à travers les âges, 1902

Pendant la Seconde Guerre mondiale des habitants d'Antrain sauvèrent des Juifs, au carrefour des ex RN 155 et RN 776 : le nom de ces Justes parmi les Nations est inscrit à Yad Vashem et les enfants de cette famille ont eu la médaille à titre posthume pour les actes héroïques de leurs parents. Il y eut malgré tout un juif séfarade arrêté à Antrain.

Le 1er janvier 2019, la commune fusionne avec La Fontenelle, Saint-Ouen-la-Rouërie et Tremblay pour former la commune nouvelle de Val-Couesnon[13].

Armoiries ville d’Antrain. Blason créé au début du XXe siècle par le député-maire René Le Hérissé. Description : tiercé en pal, d’azur, d’argent et de gueules, au chef d’hermine, timbré de la couronne murale à cinq tours crénelés d’or, avec la devise « Toujours Antrain » sur listel de parchemin. Signification : armes manifestant pour la commune d’Antrain la constance de sa double fidélité à la Bretagne et à la France.

En 2020, la commune comptait 1 286 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2005, 2010, 2015, etc. pour Antrain[20]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].

Évolution de la population [modifier]

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 522 1 375 1 527 1 524 1 742 1 651 1 567 1 648 1 696

Évolution de la population [modifier], suite (1)

1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 613 1 557 1 642 1 630 1 582 1 601 1 525 1 575 1 550

Évolution de la population [modifier], suite (2)

1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 550 1 443 1 552 1 484 1 417 1 383 1 459 1 682 1 528

Évolution de la population [modifier], suite (3)

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
1 444 1 443 1 548 1 499 1 489 1 387 1 386 1 393 1 319

Évolution de la population [modifier], suite (4)

2018 - - - - - - - -
1 289 - - - - - - - -

Histogramme de l'évolution démographique

La commune abrite un monument historique :

L'église Saint-André.

En 2019, la commune a obtenu le label « Communes du patrimoine rural de Bretagne » pour la richesse de son patrimoine architectural et paysager[réf. nécessaire].

  1. Population municipale 2020, légale en 2023.
  2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
  1. « Ille-et-Vilaine : 7 communes nouvelles créées au 1er janvier 2019 », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le 1er janvier 2019).
  2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France (lire en ligne)
  3. Ernest Nègre, op. cit.
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, 1979 (ISBN 978-2-85023-076-9, BNF 37370106), p. 22a
  5. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume I. p. 301.
  6. Ernest Nègre, op. cit..
  7. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit., p. 264a
  8. a b c et d Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003, p. 349.
  9. [1] Article Patrimoine des communes de France sur http://fr.topic-topos.com/
  10. Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine, Paris, Flohic, mars 2000, 893 p. (ISBN 2-84234-072-8), T.1, p. 39
  11. Louis Dubreuil, « Fêtes révolutionnaires en Ille-et-Vilaine », in Annales de Bretagne, volume 21, tome 4, 1905, p. 398-399
  12. Dubreuil, Fêtes…, p. 401
  13. « arrêté de création » (consulté le 6 octobre 2018)
  14. Mouvement de libération nationale (France ; 1943-1945), « Maires inéligibles en Ille-et-Vilaine », Vent d'Ouest : hebdomadaire régional du M.L.N. et de défense de la France,‎ 14 avril 1945 (lire en ligne, consulté le 7 juin 2024).
  15. Notice TROCHERIE Jean-Marie, Amand par François Prigent, version mise en ligne le 9 décembre 2014, dernière modification le 27 mars 2017
  16. « Antrain-sur-Couesnon. M. Richard élu maire », Ouest-France (archives du journal),‎ 30 novembre 1979.
  17. Hélène Deplanque, « Nécrologie. Michel Lahogue, ancien maire d'Antrain, est décédé : Ce vétérinaire à la retraite, originaire de la commune déléguée d’Antrain, à Val-Couesnon (Ille-et-Vilaine), et élu local pendant 25 ans, s’est éteint samedi 18 mai 2024. Il avait 84 ans. », Ouest-France,‎ 20 mai 2024 (lire en ligne).
  18. « Claudine Clossais a été élue maire », Ouest-France,‎ 24 mars 2008 (lire en ligne).
  19. « Claudine Clossais a été réélue première magistrate », Ouest-France,‎ 31 mars 2014 (lire en ligne).
  20. Date du prochain recensement à Antrain, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018.
  23. « Château de Bonne-Fontaine », notice no PA00090496, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  24. Ouest-Éclair, 25 septembre 1935, p. 6.

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