Bob Maloubier (original) (raw)

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Robert Marcel Frederic Louis Maloubier dit Bob Maloubier, né le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine et mort le 20 avril 2015 à Paris[1], fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive britannique. À ce titre, il fut d'abord parachuté clandestinement deux fois en France occupée comme saboteur dans le réseau SALESMAN de Philippe Liewer, dans la région de Rouen au deuxième semestre 1943, puis dans le Limousin à la Libération. Ayant rejoint la Force 136, il fut parachuté au Laos en août 1945.

Après la guerre, il rejoint en tant qu'officier de renseignement le SDECE. Il participa à la création des premières unités de nageurs de combat français en 1953.

A son départ de l'armée, il travailla en Afrique pour des compagnies pétrolières. Personnage essentiel de la « Françafrique » dans les années 1960, il mit sur pied et dirigea la garde présidentielle du Gabon et contribua à imposer Omar Bongo à la tête du régime en 1967.

Il finit sa vie à Houilles, dans les Yvelines.

Robert Marcel Frédéric Louis Maloubier naît le 2 février 1923 à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils d'Eugène Maloubier, natif de Paris, engagé en 1914 pendant la Première Guerre mondiale et affecté à l'état-major du général Haig, commandant du Corps expéditionnaire britannique, comme interprète, et d'Henriette, une Franc-Comtoise, née en 1880. Il a un frère aîné, Jacques, né en 1920. Ses parents, professeurs aux États-Unis, quittent ce pays en 1920 et débarquent au Havre.

Bob fait ses études au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Sportif, il est notamment membre de l'équipe de natation du Racing Club de France[2].

En mai, alors qu'il prépare son baccalauréat, les troupes allemandes déferlent sur la France ; en raison des événements « les épreuves du baccalauréat sont reportées à une date ultérieure ». En juin, il quitte Paris avant l’arrivée des envahisseurs. Décidant de rejoindre le général de Gaulle, il essaye de partir par Bordeaux puis par Saint-Jean-de-Luz et enfin par Marseille mais il échoue à chaque fois. En décembre, il regagne Paris pour embrasser ses parents une dernière fois. Il revient à Marseille avec un crochet par Royat où il rencontre le colonel Émile Bonotaux, qui, se méfiant du général de Gaulle, lui conseille d’aller en Afrique plutôt qu'en Angleterre.

En janvier, il s’enrôle dans l’aviation de l’armée d’Armistice, résolu, dès son premier lâcher seul aux commandes d’un avion, à mettre le cap sur Gibraltar ou Malte. Mais, comme il y a déjà trop de pilotes, il demeure rampant et est affecté à la garde de la base aérienne de Bizerte, en Tunisie.

Le 8 novembre, la base est encerclée par les Allemands. Bob Maloubier et son ami Henri Silhol partent à vélo en Algérie. Ils y rejoignent des soldats britanniques débarqués depuis peu (opération Torch). Après l’assassinat de Darlan par leur ami Fernand Bonnier de La Chapelle, ils sont recrutés comme agents secrets du SOE par Jacques Vaillant de Guélis.

Bob Maloubier est reversé à la Force 136 opérant en Asie du Sud-est. En août, il est parachuté au Laos et fait prisonnier par les Japonais[5] juste à la fin de la guerre.

Au Gabon, il devient forestier (il y coupe du bois et gère des domaines forestiers). Il travaille parallèlement pour Jacques Foccart (le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle) pour qui il met sur pied la garde personnelle du président gabonais[9].

Il termine sa carrière chez Elf.

Bob Maloubier a reçu les distinctions suivantes :

France

Royaume-Uni

Laos

Parcours militaire :

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Bob Maloubier, Agent secret de Churchill, Tallandier, 2011, p. 17
  3. La date du 10 janvier est celle indiquée par Bob Maloubier. Brooks Richards, p. 870, indique le 17 janvier.
  4. Opération KNACKER organisée par Henri Déricourt ; terrain : ACHILLE, NE d’Angers, 1 km SE de Soucelles (49) ; appareil : Hudson ; pilotes : sqn Ldr L. F. Ratcliff, Flg Offs Woolridge et Johns, Plt Off Hall ; passager amené (1) : Gerry Morel (qui a instruction de ramener Henri Déricourt à Londres, mais qui rentrera sans lui) ; passagers ramenés (9) : Philippe Liewer, Bob Maloubier, Robert Benoist, H. Borosch, Madeleine Lavigne, Limousin, Le Barbu, l'aubergiste à Tiercé et son mari. [Source : Verity, p. 292]
  5. Bob Maloubier, interrogé le 20 octobre 2011 sur le sujet, conteste avoir été capturé par les Japonais, mais reconnaît avoir été blessé par eux
  6. JEFFREY S. KINGSTON, « L’histoire et la légende de la FIFTY FATHOMS », sur Lettres du Brassus n° 13
  7. « Fifty Fathoms de Blancpain : Marc A. Hayek présente en exclusivité mondiale à Cannes les 30 premiers modèles de cette nouvelle collection », sur Montres-de-luxe.com, 17 septembre 2007
  8. Roger Faligot et Pascal Krop, La piscine : les services secrets français, 1944-1984, Éditions du Seuil, 1985, p. 93
  9. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte, 2019
  10. Les Ibo proclament leur indépendance et baptisent leur province « Biafra ». Le gouvernement nigérian met aussitôt en place un blocus. Débute une guerre civile qui va durer deux ans et demi et provoquer la mort de plus d’un million de personnes.
  11. Les Combattants de l’ombre. Des Résistants européens contre le nazisme, série documentaire télévisée en six épisodes (6 × 55 min), de Bernard George (France, 2011). Bob Maloubier intervient dans les épisodes 1, 2 et 5.
  12. Chaîne Public Sénat, « Le Débat » animé par Benoît Duquesne. Sur le thème Dans le secret des services, l’émission du 27 juillet 2013 réunit quatre invités : Bob Maloubier ; Jacques Gautier, sénateur ; Rémi Kauffer, journaliste et écrivain ; Dominique Fonvielle, ancien agent de la DGSE ; .
  13. « L'agent secret "Bob" Maloubier est décédé », Lepoint.fr, 21 avril 2015.
  14. Il est décoré par la reine Élisabeth II en personne. Cahiers bourbonnais, no 229, 2014, p. 19.
  15. « Limoges va honorer ses libérateurs avec le pont Guingouin et le boulevard Maloubier », lepopulaire.fr, 19 août 2015.

Outre les livres de Bob Maloubier, mentionnés plus haut à la section <#Œuvres> et qui constituent la source principale de l'article, il y a lieu de noter les ouvrages et sites suivants.