Gilly (Charleroi) (original) (raw)

Gilly
Gilly (Charleroi) L'ancien hôtel de ville construit en 1976.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Charleroi
Commune Charleroi
Code postal 6060
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Gillicien(ne)[1]
Population 19 957 hab. (1/1/2022[2])
Densité 2 701 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 25′ 24″ nord, 4° 28′ 41″ est
Superficie 739 ha = 7,39 km2
Localisation
Localisation de Gilly Localisation de Gilly dans la commune de Charleroi
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Gilly ([ʒili][3] ; en wallon Djilî) est une section de la ville belge de Charleroi située en Wallonie dans la province de Hainaut. Elle constituait l'une des quatorze communes qui ont fusionné en 1977 avec Charleroi.

Gilly, au nord-est de Charleroi, se situe au sein d'une région densément urbanisée de l'ancien bassin minier de Charleroi. Les rares espaces verts qu'on y trouve sont les terrils, collines artificielles qui sont progressivement colonisées par la végétation. Ils sont constitués de déblais schisteux issues de l'extraction de la houille pendant des siècles. Ces collines ont modifié le relief de la localité et en constituent les points culminants à 213 m d'altitude au terril des Nutons et au terril des Mastelles.

Le nord de la localité se situe à la limite sud du plateau brabançon. Les parties les moins élevées de Gilly se trouvent à l'est avec le vallon du ruisseau de Gominroux, affluent de la Sambre, où l'altitude s'abaisse à environ 100 m et au sud avec la vallée de la Sambre.

Gilly est situé dans une zone d'affleurement des terrains houillers où les veines carbonifères sont relativement proches de la surface du sol, ce qui a permis leur exploitation dès le XVIIe siècle.

Gilly est divisé en sept quartiers :

Les lieux-dits sont :

Les cités sont :

Les terrils sont Les Vallées, des Mastelles, Saint-Xavier no 3, des Nutons et des Viviers.

Évolution de la population[18],[19]

1801 1846 1900 1947 1977[20] 2001
2 810 7 522 22 604 24 271 22 231 19 691
Sceau de l'ancienne administration communale de Gilly. Blasonnement : Un Saint-Remi mitré, revêtu de ses habits pontificaux, tenant de la main droite une fiole que lui apporte une colombe et de la gauche la crosse épiscopale, le saint placé devant une clef formant sautoir avec la crosse[21]. Délibération communale : 17 juillet 1906 Arrêté royal : 9 novembre 1907 Moniteur belge : 20 novembre 1907

Gilly est pour la première fois repris sont le toponyme Gislero en 866 qui se transforme en Gislir dans une charte de Notger en 980 puis Gilier et enfin Gilly dès 1359[22][réf. à confirmer].

Des fouilles effectuées en 1868 ont révélé la présence d'un oppidum de l'époque gauloise à Soleilmont où la fabrication de poteries était assez développée. D'autres fouilles ont mis au jour les restes d'une villa romaine à la limite avec Montignies-sur-Sambre[22].

Le nom de Gilly est mentionné pour la première fois dans le polyptyque de l'Abbaye de Lobbes en 866 dont cette localité était une dépendance au même titre que de nombreuses localités de la région de Charleroi telles que Jumet, Lodelinsart, Heigne, Roux, Dampremy, Charnoy, etc. Des redevances étaient acquittées à l'abbaye en nature à partir des productions locales : en avoine, froment, fruits, lin, vin, cire, voire en corvées, le servage étant toujours en usage. L'abbé avait droit de justice et nommait les édiles communaux, mayeurs et échevins[22]. Le village passe ensuite sous l'autorité du comté de Namur. Cette appartenance est contestée sans succès par le prince-évêque de Liège aux XIVe et XVe siècles.

Gilly passe ensuite successivement sous l'autorité des ducs de Bourgogne, de l'Espagne puis de l'Autriche. Le XVIIe siècle est une période de calamités pour Gilly. Elles sont causées par la proximité de la citadelle de Charleroi et de ses sièges qui amènent réquisitions, incendies et pillages par des gens de guerre. Le XVIIIe siècle ramène le calme jusqu'à la Révolution française en 1789[23]. Des chaussées sont construites et la population de Gilly augmente. À la fin de l'Ancien régime, s'amorce un mouvement de contestation de l'autorité autrichienne lors d'assemblées organisées à Jumet et Gilly. Concrètement, les gilliciens refusent de payer les aides et tailles dus aux seigneurs locaux au service de l'Autriche[22].

Au niveau industriel, la verrerie voit le jour à Gilly au début de l'époque moderne. Par octroi des archiducs Albert et Isabelle daté du 26 juin 1599, Rock de Colnet établit la verrerie des Hamendes. En 1686, Jean-Baptiste de Colnet obtient l'autorisation du roi d'Espagne d'établir à Gilly une verrerie pour la fabrication de vitraux peints[24]. L'industrie du charbon naît en parallèle. Dès le XVIIe siècle, les veines de charbon sont exploitées ainsi que l'indique une convention datant de 1666. En 1770, un document administratif mentionne une exploitation importante et des ressources abondantes de houille sur le territoire de Gilly. Les premiers terrils apparaissent : « les débris de houillères couvrent la surface en bien des endroits jusqu'à trois ou quatre pieds de hauteur »[22].

À la suite de la conquête du territoire belge par les armées de la République française à la fin du XVIIIe siècle, Gilly est rattaché administrativement au département de Jemappes. Le 15 juin 1815, a lieu la bataille de Gilly qui oppose l'armée française commandée par Napoléon Ier et l'arrière-garde de l'armée prussienne composée d'environ 10 000 hommes, sous les ordres du général von Ziethen. Ce combat, à la veille de la bataille de Ligny marque le début des hostilités de la campagne de Belgique. Au cours d'une charge de cavalerie, le général Letort, commandant des dragons de la Garde impériale et aide de camp de Napoléon, poursuit l'infanterie prussienne en la sabrant, enfonce deux carrés d'infanterie et met en pièce le 28e régiment prussien. Il est cependant mortellement blessé par balle au bas-ventre[25]. C'est à Gilly (Sart Allet) que Napoléon observe du haut d'un vieux moulin la bataille engagée dans les bois de Soleilmont entre les Prussiens et les Français du général Letort[26].

La seconde moitié du XIXe siècle voit l'accélération de l'exploitation minière sur le sol de Gilly. En 1857, est fondée la Société Civile de Noël-Sart-Culpart[27] ainsi que la SA des Houillères Unies du Bassin de Charleroi, fruit de la fusion de plusieurs charbonnages[28]. Le charbonnage Vallées-Congo et Yser commence ses activités vers 1868[29] et la SA des charbonnages du Nord de Gilly à partir de 1874. Parallèlement apparaissent dans le paysage les différents terrils de Gilly : des Nutons, Les Vallées, Congo et Yser, des Viviers et des Mastelles. De nombreux charbonnages et maisons ouvrières sont construites et la population augmente rapidement. En 1930, le terril des Vallées s'effondre sur le quartier de Louvy heureusement sans causer de victimes. Après la Seconde Guerre mondiale, l'importante activité minière périclite progressivement jusqu'à sa cessation dans les années 1970. Les charbonnages sont alors abandonnés ou détruits et certains terrils (terril des Viviers et Congo et Yser) sont arasés pour laisser la place à de nouveaux bâtiments tels que le Grand Hôpital de Charleroi sur le site des Viviers.

La verrerie, présente dans de nombreuses localités de Charleroi, connaît également un bel essor à Gilly avec la construction de deux usines au cours du XIXe siècle : La Discipline et la SA des verreries de Charleroi. Ces sociétés produisent des vitres dans des fours à pot puis dans des fours à bassin plus rentables à partir de 1884[30]. En 1886, Gilly, comme les autres localités du bassin de Charleroi, est touchée par de grandes grèves et émeutes d'ouvriers de l'industrie charbonnière et verrière. Une des raisons est l'introduction des fours à bassin dans les verreries qui ainsi produisent plus et nécessitent moins de main-d'œuvre. L'abbaye de Soleilmont est incendiée et pillée et l'armée belge doit intervenir pour étouffer l'insurrection ouvrière. La production de verre cessera à la fin des années 1970 notamment à la suite de conflits sociaux à la verrerie La Discipline. Le terrain des anciennes verreries est alors progressivement réhabilité pour accueillir des PME et des logements[31].

Gilly a perdu son autonomie communale à la suite de la loi du 30 décembre 1975 est fusionné avec 14 autres communes pour former l'entité de Charleroi.

Les charbonnages :

Les verreries :

Les terrains autrefois occupés par les charbonnages font l'objet d'un projet de reconversion immobilière et commerciale. C'est ainsi qu'une superficie de 16 hectares du terrils des Combles Sainte Zoé au sud de la route de la Basse-Sambre abritera un quartier mixte à vocation essentiellement résidentielle.

Sur le site des Viviers, au croisement du Ring R3 et de la N90, Gilly voit actuellement la construction du Grand Hôpital de Charleroi (GHdC) qui fait partie du Réseau Hospitalier Charleroi Métropole. À partir de juin 2024, cet hôpital remplacera progressivement les implantations des hôpitaux Notre-Dame, Saint-Joseph, Reine Fabiola, l’IMTR et Sainte-Thérèse qui étaient jusque-là dispersés dans la région de Charleroi. L'ancien site de l'hôpital Saint-Joseph à Gilly sera ainsi transformé en zone de logements durables comprenant près de 400 nouveaux appartements, maisons, logements en « co-living » ainsi que des commerces de proximité et immeubles destinés aux professions libérales[33].

Parmi les autres entreprises/associations notables sur le sol de Gilly, l'on note :

Dans le courant des années 2000, le TEC Charleroi entreprend de terminer la boucle du métro léger de Charleroi et de mettre en service la ligne M4 vers Gilly dans sa totalité.

Gilly est desservi par la ligne M4 du métro léger de Charleroi. C'est ainsi qu'on y trouve les stations Gazomètre, Gilly, Marabout, Sart-Culpart et Soleilmont qui constitue le terminus de la ligne M4.

L'ancienne gare Gilly Sart-Allet, maintenant Relais du RAVel.

Au niveau routier et autoroutier, la localité se trouve au croisement du Ring R3 et de la N90.

Gilly possédait autrefois deux lignes de chemin de fer :

La salle de spectacle "Centre du Temps Choisi", chaussée de Lodelinsart.

Siège de la Fédération des Patros, organisation de jeunesse. Le « Gazo » est une maison pour jeunes située près de l'Athénée royal de Gilly. Une école des devoirs est aussi organisée par cette ASBL. La salle de spectacles Centre du Temps choisi construite par les architectes De Brigode, Balériaux & Associés en 1965 et inaugurée en 1986. Deux fois par an, aux mois d'octobre et de mai, se déroule la braderie de Gilly.

Marche Notre-Dame de Lourdes, créée en 2009 se déroule dans le quartier du Sart-Culpart tous le 1er dimanche de septembre[38].

Le RFC Gilly est le club de football de la commune qui évolue en provinciale 1 du Hainaut. Créée en 1912[39], l'Union sportive de Gilly a été jusqu'à la Seconde Guerre mondiale un club de football de Gilly avant que le RFC Gilly prenne sa succession.

Depuis 2015 se déroule au mois d'avril le jogging de l'abbaye de Soleilmont avec une distance de 5 et 10 km. Le parcours emprunte des sentiers du bois de Soleilmont. Le jogging fait partie du challenge du Hainaut de jogging.

À Gilly, se trouvait le vélodrome de Charleroi qui est abandonné depuis la fin de sa construction à cause de sa piste qui est trop inclinée. Stade du RFC Gilly, rue des Vallées à côté du vélodrome.

Les bourgmestres de Gilly de 1830 à 1976, avec leur parti politique.

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, 2008 (lire en ligne), p. 31.
  2. https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
  3. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, 1994 (lire en ligne), p. 105.
  4. Colard 2004, p. 206.
  5. Colard 2004, p. 383.
  6. Colard 2004, p. 360.
  7. Colard 2004, p. 266.
  8. Colard 2004, p. 214.
  9. Colard 2004, p. 195.
  10. Colard 2004, p. 54.
  11. Colard 2004, p. 334.
  12. Colard 2004, p. 321.
  13. Colard 2004, p. 26.
  14. Colard 2004, p. 199.
  15. a et b Colard 2004, p. 193.
  16. Colard 2004, p. 302.
  17. a et b Colard 2004, p. 194.
  18. Sauf 1977 - Michel Poulain (dir.), Ville de Charleroi : Atlas géostatistique des quartiers, Charleroi, 2001, p. 55
  19. 1977 - Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, 1995, 466 p. (ISBN 2-930014-42-3), p. 337
  20. Fusion de communes en Belgique
  21. Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, 2002, p. 217
  22. a b c d et e Victor Ernest, « L'histoire de nos communes », Journal de Charleroi,‎ 11 juillet 1924 (lire en ligne Accès limité)
  23. Félix Rousseau, « Une histoire de Gilly », La Gazette de Charleroi,‎ 23 juillet 1924, p. 3 (lire en ligne Accès limité)
  24. Exposition nationale de 1880 - catalogue officiel, Bruxelles, Adolphe Mertens, 1880 (lire en ligne)
  25. Gustave de Pontecoulant, Souvenirs militaires. Napoléon à Waterloo, Paris, Librairie militaire J. Demaine, 1866 (lire en ligne)
  26. Emile Lempereur, Charleroi à cœur ouvert, Paris-Gembloux, Duculot, 1977, p. 67
  27. « La S.A. des charbonnages de Noël Sart-Culpart », sur Lost ground (consulté le 18 avril 2024)
  28. « La Société des Charbonnages d'Appaumée », sur Lost ground (consulté le 18 avril 2024)
  29. « Terril Les Vallées », sur Biodiversité en Wallonie (consulté le 18 avril 2024)
  30. Robert Vilain, « Les verreries carolorégiennes », sur Charleroi - Pays noir, 1er mai 2017 (consulté le 19 avril 2024)
  31. « CHARLEROI : DÉCONSTRUCTION D’UNE ANCIENNE CHEMINÉE SUR LE SITE « VERRERIE DE LA DISCIPLINE » », sur Spaque, 25 août 2016 (consulté le 19 avril 2024)
  32. Céline Caudron, « Le “pourcent” de Glaverbel - Un chantage patronal pour imposer la paix sociale (1961-1966) », sur Carhop (consulté le 15 avril 2024)
  33. Christophe Baneton, « Déménagement du GHdC : le site Saint-Joseph à Gilly sera transformé en zone de logements », sur Télésambre, 3 juillet 2023 (consulté le 15 avril 2024)
  34. « Grand Hôpital de Charleroi | Grand Hôpital de Charleroi », sur www.ghdc.be (consulté le 10 juillet 2024)
  35. « Maison de repos No P'tit Nid (Gilly) | CPAS de Charleroi », sur www.cpascharleroi.be (consulté le 10 juillet 2024)
  36. « La Corderie », sur corderie-bauwens.be (consulté le 10 juillet 2024)
  37. « De Gosselies (Charleroi) à Châtelet - Sur le RAVeL de la Ligne 119 - La Houillère », sur Ravel Wallonie (consulté le 20 avril 2024)
  38. « Les Compagnies de Marcheurs », sur museedesmarches.be (consulté le 21 avril 2024)
  39. Rigot Vandendriessche, p. 47.
  40. a et b Rigot et Vandendriessche 2006, p. 24.
  41. a et b Colard 2004, p. 234.
  42. a b c et d Rigot et Vandendriessche 2006, p. 25.
  43. Colard 2004, p. 236.
  44. Rigot et Vandendriessche 2006, p. 26.
  45. a b et c Colard 2004, p. 237.
  46. a et b Colard 2004, p. 19.
  47. Colard 2004, p. 19 et 20.
  48. a et b Colard 2004, p. 20.
  49. Colard 2004, p. 132.
  50. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20, p. 117.
  51. Colard 2004, p. 359.
  52. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20, p. 118.
  53. a et b Colard 2004, p. 292.
  54. a et b Colard 2004, p. 293.
  55. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20, p. 110.
  56. Colard 2004, p. 27.
  57. Colard 2004, p. 268.
  58. Colard 2004, p. 357.
  59. Colard 2004, p. 358.
  60. Fusion des communes de 1977.
  61. Rigot et Vandendriessche 2006, p. 29 et 69.
  62. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20, p. 110-111.
  63. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20, p. 111-117.