J.-H. Rosny aîné (original) (raw)

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Joseph Henri Honoré Boex,
dit J.-H. Rosny aîné.

Biographie

Naissance 17 février 1856Voir et modifier les données sur WikidataHôtel J.-H. Rosny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès 15 février 1940Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)6e arrondissement de Paris
Sépulture Cimetière parisien de BagneuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance Joseph Henri Honoré BoexVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes J.-H. Rosny aîné, aîné RosnyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités française (à partir de 1890)belgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités Écrivain, écrivain de science-fiction, scénariste, philosophe, romancierVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité À partir de 1886Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie J.-H. Rosny jeuneVoir et modifier les données sur Wikidata

Autres informations

Partenaire J.-H. Rosny jeuneVoir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques Science-fiction, roman d'aventures, merveilleux scientifique, fiction préhistoriqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction Grand officier de la Légion d'honneur‎ (1936)Voir et modifier les données sur Wikidata

Œuvres principales

Les Xipéhuz, Les Navigateurs de l'infini, La Guerre du feu, La Mort de la TerreVoir et modifier les données sur Wikidata

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J.-H. Rosny aîné, pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, aussi connu sous le pseudonyme Enacryos[1], né le 17 février 1856 à Bruxelles et mort le 15 février 1940 à Paris, est un écrivain franco-belge, un des grands fondateurs de la science-fiction moderne.

J.-H. Rosny aîné, membre de l'académie Goncourt.
L'Illustration, 1er août 1896.

La Guerre du feu, couverture illustrée par Carlègle pour l'édition Plon, 1930.

Après une enfance passée à Bruxelles, il suit des études scientifiques touchant autant aux mathématiques qu'à la physique-chimie et aux sciences naturelles. Il part en 1874 pour Londres, où il se marie. En novembre 1883, il s'installe à Paris[2]. Il publie, seul, son premier roman en 1886 : Nell Horn de l'armée du Salut. En 1887, il commence à écrire et à publier, avec son frère, sous le pseudonyme de J.-H. Rosny[1]. Pour Pierre Versins, et pour ce qui est des romans et nouvelles de science-fiction, « il est indéniable que la part de l'aîné fut prépondérante. Son style et sa thématique sont assez reconnaissables »[3]. Un sentiment partagé par Michel Desbruyères pour qui « le talent n'était pas tout à fait également partagé entre [les deux frères...]. C'était manifestement Joseph-Henri [...] qui se trouvait être le véritable créateur »[4]. Son premier ouvrage, Nell Horn de l'armée du Salut (1886), est influencé par le naturalisme. Il est l'un des signataires du fameux Manifeste des cinq, critiquant Émile Zola. En 1887, il fait paraître Les Xipéhuz, dont l'action se déroule dans une lointaine préhistoire et voit se rencontrer humains et intelligence non-organique (certains commentateurs récents parlent d'extraterrestres, mais rien dans la nouvelle ne permet de prétendre que cette vie minéralo-électrique provienne d'ailleurs que de la Terre). Rosny partagera d'ailleurs son « œuvre fantastique » entre récits de science-fiction (le terme n'existe pas encore) et récits préhistoriques, comme Vamireh (1892, écrit avec son frère et considéré comme le premier véritable roman préhistorique) et surtout La Guerre du feu (1909). C'est en 1897 que J.-H. Rosny est nommé chevalier de la légion d'Honneur.

Ses œuvres de « science-fiction » les plus connues comprennent Le Cataclysme (1888, repris en 1896), Un autre monde (1895), La Mort de la Terre (1910), La Force mystérieuse (1913), Les Navigateurs de l'infini (1925). En 1908, les frères Rosny cessent de publier conjointement : Joseph-Henri signe dès lors « J.-H. Rosny aîné », et Séraphin-Justin « J.-H. Rosny jeune »[5].

Dans son testament, Edmond de Goncourt nomme les frères J.-H. Rosny pour faire partie de la Société littéraire des Goncourt. Plus connue sous le nom d'académie Goncourt, elle a officiellement été reconnue le 1er mars 1900. Le premier prix Goncourt fut attribué le 26 février 1903. J.-H. Rosny aîné en sera le président de 1926 jusqu'à sa mort en 1940, date à laquelle J.-H. Rosny jeune prend sa succession.

Naturalisé français le 31 mai 1890, il n'a pas renoncé à la citoyenneté belge : Joseph Henri Boex possédait donc la double nationalité[6].

Le 5 décembre 1935, les deux frères ont signé une convention littéraire qui attribue formellement les ouvrages écrits en collaboration. Cette convention a été publiée par Jean-Michel Pottier dans Les Cahiers naturalistes no 70[7]. Elle est reprise et analysée dans le dossier J.-H. Rosny - Archéobibliographie, publié dans la revue Le Visage Vert no 23, par Fabrice Mundzik[8].

J.-H. Rosny aîné peut être considéré comme un des auteurs fondateurs de la science-fiction. Ses récits cataclysmiques ont été publiés avant ceux de H. G. Wells. Son court roman Les Navigateurs de l'infini (1925), considéré parfois comme son chef-d'œuvre, a introduit le terme d'astronautique. Un autre récit, La Jeune Vampire (1911), décrit le vampirisme comme une modification génétique héréditaire, approche non fantastique (le vampirisme relevant d'une explication scientifique)[9].

Son nom a été donné à un prix littéraire de science-fiction de langue française : le prix Rosny aîné.

« Les flammes dévastent Paris », illustration de Marcel Lecoultre pour La Force mystérieuse, roman publié en feuilleton dans Je sais tout du 15 janvier au 15 mai 1913.

J.-H. Rosny aîné caricaturé par Aristide Delannoy dans Les Hommes du jour, no 130, 16 juillet 1910.

J.-H. Rosny aîné photographié par Henri Manuel.

  1. Ce film, d'un réalisateur inconnu, a été produit par la Société cinématographique des auteurs et gens de lettres, dont un résumé avec copies de photogrammes sont conservés à la Bibliothèque nationale de France (lire en ligne sur Gallica).

  2. a et b Fabrice Mundzik, « J.-H. Rosny - Archéobibliographie », Le Visage Vert, no 23,‎ 2013.

  3. J.-H. Rosny aîné, Journal : Cahiers 1880-1897, Du Lérot, 2008.

  4. Pierre Versins, « Rosny aîné J.-H. », Encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, Lausanne, l'Âge d'homme, 1972, p. 776.

  5. Michel Desbruyères, « J.H. Rosny aîné », in la France fantastique, Paris, éditions Phébus, 1978, p. 383.

  6. Fabrice Mundzik, « Les origines de la séparation des frères J.-H. Rosny en 1908 » (consulté le 11 juin 2015).

  7. Eric Lysøe, Les Kermesses de l'étrange, ou Le conte fantastique en Belgique du romantisme au symbolisme, Nizet, 1993.

  8. Jean-Michel Pottier, « Le dernier Manifeste. La Convention littéraire de 1935 », Les Cahiers naturalistes, no 70,‎ 1996.

  9. Fabrice Mundzik, « Que nous enseigne la convention littéraire de 1935 ? », Le Visage Vert, no 23,‎ 2013.

  10. Alexandra Roux-Troyes, « Une figure à la lisière de l'humain et de l'inhumain : le vampire dans quelques récits de l'entre-deux-guerres », dans Laurent Gourmelen (dir.), Le dépassement des limites. Au-delà de l'humain, Angers, Presses universitaires de Rennes, coll. « Nouvelles Recherches sur l'Imaginaire » (no XLIII), 2021, 360 p. (lire en ligne), p. 248-249.

  11. Guy Costes et Joseph Altairac (préf. Gérard Klein), Rétrofictions, encyclopédie de la conjecture romanesque rationnelle francophone, de Rabelais à Barjavel, 1532-1951, t. 1 : lettres A à L, t. 2 : lettres M à Z, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Interface » (no 5), 2018, 2458 p. (ISBN 978-2-25144-851-0), p. 1814

  12. [1]

  13. « La part du pauvre » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database

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