UDB Jeunes (original) (raw)

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L'UDB Jeunes (UDBy), ou UDB Yaouank en breton, est le mouvement des jeunes de l'Union démocratique bretonne, un parti politique autonomiste, de gauche et écologiste implanté en Bretagne. Créé en 2007, le mouvement représente les membres du parti ayant moins de 30 ans et revendique une centaine d'adhérents. Il est présent dans les manifestations sociales de la région et organise régulièrement ses propres actions militantes. Mobilisés lors des élections, certains membres ont pu se voir élire conseillers municipaux et conseillers communautaires.

L'UDB Jeunes est le mouvement des jeunes de l'Union démocratique bretonne et, comme elle, se revendique autonomiste, de gauche et écologiste[1],[PPR 1]. Par leurs actions, les jeunes de l'UDB entendent montrer qu'ils ne se préoccupent « pas seulement de la langue bretonne ou de la réunification »[PPR 2] mais qu'ils souhaitent aussi « mettre en lumière des problèmes réels et concrets concernant l’avenir de la jeunesse en Bretagne et en Europe ». Ils visent donc « les problématiques environnementales et socio-économiques […] afin d’impulser un nouveau souffle en faveur des politiques publiques en direction des jeunes »[SP 1].

Les jeunes autonomistes souhaitent « accompagner la nouvelle dynamique de l'UDB, promouvoir ses idées, une façon différente de faire de la politique »[PPR 2]. Ils savent aussi faire entendre leur propre voix au sein du parti ; une voix parfois marquée comme lorsqu'ils ont affiché leur opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes à l'occasion du congrès national de 2012 à Mûr-de-Bretagne et en participant aux manifestations dans le bocage nantais[SP 2],[PPN 1], [PPR 3].

L'UDB Jeunes est animée par les adhérents de l'Union démocratique bretonne ayant moins de 35 ans[2]. Le mouvement revendiquait une centaine de membres en septembre 2011[PPR 2] ; la jeune génération représentant plus généralement environ 20 % des effectifs du parti[EL 1].

Créée en 2007[PB 1], elle s'est d'abord structurée autour d'un bureau composé de cinq membres élu tous les ans : un responsable, qui avait également la charge de porte-parole, un vice-responsable, un chargé des affaires internationales, un secrétaire et un trésorier[SP 3]. D'autres membres pouvaient prendre part au bureau avec des délégations thématiques comme les relations avec le monde étudiants[PPR 4]. En 2008, les jeunes autonomistes obtiennent que leur responsable soit membre de droit au bureau politique du parti[PB 2],[L 1]. À partir de 2010, il est élu lors d'une assemblée générale organisée tous les deux ans à l'occasion des congrès nationaux de l'UDB[SP 4]. Depuis 2013, la branche jeunes a modifié son mode de fonctionnement pour évoluer vers une organisation dite horizontale[PB 1].

Les responsables de l'UDB Jeunes sont successivement Gwendal Riwal de juin 2007 à novembre 2010[SP 5], Julien Le Bot de novembre 2010 à novembre 2012[SP 5],[SP 6],[SP 4] et Nil Caouissin de novembre 2012 à novembre 2014[PB 3],[Note 1]. Lors du 32e congrès de l'UDB à Préfailles en Loire-Atlantique, ce sont deux porte-paroles qui sont élus de manière paritaire : Victor Gallou et Trefina Kerrain[SP 1].

Au niveau européen, l'UDBy est affiliée à la branche jeunes de l'Alliance libre européenne (European Free Alliance Youth, EFAy), un parti politique européen qui siège au Parlement européen et qui rassemble des partis régionalistes, autonomistes ou indépendantistes présents sur le territoire de l'Union européenne.

Le premier logo apparu à la création de l'UDB Jeunes est, semble-t-il, inspiré du logo de l'European Free Alliance Youth (EFAy). Il a laissé place à une nouvelle version sur les supports de communication en février 2013 :

Photographie de militants de l'UDBy pendant la Gaypride de Nantes du 21 mai 2011

Des militants de l'UDBy pendant la Gay pride de Nantes le 21 mai 2011.

Si les jeunes autonomistes sont liés à l'UDB, ils bénéficient d'une large autonomie d'action. L'UDB Jeunes est régulièrement visible dans les manifestations[SP 7], les sit-in[SP 8] ou dans des distributions de tracts[SP 9],[A 1]. Elle organise aussi ses propres actions militantes pour aller à la rencontre des publics et diffuser ses idées :

Par ailleurs, des membres de l'UDB Jeunes ont pu être à l’initiative d'autres actions individuelles ou collectives comme la création d'une association LGBT à Lorient[SP 14] ou l'ouverture d'un cours de langue bretonne dans le campus vannetais de l'université de Bretagne-Sud (UBS)[PPR 14],[PPR 15],[PB 6].

Les Jeunesses progressistes de Bretagne (JPB), ou Yaouankizoù penn-a-raok Breizh en langue bretonne, sont considérées comme le premier mouvement de jeunesse de l'Union démocratique bretonne[L 3].

À la fin de l'année 1969, un groupe de jeunes lance un nouveau journal : Ni (qui signifie « nous » en breton). Celui-ci se propose de rassembler les « jeunes progressistes bretons, notamment les travailleurs, apprentis, collégiens, lycéens ». Il est soutenu par dix cercles locaux, à commencer par celui du Faouët d'où est partie l'initiative. Ce regroupement aboutit rapidement à la création officielle des Jeunesses progressistes de Bretagne[L 4]. Comme l'UDB fondée quelques années plus tôt, ce mouvement de jeunesse affirme l'existence du peuple breton, dénonce son exploitation coloniale par l'État français et condamne le capitalisme. Si les JPB soutiennent la formation politique, elles gardent pour autant une réelle autonomie : encore en pleine construction, l'UDB est occupée par son propre militantisme et ne souhaite pas s'immiscer tout de suite dans les affaires de ce jeune mouvement[L 5].

Les quelques années qui suivent changent la donne et voient les JPB évoluer « vers un certain gauchisme révolutionnaire ». En pleine guerre froide, certains d'entre eux voient en la médiatique République populaire d'Albanie un exemple concret : l'Albanie, plus petite et moins peuplée que la Bretagne, montrerait la possibilité d'une Bretagne indépendante et socialiste. Ce glissement idéologique pro-albanais, et donc pro-chinois, décide l'Union démocratique bretonne à s'investir davantage auprès des jeunes[L 5].

Les Jeunesses progressistes de Bretagne auront édité deux périodiques : Ni, 30 numéros publiés de décembre 1969 à 1974[Note 2], puis Ar Morzhol qui n'a connu que trois numéros en 1974[Note 3].

Par la suite, les Jeunesses progressistes de Bretagne se renomment Jeunesses démocratiques bretonnes (JDB) et deviennent officiellement la branche jeune de l'UDB[L 5]. Dans les années 1990, les jeunes autonomistes modernisent leur nom en Jeunes démocrates bretons (JDB) dans une période où, faible en effectif, le mouvement est surtout voué aux contacts européens[L 5]. Puis le mouvement semble s’essouffler et disparaître jusqu'à l'arrivée dans le milieu des années 2000 d'une nouvelle vague de jeunes militants.

En 2007, ces nouveaux militants fondent Re Yaouank an UDB (UDBy), Les jeunes de l'UDB en français. Leur sigle s'inspire des mouvements de jeunes internationaux comme l'European Free Alliance Youth (EFAy) à laquelle ils adhèrent[Note 4]. Le mouvement se structure jusqu'à obtenir en 2008 le droit de voir son responsable siéger et voter au bureau politique du parti[PB 2]. En novembre 2011, à l'occasion d'une assemblée générale organisée à Nantes, le nom choisi quelques années plus tôt laisse sa place à une version plus courte, UDB Jeunes (UDBy), dont la version en breton UDB Yaouank correspond davantage au sigle de la formation qui, lui, est conservé[SP 3].

Portrait d'Ana Sohier

Ana Sohier est élue conseillère municipale à Rennes depuis 2008.

Les membres de l'UDB Jeunes s'impliquent aussi pendant les campagnes électorales[SP 15] et plusieurs d'entre eux ont pu se voir élire :

Logo revue Koulmig

Manchette de la revue Koulmig.

Les jeunes autonomistes rédigent régulièrement des articles pour Le Peuple breton dont le rédacteur en chef n'est autre que Gael Briand, membre de l'UDB Jeunes de 2007 à 2014[SP 17],[EL 1]. En parallèle, le mouvement éditait à partir de novembre 2008 la revue Koulmig[Note 5], un quatre ou huit-pages en ligne se voulant mensuel et qui a vu son 25e et dernier numéro paraître en octobre 2013[Note 6],[SP 18],[SP 19],[SI 3].

Dans le cadre de ses travaux, l'UDBy a publié en septembre 2011 un document de 24 pages intitulé Contribution à la réflexion sur la jeunesse bretonne[Note 7]. Cette production, qui donne le point de vue de l'UDBy sur les problèmes vécus par la jeunesse, a été proposée aux conseillers régionaux à l'occasion d'un débat organisé par la Région Bretagne le 21 septembre 2011[A 9]. Lors de ce débat, trois des amendements défendus par les conseillers régionaux UDB sont directement issus du travail de réflexion des jeunes autonomistes[PPR 19]. L'un d'entre eux, s'il n'a pas été voté, a par ailleurs été suivi d'effet : l'UDBy proposait un élargissement des tarifs jeunes de la SNCF aux 26-30 ans en argumentant sur le fait que les parcours de formation initiale peuvent se prolonger au-delà de 25 ans. C'est ce qu'a provisoirement mis en place la SNCF pendant le dernier trimestre 2011[SP 20].

  1. En novembre 2014, Nil Caouissin est élu porte-parole de l'UDB[PPR 5].

  2. Ni : tribune des Jeunesses progressistes de Bretagne (no 1 à 30), 1969 à 1974 (ISSN 1776-8144, présentation en ligne).

  3. Ar Morzhol, Brest (no 1 à 3), 1974 (ISSN 1776-8152, présentation en ligne).

  4. Le sigle UDBy correspond aussi a l'appellation du mouvement en anglais : UDB Youth.

  5. Koulmig signifie en français « la petite colombe », l’emblème de l'UDB.

  6. La revue Koulmig a subi une longue interruption de parution entre septembre 2010 et septembre 2012. Outre les numéros périodiques, six numéros spéciaux sont parus.

  7. UDB Jeunes, Contribution à la réflexion sur la jeunesse bretonne, septembre 2011, 24 p., A4 (lire en ligne).

  8. Georges Cadiou (ill. Nono), Emsav : dictionnaire critique, historique et biographique : le mouvement breton de A à Z, Spézet, Coop Breizh, mars 2013, 440 p., 15,5 × 24 x 3,6 cm (ISBN 978-2-84346-574-1, présentation en ligne), p. 416.

  9. Georges Cadiou (ill. Nono), Emsav : dictionnaire critique, historique et biographique : le mouvement breton de A à Z, Spézet, Coop Breizh, mars 2013, 440 p., 15,5 × 24 × 3,6 cm (ISBN 978-2-84346-574-1, présentation en ligne), « Autonomie », p. 28. « Les jeunes de l'UDB ont également entrepris, en 2010, un tour de Bretagne pour l'autonomie avec ce slogan : « Être soi-même parmi les autres ». ».

  10. Guengant 1984.

  11. Monnier 1998, p. 14.

  12. a b c et d Monnier 1998, p. 16.

  1. a et b « UDB Jeunes », Koulmig, no 25,‎ octobre 2013, p. 8 (ISSN 2100-1987, lire en ligne)

    « Créée en 2007, elle est depuis, en perpétuelle évolution. Son organisation horizontale fait d’elle un mouvement démocratique, participatif qui permet une libre expression et l’émulation permanente d’idées. »
    .

  2. a et b UDB Jeunes, « Éditorial », Koulmig, no 1,‎ décembre 2008, p. 4 (ISSN 2100-1987, lire en ligne).
  3. Jean Roudaut, « Un congrès de la maturité et du rajeunissement », Le Peuple breton, no 587,‎ décembre 2012, p. 8-9 (ISSN 0245-9507).
  4. Gwendal Riwal, « Un deuxième tro Breizh pour une Bretagne autonome, écologique et solidaire ! », Le Peuple breton, no 556,‎ mai 2010, p. 6 (ISSN 0245-9507).
  5. Gael Briand, « Loic Berthelot, cidrier : une logique économique de territorialisation », Le Peuple breton, no 575,‎ décembre 2011, p. 12-13 (ISSN 0245-9507).
  6. « Option Civilisation et langue bretonnes à l'UBS », Le Peuple breton, no 597,‎ octobre 2013, p. 10 (ISSN 0245-9507).
  7. a b et c Ronan Leprohon (br), « Municipales 2008 : connaître les élus UDB ou apparentés », Le Peuple breton, no 531,‎ avril 2008, p. 7 (ISSN 0245-9507, lire en ligne).
  1. « UDB : pour une autre politique maritime », Le Télégramme,‎ 17 avril 2010 (ISSN 0751-5928, lire en ligne) « [Gaël Briand] qui défend avec son organisation “un projet de société de gauche et écologiste, l'autonomie étant le moyen d'y parvenir”.».
  2. a b c et d « Les jeunes de l'UDB en festival Reuz er Vro », Ouest-France,‎ 29 septembre 2011 (lire en ligne).
  3. « En Loire-Atlantique, Notre-Dame-des-Landes divise les Bretons de l'UDB », Presse-Océan,‎ 15 janvier 2013 (ISSN 1144-3596, lire en ligne).
  4. « Les Jeunes de l’UDB élisent leur bureau à Rennes », Ouest-France,‎ 11 janvier 2011.
  5. Chrystel Chatoux, « L'UDB a son nouveau porte-parole », Ouest-France,‎ 20 novembre 2014 (ISSN 0999-2138).
  6. « Jeunes de l'UDB : un Tro Breizh pour convaincre », Le Télégramme,‎ 12 juin 2009 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  7. « Le Tro Breizh de l’UDB fait escale en Centre-Bretagne », Ouest-France,‎ 12 avril 2010 (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
  8. « Les jeunes de l'UDB militent pour l'avenir », Ouest-France,‎ 8 octobre 2012 (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
  9. a et b « UDB Jeunes : des rencontres sur l'emploi ce week-end », Le Télégramme,‎ 17 janvier 2017 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  10. Corentin Le Doujet, « Conférence-débat : quelle politique linguistique pour le pays de Dinan ? », Le Télégramme,‎ 6 juin 2011 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  11. « Migrations : table ronde aujourd'hui avec l'UDB », Le Télégramme,‎ 29 septembre 2011 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  12. Corentin Le Doujet, « Dinan : le «Clan du néon» a encore frappé », Le Télégramme,‎ 15 février 2010 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  13. « Ligne TER Rennes-Châteaubriant : une marche et une réunion ce lundi », Ouest-France,‎ 22 octobre 2016 (lire en ligne).
  14. Loïc Berthy, « Éco-droit-gestion : le breton entre à la fac », Le Télégramme,‎ 27 septembre 2013 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  15. « Une trentaine d'étudiants suit l'option breton à l'UBS », Ouest-France,‎ 27 septembre 2013 (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
  16. « Qu’est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? », Le Rennais, no 397,‎ novembre 2008, p. 16 (lire en ligne).
  17. « Maurice Goarin souhaite poursuivre son action », Le Télégramme,‎ 14 décembre 2007 (ISSN 0751-5928, lire en ligne).
  18. « Le maire sortant Loïc Raoult a présenté sa liste », Ouest-France,‎ 17 février 2014 (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
  19. Didier Gourin, « Pour les jeunes, l'UDB a des idées », Ouest-France,‎ 16 septembre 2011

    « Ils [...] sont allés aussi frapper à la porte d'associations d'étudiants, de syndicats d'étudiants ou du Centre régional d'information jeunesse. Cela donne un document d'une vingtaine de pages, nourries de témoignages. »
    .

  1. Rémi Barroux, « Notre-Dame-des-Landes : des divisions se font jour au sein des partis politiques », Le Monde,‎ 19 janvier 2013 (ISSN 0395-2037, lire en ligne).

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  1. « Notre Vision », sur UDB Yaouank, 4 avril 2022 (consulté le 16 octobre 2022)
  2. « L’UDB Jeunes », sur UDB Yaouank, 2 janvier 2013 (consulté le 16 octobre 2022)