Les minihis en Bretagne entre le ixe et le xiie siècle : des territoires monastiques sacralisés ? (original) (raw)
Résumés
Le minihi a été une « terre ecclésiastique » avant d’être « un territoire religieux ». La mention de minihi dans le Cartulaire de Redon, la plus ancienne (ixe siècle) en fait un équivalent du latin monachia, une terre monastique comparable au nom de moinerie ailleurs, dans l’Occident chrétien. L’inflation des références à l’époque féodale dans les sources diplomatiques est liée à un glissement de sens du nom de minihi vers l’acceptation d’immunité sacralisée. La sacralisation des minihis est perceptible dans les sources hagiographiques à travers les récits de circumambulation, l’insertion d’un vocabulaire emprunté au langage diplomatique ou, dans les sources canoniques, par l’allongement des rites de consécration.
The minihi was an “ecclesiastical land” before it became a “religious territory”. In the earliest mentions of the minihi in the Redon Cartulary (in the 9th century), it is presented as the equivalent of the latin word monachia, a monastic land which can be compared to the word moinerie, found elsewhere in the christian occident. The growing number of references to feudal times in diplomatic sources is linked to a shift in meaning of the word minihi to the sense of sacralized immunity. Sacralization of the minihi can be seen in hagiographic sources through tales of circumambulation, use of diplomatic language vocabulary, or in canonical sources with the extension of consecration rites.
Entrées d’index
Notes
1 .La présente étude est tirée d’un mémoire inédit de master 2 réalisé sous la direction de Bernard Merdrignac : Gendry, Mickael, Les minihis en Bretagne.Locronan : un modèle transposable ?, Rennes 2, 2009.
2 .Ogée, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. nelle éd.[1778-1780] revue et augmentée par Marteville, Alphonse et Varin, Pierre, Rennes, Molliex, 1845, p. 35.
3 .« Minihy signifie : terre des moines voisine du monastère.Le Minihy avait droit d’asile : tous les malfaiteurs qui parvenaient à s’y réfugier échappaient à l’action de la loi.On marquait d’une croix leurs vêtements, et de ce moment leur personne était inviolable », Jollivet, Benjamin, Monographies des villes et villages de France.Côtes-du-Nord.Arrondissements de Lannion et Loudéac, vol.IV, 1859, rééd.Res Universis, 1990 / Rassorts Lorisse, 2002.
4 .Un peu plus loin il complète cette définition en l’associant à un lieu de pénitence : « les monastères bretons ont été construits dans les lieux consacrés par l’habitation et la pénitence de quelques saints personnages, c’est ce qu’on nomme en breton, le penity », Delabigne-Villeneuve, Paul, « Du droit d’asile en Bretagne au Moyen Âge – Minihis », Mémoires de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, t.1, 1861, p. 178.
5 .Loth, Joseph, Chrestomathie bretonne, Armoricain, gallois, cornique, Paris, E.Bouillon, 1890, p. 151.
6 .Largillière, René, « Les minihys », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t.8, 1927, p. 183-216.
7 .Chedeville, André et Tonnerre, Noël-Yves, La Bretagne féodale, x e - xiii e siècles, Rennes, Ouest-France, 1987, p. 354.
8 .F_ormulae_ des donations : numéros des chartes dans l’édition A.de Courson, la foliation et la datation selon Hubert Guillotel du Cartulaire de Redon : chartes 1 (f° 1, 832), 2 (f° 1 r°-v°, 832), 3 (f° 1v°, 834), 4 (f° 2-3, 834), 5 (f° 3 r°-v°, 833), 7 (f° 4 r°-v°, 833), 12 (f° 6 v°-7, 833), 128 (f° 81 r°-v°, 834), 132 (f° 82 r°-v°, 835-868), 179 (f° 97 r°-v° 837), Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, vol.I, Rennes, Association des Amis des Archives historiques du diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, 1998.Désormais : Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon.
9 .Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, vol.I, « Dimidium menehi Wokamoe situm in pago Venedie in condita plebe Bain » (f° 98 r°).
10 .Ibidem, vol.I,p. 75, Cette datation était différente de celle retenue par A.de La Borderie qui situent les chartes 181, 182, 183 entre 833 et 868 ou de Guillotin de Courson, charte n° 181 (845-860).
11 .Ibid., vol.I,« Menehi Crocon » : charte n°141 (f° 85 r°-v°).La datation d’ A.de La Borderie diffère légèrement puisque le minihi est placé entre 842 et 867.
12 .La datation de H.Guillotel reprend celle d’A.de La Borderie.Elle est confirmée par W. Davies.
13 .Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, vol.I, p. 31.
14 .Ibid., vol.I, f° 102 v°, l.1, Charte 193, « Menehi sancti Petri apostoli ».
15 .Datation semblable pour A.de Courson, A.de La Borderie, W.Davies et H.Guillotel.
16 .Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, vol.I, f° 193, « In Plebe nuncupante Caroth in loco nuncupante Ruminiac » (856).
17 .Ibidem, vol.I, f° 146 r°- 179 r°, « menihy de Locoal ».
18 .Datation d’A.de Courson, reprise par H.Guillotel (f° 179, cité en note 23).
19 .Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, vol.I, f° 179, « Prefatam insulam sancti Gutuali cum omnibus terris ad eam pertinentibus, videlicet totam terram de Minihi & totam terram de Plec et VII villas in Ploedinuc »_._
20 .Ibidem, vol.I, p. 19.
21 .Ibid., vol.I, f° 146 r° et répertoire chronologique d’H.Guillotel (p. 77).
22 .Guillotel, Hubert,« Le dossier hagiographique de l’érection du siège de Tréguier », dans Bretagne et pays celtiques.Langues, histoire, civilisation, Mélanges offerts à la mémoire de Léon Fleuriot 1923-1987, Saint-Brieuc/Rennes, 1992, p. 219.
23 .Ibidem, p. 219, vie moyenne de Tudual, ms. 500 de la bibliothèque de Chartres.Après cela le roi la lui concède avec l’assentiment des siens et le fait ordonner évêque.
24 .Rosenwein, Barbara H., Negotiating Space.Power, Restraint and Privileges of Immunity in Early Medieval Europe, Ithaca, Cornell University Press, 1999, XXII, p. 69, diplômes d’immunité de Dagobert en 639.
25 .Feller, Laurent, « Notes de lectures sur l’ouvrage de Barbara H.Rosenwein », Médiévales, 2001, vol.20, n° 40, p. 175-177 : « Les Carolingiens offrent, en plus de l’immunité négative des Mérovingiens, leur tuitio, leur protection.Cela entraîne un contrôle du souverain sur l’Église et ses ressources, fondant partiellement en droit la possibilité pour le roi de mobiliser les biens des églises monastiques ou pontificales à son profit.»
26 .Ibid., p. 175-177 : « Dans un même mouvement, dans la lignée de saint Boniface, les évêques réaffirment la nécessité de leur contrôle sur les patrimoines monastiques, modifiant en profondeur la nature de l’exemption pontificale : il n’est plus possible, désormais, de faire sortir totalement un établissement monastique de l’orbite épiscopale.À partir de Charlemagne, les diplômes lient de façon explicite l’immunité et l’exemption, la protection du roi et celle des évêques sur les propriétés concernées.»
27 .Cubizolles, Pierre, Le diocèse du Puy-en-Velay : des origines à nos jours, Brioude, Éditions Créer, 2005, p. 37 : « Le concile d’Orléans, en 549, reconnaît qu’aucun évêque ne pourra être consacré sans l’autorisation royale.Mais en fait, les rois mérovingiens vont plus loin que le concile et nomment souvent des évêques de leur propre autorité sans élection préalable.»
28 .Les évêques jouissaient au xie siècle de l’immunité totale au siège de leur évêché (à l’intérieur de la cité) et de la haute juridiction (« la haute juridiction de leur Cour des Régaires »), ce que l’on appelle le « franc régaire », la justice temporelle des évêques.
29 .Cartulaire d’Aniane, éd.Cassan et Meynial, Montepellier, 1900, n° 3.Traduction d’E.Magnou-Nortier, La Société laïque et l’Église dans la province ecclésisatique de Narbonne, Toulouse, 1974, p. 293-295.Cet acte est cité par Elisabeth Zadora-Rio, « La topographie des lieux d’asile dans les campagnes médiévales », dans Zadora-Rio,Elisabeth, Fixot, Michel, L’Église, la campagne et le terroir, Paris, 1990, éd.du CNRS, Monographie du CRA, n° 1, p. 12.
30 .Sur le lien entre immunité, institutions de paix et sacralisation des territoires de l’Église voir : Rosenwein, Barbara H., Negotiating Space…, op cit.
31 .Bourges, André-Yves, « La production hagiographique et l’atmosphère religieuse en Bretagne aux xie et xiie siècles », blog d’hagio-histoire, 18 juin 2006, [_http://andreyvesbourges.blogspot.com/2006/06/la-production-hagiographique-et.html_\] : « La réforme grégorienne a été mise en place en Bretagne plus rapidement et plus profondément qu’on ne le dit souvent, d’autant plus que Grégoire VII, comme l’a suggéré en son temps B.-A.Pocquet du Haut-Jussé, avait vraisemblablement choisi d’utiliser la prétendue métropole de Dol comme le relais de sa politique de vassalisation de la principauté bretonne à l’égard du Saint-Siège.»
32 .Revue historique, 2001/1, n° 617, p. 177-182, compte rendu de l’ouvrage de Rosenwein, Barbara H., Negotiating Space…, _o_p. cit., par Eliana Magnani Soares-christen.
33 .Merdrignac, Bernard et Plouchart, Louisa, « La fondation des évêchés bretons.Questions de l’histoire religieuse à la géographie sociale » dans Mazel, Florian (dir.), L’Espace du diocèse.Genèse d’un territoire dans l’Occident médiéval ( v e - xiii e siècle), Rennes, PUR, 2008, p. 151-152**,** Vita par Wrmonoc (fin ixe siècle).« En accord avec le chef Wirthur, tous les habitants de la partie occidentale en seraient venu à le supplier d’accepter la dignité épiscopale afin non seulement qu’il enseigne les lois de la vraie religion mais qu’il rétablisse les droits de tous les prêtres et les clercs. »
34 .Il est intronisé évêque à Tours d’après Bili dans la basilique Saint-Martin (LOT, Ferdinand, « Vie de saint Malo par Bili » dans : Mélanges d’histoire bretonne, Paris, 1907, livre I, chap. xl-xlii, p. 378-379), au Pays de Galles d’après la version brève de la vie anonyme (La Borderie, Arthur, « Vie de saint Malo écrite au ixe siècle par un anonyme », Bulletin et mémoires de la Société Archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, t.XVI, 1881-1883, chap. viii, p. 275).
35 .Ces formules se retrouvent dès l’époque carolingienne dans les diplômes d’immunité du grand cartulaire de Saint-Germain d’Auxerre : dominium (diplôme de 859) ou son judicium (diplômes de 884, 886, 889, 936, début du xie siècle) sur l’abbaye (Bibl.mun.d’Auxerre, ms.161).
36 .Mazel, Florian (dir.), L’Espace du diocèse…, _o_p. cit., p. 15, « Introduction ».
37 .Cas de Saint-Florent de Saumur, voir : Lemarignier, Jean-François, Étude sur les privilèges d’exemption et de juridiction ecclésiastique des abbayes normandes depuis les origines jusqu’en 1140, Paris, 1937.
38 .Lemarignier, Jean-François, « De l’immunité à la seigneurie.Les territoires coutumiers d’églises en Île de France et dans les régions voisines d’après les diplômes Capétiens (987-1108), dans Études d’histoire du droit canonique, dédiées à Gabriel Le Bras, t.I, Paris, 1965, p. 619-630.
39 .Bonnassie, Pierre, « Les sagreres catalanes : la concentration de l’habitat dans le cercle de paix des églises (xie siècle) », dans : Fixot, Michel et Zadora-Rio, Elisabeth (dir.), L’Environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales, actes du IIIe Congrès international d’archéologie médiévale (Aix-en-Provence, 28-30 septembre 1989), Paris, 1994, DAF n° 46, p. 68-75.
40 .Catafau, Aymat, Les Celleres et la naissance du village en Rousillon ( x e - xv e siècles), Perpignan, 1998.
41 .Bourges, André-Yves, « La production hagiographique et l’atmosphère religieuse en Bretagne aux xie et xiie siècles », blog d’hagio-histoire, [_http ://andreyvesbourges.blogspot.com/2006/06/la-production-hagiographique-et.html_], 18 juin 2006 : « La date de composition de la vita longue de saint Tugdual, dont le texte est conservé, avec celui de la vita de saint Paul Aurélien, dans le 7e volume d’un légendaire provenant justement du scriptorium de l’abbaye de Savigny, ne paraît pas antérieure au xiie siècle comme on peut le déduire de la façon dont est rapporté le récit d’un épisode miraculeux dans lequel était intervenu l’évêque Martin, du troisième quart du xie siècle ; plus précisément, puisque selon les archéologues la cathédrale de Tréguier est de la fin du xie ou du début du xiie siècle, l’hagiographe, qui déclare avoir connu des personnes qui elles-mêmes avaient connu le charpentier Goederus, bénéficiaire d’un miracle de saint Tugdual à l’occasion de ce chantier, a donc travaillé dans la première moitié du xiie siècle.»
42 .Ibid., « Un tel cartulaire a pu être mis en forme tardivement, à l’époque de l’érection du siège épiscopal de Tréguier, dans un contexte de véritable concurrence avec le monastère placé sous l’invocation de saint Brieuc ; la vita de ce dernier est un des éléments de cette compétition : selon son hagiographe, Brieuc, avant même d’avoir établi le monastère de la « vallée double » (binae vallis), avait en effet fondé un premier établissement à proximité du Jaudy, monastère qui fut confié par la suite à son neveu Tugdual.Or, on conservait à Crépy-en-Valois les corps de saint Brieuc et de saint Pabu-Tugdual dans la même châsse ; cette association est évidemment la marque d’une véritable proximité entre les personnages concernés : parenté naturelle ? ou parenté spirituelle ? exercice de la même charge dans la même Église ? Le siège épiscopal récemment érigé à Tréguier au bénéfice des abbés du lieu disposait d’une collection de chartes, à laquelle il est fait allusion dans la vita moyenne ; le cartulaire de Tréguier, à l’instar de celui de Landévennec, renfermait une biographie du fondateur du monastère : il pourrait s’agir de la source alléguée par l’auteur de la vita moyenne ».
43 .Tanguy, Bernard, Dictionnaire des noms de communes, trêves et paroisses des Côtes-d’Armor, s.l.[Douarnenez], 1992, p. 151 et 336.
44 .Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves à l’Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Paris, Osmont, 1742, t.II, coll.1228.
45 .L’ordination de Tudual à Paris s’accompagne de la confirmation des honores qui ont été concédées par les comtes et autres puissants de petite Bretagne dans la vie moyenne de Tudual (rédigée après 1056 et avant 1086) dans « Saint-Tudual, Textes des trois vies les plus anciennes de ce saint et de son ancien office publié avec notes et commentaires historiques », par Arthur de La Borderie, Mémoires de la Société archéologique des Côtes-du-Nord, deuxième série, t.4, p. 88.
46 .Largillière, René, _o_p. cit., p. 189 : « In ecclesia Trecorensi est quaedam immunitas quae vocatur le Minihi de Trecoria, quae durat spatio quatuor leucarum seu duodcim milliarum.ubi volunt gaudere imunitate.Et in partibus illis ab quibus dicitur quod antiquitus hujusmodi immunitas solum in civitate Trecorensi erta, et durabat solum anno ».
47 .Delabigne-Villeneuve, Paul, _o_p. cit., p. 187.
48 .de Barthelemy, Anatole, « Notice sur l’archidiaconé de Plougastel », Revue de Bretagne et Vendée, 1873, p. 337-347.
49 .Largillière, René, _o_p. cit., p. 187.
50 .Ibidem, p. 188.
51 .Le Minihy-Tréguier est issu du démentellement de la paroisse de Plouelantreguier qui relevait du monastère de Tréguier ou en breton : Landreguer.
52 .De La Borderie, Arthur et Delabigne-Villeneuve, Paul, « Notice sur le régaire de l’évêché de Tréguier » dans Mélanges d’Histoire et d’Archéologie bretonnes, Rennes, 1855, t.II, p. 28, 29.La liste des 11 paroisses figure dans l’aveu du temporel de l’évêché de Tréguier rendu au roi par messire Jean-Baptiste Le Gras, évêque de Tréguier en 1578.Elle comprend les paroisses de Ploulantreguer, Trezardec, l’Ile-Loi, Pouldouran, Trogueri, Langoat, Trezeni, Lanmérin, Lanvézéac, Mantallot, Berthet.
53 .Plainte formulée par Guillaume de la Loherie un des conseillers du duc Jean V envoyé en ambassade à Rome auprès du pape en 1430, (Dom Morice, _o_p. cit., Preuves, II, 1228).
54 .Il est toujours désigné sous la forme de Paulus Aurelianus dans la vita de Wrmonoc.
55 .Tanguy, Bernard, « Les débuts de l’organisation religieuse de la Bretagne armoricaine », Centre Internationnal de Recherche et de documentation sur le monachisme celtique, Britannia Monastica, vol.III, 1994, p. 29.
56 .Merdrignac, Bernard et Plouchart, Louisa, _o_p. cit., p. 152, Vita de saint Paul Aurélien par Wrmonoc (II, 18).
57 .Cuissard, Charles, « Vita de saint Paul », in Revue Celtique, 1881-1883, t.V, p. 455.« Monasterium in agro positum quod nunc ejus oppidum dicitur ».
58 .Ibidem, p. 421.
59 .Sanquer, R., Histoire de Brest, Toulouse, Privat, 1976, p. 33.Fleuriot, L., Les Origines de la Bretagne, Paris, Payot, 1980, p. 30-31.Il est possible que Brest ait supplanté Carhaix à l’époque du Bas-Empire en tant que capitale des Osismes, à l’instar d’Alet vis-à-vis de Corseul.
60 .Merdrignac, Bernard et Plouchart, Louisa, _o_p. cit., p. 152, Vita de saint Paul Aurélien par Wrmonoc (II, 19).
61 .Rouche, Michel, Clovis, Paris, Fayard, 1996, p. 432.
62 .Merdrignac, Bernard, Plouchart, Louisa, ibid., p. 152.
63 .Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves à l’Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, _o_p. cit., t.I, coll.888.
64 .Merdrignac, Bernard et Plouchart, Louisa, _o_p. cit., p. 153.
65 .Tanguy, Bernard, « La troménie de Gouesnou.Contribution à l’étude des minihis en Bretagne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Rennes, 1984, t.91, no 1, p. 9 : « Gouesnou désigne une création monastique très ancienne.Le nom antérieur de Langoeznou, qui lui est encore attribué dans les documents du xvie siècle, situe sa fondation à l’époque qui a vu, autour du vie siècle, se mettre en place le réseau des paroisses primitives, que rappellent aujourd’hui les formations toponymiques en Plou- ou Gui-, et un semis de monastères et d’ermitages dont le souvenir s’est perpétué à travers les noms de lieux en Lan.Même si son érection en paroisse ne saurait remonter au-delà du xie siècle, l’importance ancienne de Gouesnou ne fait pas de doutes.Les évêques de Léon choisirent d’y établir le siège d’une des trois juridictions de leur fief, connu sous le nom de Régaires.»
66 .Chedeville, André et Guillotel, Hubert, La Bretagne des saints et des rois, v e - x e siècles, Rennes, Ouest-France, 1984, p. 145.Le nom de Samson, qui porte le titre d’évêque figure dans la liste des souscriptions au concile de Paris vers 563.Pour A.Chédeville, il ne peut s’agir que celui de Dol : « Comme le nom Samson est très rare au vie siècle, comme on ne connaît pas d’autre évêque de ce nom, comme par ailleurs tout permet de penser que notre Samson vivait vers 563, il est raisonnable d’identifier le fondateur du monastère de Dol avec l’évêque qui assista au concile de Paris. »
67 .Vita prima Samsonis, I, 61 : « iuxta exemplum suae conuersationis ab eo catholicis ecclesiis ».Pierre Flobert d’après la note 26 de l’article de Merdrignac, Bernard et Plouchart, Louisa, _o_p. cit., p. 151.
68 .Ibidem, p. 153.
69 .Guillotel, Hubert, « Les origines du ressort de l’évêché de Dol », Mémoires de la Société Historique et Archéologique de Bretagne, t.54, 1977, p. 43-66.Selon les relevés d’Hubert Guillotel, la superficie totale de ces enclaves serait de l’ordre d’environ 43 000 hectares.
70 .Merdrignac, Bernard, Plouchart, Louisa, _o_p. cit., p. 153.Selon la Vita de Wrmonoc, il est le « cousin de saint Samson ».
71 .Lot, Ferdinand, « Vie de saint Malo par Bili », _o_p. cit., livre I, chap. xl-xlii, p. 378-379.
72 .Tanguy, Bernard « Les débuts de l’organisation religieuse de la Bretagne armoricaine », CIRdoMoc, Britannia Monastica, Landévennec, 1994, vol.III, p. 18.Extrait du diplôme de 816 : « Au temps de la rébellion contre l’église de saint Méen et de saint Judicaël, qui est située dans le lieu qu’on appelle Gaël, et aussi dans un autre lieu dans l’île qui est appelée Malo, les ennemis se livrant à des dévastations et à des incendies, non seulement le trésor de l’église et les objets sacrés pour accomplir les offices ecclésiastiques furent détruits, mais encore les chartes […], par lesquelles les églises précitées avaient été enrichies, avaient été brûlées et réduites en cendres et que de même notre père à la prière de Hélogar aurait décidé que sans la contradiction ou l’empêchement de quiconque que l’évêque Hélogar lui-même et ses […] qui furent dans les lieux de saint Méen et de saint Judicaël et aussi de saint Malo et que toutes les choses attribuées où que ce soit justement et raisonnablement à l’église dans divers lieux en ce temps-là où dans le futur […] dans le même écrit il avait été assigné.»
73 .Le monastère de Saint-Méen (abbatia Sancti Mevenni) est une restauration après les invasions normandes de celui de Saint-Jean de Gaël, fondé au milieu du vie siècle.Selon Bernard Tanguy (_o_p. cit., p. 19) : « Si le diplôme fait apparaître le caractère bicéphale de la nouvelle circonscription diocésaine, il fait aussi ressortir la prééminence de Saint-Méen de Gaël sur Alet.Probable émanation doloise, puisque son fondateur est présenté comme un disciple de saint Samson, le monastère de Porhoët apparaît comme le fondement du nouveau diocèse ».La dernière remarque qui porte sur l’hypothèse d’une création tardive de l’évêché à l’époque carolingienne semble peu recevable au regard des données de l’archéologie du site d’Alet.Par contre l’importance accordée dans le diplôme à l’abbaye souligne la ferme volonté de l’évêque de placer les abbayes sous sa coupe et renforcer ainsi le temporel de l’évêché.
74 .Ibidem, p. 19.C’est ce que pourrait laisser penser l’expression : episcopus in Poutrocoet, utilisée concurremment dans les actes jusqu’en 865 avec celle de : episcopus in Aleta civitate.
75 .Le Duc, Gwenaël, « Vie de saint Malo », évêque d’Alet, Dossiers du CeRAA (Centre Régional d’archéologie d’Aleth), n° B, 1979, p. 286.« Le fait est qu’ils se disaient entre eux que l’évêque Malo possédait tout le pays et que pour demain, il ne leur restait rien, pas plus qu’à leurs fils, pour pouvoir vivre. »
76 .Le titre d’évêque d’Alet est donné à Salocon par l’Indiculus (D.Morice, Preuves, _o_p. cit., I, p. 288).Pendant, l’exil l’évêque porte le titre d’évêque de Dol ainsi que le rapporte une lettre du Concile de Soissons au pape Nicolas Ier en 866 parenthèse ouverte et non refermée ? (Hardouin, Jean, Conciliorum Collectio Regia Maxima, Paris, 1715, t.V, p. 628).
77 .Manet, (abbé), « Vie de saint-Jean-de la Grille » dans : Helyot, Pierre, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, Paris, 1718, p. 39 : « Le pape, ayant été informé de cette sentence, la confirma par une bulle donnée à Viterbe le 16 août 1152, dans laquelle il imposait là-dessus aux religieux [de Marmoutiers] un silence perpétuel.»
78 .L’évêque fut poursuivi par les moines sous le pontificat des successeurs d’Eugène III.Saint Jean-de-la-Grille retourna à Rome pour la troisième fois, et il fallut de nouvelles bulles d’Anastase IV, en 1154, d’Adrien IV, en 1157, et d’Alexandre III, en 1159, pour faire taire définitivement les réclamations de ces religieux, _o_p. cit.
79 .Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, _o_p. cit., I, p. 751, Polydore Virgile, Historia.Anglicae, libri XXIV,Bâle, 1534.
80 .BnF, Collection de Bretagne, n° 22322 (39), « Extrait des titres de Tours (archevêché), […] Saint-Malo ».Blancs-Manteaux, Mémoires de Bretagne, Bibliothèque Nationale, n° 22322, p. 561
81 .Guillotel, Hubert, « Sainte Croix de Quimperlé et Locronan » dans : Saint Ronan et la troménie, Actes du colloque international, 28-30 avril 1989, Bannalec, Imprimerie Régionale, 1995, p. 188.L’auteur propose la datation 1159-1167, au temps de l’épiscopat de Bernard de Moëlan.
82 .L’hypothèse d’Hubert Guillotel a été reprise notamment par Joël Quaghebeur et, plus récemment, par Bernard Merdrignac.Joël Quaghebeur a proposé de rattacher Bernard au lignage des villici de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, eux-mêmes alliés à la puissante maison des vicomtes de Poher.L’autre hypothèse qui voit dans l’évêque Robert de Loconan, ancien ermite, qui occupa le siège épiscopal de 1113 à 1130 est celle d’A.-Y.Bourgès.Si la seconde hypothèse est également recevable dans le contexte de la réforme grégorienne, elle s’accorde mal avec les enjeux que représente la reconstruction de la cathédrale en 1240, l’enjeu du culte de Ronan (le souci de placer les trois miracles de la Vita Ronani à Quimper répond au besoin d’apporter des fonds à la reconstruction de la cathédrale) à défaut de posséder des reliques de Corentin (L’auteur de la Vita Ronani déplore que la Cornouaille soit privée de toute relique de saint Corentin) et les rivalités qui, opposent au milieu du xiie siècle les deux bras de l’Église dans le diocèse cornouaillais, en particulier, la manœuvre engagée par l’abbaye de Quimperlé en 1144 pour se défaire de son autorité de tutelle (l’évêque de Quimper).À cette occasion Benoît qui était en même temps évêque de Nantes et abbé de Quimperlé envoie Gurvand l’un de ses moines auprès de l’archevêque de Tours Raoul pour qu’il le bénisse.
83 .Guillotel, Hubert, « Sainte Croix de Quimperlé et Locronan », art.cité, p. 186.
84 .Ibidem, p. 186.
85 .Ibid.
86 .Ibid., p. 180.La fondation de l’abbaye de Quimperlé intervient vers 1046 et 1051 et non en 1029 comme le présente le Cartulaire de l’abbaye de Quimperlé.
87 .Ibid., p. 182.« La première main Gurhenden avait cessé de travailler en 1128 et que l’entreprise avait débuté quelque temps auparavant, sans doute vers 1124-1125, alors que l’affaire de Belle-Isle était réglée.L’abbaye de Quimperlé devait encore traverser des périodes difficiles, ce qui pourrait donner au problème des terris sancti Ronani une dimension imprévue.Le faux a vraisemblablement été mis en forme vers 1124-1127 ; dans l’état primitif du Cartulaire un blanc séparait les folios 57 v°-58 v°, où ils se trouvaient transcrits, des folios 60 à 61 v° où la première main avait copié un rentier, qui, lui semble parfaitement authentique.»
88 .Martin, Hervé, « Locronan du xie au xve siècle.L’affirmation progressive d’un sanctuaire et d’un bourg marchand », dans : Dilasser, abbé (dir.), Un Pays de Cornouaille, Locronan et sa région, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1979, p. 155.« Cette victoire remportée, le chef susdit, rempli de joie, approuvé et sollicité par l’évêque Orscand son frère et par la comtesse, ainsi que par les nobles de toute la Cornouaille, fit don à perpétuité au monastère de Quimperlé de l’église de saint Ronan avec toutes les terres qui sont contenues à l’intérieur des limites de l’immunité du saint avec la libre lib_éralité et la tranquillité dont il jouissait quand il les possédait, avec tous les revenus du bourg_ et avec toutes les autres terres désignées dans le don qui suit, le tout en mémoire de cette victoire.»
89 .Guillotel, Hubert, « Sainte Croix de Quimperlé et Locronan », dans : Saint Ronan et la troménie, Actes du colloque international, avril 1989, Brest-Locronan, CRBC- Amis de Locronan, 1995, p. 180 : « L’indulgence est impossible, qu’il s’agisse de l’exposé insistant sur l’expédition malheureuse d’Alain III ou du dispositif incluant dans la concession les redevances du bourg, une institution qui ne prend que plus tard ses contours en Bretagne. »
90 .Lauwers, Michel, « _territorium non facere diocesim_… Conflits, limites et représentation territoriale du diocèse (ve-xiiie siècle), dans L’Espace du diocèse.Genèse d’un territoire dans l’Occident médiéval (ve-xiiie siècle), Rennes, PUR, 2008, p. 30.La prescription trentenaire voulait qu’un bien appartienne à celui qui le détient, sans contestation depuis trente ans.
91 .Cartulaire de l’abbaye Sainte Croix de Quimperlé, Maitre, Léon et de Berthou, Paul (éd.), 2e édition revue, corrigée et augmentée, Rennes, Plihon et Hommay, 1904, VII, p. 143, « Haec est redditio de terris sancti Ronani ».
92 .Soit 1,18 hectolitre mesure comble de Quimperlé d’après H.Martin.
93 .Cartulaire de l’abbaye Sainte Croix de Quimperlé, _o_p. cit., p. 143.
94 .Guillotel, Hubert, « Sainte Croix de Quimperlé et Locronan », _o_p. cit., p. 188.
95 .« Vita Ronani »_,_ édition de la Société des Bollandistes_, Catalogus codicum hagiographicorum latinorum antiquiorum saeculo XVI qui asservantur in B.N_.Parisiensi, t.1, 1889, c.13-14 et 15, p. 457-458.
96 .Le Duc, Gwenaël, « Vie de saint Malo, évêque d’Alet par Bili », Dossiers du CeRAA, n° B, 1919, p. 111-113.
97 .Cantique sur la Vie et la Mort de saint Ronan, xviie siècle.
98 .Merdrignac, Bernard Les Saints bretons, entre légendes et histoire : le glaive à deux tranchants, Rennes, PUR, 2008, p. 23.
99 .Martin, Hervé, Mentalités médiévales, xi e - xv e siècles, t.1, Paris, PUF, Nouvelle Clio, 1996, p. 193.
100 .Merdrignac, Bernard, Les Saints bretons, entre légendes et histoire, _o_p. cit., p. 25.
101 .Legrand, Albert_, Les Vies de saints de la Bretagne Armorique_, éd.J.Salaün, (5e édition), Quimper, 1901, « Vie de saint Gouesnou », p. 541.
102 .Ibidem, p. 280.
103 .Ibid., p. 541.
104 .Ibid., p. 280.
105 .Abgrall et Peyron, chanoines, « La légende de saint Théleau et la troménie de Landeleau », Annales de Bretagne, 1906, t.24, p. 174-183.
106 .La Troménie de Landeleau ou le Tro ar Landeleau, Landeleau, éd.Kan an Douar, 2002, p. 89.
107 .Largillière, René, « les Minihys », art.cité, p. 206.Le texte est repris de celui d’A.Legrand.Il est de facture identique à celui de saint Suliau figurant dans un bréviaire manuscrit de Saint-Malo : Acta Sanctorum, 1er oct., t.I, p. 196-197.Une traduction, intégrant le topos du cercle magique de Suliau est proposée par Bernard Merdrignac, dans « L’Espace et le Sacré dans les leçons de bréviaires de l’Ouest armoricain consacrées aux saints bretons (xve-xvie siècles) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Rennes, 1983, vol.90, no 2, p. 284.
108 .Lot, Ferdinand, « Vita Gildae », Mélanges d’histoire bretonne, Paris, 1907, p. 455-456.
109 .Poulain, Christophe, Merdrignac, Bernard et Le Bihan, Hervé, Vie de saint Méen d’après le manuscrit BN Lat.9889, Obituaire de saint Méen, Rennes, Hor Yezh, 1999, p. 32.
110 .Carrée, Anne et Merdrignac, Bernard, « La Vie latine de saint Lunaire… », _o_p. cit, p. 144.Légende du xiie siècle, conservée par les Bénédictins (Blancs-Manteaux, n° 38, p. 627.1° Julii, De Sancto Golveno episcopo Leonensi), rapportée par Delabigne-Villeneuve, Paul, _o_p. cit., p. 183-185.
111 .Vita Leonorii, paragraphe 11.
112 .Certenais, Anne, Merdrignac, Bernard et Le Bihan, Hervé, La Vie de saint Cunual.Buhez Konwal, Rennes, Hor Yezh, coll.Hagiographie bretonne - Sent Kozh Hor Bro, 1999, p. 40, Vie latine de saint Cunual : « Et il luy donna le presbytérat de la paroisse où il avait fondé son monastère et un très bon village sans redevances et indivisible pour l’éternité ».
113 .Voir le tableau des formulae du cartulaire de Llandaff établi par W.Davies dans l’ouvrage d’Anne Carrée et Bernard Merdrignac, « La Vie latine de saint Lunaire : textes, traduction, commentaires », _o_p. cit., p. 112.
114 .Carrée, Anne et Merdrignac, Bernard, « La Vie latine de saint Lunaire… », _o_p. cit., p. 112.
115 .Legrand, Albert, _o_p. cit., p. 541, « Vie de saint Goeznou ».
116 .Ibidem, p. 553, « Vie de saint Hernin ».
117 .Hincmar de Reims, Collectio de ecclesiis et capellis, page 67 suivant le capitulaire de Charlemagne de 810/813, repris dans la collection de capitulaires d’Angésine (827), I, 149 (de termino ecclesiarum, page 412).
118 .Hincmar de Reims, Collectio de ecclesiis et capellis, p. 75-76.
119 .Lauwers, Michel, Naissance du cimetière…, _o_p. cit., p. 38.
120 .Isidore de Séville, Etymol.Lib.II, XXVI (De categoriis Aristotelis), 5 et 8, éd.Lindsay, (ms Paris, BnF latin, 7611, f° 88 v°).
121 .Lauwers, Michel, Naissance du cimetière…, _o_p. cit., p. 46 : « Dans les textes du Moyen Âge, le terme locus désigne souvent un lieu habité, généralement inséré au sein d’un ensemble plus vaste : civitas, territorium, pagus ou comitatus.De manière particulière le locus médiéval renvoyait aux lieux intermédiaires entre la terre et ciel, comme le monastère ou l’église.Le terme pouvait également désigner ce qui faisait le fondement de l’église ou du monastère : une tombe sainte, l’endroit où étaient conservées des reliques.»
122 .Picard, Jean-Michel, « Pour une réévaluation du statut de l’évêque dans l’Irlande du haut Moyen Âge », Médiévales, 2002, vol.21, n° 42, p. 148.La collectio Canonum Hibernensis précise qu’au viie siècle la circonscription d’une église était le fait du roi, de l’évêque et du peuple.Elle deviendra progressivement une prérogative exclusive de l’évêque entre le viiie et ixe siècle : Cap III.De termino sancti loci signato terminatoque tribus personis.Sinodus Hibernensis : Terminus sancti locti habeat signa circa se.Sinodus dicit : Ubicunque inueneritis signum crucis Christi, ne laeseritis.Item : Tres personae consecrant terminum loci sancti, rex episcopus, populus.
123 .Bonnassie, Pierre, « Les sagreres catalanes : la concentration de l’habitat dans le cercle de paix des églises (xie siècle) », o_p. cit., p. 68-79.Après 1030, la sacraria devient l’un des mots-clefs des documents catalans.La sacraria se rapporte à un espace sûr, généralement circulaire, d’un rayon de 13 pas autour de l’église paroissiale et qui bénéficie de la protection de la Paix de Dieu.La sacraria comprend un cimetière où les constructions se multiplient aussi.Le phénomène d’_ensagrerament en Catalogne a donné naissance aux villages ecclésiaux, qui étaient aussi nombreux que les villages castraux.
124 .Catafau, Aymat, Les celleres et la naissance du village en Roussillon…, o_p. cit., p. 56-82._
125 .Redknap, Mark, The Christians celts.Treasures of Late Celtic celts, Cardiff, éd.National Museum of Wales, 1991, p. 39.Au Pays de Galles, des fouilles ont mis en évidence l’espace sacré de certains « lan » à la forme circulaire entouré de fossés : « archaelogical excavation of some early cemeteries usually within circular banks and ditches forming the enclosure (llan), has revealed burials in long cist graves made up stone slabs ».
126 .Baudreu, Dominique et Cazes, Jean-Paul, « Les villages ecclésiaux dans le bassin de l’Aude », dans Fixot, Michel et Zadora-Rio, Elisabeth, L’environnement des églises … », _o_p. cit., p. 80-97.
127 .Watteaux, Magali, « le plan radio-quadrillé des terroirs non planifiés », Études rurales, éditions de l’EHESS, 2003/2004, n° 167-168, p. 198.
128 .Ces recommandations avaient déjà été exprimées dans l’Espagne wisigothique au concile de Tolède (681).
129 .Repris par Yves de Chartres, Panormia lib.II, cap. 79, col.1099-1100, et dans le Décret de Gratien, c.17, q.4, c.21, (FI 820).
130 ._E_p. _Nicolai II ad Ep_p. Galliae, Aquitaniae et Vasconiae, in qua refertur conc.Rom.hab.a.1059, éd.Mansi 19, 873, repris par Yves Panormia lib.II, cap. 81 ; Decr.Lib III, 104 puis dans le Décret de Gratien, c.17, q.4, c.6 (FI 816).
131 .Le récit de l’origine du tour du minihi est indiqué à la fin de la vita ou le saint meurt «facta in circuitu processionne asili ».Voir : Merdrignac, Bernard, _o_p. cit., p. 182 et De La Borderie, Arthur, _o_p. cit., p. 273, c 36.
132 .de La Borderie, Arthur, « Texte de la vie latine ancienne et inédite de saint Goulven avec notes et commentaire historique », SEDdN, t.29, 1891, p. 214-250 : « Nunquam a suo poenititio discedebat, ni semel in die, quasi processionem faciens in circuitu per nemus, itinere trium stadiorum : in qua processione tres stationes faciebat, in quibus aliquendiu orandi studio morabatur », p. 220.
133 .Un procès-verbal de 1652 établit que la procession de Locmaria marquait le « tour et circuit de la juridiction des moines dudit Locmaria » in Largillière, René, « Les minihys », Mémoires de la Société Historique et Archéologique de Bretagne, t.8, 1927, p. 202, note 49, repris de l’article du chanoine Peyron, « Pèlerinages, troménies, processions botives au diocèse de Quimper », Annales de Bretagne, 1912, t.31, p. 276-279.Une procession avait également lieu autour de la place Saint-Corentin (anciennement place du Tour du Chastel) depuis le xive siècle : « (Processio) in crastino omnium sanctorum_in circuitu_ castri », Peyron, Paul (chanoine) (dir.), « Cartulaire de l’église de Quimper », Bulletin de la Commission diocésaine d’architecture et d’archéologie du diocèse de Léon, t.1, 1901, t.9, 1909, passim, Charte, n° 34.
134 .Tanguy, Bernard, « La troménie de Gouesnou… », art.cité, p. 25.
135 .Fixot, Michel et Zadora-Rio, Élisabeth (dir.), L’Environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales : IIIe congrès international d’archéologie médiévale, Aix-en-Provence, 28-30 septembre 1989.Paris, MSH, 1994.180 p. : ill.(DAF ; 46).
Pour citer cet article
Référence papier
Mickaël Gendry, « Les minihis en Bretagne entre le ixe et le xiie siècle : des territoires monastiques sacralisés ? », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 117-2 | 2010, 25-55.
Référence électronique
Mickaël Gendry, « Les minihis en Bretagne entre le ixe et le xiie siècle : des territoires monastiques sacralisés ? », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 117-2 | 2010, mis en ligne le 10 juillet 2012, consulté le 31 décembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/abpo/1766 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.1766
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