La difficulté de datation des monuments : à propos des monuments de Lugudunum, en particulier ceux considérés comme hadrianiques (original) (raw)
Résumé | Index | Plan | Texte | Bibliographie | Notes | Citation | Auteur
Résumés
La datation de monuments est une entreprise difficile comme l’illustrent quelques exemples choisis dans la première partie. Cette difficulté s’accorde assez peu avec l’obsession croissante de l’archéologue pour les datations. En dépit de l’absence d’indices chronologiques assurés, l’idée persiste que le règne d’Hadrien (117-138) correspond à une période particulièrement importante dans le domaine de la construction publique à Lyon. La datation hadrianique d’un grand nombre de monuments publics lyonnais est une tradition ancienne. Pour la conforter, divers arguments ont été avancés, mais ils reposaient sur des interprétations erronées ou hasardeuses.
Le dossier très débattu de l’aqueduc du Gier fera seulement l’objet de quelques remarques. Nous examinerons les arguments pour les autres édifices dont la construction ou la réfection sont encore fréquemment placées à l’époque hadrianique : l’odéon, le théâtre, l’amphithéâtre, l’autel des Trois Gaules ainsi que le temple du même sanctuaire. Dans chacun de ces cas, une datation hadrianique n’est pas prouvée et reste simplement de l’ordre du possible.
L’objectif de l’article, à connotation fortement historiographique, n’est pas de fournir des datations précises, qui seraient tout aussi infondées, mais de montrer comment la méthode hypothético-déductive a pu être mal appliquée par la tentation conformiste de s’inscrire dans une tradition, en oubliant que toute hypothèse doit être validée avant d’être acceptée et avant de servir d’argument pour soutenir une autre hypothèse. Poussés par le désir d’ordonner les vestiges dans un système quasi dogmatique, l’archéologue et l’historien en viennent parfois à échafauder un système d’argumentation circulaire.
L’article peut aussi avoir quelques utilités lorsqu’il fournit des renseignements supplémentaires sur plusieurs édifices lyonnais. Il aborde brièvement des thèmes qui nécessiteraient de plus amples développements tels que le problème du rapport entre source textuelle et source archéologique ; le conditionnement des datations par l’histoire et non, en premier lieu, par les caractéristiques formelles du monument ; un questionnement concernant le sanctuaire du Verbe Incarné ; la remise en question de la dernière hypothèse de localisation de l’autel des Trois Gaules, etc.
The dating of monuments can be difficult as illustrated by several examples in the first part of this paper. This situation does not go hand in hand with archaeologists’ ever increasing obsession with dating. Without any real chronological proof, the idea that the reign of Hadrian (117-138) is a particularly important period in public building in Lyon still persists and dating of many of the monuments in the Lyon area to this period is mainly due to tradition. To uphold this tradition, numerous arguments have been put forward, but they are mainly based on misjudged and even false interpretations.
Certain remarks will concern the frequently debated subject of the Gier aqueduct. We will also be examining the arguments put forward for the dating of other edifices, the building or the refection of which is often attributed to the Hadrian period: the Odeon, the theatre, the amphitheatre, the Three Gauls Altar as well as the temple from the same sanctuary. In each of these cases, the dating to Hadrian’s reign has not been proved and can only be considered as a possibility.
The aim of this paper, with an important historiographical approach, is not to provide exact dates, which would be totally unfounded, but to show how the hypothetical-deduced method was badly applied because of the conformist temptation to subscribe to tradition whilst forgetting that every hypothesis needs to be validated before being accepted or used as an argument to uphold another hypothesis. Encouraged by the desire to organise the finds in an almost dogmatic system, the archaeologist and the historian unwittingly maintain a circular argumentation system.
This paper can also be of use as it provides additional information as to different edifices in Lyon. Certain subjects that perhaps require more ample explanations are briefly tackled, such as the problem of the relationship between texts and archaeological sources; the conditioning of dating by history and not by the formal characteristics of the monument; the question of the Incarnated Word Sanctuary ; the calling into question of the hypothesis of the location of the Three Gauls Altar, etc.
Die Beispiele des ersten Teils zeigen, dass die Datierung von Bauwerken ein schwieriges Unterfangen ist. Diese Schwierigkeit ist mit der wachsenden Obsession der Archäologen für Datierungen schlecht vereinbar. Trotz fehlender gesicherter Indizien besteht die Vorstellung weiter, dass die Regierungszeit Hadrians (117-138) in Lyon einer besonders aktiven Periode im Bereich der öffentlichen Bautätigkeit entspricht. Die Datierung zahlreicher öffentlicher Bauwerke Lugudunums in Hadrians Regierungszeit besitzt eine lange Tradition. Um sie zu stützen, wurden unterschiedliche auf falschen oder willkürlichen Interpretationen begründete Argumente vorgebracht.
Das bereits ausführlich diskutierte Thema des Aquädukts des Gier wird nur kurz angesprochen. Wir überprüfen die Argumente, welche die Bauwerke betreffen, deren Bau oder Renovierung noch häufig in die Regierungszeit Hadrians eingeordnet werden : das Odeon, das Theater, das Amphitheater, der Altar der Tres Galliae sowie der Tempel dieses Heiligtums. In jedem dieser Fälle ist eine Datierung in die Regierungszeit Hadrians weder erwiesen noch auszuschließen.
Ziel dieses stark historiographisch orientierten Artikels ist es nicht, präzise doch ebenso wenig fundierte Datierungen vorzulegen, sondern zu zeigen, wie die Anwendung der auf Hypothesen und Folgerungen basierende Methode aufgrund der konformistischen Versuchung einer Tradition zu folgen sich als unkorrekt erweisen konnte, und dass jede Hypothese validiert werden muss, bevor sie als Argument dient, um eine weitere Hypothese zu stützen. Der Wunsch die archäologischen Reste in ein quasi dogmatisches System einzuordnen verleitet den Archäologen und den Historiker zuweilen zu einem Zirkelschluss.
Der Artikel mag sich zudem insofern als nützlich erweisen, als er zu mehreren Bauwerken Lugudunums zusätzliche Informationen liefert. Er spricht kurz Themen an, auf die näher eingegangen werden sollte, wie die Frage des Verhältnisses zwischen Textquelle und archäologischer Quelle ; die auf die Geschichte und nicht in erster Linie auf den formalen Eigenschaften des Bauwerks basierenden Datierungen ; die Hinterfragung des Heiligtums des Verbe Incarné, die Diskussion der neuesten Hypothese zur Lokalisierung des Altars der Tres Galliae, etc.
Entrées d’index
Mots-clés :
datation de monuments, Hadrien, architecture publique, décor architectural, sanctuaire du Verbe Incarné, aqueduc du Gier, théâtre, odéon, sanctuaire des Trois Gaules (amphithéâtre, autel, temple), sculpture, épigraphie, estampilles, Orange (comparaisons)
Keywords:
dating of monuments, Hadrian, public architecture, architectural décor, sanctuary of the Incarnate Word, Gier aqueduct, theatre, Odeon, Sanctuary of the Three Gauls (amphitheatre, altar, temple), sculpture, epigraphy, stamp, Orange (comparisons)
Schlagwörter:
Datierung von Denkmälern, Hadrian, öffentliche Bauwerke, Architekturschmuck, Heiligtum Verbe Incarné, Aquädukt des Gier, Theater, Odeon, Heiligtum der Tres Galliae (Amphitheater, Altar, Tempel), Skulptur, Epigraphie, Stempel, Orange (Vergleiche)
Texte intégral
I. Introduction : l’imprécision des datations des monuments et les présupposés concernant l’importance du règne d’Hadrien pour l’architecture
I.1. L’intense activité édilitaire sous les Flaviens et les Antonins
- 1 On laissera de côté l’Afrique dont l’apogée artistique et économique est situé traditionnellement s (...)
1En Occident, l’époque qui s’étend des années 70 jusqu’au milieu du IIe s. est florissante. Après le grand développement urbain de l’époque augustéenne, qui s’est poursuivi durant la dynastie des Julio-Claudiens, les règnes de Trajan et d’Hadrien en particulier font figure d’âge d’or de l’architecture romaine1. L’apogée de l’architecture est ainsi placé au moment d’un épanouissement économique qui coïncide avec une extension du territoire romain, après les dernières conquêtes de Trajan. Bien avant les menaces aux frontières sous Marc-Aurèle, le sentiment de sécurité était néanmoins tout relatif : les voyages d’Hadrien consistaient en partie à inspecter les camps et les défenses de l’armée (ROMAN, 1998, p. 68-69).
- 2 Nous incluons dans cette réflexion aussi bien la colonie de Lugudunum que le sanctuaire des Trois G (...)
- 3 Pour les constructions postérieures au milieu du IIe siècle, quelques édifices publics sont connus (...)
2Sans surprise, ce schéma se vérifie à Lugudunum2, capitale de province et l’une des villes les plus importantes des Gaules. L’activité édilitaire est ininterrompue, au moins de l’époque augustéenne jusqu’aux règnes des Sévères, mais la période comprise entre la fin du Ier siècle et le milieu du IIe siècle ap. J.-C. a été particulièrement faste3. Le matériel architectural conservé dans les réserves du musée archéologique en témoigne. C’est à cette époque probablement que se développe l’importation des marbres de couleur, même si leur datation est parfois malaisée : les pièces taillées dans ces matériaux nobles sont souvent dépourvues d’ornementation (placages et fûts de colonnes lisses). Les vestiges en place montrent l’existence de réfections ou de remaniements comme de nouvelles constructions. L’odéon et le cirque, deux édifices rares en Occident, qui affichent le statut important de la ville, furent vraisemblablement érigés pendant cette période.
- 4 La date de l’incendie est discutée dans DECOURT, LUCAS, 1993, p. 43 et SABLAYROLLES, 1996, n. 79 p. (...)
- 5 A. Audin rattachait par exemple à cet incident l’épaisse couche d’incendie de 45 cm observée sur le (...)
- 6 Voir aussi l’exemple de l’incendie de Rome de 390 av. J.-C., pour lequel les traces archéologiques (...)
3L’activité édilitaire importante à Lyon à cette époque n’a rien de surprenant à l’échelle des autres grandes villes d’Occident. Il n’est donc nul besoin d’expliquer cette intense activité édilitaire à partir des Flaviens en invoquant les conséquences de l’incendie de 64, mentionné dans les textes4. On ne peut cependant douter de l’existence de cet incendie, quand bien même les fouilles archéologiques de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle n’en ont pas retrouvé de traces tangibles. En effet, si la Lettre à Lucilius de Sénèque mentionnant l’événement (XII, 91) est empreinte d’exagération littéraire et d’emphase et que toute la colline n’a pas dû être touchée par la catastrophe (DESBAT, 1984, p. 36), la rétrocession aux habitants de Lyon des quatre millions de sesterces donnés à l’empereur Néron pour relever Rome après le grand incendie de juillet 64 (TACITE, Annales, XVI, 13) est une réalité économique qui pourrait attester l’ampleur des dégâts matériels. Il resterait à préciser quels quartiers furent touchés et si d’anciennes hypothèses ne peuvent pas être conservées5. Toute la difficulté tient à la datation trop imprécise des couches et à la fréquence des incendies dans l’Antiquité (voir par exemple SABLAYROLLES, 1996, p. 409-410, 417-421 et VOGLER, 2007, p. 199-201 pour Rome). En outre, les textes peuvent toujours être nuancés et interprétés différemment, comme le montre l’exemple de Bonomia (Bologne)6. Tacite rapporte que le jeune Néron intercéda auprès de Claude, alors consul, pour donner à Bologne 10 millions de sesterces destinés à secourir la ville, qui aurait été ruinée par un incendie (TACITE, Annales, XII, 58.2 ; voir aussi SUÉTONE, Néron, 7). Cependant, l’archéologie n’a jamais confirmé l’existence de ce vaste incendie dévastateur, ce qui a conduit J. Ortalli à envisager une autre interprétation (ORTALLI, 1986, p. 105-106) : par intérêt personnel, Néron aurait exagéré l’importance du sinistre. Cet argent aurait servi à financer de vastes programmes édilitaires à l’attention du peuple (agrandissement et riche décoration du vieux théâtre construit autour de 80 av. J.-C., remaniement des thermes augustéens) et à cultiver la clientèle locale de Néron. Une statue de l’empereur au théâtre témoignerait de la gratitude de la population.
I.2. De la difficulté de dater précisément les monuments
- 7 Par commodité, nous avons parfois conservé des points de repère par règne ou dynastie, même si, com (...)
- 8 Sur la crédulité « scientiste », qui se développe malheureusement, voir FERDIÈRE, 2007, p. 17-19 ; (...)
4Le dynamisme de l’activité édilitaire à Lugudunum paraît hors de doute pour l’époque flavienne7 et la première moitié du iie siècle, mais nous ne sommes pas toujours capables de situer les phases de construction sous le règne d’un empereur en particulier. Dans l’idéal, une datation devrait se fonder sur une convergence d’indices parmi lesquels l’analyse du mobilier (les céramiques et les monnaies essentiellement) et l’établissement d’une chronologie relative des couches, lorsque l’édifice a fait l’objet d’une fouille stratigraphique, l’étude du décor architectural, de la statuaire, des inscriptions (formulaire, prosopographie, forme des lettres, mise en page) ainsi que l’évolution des techniques de construction et des matériaux en usage. On ajoutera les datations « de laboratoire », qui restent rares et coûteuses et qui ne fournissent pas des chronologies nécessairement plus précises que celles obtenues par les autres méthodes8. La tendance est fréquente d’accorder la prééminence aux datations céramiques par rapport aux datations dites « stylistiques » du décor architectural ou de la sculpture. La démarche est pourtant la même, fondée sur des comparaisons typologiques et des mises en série en vue de l’établissement d’une typochronologie.
- 9 Nous parlerons de « réfection » ou de « remaniement » sans prendre en compte la question des raison (...)
5Il est malheureusement rare de disposer de toutes ces informations. En outre, ces indices, qui restent toujours à interpréter, ont chacun leur limite et apportent des fourchettes de datation plus ou moins larges. Le chercheur prend un risque lorsqu’il établit une datation, sans recul, en se fondant sur une typochronologie dont le bienfondé n’a pas été éprouvé. Dans ce domaine, on confond souvent indice et preuve. De surcroît, lorsque des datations sont possibles, elles ne se rapportent souvent qu’à une phase de construction, de réfection9 ou encore à une phase de simple décoration. L’étude d’une tuile permet, au mieux, d’estimer la date de la confection de la tuile, mais ne date pas tout un édifice ni la réfection des maçonneries de cet édifice. Il n’est pas aisé, enfin, de connaître la durée d’un chantier, qui peut s’étaler sur plusieurs générations. De manière générale, la datation précise des monuments est difficile à établir. Rapportons ici quelques exemples des difficultés rencontrées pour déterminer la chronologie des édifices publics lyonnais. Nous avons choisi de nous attacher à la stratigraphie et au décor architectural.
I.2.1. La stratigraphie
- 10 Sur cet édifice méconnu, voir AUDIN, 1956 ; AUDIN, 1964, p. 75-77.
- 11 Selon A. Desbat, le mobilier augustéen, peu abondant, ne fournit qu’un terminus post quem.
6Jusqu’à la fin des années 1970, plusieurs vestiges en place de monuments publics ont été fouillés, à Lyon et ailleurs, sans application de la méthode stratigraphique alors que celle-ci était pratiquée par les préhistoriens dès la première moitié du XIXe siècle. Les recherches sur le terrain s’apparentaient alors à de simples déblaiements. C’est notamment le cas pour le théâtre et l’odéon, qui ont fait l’objet de fouilles de 1933 jusque dans le courant des années 1970, et pour la partie nord de l’amphithéâtre mise au jour dans les années 1959-1979, après des découvertes plus anciennes. Il en va de même pour plusieurs édifices qui restent de nature indéterminée, comme les maçonneries du « Temple anonyme »10 exhumées en 1955 rue Cléberg et des fondations du pseudo temple de Cybèle, dégagées de 1943 à 1946, puis de 1973 à 1978. Des sondages réalisés par A. Desbat sur ce dernier site (1991-2003) ont montré toutefois qu’une reprise des travaux sur des édifices aujourd’hui très restaurés peut encore apporter des informations, puisque la chronologie a alors été complètement révisée (DESBAT, 1998 ; DESBAT, 2005, p. 100, 104-135). La nature de l’édifice du dernier état n’en reste pas moins indéterminée, même si un grand nombre d’hypothèses ont été formulées. La datation d’une vaste citerne d’eau pluviale ou d’un réservoir d’aqueduc est inconnue, en l’absence de matériel datable dans la tranchée de fondation (ibid., p. 267 ; 2011, p. 184)11. On peut simplement affirmer que son installation est postérieure à la construction du « sanctuaire de Cybèle » dans lequel elle s’insère.
- 12 Il y a trente ans, des chercheurs considéraient que « les arguments invoqués pour justifier l’exist (...)
7Les édifices publics lyonnais bien datés par la stratigraphie sont peu nombreux. Les thermes de la rue des Farges, fouillés de 1974 à 1980, en sont un des premiers exemples : élevés sous le règne de Claude ou de Néron, vers 40-60 (DESBAT, 1984, p. 28, 68), ils furent réaménagés au début du IIe siècle. Néanmoins, même dans ce cas, les thermes subirent différentes transformations qui n’ont pas pu être datées avec précision et qui n’étaient pas toutes nécessairement contemporaines (DESBAT, 1984, p. 34, 78). L’enceinte du Haut-Empire, dont un tronçon a été redécouvert récemment, fera peut-être partie de la liste des édifices bien datés par la stratigraphie12 (direction des fouilles M. Monin, SACVL, 2012-2014).
8Lorsque les fouilles stratigraphiques sont menées, elles ne conduisent pas nécessairement à des datations assurées. En effet, plusieurs cas de figures problématiques se rencontrent pour l’établissement d’une chronologie ; les sondages entrepris s’avèrent parfois trop restreints pour être significatifs ; le matériel est souvent trop rare pour assurer une datation ; lemobilier peut être « résiduel » (redéposé) ou encore les vestiges de monuments trop lacunaires (exemple des vestiges du présumé cirque exhumés en partie en 1986-1987 : FELLAGUE, 2007, p. 456-476 ; MONIN, FELLAGUE, 2010). Enfin, de manière générale, il arrive que les datations issues des études d’objets inclus dans les couches n’adoptent pas une méthodologie exemplaire, comme le dénonçait encore récemment A. Ferdière (FERDIÈRE, 2007 ; 2015)
- 13 La nature du sanctuaire n’est en effet pas assurée. Les manifestations de loyalisme dynastique et l (...)
- 14 Les notes actuellement conservées sont en désordre et difficiles à exploiter et chacun sait à quel (...)
- 15 Dans notre thèse, nous avons étudié seulement un échantillon du matériel, dispersé sur trois sites (...)
9Même des fouilles stratigraphiques sur de grandes surfaces peuvent laisser subsister des zones d’ombre. Nous prendrons l’exemple du vaste chantier de fouilles dit du Clos du Verbe Incarné (1977 à 1987), qui succéda à de courtes campagnes de sondages antérieures (1911-1914 et travaux d’A. Audin en 1957, 1959 et 1964). Sur ce site, fut mis au jour en 1979 ce qui fut interprété comme le sanctuaire municipal du culte impérial, mais qui pourrait tout aussi bien être le Capitole (voir infra la comparaison avec Brescia pour l’épigraphie)13. Bien que ce site ait été fouillé en tenant compte de la stratigraphie, les lacunes dans l’information sont importantes, puisqu’une partie des observations des fouilleurs reste inédite14 ; les vestiges en place furent détruits ; une grande partie du matériel erratique est peu accessible et n’a pas été inventorié15 ; et dans les rapports de 1979 et 1983 une dizaine de pages seulement furent consacrées à l’ensemble monumental (MANDY, 1979, p. 20-27 et deux pages d’annexes ; MANDY, 1983, p. 25-30).
- 16 Le bassin est inscrit dans un carré d’environ 7 m de côté. Il était conservé sur 2 m de hauteur (MA (...)
- 17 Un bassin cruciforme ornait le jardin-péristyle de la Casa di Galba à Herculanum (DESSALES, 2003, p (...)
- 18 Un vaste bassin cruciforme (55 x 31,50 m ; prof. : entre 1 et 1,10 m) ornait la « palestre » d’Herc (...)
10On suppose que le sanctuaire a succédé à quatre îlots d’habitations augustéennes. Toutefois, la présence d’un bassin cruciforme (réservoir ou citerne)16, dans l’axe d’un des îlots, suscite des interrogations. Fait-il partie d’un habitat luxueux17 ou d’un monument public18 ? P. André n’exclut pas l’éventualité d’un premier groupe monumental à caractère public ou religieux (ANDRÉ, 1991, p. 5, 9). Des comparaisons existent dans les deux cas, mais les vestiges en place autour sont trop lacunaires pour être catégoriques. Le remblaiement des îlots d’habitations fut daté du premier quart du Ier siècle à partir d’une analyse partielle de la céramique (MANDY, 1979, p. 25) : une construction du sanctuaire à partir de la fin de l’époque augustéenne ne serait ainsi pas totalement exclue, comme une datation plus récente. On notera que le bassin n’a pas été détruit lors de la construction du sanctuaire, ce qui a conduit à l’hypothèse de sa réutilisation comme réserve d’eau lors du chantier (ibid., p. 16).
- 19 Pour le matériel du Ier s., des analyses ponctuelles furent entreprises, comme celle d’une fosse do (...)
11La datation tibérienne traditionnelle du sanctuaire, de même que la datation précise aux alentours de 15 ap. J.-C. proposée plus récemment (DARBLADE-AUDOIN, THIRION, 2009, p. 382), ne semble pas reposer sur une analyse poussée de l’ensemble du matériel céramique (MANDY, 1979, p. 25, 28, annexe I ; LASFARGUES, LE GLAY, 1980, p. 404 ; LASFARGUES, 1982, p. 413), qui ne put être réalisée, au regret des responsables19.
12L’emploi de moellons de gneiss dans le petit appareil (cryptoportiques, fondations du temple et du supposé tétrapyle) ne fournit pas non plus assurément un terminus post quem du règne de Tibère. En effet, des carrières de gneiss ont dû être en exploitation dès l’époque augustéenne, rue du Chapeau Rouge, sur les pentes de la colline de Fourvière au nord (LE MER, CHOMER, 2007, p. 734 ; DESBAT, 2011, p. 175). En réalité, la datation du sanctuaire a été fondée principalement sur les fragments d’inscriptions retrouvées dans le cryptoportique, sur lesquelles figurent Tibère et d’autres empereurs julio-claudiens (LASFARGUES, LE GLAY, 1980, p. 404 sq.). Tibère n’est toutefois nullement mentionné en tant que fondateur du temple, comme cela a parfois été écrit (DARBLADE-AUDOIN, THIRION, 2009, p. 401), mais sur une liste qui pourrait s’interpréter comme des « fastes impériaux », du même modèle que ceux du Capitole de Brescia où devait figurer une liste des empereurs non frappés de damnatio memoriae (DI VITA-EVRARD, 1991 ; BÉRARD, 2004, p. 37 ; FELLAGUE, 2007, p. 111). L’inscription ne fournirait donc aucun indice chronologique pour la construction du monument. En revanche, le décor architectural permet de confirmer une construction du sanctuaire au début de l’époque impériale (voir infra), mais pose d’autres questions.
13Quant aux autres phases du sanctuaire, la fouille n’a pas dissipé toutes les interrogations. Comme le précise le rapport de fouille de 1979, « en l’absence de données stratigraphiques », il est difficile de déterminer si les différences observées dans les mortiers et les appareils correspondent à des phases de construction contemporaines ou à une évolution du monument dont la construction a pu s’étaler dans le temps (MANDY, 1979, p. 25-26). D’ailleurs « quelques tessons de céramique commune (…) trouvés dans [l]e remblai [entre l’extrados de la voûte du cryptoportique et le sol du portique] pourraient appartenir au IIe siècle » (ibid., p. 25).
14La situation des monuments lyonnais n’est en rien exceptionnelle. La pénurie d’informations stratigraphiques est commune aux monuments publics dont les plus importants vestiges ont souvent été exhumés à date ancienne. Du reste, l’absence d’indicateurs chronologiques dans les fouilles stratigraphiques de monuments est fréquente, à la différence des maisons, dont les états successifs sont souvent séparés par des remblais, riches en mobilier.
- 20 Comme le soulignait déjà L. Chatelain (CHATELAIN, 1908, p. 84-85), à partir du moment où Ch. Lenorm (...)
15Songeons par exemple que la datation des monuments les plus célèbres de la ville d’Orange – le théâtre, l’arc triomphal et le sanctuaire voisinant le théâtre à l’ouest – n’a pas été fixée par la stratigraphie. La datation du théâtre est fondée sur le décor architectural et, non sans difficultés et controverses, sur la statuaire (BADIE et alii, 2011, p. 198-201). La datation tibérienne de l’arc repose sur le décor architectural ainsi que sur l’inscription présumée tibérienne, qui ne semble pas prévue dès l’origine (AMY et alii, 1962, p. 82, 143 sq. ; GROS, 1979, p. 82 ; GROS, 1986, p. 195). Cette chronologie ne fait pourtant pas l’unanimité (MINGAZZINI, 1957 et 1968 ; ANDERSON, 1987 et 2013 ; STILP, 2015 ; FELLAGUE, 2016b) et l’on peut sans peine démontrer que la restitution de l’inscription à Tibère a été influencée par des hypothèses anciennes d’une relation du monument avec la révolte de Sacrovir20. Comme dans beaucoup de cas, des interprétations historiques ont conduit à des datations de monuments et non l’inverse. En outre, l’interprétation actuelle d’un arc dédié à Germanicus (GROS, 1986) présente trop d’objections pour être acceptée sans réserve (FELLAGUE, à paraître).
- 21 Néanmoins, on ne devrait pas douter de la contemporanéité du théâtre et du mur en hémicycle du sanc (...)
16Enfin, les sondages réalisés sur le sanctuaire d’Orange voisinant le théâtre n’ont malheureusement pas été suffisants pour clarifier la chronologie des différentes phases en raison de l’arasement des vestiges, des perturbations liées aux fouilles antérieures et aux restaurations, et de la présence d’un matériel « résiduel ». La chronologie reste donc incertaine (JANON et alii, 2009, p. 123 sq.)21.
I.2.2. Le décor architectural
17L’étude des membra disjecta d’un édifice revêt un intérêt pour la restitution de sa forme et de son décor, pour la détermination des courants artistiques dans lesquels il s’insère et pour l’identification des origines de tailleurs de pierre, mais aussi pour sa datation. À ce titre, le théâtre de Lyon offre un exemple significatif.
- 22 Dans la mesure où les termes latins que nous utilisons ici (cavea, aditus, maenianum, hyposcaenium, (...)
18Le premier état du théâtre avait d’abord été daté, sans fondement archéologique, de la seconde moitié du Ier siècle ap. J.-C. en plaçant ainsi la construction de l’édifice après l’incendie qui avait ravagé une partie de la ville sous Néron (WUILLEUMIER, 1951, p. 58 ; 1953, p. 70-71). Par la suite, renonçant à la date de 64-65 à laquelle il s’était d’abord rallié (AUDIN, 1964, p. 78 ; AUDIN, 1957b, p. 231), A. Audin opta pour une datation augustéenne, antérieure au début de notre ère, sur la base d’une analyse comparative de modestes fragments d’architecture englobés dans la maçonnerie du dernier état des substructions de la cavea22. Les milliers de pièces exhumées en fouille ne furent pas étudiées, mais l’étude d’une base de colonne (fig. 1a et 1b), d’une base de pilastre et plus accessoirement de fragments de chapiteaux et d’un fragment de corniche a suffi à établir cette datation (AUDIN, 1957a et b ; 1960 ; 1967, p. 19, 21 ; FELLAGUE, 2007, respectivement Th 9, Th 218, Th 15-16, Th 17).
Fig. 1. a. Fragment de base de colonne attique sans plinthe et solidaire de la partie inférieure du fût, en calcaire du Midi, qui était remployé dans la maçonnerie de la cavea du deuxième état. Conservée sur le site, la base est attribuable à un état augustéen du portique au sommet de la cavea (cliché D. Fellague, avant 2007) ; b. profil de la base (D. Fellague).
19Cette chronologie n’a pas été démentie depuis et l’existence d’un état augustéen est corroborée par l’analyse d’autres pièces d’architecture. D’autres indices seraient néanmoins précieux pour confirmer une datation avant le changement d’ère. Si A. Audin fut le premier à donner des arguments convaincants pour la datation augustéenne du théâtre, il est tombé dans la tentation fréquente de faire coïncider la construction d’un édifice avec un événement historique particulier. Il a ainsi proposé de lier la construction du théâtre avec un des passages d’Auguste à Lugudunum, de 16 à 14 av. J.-C., comme si les constructions étaient nécessairement tributaires des séjours des empereurs (AUDIN, 1967, p. 21-22 ; 1972b, p. 20 ; 1979a, p. 76).
20L’analyse partielle du décor architectural apporta aussi quelques informations sur la datation du sanctuaire dit du Verbe Incarné. Ainsi, des pièces en calcaire et en marbre ont été sculptées au début de l’époque impériale, comme l’a bien vu P. André (FELLAGUE, 2007, p. 110). On hésitera cependant entre la période augusto-tibérienne, pour être large, ou une datation plus précise à l’époque augustéenne, avant le changement d’ère, comme le pense P. André, ce qui ne règlerait pas toutes les interrogations sur la chronologie.
21L’examen d’autres pièces a conduit P. André à envisager une réfection importante du sanctuaire du Clos du Verbe Incarné à partir de l’époque flavienne (ANDRÉ, 1991, p. 23, 28). En effet, ce terminus post quem convient pour une vingtaine de fragments d’architrave en marbre du même type, attribués à l’intérieur de la cella, qui comportent un talon orné de rais-de-cœur comme moulure de transition entre les fasces médiane et supérieure (fig. 2a et 2b). La présence de rais-de-cœur en ciseau végétalisés en couronnement, au-dessus d’un astragale de perles et d’une tresse à deux brins, s’accorde avec cette datation à partir de l’époque flavienne (FELLAGUE, 2007, p. 71, 668, 674).
Fig. 2. a. Une architrave en marbre blanc du sanctuaire dit du Verbe Incarné exhumée en 1979 (cliché aimablement donné par P. André, avant 2007) ; b. détail du couronnement de l’architrave avec un astragale de perles, une tresse à deux brins tournée vers la droite et des rais-de-cœur en ciseaux végétalisés (MANDY, 1979).
- 23 Nous donnons une fourchette chronologique volontairement large. Parmi les comparaisons en Gaule (te (...)
22Par ailleurs, la découverte mal localisée sur le site d’un fragment de chapiteau corinthien de pilier en pierre du Midi (fig. 3a), qui a la particularité de présenter des feuilles d’acanthe à flèches, pose des questions sur l’existence possible d’un monument plus ancien dans le secteur. Un chapiteau mieux conservé, mais de provenance inconnue, est du même type (fig. 3b). Ces deux pièces offrent toutes les caractéristiques pour faire songer à un monument public construit entre 40 av. J.-C. et le changement d’ère23 (FELLAGUE, 2007, p. 86-87, 645 ; FELLAGUE, 2009, p. 535). Encore une fois, cela repose la question de la nature des vestiges antérieurs au sanctuaire, mais le fragment de la figure 3a peut aussi provenir d’un autre site. Quoi qu’il en soit, ces pièces ainsi que d’autres fragments invitent à nuancer l’idée que la ville de Plancus était uniquement en terre et en bois (DESBAT, 2005, p. 64 ; A. Desbat dans LE MER, CHOMER, 2007, p. 181).
Fig. 3. a. Fragment de chapiteau corinthien en calcaire du Midi découvert dans les fouilles du Clos du Verbe Incarné par A. Audin en 1957 ou 1959 (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.477). La profondeur importante et la comparaison avec la pièce b indiquent qu’il s’agit d’un élément de chapiteau de pilier ; b. registre inférieur d’un chapiteau corinthien de pilier en calcaire du Midi, sans provenance (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière). La comparaison avec le fragment de la fig. 3, a assure de sa provenance lyonnaise.
- 24 Seules les études systématiques de la décoration architecturale à l’échelle de toute une ville perm (...)
- 25 Sur le problème de la définition du mot « style » : BRUNEAU, 1987. Nous préférons ainsi garder les (...)
- 26 Parmi les difficultés fréquentes, citons la pertinence des comparaisons ; la validité de la chronol (...)
- 27 Voici deux exemples auxquels nous avons été confronté récemment : une imitation de formes anciennes (...)
23Nous l’avons vu, l’apport du décor architectural peut être considérable. Pour autant, il n’est pas simple non plus de dater des pièces d’architecture à dix ou vingt ans près et de les attribuer précisément au règne d’un empereur. Pour beaucoup de blocs, n’est-il pas même aventureux de proposer une fourchette chronologique inférieure à quarante ou cinquante ans ? Nous ne sommes jamais trop prudents lorsque nous établissons des datations qui serviront elles-mêmes de références pour d’autres datations typologiques. Dans ce domaine d’étude encore balbutiant24, quoi qu’on en dise, nous manquons de pièces de référence bien datées par d’autres critères que « stylistiques »25. De surcroît, les écueils méthodologiques26 et les obstacles sont nombreux : l’évolution formelle des motifs et des composantes des ordres n’est pas linéaire ; en outre, elle n’est pas identique d’une cité à une autre ; l’introduction d’une innovation n’inclut pas la disparition totale des formes anciennes ; les exemples de retour de mode, d’archaïsme, de conservatisme, d’imitation sont fréquents27. Ces limites sont inhérentes à la majorité des typochronologies, car nombreux sont les cas où deux objets similaires ne sont pas contemporains, alors que le principe sur lequel cette démarche se fonde est celle de la succession des formes. Inversement, des formes dissemblables n’impliquent pas nécessairement des chronologies différentes. Ceci ne remet nullement en question les datations « stylistiques », mais impose de multiplier les études à grande échelle et de redoubler de prudence.
I.3. Les postulats concernant les travaux entrepris sous le règne d’Hadrien
- 28 Le problème se pose sans doute à l’échelle de l’Empire.
- 29 La confrontation entre le texte et les vestiges (céramique, décor architectural, inscriptions) n’es (...)
- 30 Pour l’Hispanie, voir les exemples d’interventions impériales à Mérida, Tarragone mais aussi à Itál (...)
- 31 On imaginerait aisément un financement impérial pour l’enceinte de Lugudunum, même si une autorisat (...)
24En dépit de l’absence de critères chronologiques assurés, l’idée persiste, à Lyon comme ailleurs28, que le règne d’Hadrien fut une période particulièrement importante dans le domaine de la construction publique. En évoquant le rôle supposé de l’empereur à Lyon, A. Audin nous a fait cadeau de deux superbes expressions emblématiques de la fascination exercée par ce personnage : « Hadrien le Magnifique » et le « munificent Hadrien » (AUDIN, 1965, p. 97, 106 ; AUDIN, 1979a, p. 131, 144). La datation hadrianique de plusieurs monuments lyonnais a pourtant été nuancée, abandonnée ou est toujours débattue (aqueduc du Gier). Malgré tout, et même si quelques voix ont parfois dénoncé l’absence d’argument, on continue à rattacher les grands travaux lyonnais du IIe siècle au règne d’Hadrien et on évoque fréquemment l’idée que l’empereur lui-même aurait financé ces édifices. Certes, l’empereur est connu pour son évergétisme (BOATWRIGHT, 2000, chap. 6 et 7) et participa au développement monumental de certaines colonies en Occident. Il éleva à Nîmes « une basilique d’une construction admirable » en l’honneur de Plotine et « restaura à ses frais le temple d’Auguste » à Tarragone (Histoire Auguste, Vie d’Hadrien, XII.2 et 3)29. Cependant, pour Lyon, les preuves de son intervention manquent : si celle-ci n’est pas improbable, elle n’est nullement prouvée. Soulignons par ailleurs que les actes d’évergétisme de l’empereur ou de la famille impériale ont souvent été surestimés. L’empereur était avant tout un protecteur bienveillant pour l’épanouissement des cités, un garant d’un monde organisé et ordonné plutôt qu’un commanditaire (voir, entre autres, PONT, 2010, p. 17, 64, 210). En dehors des cas de catastrophe naturelle, où les libéralités du prince se manifestaient pour aider les cités à se relever (ibid., p. 464, 470 sq., 477-478), l’évergétisme privé restait le mode de financement le plus courant, même s’il est vrai que les financements impériaux devaient être plus nombreux dans les capitales de provinces qu’ailleurs30. À Lyon, les monuments qui ont le plus de probabilité d’avoir été financés par un empereur restent l’enceinte et un ou plusieurs des aqueducs31.
- 32 CIL, XIII, 1623. Une autre pierre de protection de l’aqueduc du Gier fut découverte en 1996 à Saint (...)
25L’attribution exagérée des monuments publics au règne d’Hadrien ou à l’empereur lui-même est une tradition ancienne. Que l’on songe que depuis le XVIIIe s. Hadrien était considéré comme l’architecte des « Arènes » de Nîmes (PELET, 1853, p. 48-49, 55, 138 ; ÉTIENNE, 1966, p. 986), aujourd’hui placé à la fin de l’époque flavienne. À Lyon, cette tradition se développe à la fin du XIXe siècle avec la découverte en 1887 d’une borne de protection de l’aqueduc du Gier à Chagnon (Loire)32. Cet édit de l’empereur Hadrien constitua l’un des arguments majeurs pour dater la construction de l’aqueduc de son règne (STEYERT, 1895, p. 266 ; GERMAIN de MONTAUZAN, 1908, p. 34-35, 241, 394) et même pour l’attribuer à son initiative, alors que le monument était jusque-là daté du règne de Claude. L’inscription ne fournit pourtant qu’un terminus ante quem.
- 33 Remarquons qu’à la fin du XIXe siècle, le temple d’Izernore (Ain) a aussi été daté du règne d’Hadri (...)
- 34 Dans le cadre d’une étude sur l’appareil des murs en Grèce à l’époque impériale, P. Aupert avait pa (...)
26De la datation de l’aqueduc du Gier découlèrent d’autres datations... Ce n’est certainement pas un hasard si, à partir de la fin du XIXe siècle, le « forum de Trajan » était attribué à Hadrien33 (FELLAGUE et alii, 2012, p. 208). Plusieurs monuments lyonnais furent comparés à l’aqueduc du Gier pour tenter d’établir leur datation. L’aqueduc présentant des arases de briques doubles, on a longtemps considéré, à tort, que cette technique était apparue à Lyon sous le règne d’Hadrien. Le critère fut alors appliqué à l’ensemble des Gaules (GRENIER, 1958b, p. 72). La majorité des édifices avec un parement à doubles ou triples arases de briques continues (sans compter les seuls chaînages) ont ainsi été datés à partir du règne des Antonins. Tel fut le cas du pseudo-sanctuaire de Cybèle, de l’odéon, de même que du théâtre et de l’amphithéâtre pour leur phase de réfection (voir infra). A. Audin, qui avait appliqué ce critère pour la chronologie de l’ensemble des monuments publics, avait pourtant lui-même émis quelques réserves en précisant qu’il ne fallait pas accorder trop d’importance au nombre d’arases de briques ni généraliser à partir de l’exemple lyonnais (AUDIN, 1972a, p. 43 et 48). Mais ce n’est que dans les années 1980 et 1990 que fut mise en lumière l’absence de corrélation entre le nombre d’arases de briques et la chronologie, détruisant l’échafaudage fragile qui avait été élaboré pour la datation d’un grand nombre de monuments lyonnais : les doubles et triples arases de briques apparaissent en effet dès le début de l’époque impériale à Lyon (DESBAT, 1992) comme à Vienne (PELLETIER, 1982, p. 216, n. 1), ce qui n’a rien de surprenant par rapport à l’usage de cette technique en Italie (DESBAT, 1992, p. 50). Plutôt que le nombre d’assises de briques, d’autres critères doivent être pris en considération pour tenter d’établir des datations34. L’étude en cours menée par J.-Cl. Béal et A. Schmitt sur la composition des briques estampillées en Rhône-Alpes apportera sans aucun doute de précieuses informations sur les ateliers.
I.4. Quelques remarques sur l’aqueduc du Gier
- 35 BORLENGHI, 2015, p. 82 sur le réticulé comme symbole de romanitas.
- 36 Voir d’ailleurs les effets décoratifs recherchés, signalés dans SAVAY-GUERRAZ, 2015.
27Nous ne reviendrons pas en détail sur le cas instructif de l’aqueduc du Gier, qui est encore source de controverses, avec des propositions de datations actuellement aussi diverses que les règnes d’Auguste, de Claude, d’Hadrien et une datation comprise entre les règnes de Claude et d’Hadrien (voir, entre autres, DESBAT, 1998, p. 267, 273-275 ; BORLENGHI, 2003 ; DESBAT, 2005, p. 128-130 ; DESBAT, 2011 ; BORLENGHI, 2015). En regardant la succession des articles qui se répondent, on constate aisément que la datation de cet ouvrage reste aussi conjecturale que celle des trois autres aqueducs lyonnais (BURDY, 2002, p. 183-184 ; voir aussi COQUIDÉ, 2010, p. 493 et 501, pour quelques indices chronologiques qui restent encore limités). Dans ce dossier, le recours aux comparaisons de monuments construits en opus reticulatum n’est guère pertinent, puisqu’il existe des parallèles aussi bien de la fin de l’époque républicaine que du IIe s. ap. J.-C. Plutôt qu’il n’interroge et ne renseigne sur la chronologie, l’usage de cette technique doit nous interpeller sur les choix qui ont présidé à cette réalisation et à l’identité des concepteurs (DESSALES, 2010). Pour ce monument à forte composante idéologique, le choix peut être en partie symbolique35 et esthétique, avec cet appareil qui n’est pas dénué de venustas (ibid., p. 493-494)36. On peut se demander si la direction des travaux n’a pas été sous contrôle de techniciens italiques et avec une main d’œuvre militaire (ibid., p. 498-499). L’usage d’un pied d’environ 30,7 cm, proche du pied de 30,8 cm en usage en Grèce, a aussi interrogé sur l’intervention possible d’un ingénieur grec (BURDY, 1997, p. 448).
- 37 Une datation flavienne n’est cependant pas à écarter absolument (MONIN, FELLAGUE, 2010, p. 44, 56, (...)
28Ajoutons au débat sur la chronologie seulement deux remarques. Une proposition n’a pas été rappelée dans l’article de synthèse de 2011 qui récapitulait les arguments des uns et des autres (DESBAT, 2011). Si l’on retient la dernière hypothèse de localisation du cirque, les particularités observées sur le tronçon de l’aqueduc du Gier situé rue Roger Radisson (fig. 4 : double décrochement, dimension des piles, écartement des arches, tracé arrondi d’une pile) pourraient s’expliquer par la contrainte topographique de la façade du cirque (FELLAGUE, 2007, p. 474 ; MONIN, FELLAGUE, 2010, p. 59-60). Cela indiquerait alors que ce tronçon d’aqueduc est postérieur à l’édification du présumé cirque, pour l’instant daté du premier tiers du IIe siècle37.
Fig. 4. Relevé en plan et en élévation d’une partie de l’aqueduc du Gier rue R. Radisson par G. M. Delorme, vers 1760-1780 (archives municipales de Lyon, n° inv. 39. Fi118 et 39.Fi 119. Dessins acquis par la Ville de Lyon en avril 2004 avec le parrainage de Veolia Eau).
29Il resterait maintenant à savoir si cette hypothèse de localisation du cirque résiste aux investigations futures, que nous ne pouvons qu’appeler de nos vœux. La situation du cirque, qui n’est qu’une hypothèse, ne saurait être un argument de poids pour justifier une autre hypothèse. Il ne s’agit que d’une piste…
- 38 Nous remercions T. Silvino pour l’information. En attendant une publication, voir le rapport archéo (...)
30La seconde remarque concerne une découverte récente qui pourrait renouveler la réflexion sur la chronologie des aqueducs. Une fouille achevée en avril 2015 rue Appian (dir. T. Silvino, Éveha) a mis au jour une tranchée du début du Ier s. ap. J.-C., avec un fond tapissé de tuyaux en terre cuite de gros diamètre, dans l’axe du passage présumé de l’aqueduc du Gier38. Le débat sur la chronologie de l’aqueduc est loin d’être clos.
II. Les édifices encore datés de l’époque d’Hadrien avec des arguments insuffisants
31Attachons-nous maintenant aux édifices qui sont encore généralement datés de l’époque d’Hadrien, malgré l’absence de fondement ou la fragilité des arguments sur lesquels reposent les interprétations. Il s’agit de l’odéon, du théâtre (réfection), de l’amphithéâtre avoisinant le sanctuaire des Trois Gaules (réfection), de l’autel des Trois Gaules (réfection) et de la construction du temple des Trois Gaules. L’argumentation développée fut souvent circulaire avec des monuments datés les uns par rapport aux autres et les arguments invoqués sont souvent du même type.
II.1. La construction de l’odéon
- 39 Le monument était en pierres de taille de calcaire tendre appareillées avec soin. En partie dégagé (...)
- 40 Pour des synthèses récentes sur le mur Cléberg (notices de D. Fellague) et les ruines de l’Angéliqu (...)
- 41 Plus précisément, A. Audin considérait que l’odéon était légèrement antérieur au « sanctuaire de Cy (...)
32L’odéon et son portique succèdent à un présumé quartier d’habitations, mais aussi à un monument public de nature indéterminée qui a seulement été entrevu39. L’édifice de spectacle, qui a d’abord été pris pour un amphithéâtre, puis pour un théâtre jusqu’en 1941, fait partie des quelques monuments antiques lyonnais qui furent mentionnés de longue date, avec le « mur Cléberg », l’aqueduc du Gier et les ruines de l’Angélique40. On ne sera pas étonné que des érudits en aient proposé une datation sous le règne de Claude, parce qu’il était né à Lyon, mais cette proposition non argumentée ne mérite pas qu’on s’y attarde (CLAPASSON, 1741, p. 173 ; GUILLON, 17892, p. 103 ; COCHARD, 1810, p. 11 ; ARTAUD, s. d., p. 12). Au milieu du XXe s., P. Wuilleumier datait le monument du règne d’Hadrien, car il considérait que sa construction était contemporaine d’un remaniement important du théâtre, lui-même mal daté. Pour étayer sa datation de l’odéon, deux autres arguments discutables ont été invoqués : une similitude (toute relative) avec le parement en petit appareil de l’aqueduc du Gier (WUILLEUMIER, 1951, p. 58) et le recours au texte de Dion Cassius, qui rapporte qu’Hadrien « construisait des théâtres et donnait des jeux dans les villes qu’il parcourait » (DION CASSIUS, Histoire romaine, 69, 10, 1). A. Audin avançait quant à lui une datation sous le règne d’Antonin, qui se révèle tout aussi peu fondée. Cette hypothèse reposait sur la présence de triples arases de briques en parement et sur une comparaison entre les murs de l’odéon et ceux du monument interprété comme un sanctuaire de Cybèle, construit en 160 ap. J.-C. (AUDIN, 1964, p. 97 ; AUDIN, LE GLAY, 1970, p. 88 ; AUDIN, 1972a, p. 38)41. Les hypothèses de datation fondées sur le nombre d’arases de briques ne sont plus valables et l’on sait bien aujourd’hui, grâce aux travaux d’A. Desbat (DESBAT, 1998), que le pseudo sanctuaire de Cybèle est considérablement plus ancien (vers 10 ap. J.-C.). Il n’y a donc plus aucune preuve pour la datation traditionnelle de l’odéon à l’époque d’Hadrien.
33Qui plus est, des sondages d’A. Desbat inciteraient plutôt à placer l’érection de l’odéon un peu plus tôt, vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle ap. J.-C. Un sondage dans le portique post scaenam, au pied de l’escalier, a en effet livré un matériel abondant d’époque flavienne dans les couches de construction du bâtiment (DESBAT, 1994, p. 6 ; DESBAT, 2004, p. 212 ; A. Desbat in LE MER, CHOMER, 2007, p. 187 ; LE MER, CHOMER, 2007, p. 560).
- 42 Ces caractéristiques sont le type de feuilles d’acanthe (digitations, zones d’ombre,plis individua (...)
34Les autres indices chronologiques fournis par les vestiges sont malheureusement souvent trop imprécis. Les quelques pièces d’architecture datables se situent à la fin du Ier s. ou dans la première moitié du IIe siècle, sans qu’il soit aisé de préciser si tous ces éléments sont contemporains. Par exemple, deux chapiteaux corinthiens en calcaire trouvés au pied de la façade et attribuables au bâtiment de scène (fig. 5) présentent des caractéristiques qui conviendraient à la période flavienne (FELLAGUE, 2007, p. 429-430, 601-602)42.
Fig. 5. Chapiteau corinthien en calcaire découvert en 1959 le long de la façade du bâtiment de scène de l’odéon (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00. 114).
35La datation de bases ornées, attribuables au front de scène, est délicate et certaines pourraient être placées aussi bien à la période flavienne (par exemple la pièce de la fig. 6) qu’au IIe siècle (ibid., p. 425-429, 587-588). Il est possible que les aditus de l’odéon aient remployé des pièces d’architecture issues d’une ancienne décoration du théâtre (FELLAGUE, 2011, p. 308) et que les mêmes ateliers aient travaillé sur le chantier des deux édifices, dans le cadre d’un programme commun. Par prudence, considérons simplement que la construction de l’odéon (ou la réalisation d’une nouvelle décoration) est contemporaine d’une réfection du décor du théâtre, qui ne coïncide pas forcément avec la date de remaniement de la cavea de cet édifice (voir infra).
Fig. 6. Base attique ornée en marbre blanc, trouvée en 1942 dans les fouilles de l’aditus sud de l’odéon (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.58).
- 43 Pour les sculptures attribuées à l’odéon, parmi lesquelles ont été incluses quelques pièces d’archi (...)
36Concernant la sculpture, la majorité des pièces sculptées est datée du IIe siècle (début, milieu ou fin du IIe siècle)43, mais certaines datations placées sous le règne d’Hadrien reposent sur une datation hadrianique traditionnelle du monument (DARBLADE-AUDOIN, 2006, p. 127).
- 44 La marque n’est pas répertoriée dans CHAMOUX, 2010, ce qui impose la prudence sur sa lecture.
- 45 Il conviendrait sans doute de lire CLARIA(NA ou NVS) / A(VLI) DECI(I) A[LPINI].
- 46 Il n’est pas précisé combien de lettres manquent. Il pourrait s’agir de CLARIANVS / A DECI ALPIN (s (...)
- 47 La marque doit correspondre à l’expression « ex officina clariana » (CHAMOUX, 2010, p. 56).
- 48 Incomplète, la marque n’est pas répertoriée dans CHAMOUX, 2010, ce qui impose la prudence.
- 49 La question du stockage de longue durée avant l’emploi des briques est posée par Y. Thébert à parti (...)
- 50 Pour l’instant, ont été mises en évidence seulement trois estampilles : NEBRIGIAC, CLARIANVS (BORLE (...)
37Enfin, la prise en compte des estampilles sur briques ne facilite pas l’établissement de la chronologie : A. Audin et P. Wuilleumier signalèrent la présence de briques provenant de différents ateliers. Un fragment trouvé en 1957 dans le « petit canal d’arrivée de l’égout du portique versant ouest près de la butte nord » (C.F.A., 3, n° 645) porte la marque CCCA[L], qui est celle d’un atelier municipal au nom de la colonie à partir du règne de Claude (Colonia Copia Claudia Augusta Lugudunum). Dans cet égout du portique, on mentionna également l’existence de briques avec les marques CLARIANVS et « D. C. C »44 (WUILLEUMIER, 1951, p. 71). Dans « l’escalier à fresques », situé au nord du bâtiment de scène, furent exhumés en 1956 trois fragments de briques « donnant l’inscription » VIRIORVM ; quinze fragments avec l’inscription CLARIANVS ; un fragment avec la marque CLARIA / ADECIA45 ; une pièce avec l’inscription sans doute incomplète NVS / IN46 (C.F.A., 3, 49A). Enfin, sans précision de lieu, fut rapportée la découverte de briques avec les estampilles suivantes : [CL]ARIANA47 (WUILLEUMIER, 1951, p. 71) ; CLARIANVS / A DECI ALPINI (VERGUET, 1974, p. 243, 249) ; « NVI… »48 (WUILLEUMIER, 1951, p. 71) ; VIRIANA (AUDIN, 1972a, p. 46). Toutes ces briques n’étaient pas en place et il est ainsi difficile de savoir si certaines parties de l’odéon et des alentours ont été remaniées ou si la présence de briques de différents ateliers s’explique par des remplois, par un approvisionnement diversifié ou encore par un stockage des matériaux pendant une longue période49. Ce même phénomène de recours à des briques de différents ateliers, mais pas nécessairement contemporaines, a été constaté pour la suspensura d’un hypocauste dans les thermes de la rue des Farges(estampilles de CLARIANVS, VIRIORVM et CCCAL : DESBAT, 1984, p. 78). On sera moins étonné de l’emploi de briques bipédales de différents ateliers dans la construction de l’aqueduc du Gier50, au vu de la grande quantité de matériaux nécessaire pour cet ouvrage long de près de 80 km.
38La difficulté d’interprétation tient aussi au fait que ces estampilles sont mal datées. Prenons l’exemple de l’atelier (ou des ateliers) Clarianus, sur lequel on a pourtant beaucoup écrit, à cause de la diffusion massive de la production de briques, de tuiles, de tuyaux d’hypocauste, d’antéfixes et d’amphores dans la vallée du Rhône (MORTILLET, 1879, p. 19-21 ; VERGUET, 1974 ; BOUET, 1999, p. 183-186 ; BORLENGHI, 2003, p. 322-325 ; FERDIÈRE, 2012, p. 47, 52, 76). La briqueterie n’est pas localisée avec précision (BOUET, 1999, p. 185-186 sur les différentes hypothèses), mais elle devait se situer dans la vallée du Rhône, peut-être à proximité de Vienne. D’après l’examen des estampilles, l’atelier aurait d’abord été la propriété du citoyen Aulus Decius Alpinus, avec pour chef d’atelier l’esclave ou affranchi Clarianus, puis, après la disparition d’Alpinus, l’établissement industriel aurait continué sous l’autorité du seul Clarianus (VERGUET, 1974, p. 249). Le début de fonctionnement de l’industrie n’est pas fixé avec certitude. Depuis longtemps on propose le règne d’Hadrien ou le milieu du IIe siècle (GRENIER, 1958b, p. 72, n. 2 ; VERGUET, 1974, p. 248-249), mais les arguments proposés sont faibles et reposent d’ailleurs en partie sur la datation supposée hadrianique de l’odéon de Lyon ! On retrouve ici des raisonnements circulaires, puisque ces estampilles, aux datations incertaines, ont servi de critères chronologiques essentiels pour des édifices, notamment à Vaison, avec la construction ou la réfection de thermes (PROVOST, MEFFRE, 2003, p. 124, 150, 213). On a pourtant parfois proposé pour cet atelier un début d’activité dans le dernier quart du Ier siècle ou au début du IIe siècle (BORLENGHI, 2003, p. 325 ; DESBAT, 2011, p. 178, 185). Dans son master sur les estampilles, C. Chamoux préconise la prudence dans les datations (CHAMOUX, 2010, p. 31). À propos de l’estampille CLARIANVS mise au jour sur le pont siphon de Beaunant, A. Borlenghi est également prudent quand il propose une datation de l’aqueduc du Gier comprise entre les règnes de Claude et d’Hadrien (BORLENGHI, 2003, p. 330), en soulignant que l’estampille CLARIANVS ne peut pas fournir à elle seule une datation assurée de l’ouvrage (ibid., p. 325, 329).
- 51 Au vu du faible nombre d’odéons dans le monde occidental et de la datation au plus tôt flavienne de (...)
39En bref, si la datation hadrianique de l’odéon reste possible, elle n’est pas assurée. Actuellement, les quelques éléments à notre disposition n’excluent pas une datation plus ancienne, de peu postérieure à l’érection du célèbre odéon de Domitien à Rome, qui a pu servir de modèle (GROS, 2002, p. 312 ; FELLAGUE, 2014)51. La construction de l’odéon de Lyon s’inscrit peut-être dans le contexte de lutte politique avec Vienne, mais l’odéon de Vienne, qui n’a pas été étudié, est lui-même assez mal daté, pour l’instant de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle (PELLETIER, 1981, p. 169), avec une reconstruction possible dans le courant du IIe siècle (ADJADJ, LAUXEROIS, 2013 p. 403).
II.2. Le théâtre et une prétendue réfection hadrianique
- 52 Voir FELLAGUE, 2007, p. 278-399 et fig. 348-654, avec toute la bibliographie.
- 53 Une équipe de chercheurs a mis en lumière certaines erreurs d’interprétation des vestiges de P. Wui (...)
- 54 Nous n’évoquerons pas ici l’hypothèse d’un théâtre antérieur et de diamètre plus réduit à celui don (...)
- 55 Nous sommes donc plus réservée que dans FELLAGUE, 2011, p. 301.
- 56 Le choin est une appellation locale pour désigner un calcaire dur provenant de carrières du Bugey ( (...)
40Après des sondages réalisés en 1887 et en 1914, le théâtre52 fut dégagé principalement de 1933 à 1946. Même si l’édifice a été très restauré, des modifications importantes sont encore observables au niveau des substructions de la cavea53. Contrairement à ce que l’on pensait d’abord, la superficie de la cavea n’a pas été agrandie, du moins pour les vestiges actuellement visibles54. Dans un premier état d’époque augustéenne, le dernier maenianum était sans doute en bois. Il n’est pas exclu que le théâtre de Lyon ait présenté un front de scène à trois exèdres arquées dès le premier état augustéen. Mais les vestiges en place restaurés du bâtiment de scène ne permettent pas de trancher entre un plan prévu dès l’origine ou un plan issu d’un remaniement au Ier ou au IIe s.55. Dans un second état, des travaux d’envergure furent entrepris : le mur périphérique semi-circulaire fut doublé par un autre mur ; des caissons voûtés furent construits au niveau du dernier maenianum pour soutenir des gradins en pierre. Tous les gradins, auparavant en calcaire du Midi et de section triangulaire, furent remplacés par des blocs en choin56 de forme parallélépipédique. Il est difficile de mettre en relation les transformations de la cavea avec l’une des phases de rénovation du décor. Le décor architectural et peint fut en effet renouvelé, à plusieurs reprises, dans les aditus (FELLAGUE, 2011) ainsi que dans le front de scène. Une grande partie des pièces d’architecture en marbre du front de scène semble être datable de l’époque flavienne et antonine, mais on conserve des blocs de l’époque augustéenne jusqu’au début du IIIe siècle. Du reste, A. Audin et P. Wuilleumier admettaient l’existence d’une réfection – qu’ils jugeaient mineure – sous les Sévères à cause de la découverte dans l’hyposcaenium d’une inscription fragmentaire mentionnant Septime Sévère et Caracalla ou Géta (WUILLEUMIER, 1951, p. 58, p. 85, L, n° 1 ; AUDIN, 1972a, p. 47 ; 1979a, p. 252-253).
41Dès 1951, le deuxième état du théâtre a été attribué à Hadrien, sans véritable fondement (WUILLEUMIER, 1951, p. 58). Ce présupposé reposait sur le passage déjà cité de l’Histoire romaine de Dion Cassius, relatif à la construction de théâtres par l’empereur. D’autres arguments – dont on sait aujourd’hui qu’ils sont erronés – furent ensuite recherchés pour conforter cette idée. Ici encore, on argua de la présence de triples ou de doubles arases de briques dans laconstruction (GRENIER, 1958a, p. 792 ; DUCAROY, AUDIN, 1960, p. 81 ; AUDIN, 1972a, p. 45). Mais l’argument principal reposait cette fois sur une sculpture (fig. 7). Une tête fragmentaire barbue en marbre trouvée au théâtre avait été identifiée comme un portrait d’Hadrien réalisé en 121, l’année du séjour probable d’Hadrien à Lugudunum.
Fig. 7. Tête de satyre trouvée au théâtre avec d’autres fragments de la statue (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2001.00.374).
42P. Quoniam concluait ainsi son étude de la statue : « Qu’Hadrien soit responsable de l’extension d[u théâtre] de Lyon (…) devient presque une certitude » (QUONIAM, 1954, p. 76). Il était néanmoins aventureux de voir dans ce visage à la bouche proéminente, aux lèvres charnues, à la langue apparente, au nez épaté et aux paupières lourdes celui d’un empereur. L’hypothèse actuellement retenue, qui fut d’ailleurs la première formulée, est celle d’un satyre de taille « colossale », dont la datation est placée sous Hadrien (WUILLEUMIER, 1951, p. 67, n° 5 ; DARBLADE-AUDOIN, 2006, n° 8 p. 7-9). Quand bien même cette tête aurait été celle d’Hadrien, cela n’aurait en rien prouvé une réfection du théâtre sous cet empereur. D’ailleurs, le fait qu’il y ait peut-être eu véritablement une statue cuirassée d’Hadrien – dont il ne subsiste que des fragments (DARBLADE-AUDOIN, 2006, n° 76, p. 42-45 ; DARBLADE-AUDOIN, 2009, p. 548) – ne démontre rien (fig. 8).
Fig. 8. Fragment de lanières avec franges attribué à une statue cuirassée d’Hadrien (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.560).
- 57 Significatives de cette démarche sont les hypothèses de datation proposées pour le début de constru (...)
- 58 La datation claudienne reposait d’ailleurs en partie sur une sculpture d’Antonia Minor, la mère de (...)
43La datation de plusieurs autres statues du théâtre de cette époque n’est pas non plus un argument décisif. Cet exemple de la tête de satyre prise pour une tête d’Hadrien illustre la pratique fréquente et périlleuse de vouloir absolument faire coïncider la date de réalisation d’un décor avec l’histoire de la construction d’un édifice, alors même qu’un décor libre change au gré de l’actualité, des goûts, des hommages rendus, etc. Ainsi, la datation de plusieurs édifices repose sur celle de sculptures en ronde-bosse, dont la conservation même est hasardeuse57. Le cas inverse est aussi habituel, avec une statuaire datée d’après la chronologie supposée de l’édifice. Même si on songeait « stylistiquement » à une œuvre augustéenne, une statue féminine colossale du théâtre de Vienne a ainsi été placée sous le règne de Claude, parce qu’on datait alors la construction du monument de l’époque claudienne (TERRER et alii, 2003, n° 71, p. 36)58. Si la statue d’un empereur dans un théâtre peut revêtir différentes fonctions (ROSSO, 2009), sa présence ne peut nullement être prise comme une preuve de l’intervention de l’empereur sur cet édifice.
II.3. L’amphithéâtre et une prétendue réfection hadrianique
44L’amphithéâtre de la colline de la Croix-Rousse servait aux jeux pour les festivités du sanctuaire des Trois Gaules. Dès 1560, il fut identifié par l’humaniste G. Symeoni qui en dessina et interpréta les vestiges alors visibles. Il fut redécouvert au XIXe s. et en partie dégagé avant de retomber dans l’oubli (fig. 9). Curieusement, au XXe s., il fallut attendre 1956 pour qu’on acquît la certitude qu’on avait affaire à un amphithéâtre. Des grandes fouilles menées de 1959 à 1979 dégagèrent la moitié nord du monument, mais elles ne fournirent aucune chronologie par une analyse du matériel céramique ou d’autres objets. Seuls deux blocs de l’inscription dédicatoire, trouvés en remploi en 1958 dans l’ambulacre, assuraient d’une construction sous Tibère (GUEY, AUDIN, 1958a et b ; AE, 1959, n° 78, 81 ; ILTG, n° 217).
Fig. 9. Plan des vestiges de l’amphithéâtre exhumés avant les grandes fouilles de 1959-1979 (GUEY, AUDIN, 1962, p. 145).
45Le monument a subi plusieurs remaniements et deux états principaux furent distingués (fig. 10). À l’origine, l’amphithéâtre aurait comporté un seul maenianum de huitrangées de gradins, réservés d’abord aux délégués des Trois Gaules (AUDIN, LE GLAY, 1970, p. 79 ; AUDIN, 1987, p. 30).
Fig. 10. Plan des deux états de l’amphithéâtre selon J.-Cl. Golvin, d’après les recherches d’A. Audin (GOLVIN, 1988, pl. XVII 1 et 2).
- 59 On trouve des dimensions différentes dans d’autres publications, ce qui montre les incertitudes con (...)
46Le second état, daté arbitrairement de l’époque d’Hadrien, correspondrait à un agrandissement substantiel de l’édifice. Les dimensions de la cavea seraient ainsi passées de 83 m x 57,50m à 135 m x 115,50m (AUDIN,1979b, p. 95)59 et la capacité de 1 800 à 20 000 places. Les modifications du premier maenianum auraient concerné principalement les accès, l’ajout de locaux, mais aussi le remplacement de gradins en calcaire tendre (aujourd’hui disparus) par des pièces en choin. Des transformations furent également réalisées sur le mur de podium, dont on conserve des blocs en choin qui n’appartiennent pas au premier état : des bases, un fragment d’orthostate et des chaperons avec différentes mortaises sur la face supérieure permettant de restituer la mise en place de deux rambardes métalliques successives (AUDIN, LE GLAY, 1970, p. 81).
47L’idée d’un agrandissement de l’édifice sous Hadrien rappelle le schéma erroné qui avait été proposé pour l’évolution du théâtre. Cette hypothèse de l’agrandissement de l’amphithéâtre mériterait donc d’être confirmée par une analyse plus fine des vestiges en place. Sans fouille nouvelle, il restera néanmoins difficile de savoir si, à l’origine, un seul maenianum existait ou s’il demeure en fin de compte des vestiges de maçonneries des substructions d’autres maenianums attribuables au premier état. Les deux tiers de la cavea sont très mal connus et la majorité des maçonneries exhumées au XIXe siècle ne sont plus visibles. Si une phase importante de reconstruction est incontestable, à cause notamment d’un changement dans les techniques de construction et dans les matériaux, il faut admettre que nous n’avons aucun indice pour la dater. Nous ne disposons que d’un terminus post quem fourni par l’emploi du choin, matériau qui se généralise à Lyon à partir du règne de Claude. Ce calcaire a été employé pour les gradins, le podium et des blocs de piliers et de demi-colonnes restitués à la façade elliptique (fig. 11).
Fig. 11. Pilier à colonne engagée en choin trouvé en 1954 en remploi dans le pont de la Guillotière, mais attribué par A. Audin à la façade de l’amphithéâtre. Le bloc est entreposé au parc archéologique de Fourvière (cliché D. Fellague).
48La datation devenue traditionnelle d’une transformation de l’amphithéâtre sous Hadrien repose sur deux arguments fragiles, dont le premier est abandonné depuis longtemps et dont le second a été remis en question il y a peu de temps. Encore une fois, fut invoquée la présence de doubles et triples arases de briques dans les maçonneries, qu’il est inutile de commenter davantage (GUEY, AUDIN, 1963, p. 152 ; AUDIN, LE GLAY, 1970, p. 82 ; GOLVIN, 1988, p. 197 et n. 364). L’autre indice se fonde sur une inscription à l’interprétation délicate en raison du faible nombre de lettres conservées (fig. 12: ILTG, n° 218 ;GUEY, AUDIN, 1964, p. 47-49, n° 10 ; AE, 1964, n° 49). Trouvée en 1957 près du canal qui entoure l’arène, l’inscription a été mise en rapport avec la carrière de Caius Iulius Celsus, curateur de l’énigmatique via Lignaria Triumphalis avant d’être en poste à Lyon comme procurateur de Lyonnaise et d’Aquitaine dans la première moitié du IIe siècle. Voici l’inscription avec la restitution proposée par J. Guey et A. Audin :
49[_--- ?_] _(vac.) d_[---] | [_---_]_ae lign_[_---_]
_...d_[_ilectatori per Aquitanicae XI populos, curatori Vi_]_ae Lign_[_ariae Triumphalis_]
Fig. 12. Inscription lacunaire trouvée dans l’amphithéâtre, qui a servi d’argument pour dater la réfection du monument (cliché Chr. Thioc, réserves du Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2008.00.603).
50Le rapprochement avec la carrière de C. Iulius Celsus est audacieux. Même si cette identification était juste, et elle ne l’est probablement pas (voir infra), plusieurs points imposent la prudence.La réalisation du mur de podium en choin a été placée – à juste titre ou non – dans la seconde moitié du Ier siècle (AUDIN, LE GLAY, 1970, p. 80).Il n’est pas assuré par ailleurs que C. Iulius Celsus fut procurateur précisément sous Hadrien. Même si on lisait C. Iulius Celsus, rien n’indiquerait que l’inscription commémorait le financement de la réfection de l’amphithéâtre. D’autres inscriptions, monumentales ou non, pouvaient célébrer les largesses d’un bienfaiteur. Une inscription mentionne ainsi un certain C. Vlattius (ILTG, n° 217 bis ; GUEY, AUDIN, 1964, p. 49-50, n° 11 ; RÉMY, 1974, p. 100), membre sans doute de l’une des grandes familles évergètes de Lyon, qui a financé des thermes (FELLAGUE, 2007, p. 490-500)et donné des prêtres au culte de Rome et d’Auguste. En outre, un fragment de chaperon en choin, attribué indûment à la balustrade du podium de l’amphithéâtre, présente une inscription aux lettres monumentales (CALDELLI, 2001, p. 277, 286 et n. 55). Il ne reste que deux lettres, NV, et sans doute le début d’un S, mais leur hauteur est de 17,5 cm.
51L’attribution à C. Iulius Celsus a été remise en question il y a quelques années. Le vide qui précède la lettre D et la différence de hauteur des lettres des deux lignes ont conduit M. L. Caldelli à restituer une inscription funéraire d’une femme avec une dédicace aux dieux Mânes : D(is) [_M(anibus)] | [..._]ae Lign_[..._]. L’épitaphe se trouverait alors dans l’amphithéâtre suite à un remploi (CALDELLI, 2001, p. 285-286). Dans une autre publication, nous avons expliqué les raisons qui rendent cette interprétation peu probable en présentant les arguments pour une troisième hypothèse de lecture de cette pièce appartenant assurément à l’amphithéâtre (FELLAGUE, 2015). La pièce s’identifie à un chaperon d’un mur de parapet, mentionnant une évergésie ou des places réservées, avec la dernière ligne qui fut probablement ajoutée dans un deuxième temps. Là aussi le lien avec C. Iulius Celsus est écarté.
52Reconnaissons ainsi que les arguments en faveur d’une réfection sous Hadrien font défaut et que ce qui n’était au départ qu’une simple hypothèse présentée avec des précautions (GUEY, AUDIN, 1963, p. 153), est devenu assez vite une certitude. Quelques chercheurs ont néanmoins souligné les faiblesses de la chronologie (TRANOY, AYALA, 1994, p. 182).
53Le poids de la tradition demeure, même dans les travaux récents. M.-L. Caldelli a eu le mérite d’exclure l’identification du dédicant avec C. Iulius Celsus et a essayé de démonter l’argument épigraphique d’une datation hadrianique de la réfection de l’amphithéâtre. Elle considère néanmoins que l’inscription sur le chaperon…]NV[S… pourrait constituer la partie finale du nom d’Hadrien, quand bien même un grand nombre de noms finissent ainsi. D’ailleurs, très honnêtement, elle précise dans une note que, selon M. Christol, le type d’écriture conviendrait à l’époque flavienne et donc à [VESPASIA]NVS plutôt qu’à [HADRIA]NVS (CALDELLI, 2001, n. 55 p. 286). Cependant, malgré ses propres réserves, elle reste fidèle à la datation traditionnelle : « Même si Celsus n’est pas l’auteur des travaux d’agrandissement, je continue à penser que c’est pendant le règne d’Hadrien que des modifications considérables ont été réalisées dans l’amphithéâtre. Nous savons du reste que c’est à cet empereur au moment de son passage à Lyon qu’on doit attribuer des travaux importants dans le sanctuaire ». On en reste donc à l’idée émise de longue date et encore répandue selon laquelle la majorité des réfections doit être placée sous Hadrien, notamment parce qu’il a séjourné dans la ville.
II.4. L’autel des Trois Gaules et une prétendue réfection hadrianique
- 60 Plusieurs arguments sont contestables, tel que celui de l’absence de lien entre l’amphithéâtre et l (...)
- 61 En ce qui concerne les vestiges en place, l’auteur ne connaît qu’un mur découvert en 1990 (FRASCONE(...)
- 62 D’un point de vue méthodologique, il est étonnant d’écrire un article sur un sujet avec une si gran (...)
54De l’autel des Trois Gaules, il ne reste aucun vestige assuré. L’hypothèse récente de sa localisation sur le boulevard de la Croix-Rousse (FRASCONE, 2011) ne peut être retenue : ce n’est qu’une possibilité parmi d’autres, mais qui a l’inconvénient d’être peu argumentée60 et de ne reposer sur aucun vestige, à la différence d’hypothèses plus anciennes (rappels dans FELLAGUE, 2007, p. 196-197). La majorité des pièces remployées sont situées plus bas ou dans d’autres quartiers de la ville. L’auteur omet l’existence de piédestaux de statues de prêtres trouvées en 1859, en place, près de la place des Terreaux, qui pourraient appartenir au sanctuaire ou à un forum provincial (voir, entre autres, MARTIN-DAUSSIGNY, 1859 ; STEYERT, 1895, p. 205 ; RICHARD, 1999 ; FELLAGUE, 2007, p. 215-216). La limite sud du sanctuaire indiquée par le chercheur est donc arbitraire. En outre, il omet de mentionner les vestiges, en place, exhumés anciennement, qui ont parfois été interprétés comme les restes de l’autel61. Le résumé de la position d’A. Audin est incomplet (FRASCONE, 2011, p. 190) et l’auteur, qui n’a pas lu toute la bibliographie sur le sujet62, semble ignorer que l’hypothèse d’A. Audin reposait, entre autres, sur des vestiges trouvés en place et qu’A. Audin développait une hypothèse déjà émise à la fin du XIXe siècle (ALLMER, DISSARD, 1888, p. 62).
Fig. 13. Emplacement de la propriété de Roland Gerbaud, où fut découverte la table claudienne, avec la localisation d’autres vestiges (ALLMER, DISSARD, 1888, p. 61 et légende p. 61-62). « N° 9. Restes d’un édifice antique découverts en 1527 ».
- 63 Il existe parfois des confusions sur la date de découverte. Dans ALLMER, DISSARD, 1888, p. 61-62, i (...)
- 64 « Il paraît, par un massif de fortification quadrangulaire, qu’il y avait là un bastion pour défend (...)
55Dans le secteur de l’église Saint-Polycarpe, à proximité du lieu de découverte de la table claudienne, un massif de maçonnerie d’environ 9 m de côté fut dégagéen 182763sous le chevet de l’église (fig. 13 à 15), à l’occasion de travaux pour l’agrandissement du chœur de l’édifice (ARTAUD, s. d., p. 212-21364 ; ALLMER, DISSARD, 1888, p. 61-62 avec un plan ; GRISARD, 1895, p. 167-169, 171, plan p. 173 ; GRISARD, 1896, p. 63-67 ; AUDIN, 1939, p. 100).
Fig. 14. Plan des abords de l’église Saint-Polycarpe avec l’indication de l’état des lieux au XVIe siècle (GRISARD, 1895, p. 173). « A. Chapelle des Oratoriens devenue l’église Saint-Polycarpe, avant l’agrandissement du chœur en 1827. B. Mur antique, indiqué sur un plan terrier de 1744 et signalé par Artaud comme ayant été rencontré dans les travaux d’agrandissement de l’église Saint-Polycarpe. C. Monument ou temple romain dont les vestiges ont été rencontrés lors de l’agrandissement de l’église Saint-Polycarpe (sa position n’a pu être indiquée qu’approximativement […]). D. Position présumée de la maison de Roland Gribaud [lieu de découverte de la table claudienne]. E. Ancienne maison claustrale des Oratoriens. F. Aqueduc ou plutôt cloaque romain découvert par Spine, en 1550, et retrouvé par Flachéron en 1840 ». L’ancienne rue du Commerce correspond à la rue Burdeau et l’ancienne rue de la Vieille-Monnaie est l’actuelle rue René Leynaud.
- 65 Ceci ne veut pas dire que nous faisons nôtre l’hypothèse d’A. Audin, mais simplement que la positio (...)
- 66 On a supposé que les tables claudiennes étaient fixées au piédestal d’une statue équestre de Claude (...)
56F. Artaud, qui en fournit une description, songeait à un bastion médiéval, construit sur des substructions antiques. Au contraire, J.-J. Grisard y voyait les vestiges d’un temple antique qui aurait abrité la Table de Claude et représentait schématiquement une maçonnerie rectangulaire se poursuivant sous l’actuelle rue Burdeau (ancienne rue du Commerce). S’il s’agit bien d’une maçonnerie antique, l’hypothèse d’A. Allmer et d’A. Audin de localisation de l’autel à cet endroit serait loin d’être absurde65. Quoi qu’il en soit, il n’est pas envisageable d’en faire le socle d’une statue équestre de l’empereur étant donné l’importance des dimensions66.
Fig. 15. Vestiges du sanctuaire selon A. Audin (AUDIN, 1939, p. 97).
- 67 Voici sa description : « Peu après cette découverte [du canal], on a trouvé tout à côté, mais un pe (...)
57Un second massif, seulement aperçu en 1859, mérite aussi notre attention, puisqu’il est situé à côté du canal où étaient remployées les plaques ornées de guirlandes (MARTIN-DAUSSIGNY, 1863, p. 177). Pour E.-C. Martin-Daussigny, le massif correspondait au soubassement de l’autel67. D’autres possibilités de situation de l’autel seraient encore envisageables, mais non sur le boulevard de la Croix-Rousse.
- 68 La contradiction avec le texte de Suétone n’est qu’apparente (SUÉTONE, Claude, 2, 1). Plutôt que de (...)
- 69 Les plaques pouvaient-elles appartenir au premier état du podium de l’amphithéâtre ou à un autre éd (...)
58Si les célèbres plaques ornées de frises de guirlandes de chêne se rapportent à l’autel, elles témoigneraient du premier état de l’édifice, dédié en 12 av. J.-C. (TITE-LIVE, Periocha, 139)68. Elles auraient décoré un enclos qui entourait l’autel à proprement parler, selon une disposition comparable à celle de l’Ara Pacis, qui fut inaugurée quelques années plus tard en 9 av. J.-C. et dont l’enceinte était l’élément le plus spectaculaire. Nous nous demandons néanmoins si cette attribution est si certaine qu’on le pense généralement et si d’autres propositions ne sont pas envisageables69.
59Des pièces de l’atelier impérial lyonnais frappées du règne d’Auguste à celui de Néron permettent de se faire une idée générale du monument du Confluent (fig. 16), malheureusement connu trop sommairement par des sources littéraires, textuelles et épigraphiques. L’absence de porte sur ces images monétaires conduit à penser que c’est seulement l’autel, sans l’enclos présumé, qui est représenté. Ceci contraste avec les représentations monétaires de l’Ara Pacis et n’est pas sans poser quelques interrogations sur l’existence même de cet enclos souvent restitué.
Fig. 16. Monnaie représentant l’autel du sanctuaire fédéral des Trois Gaules (cliché Chr. Thioc, Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière).
60L’autel était de forme oblongue, flanqué de colonnes supportant des victoires ailées, orné en façade de motifs végétaux (couronne de chêne au centre, branches et couronnes de laurier) et surmonté d’objets qui ont reçu diverses interprétations. Nous retiendrons l’hypothèse de la représentation de statues ou de bustes. On admet le plus souvent que l’autel était flanqué de deux colonnes, comme le représentent les monnaies. On ne peut cependant pas exclure qu’il y en avait quatre, qui n’auraient pas été figurées à cause de l’absence de perspective. Ainsi, des rapprochements ont déjà été proposés avec le présumé autel du sanctuaire de la Fontaine à Nîmes, contemporain de l’autel des Trois Gaules : quatre colonnes s’élevaient aux angles de la plateforme qui portait l’édifice (NAUMANN, 1937, p. 42 sq. et ROTH-CONGÈS, GROS, 1983, p. 138-142 pour la description des vestiges de colonnes). La restitution de quatre colonnes a par ailleurs été proposée dès le XIXe siècle. Évidemment, la représentation d’un édifice sur une monnaie est schématique et l’on ne peut donc pas l’exploiter pour savoir si les fûts étaient lisses ou cannelés ou pour préciser l’ordre des chapiteaux. D’ailleurs, les premières monnaies représentent des fûts lisses, tandis que sur des monnaies de Claude les fûts seraient figurés cannelés (AUDIN, QUONIAM, 1962, p. 110).
61Aucun bloc, aucun texte, ni aucune inscription ne permettent d’envisager une réfection de l’autel. L’idée d’une réfection sous Hadrien est pourtant avancée avec, encore une fois, un argument bien maigre reposant sur une attribution traditionnelle et infondée et une identification peut-être erronée. Une hypothèse ancienne identifie les quatre fûts de colonnes lisses en granite qui soutiennent la coupole de la basilique Saint-Martin d’Ainay (fig. 17) aux fûts de colonnes représentés sur les monnaies.
Fig. 17. Les quatre fûts monolithes en granite qui soutiennent le chœur de la basilique Saint-Martin d’Ainay (cliché A. Hamm).
- 70 On faisait alors la confusion entre l’autel et le temple.
- 71 La localisation de l’église des martyrs pose toujours problème. On a pensé à l’église Saint-Nizier, (...)
- 72 Voir par exemple les mots très durs de l’abbé F. Dumas sur les « néo-archéologues », qui visaient o (...)
- 73 Le tènement fut par la suite légué (au XIVe siècle) à l’abbaye de la Déserte (VACHET, 1895, p. 119- (...)
62Ces célèbres « gros piliers d’Enay » cités par Rabelais (Gargantua, chap. XIV, 31) frappaient l’imagination par leur grandeur et leur matériau. L’attribution à l’autel est une tradition ancienne qui s’affirme au XVIe siècle. Jusqu’au XIXe siècle, on pensait que l’église était située au confluent dans un lieu auparavant dédié à Minerve (Athéna) ou en lien avec Athènes, d’où aurait dérivé le nom d’Ainay (Athenacum), et qu’elle avait été bâtie sur les ruines du « Temple d’Auguste »70 (DU CHOUL, s. d., f. 74 ; SYMÉONI, 1559, fol. 19-20 ; PARADIN, 1573, p. 7, 15-16, 89 ; SPON, 1673, p. 135-136, 156, 160 ; MÉNESTRIER, 1696, p. 68-71 ; COLONIA, 1733, p. 487-488). L’attribution des colonnes à l’autel des Trois Gaules venait alors conforter la tradition, développée par les moines d’Ainay, qui alléguaient que c’est à Ainay qu’avait été élevée l’église en l’honneur des martyrs, à l’endroit nommé Athanacus où souffrirent les martyrs de 177 et où leurs corps furent brûlés71. Pour certains, remettre en question la situation du sanctuaire des Trois Gaules revenait à contredire des croyances et une tradition religieuses, ce qui explique la virulence et la passion des débats au XIXe siècle après des découvertes essentielles à la Croix-Rousse72. Malgré les preuves qui plaçaient le sanctuaire bien plus au nord, on conserva l’attribution des colonnes à l’autel. Un seul argument fondé fut avancé par la suite pour continuer de défendre cette attribution : les moines d’Ainay furent propriétaires du tènement de la Varissonnière à la Croix-Rousse73, là où s’élevait l’amphithéâtre, probablement au voisinage de l’autel.
- 74 Les dimensions peuvent être quelque peu différentes selon les publications (BERGER, 1912, p. 113 ; (...)
63De longue date, on a remarqué que ces quatre gros fûts trapus en remploi dans la basilique, d’une hauteur de 4,16 m à 4,40 m74, sont en réalité deux fûts de colonnes sciés en deux, ce qui a entraîné la perte d’une partie de matière au milieu (fig. 18).
Fig. 18. Relevé des fûts de colonnes antiques de la basilique Saint-Martin d’Ainay (MÉNESTRIER, 1696, p. 69).
- 75 Les fûts devaient ainsi faire 32 pieds romains, ce qui ne surprendra guère. Pour des fûts monolithe (...)
- 76 Cette évaluation n’est donc pas éloignée de la restitution de J. Berger qui proposait une hauteur d (...)
64Les moitiés supérieures et inférieures des deux fûts s’assemblent, la pièce du nord-est se plaçant sur celle du sud-ouest, le bloc du sud-est sur celui du nord-ouest. Sur le fût du nord-ouest, la mouluration à la base est constituée par un bandeau droit, un bandeau chanfreiné et un congé. Sur le fût du nord-est, la mouluration au sommet – dont il faudrait vérifier l’antiquité, les fûts étant en partie restaurés – présente un congé surmonté d’un listel et d’un astragale. La hauteur complète des fûts a été évaluée à 9,40-9,45 m75 avec un diamètre d’environ1,076 m à la base (fût sud-est). A. Audin estimait ainsi la hauteur des colonnes, avec la base et le chapiteau, à 10,40 m (AUDIN, 1938, p. 136) ou 10,50 m (AUDIN, QUONIAM, 1962, p. 115-116)76.
- 77 L’identification avait été proposée par divers savants et fut reprise par J. B. Ward Perkins (AUDIN(...)
- 78 Si l’hypothèse de propylées a été formulée, l’identification des vestiges monumentaux situés au nor (...)
- 79 Il existe en revanche un fût de colonne du théâtre dans ce granite du Mons Claudianus (information (...)
65On avance depuis longtemps que le matériau est originaire des carrières impériales du Mons Claudianus en Égypte, ce qui ajoutait à l’importance de ces fûts aux dimensions honorables77. L’usage de ce granite « del Foro », à la diffusion limitée, paraît en effet restreint à des édifices prestigieux, en particulier à des monuments en rapport avec le pouvoir impérial. À Rome et aux alentours, ce matériau fut ainsi utilisé pour des grands fûts monolithes dans la Domus Transitoria de Néron, la basilique du forum de Trajan, le pronaos du Panthéon, le présumé temple de Trajan divinisé sur le forum de Trajan78 (ht. : 50 pieds romains), le portique du temple de Vénus et de Rome, la villa d’Hadrien à Tivoli, les thermes de Caracalla. En dehors de Rome, son usage reste relativement rare (CLAYTON FANT, 1993, p. 150-151 ; PENSABENE, 2013, p. 96-98, 231-246). Cependant, selon les spécialistes A. et Ph. Blanc que nous remercions ici, les fûts d’Ainay ne sont pas en granite del Foro, car le fond n’est pas véritablement blanc79. On pourrait songer à une provenance d’Assouan même si les grands cristaux de feldspath semblent modérément rosés (fig. 19). Nous laissons aux spécialistes le soin de l’identification. Quelle que soit la nature du matériau, rien ne permet d’affirmer que ces blocs de remploi s’identifient aux fûts de colonnes de l’autel des Trois Gaules, qu’il y en ait eu deux ou quatre.
Fig. 19. Détail du matériau d’un des fûts de colonnes antiques de la basilique d’Ainay (fût du nord-ouest, cliché D. Fellague).
- 80 Sur l’abbé Gaucerand et la consécration pontificale de l’église, voir GUILLEMAIN, 2008.
- 81 Les six autres fûts de colonnes de la nef en calcaire dur ont parfois été considérés comme des pièc (...)
- 82 Nous n’avons pas fait le relevé de la pièce fragmentaire pour évaluer son diamètre, qui était assur (...)
66_Lugudunum_ ne devait pas manquer d’édifices admirables, dont des temples majestueux : « tant de magnifiques monuments dont chacun aurait pu faire la gloire d’une ville » écrivait Sénèque (Lettre à Lucilius, XII, 91, traduction DECOURT, LUCAS, 1993, n° 11, p. 43). On pourrait d’ailleurs songer à une attribution des fûts au temple du culte impérial des Trois Gaules, dont on ne connaît rien si ce n’est de brèves mentions dans des inscriptions (voir infra), mais cette proposition serait tout aussi aventureuse que l’attribution à l’autel des Trois Gaules. En se faisant l’avocat du diable, on pourrait même se demander si ces fûts provenaient bien de Lyon : les puissants commanditaires des églises n’hésitaient pas à faire venir de loin des pièces antiques prestigieuses pour leur valeur décorative et symbolique. Dans le cas de lourdes pièces, le remploi affirmait aussi les capacités du commanditaire de faire transporter des prestigieux matériaux sur de grandes distances (REVEYRON, 2008, p. 105-106). Une provenance italienne serait-elle inconcevable pour cette église abbatiale, une ancienne fondation royale reconstruite par l’abbé Gaucerand au début du XIIe siècle et consacrée par le pape Pascal II en janvier 110780 ? Comme l’a mis en lumière J. Adhémar, Rome était devenue au XIIe siècle le centre d’un commerce d’exploitation de marbres où s’approvisionnaient les évêques, les rois, les abbés et, dès le début du XIe siècle, les grands abbés, à la fois humanistes et archéologues, rapportaient des antiquités de leurs voyages d’Italie (ADHÉMAR, 1996, p. 96-97, 110). Nous gardons cependant l’hypothèse que ces fûts proviennent de Lyon, puisque la ville ne manquait pas d’antiquités et que l’église renferme d’autres remplois romains81. Ces deux pièces ne sont d’ailleurs pas les seuls fûts en granite monumentaux qui existaient à Lugudunum. On conserve ainsi au parc archéologique de Fourvière un fût du théâtre en granite gris à grain fin (peut-être un granite d’Elbe), dont le diamètre devait avoisiner 1 m (FELLAGUE, 2007, Th 140)82. Le Père Cl. F. Ménestrier mentionnait « une pièce de colonne [en granite] aussi grosse que celles d’Ainay et de dix pieds de longueur dans l’église de saint Loup à l’Île-Barbe » (MÉNESTRIER, 1696, p. 70 de la Préparation à l’histoire consulaire). De cette église médiévale Saint-Martin-et-Saint-Loup, édifiée entre le milieu du XIe siècle et le début du XIIe siècle, il ne reste malheureusement que quelques vestiges dont le mur du cloître et une porte romane (COTTINET, 1945 ; REYNAUD, 1995, p. 46 ; FAVREAU, 2005).
67Malgré l’absence d’argument de poids, on persiste à rapporter les fûts de colonnes sciés d’Ainay de provenance inconnue à l’autel emblématique du sanctuaire. Révélatrices sont ces citations : « Si rien ne démontre cette identification, rien ne s’y oppose non plus » (AUDIN, 1964, p. 153). « Certes, il ne s’agit là que d’une tradition invérifiable, mais fondée sur des probabilités qui lui donnent une grande vraisemblance » (AUDIN, QUONIAM, 1962, p. 112). En se basant sur la hauteur des fûts remployés à Ainay et les représentations monétaires, on a encore proposé dernièrement une restitution de l’autel, avec des proportions improbables et des colonnes dépourvues de bases et de chapiteaux (FRASCONE, 2011, fig. 43 p. 211).
68L’identification du granite, peut-être erronée, a entraîné un autre raisonnement discutable. Pour conserver l’attribution traditionnelle de ces fûts à l’autel, force a été de considérer que l’autel fut remanié, puisque les carrières du Mons Claudianus n’étaient pas en exploitation à l’époque augustéenne au moment de la construction de l’autel. L’exploitation du matériau débute sous le règne de Claude et se poursuit au moins jusqu’au règne de Dioclétien, mais, au vu des exemples de l’Urbs, sa diffusion semble être plus importante dans le premier tiers du IIe siècle, sous Trajan et Hadrien (PENSABENE, 2013, p. 60, 232-233, 237, 240). C’est ainsi qu’on a supposé qu’Hadrien avait remodelé l’autel en remplaçant les fûts de colonnes et qu’on a associé cette présumée réfection à la construction du temple (AUDIN, 1965, p. 107 ; AUDIN, 1979a, p. 145-146 ; ICLW, I. 1, p. 105 ; I. 2, p. 314-315 et n. 43, III. 1, p. 183).
II.5. La construction du temple des Trois Gaules
- 83 D. Fishwick la présente encore comme une possibilité (ICLW, III. 1, p. 182).
69Le prestige de l’autel des Trois Gaules semble avoir éclipsé l’importance du temple du sanctuaire. Certes, dans l’Antiquité, l’autel en était le monument emblématique, et c’est lui qui est représenté sur des monnaies. Nous ne retiendrons pas l’hypothèse, aux arguments insuffisants, qui fait d’un médaillon d’applique (fig. 20) une représentation du temple et plus généralement du sanctuaire des Trois Gaules (AUDIN, BINSFELD, 1964 ; ALFÖLDI, 1966 ; FELLAGUE, 2007, p. 198-199)83.
Fig. 20. Dessin d’un médaillon d’applique représentant une venatio (chasseurs et ours) autour d’une tholos, d’un édicule rectangulaire et d’une colonne présumée (AUDIN, BINSFELD, 1964, fig. 2 p. 16 ; échelle non précisée).
70L’existence du temple n’est attestée que par des mentions épigraphiques, du moins si l’on écarte une des possibilités d’établissement du texte de Strabon (Géographie, IV, 3, 2), qui mentionne un grand autel et une autre installation pour laquelle différentes lectures ont été proposées (second autel ? temple ? bois sacré ? grande statue ?... ROMAN, ROMAN, 1997, p. 534 ; THOLLARD, 2009, n. 39 p. 79). Il n’en reste pas moins que le temple du sanctuaire impérial à l’échelle des Trois Provinces devait être richement orné.
71Sa localisation exacte, à la Croix-Rousse ou aux Terreaux, reste inconnue et l’attribution de pièces d’architecture à cet édifice est difficile à justifier. Nous avons déjà évoqué la possibilité d’attribution au temple des fûts de colonnes en granite d’Ainay, mais elle resterait tout aussi incertaine que l’attribution traditionnelle à l’autel. Un chapiteau en marbre, de provenance inconnue, que le Père Cl. F. Ménéstrier attribuait à l’autel (fig. 21), uniquement à cause de sa grande dimension et de son excellente facture, pourrait tout aussi bien faire partie du temple que d’un autre édifice (MÉNESTRIER, 1696, p. 71 et dessin entre p. 38 et 39 de la Préparation à l’histoire civile).
Fig. 21. Chapiteau corinthien en marbre, disparu (MÉNESTRIER, 1696, entre les p. 38 et 39).
- 84 Hauteur des lettres, autrefois en lettres de bronze, de 38 cm.
- 85 L’un des blocs a été trouvé à la Croix-Rousse (montée Saint-Sébastien, à la caserne dite des Collin (...)
- 86 L’une fut trouvée dans l’ancien jardin de l’Oratoire, près de l’église Saint-Polycarpe, l’autre sur (...)
72Le Père Ménestrier songeait à une pièce augustéenne, mais d’après le dessin figurant de minces caulicoles avec une collerette richement ornée de sépales proches de rais-de-cœur, le chapiteau serait plus récent (flavien ou du IIe siècle). Le bloc a été malheureusement perdu, après avoir été retaillé en buste. Selon A. Audin, on avait « coutume d’attribuer [au temple] deux tronçons d’une riche architrave de marbre découverts au levant de l’amphithéâtre » (AUDIN, 1964, p. 159). Nous ignorons ce que sont devenues ces pièces, d’une hauteur de 0,68 m, et quelles furent les circonstances de leur découverte. A. Audin a longtemps défendu avec ardeur l’idée que la pièce de marbre avec l’inscription monumentale84 _Ro_[_mae et Augusto_ – qui devait faire partie du même ensemble que les frises de guirlande de chêne – prenait place sur l’autel (_CIL_, XIII, 1664). Il s’est pourtant rallié plus tard à l’idée qu’elle pouvait appartenir à la frise du temple, ce qui montre le degré d’incertitude de toutes les attributions des pièces du sanctuaire (_ICLW_, I. 1, p. 105, n. 58 ; III. 3, p. 111, 123). En l’absence d’indices suffisants, nous écarterons l’idée que les blocs erratiques d’un sanctuaire trouvés à Saint-Georges, avec une frise à l’inscription TEMPLVM (FELLAGUE, 2007, p. 147-168 ; FELLAGUE, BÉRARD, 2013), puissent provenir du sanctuaire des Trois Gaules. Il reste enfin probable que parmi des corniches en marbre exhumées à la Croix-Rousse ou aux Terreaux, certaines aient appartenu à un monument du sanctuaire. Trois corniches du même type85 sont datables de l’époque augustéenne à cause des rais-de-cœur normaux, des oves bagués et des feuilles qui tapissent la doucine, similaires à celles de pièces de Fourvière (fig. 22 ; FELLAGUE, 2007, p. 220-221 ; FELLAGUE et alii, 2012, p. 240). Deux corniches modillonnaires86 (fig. 23) se placeraient plutôt à partir de la fin du Ier siècle ap. J.-C. (FELLAGUE, 2007, TG 23-24, p. 221-222).
Fig. 22. Corniche en marbre d’époque augustéenne du même type que deux blocs trouvés en remploi à la Croix-Rousse, à la montée Saint-Sébastien et dans un mur près de la rue Lanterne (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.205).
Fig. 23. Corniche modillonnaire en marbre trouvée dans le jardin de l’Oratoire, près de l’église Polycarpe (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.210).
- 87 Ad aram... apud templum : CIL XIII, 1702, 1712. Apud aram...ad templum... : CIL, XIII, 11174 ; ICLW(...)
73Puisqu’aucun vestige ne peut être attribué avec certitude au temple, les seuls indices disponibles actuellement pour sa datation sont les inscriptions relatives au sanctuaire, en particulier celles qui mentionnent des prêtrises. Dans les premières inscriptions, le prêtre était qualifié uniquement de sacerdos ; sacerdos ad aram (CIL, XIII, 1036 : arc de Germanicus ; CIL, XIII 1674)ou sacerdos arae (CIL, XIII, 1541). Ce n’est que dans un deuxième temps que sont apparues les mentions d’un sacerdos ad templum (CIL, XIII, 1691, 1706, 1714, 1716), sans évocation de l’autel, ou d’un sacerdos ad ou apud aram...apud templum87. Selon D. Fishwick, le changement de formulaire correspondrait à un élargissement du culte aux empereurs morts : le nouveau culte des empereurs divinisés aurait nécessité la construction d’un temple, alors que jusqu’à cette date un autel aurait suffi pour rendre le culte à l’empereur vivant (FISHWICK, 1972, p. 47 ; 1978 ; ICLW, I. 1, p. 165 ; I. 2, p. 309 ; III. 1, p. 171-172, 182, 199 ; III. 3, p. 123). Néanmoins, le prêtre est toujours appelé sacerdos et non pas flamen (ICLW, III. 1, p. 186).
74Le changement de formulaire n’est pas daté avec précision ; on ne dispose que d’un terminus post quem de 74 ap. J.-C. (FISHWICK, 1978, p. 37 ; ICLW, I. 2, p. 308 ; ICLW, III. 1, p. 182-183). On pourrait tout aussi bien le placer sous le règne d’un empereur de la dynastie flavienne que sous Trajan ou Hadrien. D. Fishwick choisit Hadrien plutôt qu’un de ses prédécesseurs, car il considère que c’est l’empereur qui est le plus susceptible d’avoir opéré un changement dans la nature du culte (FISHWICK, 1978, p. 36-38 ; ICLW, I. 2, p. 312-313). Le second argument utilisé n’est autre que l’idée traditionnelle que la plupart des constructions et des réfections des monuments lyonnais du IIe siècle sont imputables au règne d’Hadrien, étant donné que c’est un empereur qui a beaucoup bâti et qu’il a dû passer à Lyon en 121 (FISHWICK, 1972, p. 50-51 ; 1978, p. 37, 39 ; ICLW, I. 2, p. 314-316). Si la construction du temple sous Hadrien est probable ou simplement possible, elle n’en reste pas moins une hypothèse, qui demanderait à être étayée par d’autres arguments. Il existe bien une inscription en choin qui mentionne un don d’Hadrien au sanctuaire des Trois Gaules, mais les lacunes du texte ne permettent pas de préciser la nature de cette faveur (CIL, XIII, 1685 ;GUEY, 1959, p. 224-225 ;AE, 1959, n° 128 ; AE, 1960, 168 ;ILTG, n° 218 bis. Haut. des lettres : 4,5-5 cm).
75...] Tribus Provin(ciis) Galliis | imp(erator) Caesar Traianus | Hadrianus Aug(ustus) dedit | Tres Provinciae | Galliae
- 88 Pour une synthèse sur le sanctuaire et les débats sur la chronologie des différents états voir, ent (...)
76On le voit, la datation hadrianique du temple ne repose pas tant sur les inscriptions, qui ne fournissent pas de chronologie aussi précise, que sur l’idée que le meilleur moment pour la construction d’un tel temple serait l’époque d’Hadrien. Pourtant l’épigraphie n’exclut pas une datation flavienne ou trajanique. En outre, toute cette argumentation suppose d’accepter le postulat que le temple n’existait pas avant l’apparition des mentions épigraphiques, ce qui reste un argument a silentio contestable. Remarquons également la grande diversité des formulaires liés à la mention du prêtre, par exemple lorsque le temple n’est pas cité, sans que cela soit nécessairement lié à une évolution chronologique, à une modification dans le culte ou à un changement administratif : sacerdos Romae et Augusti ad aram ad confluentes Araris et Rhodani (CIL, XIII, 1674) ; sacerdos arae Augusti inter confluentes Araris et Rhodani (CIL, XIII, 1541) ; sacerdos arae inter confluentes Araris et Rhodani (CIL, XIII, 1719, 2940 ; AE, 1992 ; 1240) ; sacerdos Romae et Augusti ad Confluentem (CIL, XIII, 1042-1044) ; sacerdos apud aram (CIL, XIII, 1699). On pourrait s’étonner qu’il ait fallu attendre le règne d’Hadrien pour adjoindre un temple au sanctuaire du Confluent, alors qu’en 15 ap. J.-C. Tibère autorisait la construction d’un temple d’Auguste au sanctuaire du culte impérial provincial de Tarragone, un temple qui fut reconstruit à l’époque flavienne88.
Conclusion
77Cette exploration historiographique permet de constater avec quelle constance des constructions ou des réfections de monuments ont été datées du règne d’Hadrien, en partant d’une idée préconçue sur le rôle de ce prince. Les arguments avancés étaient des interprétations erronées ou hasardeuses d’une sculpture, d’une inscription, de pièces d’architecture ou de l’usage d’une technique de construction. Les hypothèses, séduisantes, vraisemblables, mais gratuites faute de fondement solide, sont devenues certitudes par la grâce des répétitions.
78Dans les ouvrages sur Lugudunum, sur l’architecture, les Gaules ou encore sur Hadrien, on continue de placer la construction de l’odéon pendant le règne d’Hadrien ou parfois pendant celui d’Antonin. Sont encore tenues pour vraisemblables les réfections hadrianiques du théâtre et de l’amphithéâtre (exemples parmi d’autres : GROS, 1991, p. 57 ; GROS, 2002, p. 312, 353 ; SEAR, 2006, p. 236-237 ; LE MER, CHOMER, 2007, p. 557 ; TURCAN, 2008, p. 139 ; LE BOHEC, 2008, p. 68 ; BIOUL, POUX, 2009, p. 55 ; PENSABENE, MAR, 2010, p. 289). Enfin, la prétendue réfection hadrianique de l’autel des Trois Gaules, de même que l’édification conjointe d’une aedes, ne reposent sur rien de stable. On admet toujours que tous ces travaux d’embellissement furent agréés par l’empereur et programmés lors de son séjour à Lyon en 121 (TURCAN, 2008, p. 54). La faiblesse des arguments pour ces datations a pourtant parfois été mise en avant dans les publications (pour l’odéon : PELLETIER, ROSSIAUD, 1990, p. 113 ; pour le théâtre : DESBAT, 2004, p. 211 ; pour l’amphithéâtre : TRANOY, AYALA, 1994, p. 182).
- 89 Traduction CHASTAGNOL, 1994.
79Cette obsession des datations hadrianiques est loin de toucher seulement l’archéologie lyonnaise et le problème de la datation d’ouvrages rejoint celui, plus général, du rapprochement forcé entre les vestiges et les textes. Les textes utilisés sont d’ailleurs trop généraux pour être appliqués à une ville qu’ils ne citent même pas. En effet, l’idée de l’importance de l’évergétisme d’Hadrien – à Lyon comme ailleurs en Gaule – repose implicitement (ou parfois même explicitement) sur deux passages de l’Histoire Auguste dans lesquels l’empereur est décrit comme un grand bâtisseur, construisant et restaurant des monuments à l’occasion de ses voyages, en particulier en Asie (Histoire Auguste, Vie d’Hadrien, XIII), et qui, lors d’un séjour dans les Gaules, « soulagea toutes les cités par des libéralités variées » (Histoire Auguste, Vie d’Hadrien, X)89. Pour l’odéon et le théâtre, c’est un passage générique de Dion Cassius sur la construction de théâtres qui a été invoqué (voir supra). Pourtant, comme le soulignait M. T. Boatwright, si Dion Cassius affirme qu’Hadrien construisit des théâtres dans les villes qu’il traversait, peu d’édifices de spectacle peuvent être attribués à l’empereur de manière assurée. En excluant les présumées réfections des théâtres d’Argos et de Mérida, M. T. Boatwright ne retenait ainsi que l’embellissement de l’amphithéâtre de Capoue (BOATWRIGHT, 2000, p. 125), attesté par une inscription (CIL, X, 3832).
80Évidemment, l’image de l’empereur passionné d’architecture a aussi joué un rôle, de même que les constructions religieuses insignes et grandioses qu’il a élevées ou achevées à Rome et à Athènes (Panthéon, temple de Vénus et de Rome, Olympieion). On ne saurait nier l’intense activité édilitaire de l’empereur philhellène, notamment en Asie et pour des constructions religieuses, mais aussi pour des bains, des aqueducs et des travaux de voirie (LE GLAY, 1976 ; BOATWRIGHT, 2000, p. 108-171 ; GUERBER, 2012 ; BOWIE, 2012, p. 255), mais ces éléments sont insuffisants pour attribuer à cet empereur ou à son époque la construction de monuments en Gaule, pour lesquels les indices chronologiques font défaut.
- 90 Dans notre thèse sur l’architecture publique de Lyon et le décor architectural, il n’était pas poss (...)
81Cette étude montre également la nécessité d’engager des monographies sur chaque édifice, avec une équipe pluridisciplinaire, pour aller plus loin dans la connaissance de ces monuments que l’on croit bien connaître, à tort90.
82Remerciements
Nous avons le plaisir de remercier un certain nombre de personnes pour leurs relectures, leurs avis sur des passages, des conseils ou des références bibliographiques : J.-Cl. Béal, A. et Ph. Blanc, G. Bruyère, E. Buckoviecki, E. Dumas, M.-Cl. Ferriès, A. Hamm, J. Ortalli, B. Rémy, H. Savay-Guerraz. Que les deux rapporteurs, X. Lafon et P. Aupert, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance pour leurs remarques judicieuses. Merci enfin à Chr. Thioc, photographe du Musée gallo-romain, pour ses clichés de qualité.
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Notes
1 On laissera de côté l’Afrique dont l’apogée artistique et économique est situé traditionnellement sous la dynastie des Sévères.
2 Nous incluons dans cette réflexion aussi bien la colonie de Lugudunum que le sanctuaire des Trois Gaules du pagus de Condate dont rien ne prouve, comme on l’admet traditionnellement depuis le XIXe siècle, qu’il était situé dans un territoire indépendant de la colonie.
3 Pour les constructions postérieures au milieu du IIe siècle, quelques édifices publics sont connus par des vestiges en place (porte de la Montée de la Butte : MOTTE, BLAIZOT, 2009), des inscriptions (temple de la Fortune dédié en 221 ap. J.-C. : CIL XIII, 1732 ; FELLAGUE et alii, 2012, p. 245), des textes (deux trophées élevés après les victoires de Septime Sévère en 197 : HÉRODIEN, Histoire des Empereurs romains, 3, 7) ou encore par des pièces d’architecture erratiques. Enfin, quelques signes montrent la vitalité du sanctuaire des Trois Gaules sous la dynastie des Sévères tels que l’organisation de jeux fastueux en 220 (CIL XIII, 3162).
4 La date de l’incendie est discutée dans DECOURT, LUCAS, 1993, p. 43 et SABLAYROLLES, 1996, n. 79 p. 437 (lettre datée d’août ou septembre 64).
5 A. Audin rattachait par exemple à cet incident l’épaisse couche d’incendie de 45 cm observée sur le site du Clos de la Paix à Fourvière (AUDIN, 1979a, p. 126 ; AUDIN, 2000, p. 11-13). Sur les vestiges dans ce secteur, voir FELLAGUE et alii, à paraître dans l’Atlas Topographique de Lyon.
6 Voir aussi l’exemple de l’incendie de Rome de 390 av. J.-C., pour lequel les traces archéologiques ne s’accordent pas avec le tableau apocalyptique dépeint par les textes (SABLAYROLLES, 1996, p. 772). L’ampleur de l’incendie de Rome de 64 doit aussi être nuancée (ibid., p. 790-792).
7 Par commodité, nous avons parfois conservé des points de repère par règne ou dynastie, même si, comme le préconise A. Ferdière, il serait plus sage d’adopter des fourchettes de dates calendaires (FERDIÈRE, 2007, p. 23).
8 Sur la crédulité « scientiste », qui se développe malheureusement, voir FERDIÈRE, 2007, p. 17-19 ; FERDIÈRE et alii, 2014, p. 161.
9 Nous parlerons de « réfection » ou de « remaniement » sans prendre en compte la question des raisons des travaux (entretien et remise en état de parties trop vétustes, réparation, modification liée à une nécessité fonctionnelle, changement pour répondre à une évolution d’une mode, embellissement, changements de matériaux pour donner un aspect plus luxueux à l’édifice, achèvement de travaux, etc.) et de l’ampleur du chantier. Nous avons ainsi évité de parler de « restauration » antique, qui induit une interprétation (rétablissement de parties dégradées), même si le terme est employé dans un sens plus large dans la littérature archéologique.
10 Sur cet édifice méconnu, voir AUDIN, 1956 ; AUDIN, 1964, p. 75-77.
11 Selon A. Desbat, le mobilier augustéen, peu abondant, ne fournit qu’un terminus post quem.
12 Il y a trente ans, des chercheurs considéraient que « les arguments invoqués pour justifier l’existence d’une enceinte [étaient] pour la plupart irrecevables » (DESBAT, 1987, p. 63). D’autres étaient moins sceptiques (PELLETIER, 1999, p. 55-56 ; FELLAGUE, 2007, p. 34-36, avec cependant une erreur grossière sur le texte de Tacite) et estimaient que les différents indices avancés (le statut de la ville, le tracé des fortifications médiévales, les vestiges exhumés par A. Audin) étaient suffisants pour continuer à penser que Lugudunum avait été dotée d’une enceinte ou au moins pour conserver l’hypothèse. Suite à la redécouverte récente d’une portion d’enceinte (MONIN, DESSAINT, 2015), son existence ne fait maintenant plus aucun doute. Dans cet article de 2015, les indices avancés pour une datation augustéenne ne sont pas développés, mais la phase de récolement des données de terrain venait tout juste de s’achever. Le rapport de diagnostic fournit plusieurs indices pour dater le rempart (couches de colluvions contre la muraille renfermant de la céramique attribuable à la période augustéenne, mais qui reste en faible nombre ; urne cinéraire déposée au pied du rempart qui fournirait un terminus ante quem de 30-50 ap. J.-C. : MONIN et alii, 2012, p. 41-42, 57-58). Quoi qu’il en soit, une datation augustéenne ou tibérienne serait attendue au regard du statut important de la ville et du nombre de colonies de Gaule qui ont eu l’honneur de construire une enceinte à cette époque.
13 La nature du sanctuaire n’est en effet pas assurée. Les manifestations de loyalisme dynastique et le culte impérial étant fréquemment associés au culte capitolin, les identifications de capitoles ne sont possibles que si l’on conserve la dédicace ou au moins deux des trois statues de cultes associées au temple (GROS, 1987a ; BLUSTEIN-LATRÉMOLIÈRE, 1991, p. 45-46 ; Di VITA-EVRARD, 1991, n. 25 p. 97. Voir en dernier lieu CRAWLEY QUINN, WILSON, 2013 sur les identifications non assurées). Pour des interrogations sur la nature du sanctuaire du Verbe Incarné en particulier, voir FELLAGUE, 2007, p. 113-115 ; DARBLADE-AUDOIN, THIRION, 2009, p. 402-406.
14 Les notes actuellement conservées sont en désordre et difficiles à exploiter et chacun sait à quel point il est difficile de reprendre des données de fouilles anciennes. Les publications principales consacrées à l’architecture du sanctuaire sont concises : LASFARGUES, LEGLAY, 1980, p. 398-404 ; MANDY, 1982 et 1983. Dans le cadre de l’Atlas topographique dirigé par M. Lenoble (SRA), la publication d’une feuille sur le sanctuaire comblera une partie de ce manque (rédaction par Ph. Thirion, poursuivie par E. Delaval), mais il s’agira de la vision d’un des fouilleurs (Ph. Thirion), trente ans après la fouille. Voir aussi FELLAGUE, 2007, p. 47-115, qui s’appuie sur les travaux inédits de P. André.
15 Dans notre thèse, nous avons étudié seulement un échantillon du matériel, dispersé sur trois sites à Lyon.
16 Le bassin est inscrit dans un carré d’environ 7 m de côté. Il était conservé sur 2 m de hauteur (MANDY, 1979, p. 15-16). Voir aussi DELAVAL, 1995, VI, p. 611-612 ; VIII, p. 43 ; LE MER, CHOMER, 2007, p. 208 et fig. 88.
17 Un bassin cruciforme ornait le jardin-péristyle de la Casa di Galba à Herculanum (DESSALES, 2003, p. 4). Voir également le bassin cruciforme du « grand péristyle » de la Maison des Dieux Océans à Saint-Romain-en-Gal (DESBAT et alii, 1994, fig. 38-39, photo 105).
18 Un vaste bassin cruciforme (55 x 31,50 m ; prof. : entre 1 et 1,10 m) ornait la « palestre » d’Herculanum, interprétée comme un espace cultuel dédié à la Magna Mater, construit à l’époque augustéenne (GASPARINI, 2010 ; MONTEIX, 2010 ; BORLENGHI, 2011, p. 158-160, 204-207).
19 Pour le matériel du Ier s., des analyses ponctuelles furent entreprises, comme celle d’une fosse domestique et de deux probables fosses d’extraction de l’argile dans le portique d’une maison (GENIN, 1993).
20 Comme le soulignait déjà L. Chatelain (CHATELAIN, 1908, p. 84-85), à partir du moment où Ch. Lenormant a attiré l’attention sur l’inscription Sacrovir figurant sur un bouclier, en la reliant à l’Éduen Julius Sacrovir cité par Tacite (LENORMANT, 1857), tous les chercheurs ont déchiffré une dédicace à Tibère sur l’architrave.
21 Néanmoins, on ne devrait pas douter de la contemporanéité du théâtre et du mur en hémicycle du sanctuaire, qui reste évidente au vu des liaisons entre les maçonneries (GASPARIN, 1811, p. 170 ; CARISTIE, 1856, p. 79 ; FORMIGÉ, 1917, p. 208-9 ; AMY, 1957, p. 18-19 ; PICARD, 1958, p. 69, 77-78). L’idée n’est donc pas nouvelle (MONTERROSO CHECA et alii, 2013, p. 9 ; MONTERROSO CHECA et alii, 2014, p. 207).
22 Dans la mesure où les termes latins que nous utilisons ici (cavea, aditus, maenianum, hyposcaenium, cella, pronaos) appartiennent à une nomenclature archéologique moderne, nous considérons, à la suite d’autres chercheurs, que nous avons affaire à des mots de la langue française pour lesquels l’italique n’est donc pas requis.
23 Nous donnons une fourchette chronologique volontairement large. Parmi les comparaisons en Gaule (temple de Vernègues, généralement daté des années 30-20 av. J.-C. ; temple dit d’Auguste et de Livie à Vienne ; temple de Valetudo à Glanum ; une pièce d’Orange), seul le temple de Glanum conserve la « dédicace » du premier état de l’édifice. Grâce à la mention du commanditaire, qui n’est autre qu’Agrippa, on date généralement la construction de ce temple glanique dans les années 40-37 av. J.-C., en privilégiant les dates du premier séjour d’Agrippa en Narbonnaise plutôt que celles du second voyage dans les années 20-19 av. J.-C. Même pour ce temple de Glanum, la datation n’est donc pas parfaitement assurée. On ne peut être catégorique en privilégiant le premier séjour d’Agrippa. Sur le temple et sa datation, voir AGUSTA-BOULAROT et alii, 2009a, p. 72-78 ; AGUSTA-BOULAROT et alii, 2009b, p. 131-132.
24 Seules les études systématiques de la décoration architecturale à l’échelle de toute une ville permettent de retracer l’évolution typochronologique du matériel. Pour les Gaules, ce type d’étude systématique a été initié seulement en 1989 par D. Tardy, avec le matériel de Saintes.
25 Sur le problème de la définition du mot « style » : BRUNEAU, 1987. Nous préférons ainsi garder les guillemets.
26 Parmi les difficultés fréquentes, citons la pertinence des comparaisons ; la validité de la chronologie de la comparaison, qu’il faut parfois remettre en question ; le choix des critères pour déterminer le degré de similitude entre deux formes.
27 Voici deux exemples auxquels nous avons été confronté récemment : une imitation de formes anciennes aux arcades du forum de Vienne (FELLAGUE, ROBERT, 2011, p. 841) ; l’existence à Bélo d’une production d’un atelier local avec des formes anciennes qui perdurent (FELLAGUE, 2013, p. 151, 175, 215 ; FELLAGUE, 2016a).
28 Le problème se pose sans doute à l’échelle de l’Empire.
29 La confrontation entre le texte et les vestiges (céramique, décor architectural, inscriptions) n’est néanmoins pas si simple : la céramique, le décor architectural et des inscriptions indiquent l’existence d’une réfection flavienne importante antérieure à la réfection hadrianique (voir par exemple MACIAS SOLÉ et alii, 2010 p. 429 avec la bibliographie antérieure).
30 Pour l’Hispanie, voir les exemples d’interventions impériales à Mérida, Tarragone mais aussi à Itálica d’où étaient originaires Trajan et sans doute Hadrien (PENSABENE, 1996, p. 126, 130-131, 145).
31 On imaginerait aisément un financement impérial pour l’enceinte de Lugudunum, même si une autorisation impériale n’implique pas un financement impérial (« bâtir ou détruire un rempart est le fait du prince », disait le juriste Ulpien). D’autre part, l’inscription remployée en sarcophage, qui indique que L. Caesar était patron de la colonie (ILTG, n° 229 ; AE 1962, n° 16), permet de penser que ce prince a pu faire preuve de largesses envers la ville. Ainsi, C. Caesar avait doté la ville de Nîmes, dont il était patron, d’une série de constructions dont un xyste et probablement des thermes (CHRISTOL, 1994 ; BOUET, 2003, vol. 1, p. 301 et vol. 2, n° 108 p. 180. Pour la bibliographie sur les dons des Caesares en Gaule, voir GROS, 1987b, n. 11 p. 341).
32 CIL, XIII, 1623. Une autre pierre de protection de l’aqueduc du Gier fut découverte en 1996 à Saint-Joseph (Loire), avec un texte identique (AE, 1999, 1053 ; BURDY, 2002, p. 178-181).
33 Remarquons qu’à la fin du XIXe siècle, le temple d’Izernore (Ain) a aussi été daté du règne d’Hadrien, sans argument fondé (FELLAGUE et alii, à paraître).
34 Dans le cadre d’une étude sur l’appareil des murs en Grèce à l’époque impériale, P. Aupert avait par exemple mis en avant le critère de « coefficient de densité », c’est-à-dire le rapport entre l’épaisseur des briques et celle des joints de mortier (AUPERT, 1990, p. 595). Sur la méthodologie de l’étude des briques et des murs en briques, voir BUKOWIECKI et alii, 2008 (en particulier p. 29-32). Les auteurs insistent bien sur la spécificité de chaque chantier et sur la prudence à avoir en transformant une typologie en typochronologie, qui n’est pas applicable partout.
35 BORLENGHI, 2015, p. 82 sur le réticulé comme symbole de romanitas.
36 Voir d’ailleurs les effets décoratifs recherchés, signalés dans SAVAY-GUERRAZ, 2015.
37 Une datation flavienne n’est cependant pas à écarter absolument (MONIN, FELLAGUE, 2010, p. 44, 56, 65).
38 Nous remercions T. Silvino pour l’information. En attendant une publication, voir le rapport archéologique, bientôt consultable, le site internet d’Éveha, et une plaquette éditée par Evéha en 2015 (avec des textes de T. Silvino).
39 Le monument était en pierres de taille de calcaire tendre appareillées avec soin. En partie dégagé sous le portique derrière le bâtiment de scène de l’odéon, au pied de l’escalier nord (sondage F mené par A. Desbat en 1994), il est documenté seulement par une photographie (DESBAT, 1994, ph. 2 ; DESBAT, 2004, p. 211 et fig. 16 p. 213 ; A. Desbat in LE MER, CHOMER 2007, p. 183, fig. 58 p. 185).
40 Pour des synthèses récentes sur le mur Cléberg (notices de D. Fellague) et les ruines de l’Angélique (notices de M. Lenoble et Cl. Chomer), voir la publication prochaine de l’Atlas topographique de Lyon.
41 Plus précisément, A. Audin considérait que l’odéon était légèrement antérieur au « sanctuaire de Cybèle », environ d’une dizaine d’années.
42 Ces caractéristiques sont le type de feuilles d’acanthe (digitations, zones d’ombre,plis individualisantlanervure), le type de caulicoles (profondes nervures séparant les cannelures, présence de sépales) et le faible développement des hélices, dont on ne voit que l’enroulement terminal.
43 Pour les sculptures attribuées à l’odéon, parmi lesquelles ont été incluses quelques pièces d’architecture, voir DARBLADE-AUDOIN, 2006, nos 5, 12, 17-21, 31, 38-40, 75, 86, 102, 108-109, 138, 144, 180, 186, 199-200, 205, 219, 354-356, 357, 362, 364, 365-366 et 401.
44 La marque n’est pas répertoriée dans CHAMOUX, 2010, ce qui impose la prudence sur sa lecture.
45 Il conviendrait sans doute de lire CLARIA(NA ou NVS) / A(VLI) DECI(I) A[LPINI].
46 Il n’est pas précisé combien de lettres manquent. Il pourrait s’agir de CLARIANVS / A DECI ALPIN (sur cette marque, voir CHAMOUX, 2010, p. 63).
47 La marque doit correspondre à l’expression « ex officina clariana » (CHAMOUX, 2010, p. 56).
48 Incomplète, la marque n’est pas répertoriée dans CHAMOUX, 2010, ce qui impose la prudence.
49 La question du stockage de longue durée avant l’emploi des briques est posée par Y. Thébert à partir de l’exemple du temple de Sol à la Vigna Barberini. Construit par Élagabal, le monument présente pourtant des briques estampillées de l’époque de l’impératrice Faustine la Jeune (THÉBERT, 2000, p. 344-346 et discussions p. 372-375). La découverte au Panthéon de briques antérieures à 118 suscite aussi des interrogations. A-t-on conservé des briques quelques années ou le monument a t-il été commencé sous Trajan, après l’incendie de 110, comme cela est avancé dans HETLAND, 2007 ? De manière générale, pour une réflexion sur le stockage des briques à Rome à l’époque impériale, voir les travaux d’E. Bukowieki (par exemple BUKOWIECKI, 2012 et BUKOWIECKI, WULF-RHEIDT, 2016).
50 Pour l’instant, ont été mises en évidence seulement trois estampilles : NEBRIGIAC, CLARIANVS (BORLENGHI, 2003) et une marque illisible, mais qui ne correspond assurément pas aux deux autres (DESBAT, 2011, p. 178).
51 Au vu du faible nombre d’odéons dans le monde occidental et de la datation au plus tôt flavienne de l’odéon de Lyon, la proposition de l’existence d’un odéon à Valence à partir du règne de Tibère peut surprendre (CONJARD RÉTHORÉ, RIGAUD, 2011, p. 87). Dans le communiqué du site internet de l’Inrap, les fouilleurs indiquent pourtant une datation « à partir de la deuxième moitié du premier siècle » (mis en ligne en mars 2011 et mis à jour en avril 2011).
52 Voir FELLAGUE, 2007, p. 278-399 et fig. 348-654, avec toute la bibliographie.
53 Une équipe de chercheurs a mis en lumière certaines erreurs d’interprétation des vestiges de P. Wuilleumier et d’A. Audin (MANDY et alii, 1989). Cependant, pour l’instant, nous ne partageons pas leur hypothèse de l’existence de trois états principaux de la cavea alors que deux états pourraient suffire pour expliquer les changements opérés. Néanmoins, l’étude complète du théâtre reste à faire.
54 Nous n’évoquerons pas ici l’hypothèse d’un théâtre antérieur et de diamètre plus réduit à celui dont il subsiste les vestiges visibles de deux états de maçonnerie pour la cavea. Sur cette question, voir DESBAT, 2005, p. 64, 117-118 ; FELLAGUE, 2007, p. 378-379, 396-397.
55 Nous sommes donc plus réservée que dans FELLAGUE, 2011, p. 301.
56 Le choin est une appellation locale pour désigner un calcaire dur provenant de carrières du Bugey (Ain) dont l’exploitation se généralise à Lyon à partir du milieu du Ier siècle ap. J.-C. (SAVAY-GUERRAZ, 1991).
57 Significatives de cette démarche sont les hypothèses de datation proposées pour le début de construction, l’achèvement et l’inauguration ainsi que la réfection du théâtre de Vaison. Elles sont en effet fondées sur des statues de Tibère, de Claude divinisé, de Néron et d’Hadrien accompagné de Sabine (PROVOST, MEFFRE, 2003, p. 243-244).
58 La datation claudienne reposait d’ailleurs en partie sur une sculpture d’Antonia Minor, la mère de Claude (Terrer et alii, 2003, n° 146, p. 75), ainsi que sur un sondage pratiqué en 1998 dans la basilique nord (HELLY, 2000). Aujourd’hui, on revient à la datation augustéenne proposée par J. Formigé et Ch. Picard puisque des travaux réalisés en 2009 ont montré que le théâtre avait connu un état précédent à celui du milieu du Ier siècle (SILVINO, 2009, avec une étude de D. Fellague pour les pièces d’architecture ; ADJADJ, LAUXEROIS 2013, p. 352-353). Au vu du nombre de théâtres édifiés à l’époque augustéenne, cette datation est attendue, surtout pour une ville telle que Vienne.
59 On trouve des dimensions différentes dans d’autres publications, ce qui montre les incertitudes concernant le monument : 105,35 x 79,60 (Les gladiateurs, 1987, p. 121) ; 128 x 104 (AUDIN, 1987, p. 40) ; 143,30 x 117,35 (GOLVIN, 1988, p. 197).
60 Plusieurs arguments sont contestables, tel que celui de l’absence de lien entre l’amphithéâtre et l’autel, en oubliant la relation entre les amphithéâtres et les sanctuaires, ou le postulat sur l’orientation de l’autel (FRASCONE, 2011, p. 195). Un grand nombre d’informations avancées dans l’article sont incomplètes (texte, inscriptions, pièces erratiques, vestiges en place). L’auteur ne parle pas du temple (excepté à la dernière note de bas de page, avec une référence de seconde main). Il ignore l’existence des débats sur la traduction du texte de Strabon, ce qui le conduit, de manière contradictoire, à parler à la fois d’un second autel (ibid., p. 191) et de bois sacré (ibid., p. 211). Il ignore le débat sur la date d’inauguration de l’autel, traditionnellement placée en 12 av. J.-C. et non en 10 av. J.-C. (ibid., p. 191). D’autres informations sont fausses. L’affirmation que seuls deux autels antiques (l’autel des Trois Gaules et l’Ara Pacis) ont été représentés sur les monnaies est assez surprenante, au vu de leur nombre considérable (ibid., p. 208 « un seul autre autel est connu dans l’iconographie numismatique »). L’auteur ne mentionne pas qu’A.-M. Chenavard et A. Audin pensaient que la Montée de la Grande Côte et la Montée Saint-Sébastien reprenaient des voies antiques (AUDIN, 1939, p. 95), ce qui est le point principal de l’article de 2011. La comparaison entre le sanctuaire des Trois Gaules et le sanctuaire de Préneste est aussi ancienne. En somme, D. Frascone semble reprendre des hypothèses d’A. Audin sans le préciser ou sans le savoir.
61 En ce qui concerne les vestiges en place, l’auteur ne connaît qu’un mur découvert en 1990 (FRASCONE, 2011, p. 191). L’inventaire des pièces erratiques pouvant être associées au sanctuaire est par ailleurs très incomplet (inscriptions de prêtres, pourtant trouvées en grand nombre...).
62 D’un point de vue méthodologique, il est étonnant d’écrire un article sur un sujet avec une si grande bibliographie, ancienne ou moins ancienne (monnaies, culte impérial, etc.), et de se contenter de la lecture de la Carte archéologique de la Gaule, sans revenir aux articles originels (FRASCONE, 2011, n. 2 et 3 p. 190).
63 Il existe parfois des confusions sur la date de découverte. Dans ALLMER, DISSARD, 1888, p. 61-62, il est mentionné un massif découvert en 1527 sous l’église Saint-Polycarpe, qui paraît être celui dont il est question et qui nous avait induit en erreur dans notre thèse.
64 « Il paraît, par un massif de fortification quadrangulaire, qu’il y avait là un bastion pour défendre la ville. La base de ce bastion, qui a 30 pieds de largeur et à peu près autant de longueur, offre de deux en deux pieds, des assises de moellons de roche parfaitement aplanies, sur lesquelles on a mis une couche de ciment jaunâtre de 2 pouces d’épaisseur ; on remarquait, à l’extérieur de cette muraille et à différentes hauteurs, des trous faits comme ceux des mines ». Une ouverture explorée par un maçon l’a mené dans des souterrains.
65 Ceci ne veut pas dire que nous faisons nôtre l’hypothèse d’A. Audin, mais simplement que la position d’A. Audin n’était pas si peu argumentée, comme cela a été écrit dernièrement.
66 On a supposé que les tables claudiennes étaient fixées au piédestal d’une statue équestre de Claude (voir, entre autres, AUDIN, 1964, p. 155 qui relaye une hypothèse de J. Carcopino).
67 Voici sa description : « Peu après cette découverte [du canal], on a trouvé tout à côté, mais un peu au-dessous, un massif de maçonnerie d’une grande épaisseur, ruiné en arrière et par les deux extrémités, ce qui nous a empêché d’en prendre les mesures exactes ; la partie conservée était encore de quatre mètres cinquante centimètres. Contrairement à toutes les murailles voisines se rattachant à l’amphithéâtre, cette maçonnerie formait une ligne absolument droite et parementée comme pour recevoir un revêtement ».
68 La contradiction avec le texte de Suétone n’est qu’apparente (SUÉTONE, Claude, 2, 1). Plutôt que de songer à une erreur ou une maladresse de Suétone, le texte pourrait simplement signifier que Claude est né le jour anniversaire de la dédicace de l’autel et non en 10 av. J.-C. (FISHWICK, 1996, p. 90 ; ICLW, I. 1, p. 97-99 ; III. 1, p. 13 sq.).
69 Les plaques pouvaient-elles appartenir au premier état du podium de l’amphithéâtre ou à un autre édifice proche du sanctuaire ? Nous poursuivrons les réflexions sur l’autel à une autre occasion en montrant pourquoi l’attribution traditionnelle de la frise pose question.
70 On faisait alors la confusion entre l’autel et le temple.
71 La localisation de l’église des martyrs pose toujours problème. On a pensé à l’église Saint-Nizier, mais, plus récemment, J.-F. Reynaud a soutenu l’hypothèse que les cendres des martyrs avaient d’abord été vénérées à l’église Saint-Pierre de Vaise (REYNAUD, 2015). Le terme d’Ainay pouvait s’appliquer originellement à toute la presqu’île (REYNAUD, 1998, p. 195-197).
72 Voir par exemple les mots très durs de l’abbé F. Dumas sur les « néo-archéologues », qui visaient ouvertement le conservateur du musée E. C. Martin-Daussigny (DUMAS, 1886) ou les reproches d’A. de Boissieu contre ceux qui sapaient une tradition respectable vieille de douze siècles (BOISSIEU, 1864).
73 Le tènement fut par la suite légué (au XIVe siècle) à l’abbaye de la Déserte (VACHET, 1895, p. 119-120 ; commentaires de G. Guigue de 1895 lorsqu’il publie LA MURE, 1675, n. 1 p. 4 ; BERGER, 1912, p. 114 ; CHAGNY, 1935, p. 83-84).
74 Les dimensions peuvent être quelque peu différentes selon les publications (BERGER, 1912, p. 113 ; CHAGNY, 1935, p. 86 ; AUDIN, 1938, p. 134 ; AUDIN, QUONIAM, 1962, p. 114-115). Nous donnons celles qui sont fournies dans l’article d’A. Audin et P. Quoniam. Il faudrait s’assurer de l’endroit précis où a été mesuré le diamètre de base (comme le préconise P. Gros, le diamètre inférieur doit être pris au-dessus de l’apophyge et non pas au listel). On ne prendra pas en compte la mention récente de diamètres variant « de 3,20 à 3,49 m à la base » (ROUX, 2010, p. 172). Il s’agit d’une confusion avec la circonférence et d’une erreur de lecture de l’ouvrage de l’abbé Chagny qui indiquait 3,20 et 3,43 m de tour.
75 Les fûts devaient ainsi faire 32 pieds romains, ce qui ne surprendra guère. Pour des fûts monolithes, on s’attend en effet à une hauteur correspondant à un multiple de 4, 5 ou 10 pieds, même si les architectes étaient libres de choisir des hauteurs spécifiques (WILSON JONES, 2000, p. 155).
76 Cette évaluation n’est donc pas éloignée de la restitution de J. Berger qui proposait une hauteur de 10,33 m (BERGER, 1912, p. 111).
77 L’identification avait été proposée par divers savants et fut reprise par J. B. Ward Perkins (AUDIN, 1965, p. 107 ; AUDIN, 1979a, p. 146).
78 Si l’hypothèse de propylées a été formulée, l’identification des vestiges monumentaux situés au nord-ouest de la basilique Ulpia à un temple n’est pas totalement exclue (PENSABENE, 2013, n. 25 p. 98).
79 Il existe en revanche un fût de colonne du théâtre dans ce granite du Mons Claudianus (information A. et Ph. Blanc par mail en octobre 2014).
80 Sur l’abbé Gaucerand et la consécration pontificale de l’église, voir GUILLEMAIN, 2008.
81 Les six autres fûts de colonnes de la nef en calcaire dur ont parfois été considérés comme des pièces antiques (BOISSIEU, 1864, p. 61 ; CHAGNY, 1935, p. 35-36, 76). Quoi qu’il en soit, plusieurs blocs en grand appareil utilisés dans la construction de l’église sont antiques (CHAGNY, 1935, p. 35, 69-70). En outre, un bas-relief en marbre des déesses mères était placé au-dessus de la porte principale (DARBLADE-AUDOIN, 2006, n° 61, p. 33-34). Toutes ces pièces témoignent de remplois disparates.
82 Nous n’avons pas fait le relevé de la pièce fragmentaire pour évaluer son diamètre, qui était assurément supérieur à 80 cm.
83 D. Fishwick la présente encore comme une possibilité (ICLW, III. 1, p. 182).
84 Hauteur des lettres, autrefois en lettres de bronze, de 38 cm.
85 L’un des blocs a été trouvé à la Croix-Rousse (montée Saint-Sébastien, à la caserne dite des Collinettes, au-dessus de la rue des Fantasques). Un autre était en remploi dans les fondations d’un mur du quartier des Terreaux (près des rues Lanterne et Constantine).
86 L’une fut trouvée dans l’ancien jardin de l’Oratoire, près de l’église Saint-Polycarpe, l’autre sur le site de l’Hôtel du Parc, au voisinage de la place des Terreaux.
87 Ad aram... apud templum : CIL XIII, 1702, 1712. Apud aram...ad templum... : CIL, XIII, 11174 ; ICLW, I. 2, p. 320 et 331 ; III. 1, p. 181, 182, 200.
88 Pour une synthèse sur le sanctuaire et les débats sur la chronologie des différents états voir, entre autres, PENSABENE, MAR, 2010 ; MACIAS SOLÉ et alii, 2010 (en particulier p. 426, 432-436, 444).
89 Traduction CHASTAGNOL, 1994.
90 Dans notre thèse sur l’architecture publique de Lyon et le décor architectural, il n’était pas possible de réaliser une étude monographique poussée sur chaque édifice, même si certains chapitres étaient plus conséquents que d’autres. Il est maintenant temps de s’engager dans cette voie, avec diverses collaborations, en commençant par la collaboration indispensable avec un architecte. Nous préparons ainsi un projet de recherche sur le théâtre et son environnement.
Table des illustrations
Légende | Fig. 1. a. Fragment de base de colonne attique sans plinthe et solidaire de la partie inférieure du fût, en calcaire du Midi, qui était remployé dans la maçonnerie de la cavea du deuxième état. Conservée sur le site, la base est attribuable à un état augustéen du portique au sommet de la cavea (cliché D. Fellague, avant 2007) ; b. profil de la base (D. Fellague). |
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Fichier | image/jpeg, 112k |
Légende | Fig. 2. a. Une architrave en marbre blanc du sanctuaire dit du Verbe Incarné exhumée en 1979 (cliché aimablement donné par P. André, avant 2007) ; b. détail du couronnement de l’architrave avec un astragale de perles, une tresse à deux brins tournée vers la droite et des rais-de-cœur en ciseaux végétalisés (MANDY, 1979). |
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Fichier | image/jpeg, 140k |
Légende | Fig. 3. a. Fragment de chapiteau corinthien en calcaire du Midi découvert dans les fouilles du Clos du Verbe Incarné par A. Audin en 1957 ou 1959 (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.477). La profondeur importante et la comparaison avec la pièce b indiquent qu’il s’agit d’un élément de chapiteau de pilier ; b. registre inférieur d’un chapiteau corinthien de pilier en calcaire du Midi, sans provenance (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière). La comparaison avec le fragment de la fig. 3, a assure de sa provenance lyonnaise. |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 88k |
Légende | Fig. 4. Relevé en plan et en élévation d’une partie de l’aqueduc du Gier rue R. Radisson par G. M. Delorme, vers 1760-1780 (archives municipales de Lyon, n° inv. 39. Fi118 et 39.Fi 119. Dessins acquis par la Ville de Lyon en avril 2004 avec le parrainage de Veolia Eau). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-4.png |
Fichier | image/png, 3,0M |
Légende | Fig. 5. Chapiteau corinthien en calcaire découvert en 1959 le long de la façade du bâtiment de scène de l’odéon (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00. 114). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 136k |
Légende | Fig. 6. Base attique ornée en marbre blanc, trouvée en 1942 dans les fouilles de l’aditus sud de l’odéon (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.58). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 80k |
Légende | Fig. 7. Tête de satyre trouvée au théâtre avec d’autres fragments de la statue (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2001.00.374). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 152k |
Légende | Fig. 8. Fragment de lanières avec franges attribué à une statue cuirassée d’Hadrien (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.560). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 80k |
Légende | Fig. 9. Plan des vestiges de l’amphithéâtre exhumés avant les grandes fouilles de 1959-1979 (GUEY, AUDIN, 1962, p. 145). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-9.jpg |
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Légende | Fig. 10. Plan des deux états de l’amphithéâtre selon J.-Cl. Golvin, d’après les recherches d’A. Audin (GOLVIN, 1988, pl. XVII 1 et 2). |
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Légende | Fig. 11. Pilier à colonne engagée en choin trouvé en 1954 en remploi dans le pont de la Guillotière, mais attribué par A. Audin à la façade de l’amphithéâtre. Le bloc est entreposé au parc archéologique de Fourvière (cliché D. Fellague). |
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Légende | Fig. 12. Inscription lacunaire trouvée dans l’amphithéâtre, qui a servi d’argument pour dater la réfection du monument (cliché Chr. Thioc, réserves du Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2008.00.603). |
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Légende | Fig. 13. Emplacement de la propriété de Roland Gerbaud, où fut découverte la table claudienne, avec la localisation d’autres vestiges (ALLMER, DISSARD, 1888, p. 61 et légende p. 61-62). « N° 9. Restes d’un édifice antique découverts en 1527 ». |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-13.jpg |
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Légende | Fig. 14. Plan des abords de l’église Saint-Polycarpe avec l’indication de l’état des lieux au XVIe siècle (GRISARD, 1895, p. 173). « A. Chapelle des Oratoriens devenue l’église Saint-Polycarpe, avant l’agrandissement du chœur en 1827. B. Mur antique, indiqué sur un plan terrier de 1744 et signalé par Artaud comme ayant été rencontré dans les travaux d’agrandissement de l’église Saint-Polycarpe. C. Monument ou temple romain dont les vestiges ont été rencontrés lors de l’agrandissement de l’église Saint-Polycarpe (sa position n’a pu être indiquée qu’approximativement […]). D. Position présumée de la maison de Roland Gribaud [lieu de découverte de la table claudienne]. E. Ancienne maison claustrale des Oratoriens. F. Aqueduc ou plutôt cloaque romain découvert par Spine, en 1550, et retrouvé par Flachéron en 1840 ». L’ancienne rue du Commerce correspond à la rue Burdeau et l’ancienne rue de la Vieille-Monnaie est l’actuelle rue René Leynaud. |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-14.jpg |
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Légende | Fig. 15. Vestiges du sanctuaire selon A. Audin (AUDIN, 1939, p. 97). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-15.jpg |
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Légende | Fig. 16. Monnaie représentant l’autel du sanctuaire fédéral des Trois Gaules (cliché Chr. Thioc, Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-16.png |
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Légende | Fig. 17. Les quatre fûts monolithes en granite qui soutiennent le chœur de la basilique Saint-Martin d’Ainay (cliché A. Hamm). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-17.jpg |
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Légende | Fig. 18. Relevé des fûts de colonnes antiques de la basilique Saint-Martin d’Ainay (MÉNESTRIER, 1696, p. 69). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-18.jpg |
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Légende | Fig. 19. Détail du matériau d’un des fûts de colonnes antiques de la basilique d’Ainay (fût du nord-ouest, cliché D. Fellague). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-19.jpg |
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Légende | Fig. 20. Dessin d’un médaillon d’applique représentant une venatio (chasseurs et ours) autour d’une tholos, d’un édicule rectangulaire et d’une colonne présumée (AUDIN, BINSFELD, 1964, fig. 2 p. 16 ; échelle non précisée). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-20.jpg |
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Légende | Fig. 21. Chapiteau corinthien en marbre, disparu (MÉNESTRIER, 1696, entre les p. 38 et 39). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-21.jpg |
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Légende | Fig. 22. Corniche en marbre d’époque augustéenne du même type que deux blocs trouvés en remploi à la Croix-Rousse, à la montée Saint-Sébastien et dans un mur près de la rue Lanterne (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.205). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-22.jpg |
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Légende | Fig. 23. Corniche modillonnaire en marbre trouvée dans le jardin de l’Oratoire, près de l’église Polycarpe (cliché Chr. Thioc, Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière ; n° inv. 2000.00.210). |
URL | http://journals.openedition.org/rae/docannexe/image/8792/img-23.jpg |
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Pour citer cet article
Référence papier
Djamila Fellague, « La difficulté de datation des monuments : à propos des monuments de Lugudunum, en particulier ceux considérés comme hadrianiques », Revue archéologique de l’Est, tome 65 | 2016, 187-214.
Référence électronique
Djamila Fellague, « La difficulté de datation des monuments : à propos des monuments de Lugudunum, en particulier ceux considérés comme hadrianiques », Revue archéologique de l’Est [En ligne], tome 65 | 2016, mis en ligne le 09 octobre 2017, consulté le 16 novembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/rae/8792
Auteur
Djamila Fellague
Maître de conférences, Université de Grenoble-Alpes.
Articles du même auteur
- Rennes, Presses univ. de Rennes, 2015, 204 p., 100 fig., 7 cartes en annexes et 4 tableaux d’inventaire. ISBN : 978-2-7535-3594-7, 24 €.
Droits d’auteur
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