Constructeurs d'instruments scientifiques au XIXe si�cle (original) (raw)
Constructeurs d'instruments scientifiques pour les �tablissements publics au XIXe si�cle
Barth�l�my-Urbain Bianchi.
Constructeur d'instruments de physique, n� � Montpellier le 25 d�cembre 1821 mort � Paris en 1898; il fit des �tudes classiques au coll�ge de Toulouse pour �tre, durant cinq ann�es, �l�ve dans les ateliers de Gambey. Il suivit en m�me temps les cours publics de sciences. Il commen�a � travailler pour son compte en 1840 et construisit avec beaucoup de soin des appareils relatifs � toutes les branches de la physique.
Il est surtout l'inventeur d'une machine pneumatique rotative � double effet, double �puisement, et � un seul corps de pompe oscillant, donnant le vide � 1 mm pr�s, qui fut remarqu�e � l'Exposition universelle de 1855. Il a �galement construit un appareil pour la d�termination de la densit� des poudres de guerre qui fut adopt� en France, en Belgique, et en Su�de pour les poudreries de l'Etat, ce qui lui a valu le grade de Chevalier de l'ordre su�dois de Gustave Wasa; un appareil pour la liqu�faction du protoxyde d'azote �tabli d'apr�s les indications de Dumas, un an�mom�tre perfectionn� d'apr�s le syst�me du g�n�ral Morin; un appareil destin� � l'�tude de la polarisation rotative, d'apr�s un plan de Biot, et d�crit dans les comptes rendus de l'Acad�mie des Sciences (T.XXV); enfin d'utiles perfectionnements dans les balances de pr�cision.
Les travaux de la Maison Bianchi ont obtenu plusieurs m�dailles d'or aux diverses expositions, notamment � l'Exposition universelle de 1855, une m�daille de premi�re classe. B. Bianchi a �t� nomm� Chevalier de la L�gion d'Honneur le 4.10.1862, promu officier le 20.06.1872, il est mort � Paris en 1898. La maison Bianchi s'associa avec la maison A. Collot; cette derni�re, enti�rement sp�cialis�e dans la fabrication des balances de pr�cision, fut fond�e par E. & A. Collot fr�res.
Du mat�riel Bianchi-Collot permit en 1879 et 1880 la comparaison des trois premiers kilogrammes en platine iridi� avec le kilogramme des Archives de France, dans la salle du M�ridien de l'Observatoire de Paris, � l'aide d'un chariot pour le transport des poids sur les plateaux, autrement dit un syst�me de t�l�guidage sans pince.
En 1901 la maison se trouve 8 Bd E. Quinet et 226 Bd Raspail. La vente se fait 62, bis rue M. le Prince.
Sources: Glaeser 1878, Lermina 1884, Vapereau 1893, Larousse 1929, Catalogue industrie, 1901-1902. Microfiches biographiques BN 101-413-415, 427.
Jules Carpentier (1851-1921)
Jules Carpentier naquit � Paris le 30 ao�t 1851 et mourut dans un accident de voiture � Joigny le 31 juillet 1921. Il fit ses �tudes au lyc�e Louis-Le-Grand et int�gra l'Ecole Polytechnique en 1871. Il obtient le titre d'ing�nieur des Manufactures de l'Etat de 1873 � 1876 puis d'ing�nieur � la Compagnie des Chemins de Fer Paris-M�diterran�e de 1876 � 1878.
Il racheta, au bord de la faillite, les anciens ateliers Ruhmkorff et en quelques ann�es, les transforma en une maison sp�cialis�e dans l'�tude et la fabrication des instruments de mesure �lectrique destin�s � servir aux exp�riences scientifiques et aux usages industriels. Des ateliers Carpentier sortiront les premiers galvanom�tres, amp�rem�tres et voltm�tres : appareils pour mesurer les potentiels - �nergie d�pens�e dans un appareil -, le pont de Wheatstone : appareil pour mesurer les r�sistances, une capacit� �talon : appareil pour mesurer la capacit� �lectrique. Ils ont construits par ailleurs des appareils pour mesurer la d�clinaison magn�tique tels que l'observatoire magn�tique.
A partir de 1890, il se passionne pour la photographie et cr�e en 1892 la photo-jumelle. Il sera �lu pr�sident de la Soci�t� fran�aise de photographie en 1909. Puis il s'engage dans le domaine de la cin�matographie, d�pose le brevet du "cin�matographe" et r�alise les premiers p�riscopes et appareils cin�matographiques des fr�res Lumi�res. Il devient membre de l'Acad�mie des sciences en 1907. Enfin Jules Carpentier fut passionn� d'automobile, passion qui lui fut fatale puisqu'il devait mourir dans un accident en 1921.
Louis-Joseph Deleuil.
Opticien fran�ais n� � Aix en Provence en 1795, Louis-Joseph Deleuil �tait fils d'un facteur � la poste charg� d'une nombreuse famille. Il quitta la maison paternelle � treize ans, n'ayant, dit-on, que la somme de trois francs pour tout capital, ce qui ne
l'emp�cha pas de devenir l'un des plus remarquables constructeurs d'instruments de pr�cision de sa g�n�ration, et balancier de la Commission des monnaies et m�dailles.
Il fonda lui-m�me son �tablissement qui ne tarda pas � devenir un des plus importants. On cite surtout l'admirable pr�cision de
ses instruments de pesage; son chef-d'oeuvre est sans doute la balance qu'il construisit pour le Conservatoire national des arts et m�tiers, laquelle tr�buche � un milligramme, sous une charge de 5 kg dans chaque plateau. A l'Exposition de Londres de 1851, le jury international, reconnaissant la sup�riorit� de ses instruments, lui d�cerna la plus haute r�compense (council medal)
et le gouvernement fran�ais la croix de la L�gion d'honneur. On lui doit les mod�les de balances en chimie que l'on voit dans les laboratoires, mod�les que la modicit� de leur prix mettait � la port�e de tous les chimistes. Il contribua, par sa pr�cision dans la confection des poids et mesures m�triques, � r�pandre dans tous les pays les types les plus parfaits de la base du syst�me d�cimal. Il propagea en France les piles au charbon de Bunsen et cr�a une fabrique sp�ciale de ces appareils. Dans sa fabrication, il s'attacha particuli�rement � construire, pour les besoins des sciences, des instruments solides et fonctionnant bien. Son incessante activit� le porta � s'occuper de plusieurs branches des sciences, entre autres de la photographie, de l'application de l'�lectricit� � l'�clairage, et des belles exp�riences de la liqu�faction des gaz. En 1852, il s'associa son fils, et l'�tablissement continua � grandir sous cette nouvelle direction. Il forma ce dernier en le pla�ant apprenti chez Gambey de 1839 � 1845.
Deleuil fils, apr�s un voyage d'�tudes en Allemagne, d'une dur�e de deux ans, (1845-1847) prit la direction des ateliers et travailla avec son p�re au perfectionnement des balances. Mais il �crit lui-m�me: (Deleuil constructeur d'instruments de physique, balancier de la Commission des Monnaies de France: Notice historique sur mon �tablissement et sur les produits que je soumets � l'appr�ciation du jury international de l'exposition universelle de Londres, 1862) "J'ai d� cependant me retirer de la lice jusqu'� l'exposition de 1855, afin de laisser mon p�re achever sa carri�re, l'aidant de tous mes efforts � maintenir et � agrandir sa r�putation."
La maladie frappa Deleuil p�re en 1857; mais pendant les cinq derni�res ann�es de sa vie, il eut la satisfaction de voir son fils continuer ses travaux avec succ�s et de conna�tre, avant sa mort, survenue le 9.08.1862, la d�cision du jury de l'Exposition internationale de Londres (1862) qui lui d�cernait la grande m�daille.
Deleuil, (P�re f 1820; fils 1855; succsr Pilon-Velter 1893; Velter 1899) Voir monographie, 3 brevets d�pos�s.Deleuil montre sa pompe syst�me Babinet � l'exposition de Crystal Palace, 1851. L.J.Deleuil est install� 8, rue du pont de Lodi � Paris et 7 Althrope Street, Gray's Inn Lane, Londres.(Turner, p.101)
Sources: E.Glaeser, 1878. Bulletin de la Soci�t� d’encouragement, 44, 312; 46, 126.
Eug�ne Ducretet
Eug�ne Adrien Ducretet naquit � Paris le 27 novembre 1844. Apr�s de tr�s bonnes �tudes classiques, son p�re, n�gociant bonnetier, voulut le mettre dans une �cole commerciale; mais le jeune homme passionn� pour le dessin et la m�canique, insista pour entrer dans la maison du constructeur Froment, dont il devint l'�l�ve en 1857, et dans les ateliers duquel il apprit les premiers �l�ments de la m�canique et de l'�lectricit�. En 1864, Il fonda son atelier de construction d'instruments de pr�cision pour les sciences et l'industrie. De cet atelier sortirent les appareils de physique les plus complexes et les plus achev�s cr��s par lui pour les physiciens les plus c�l�bres de l'�poque, parmi lesquels Boutet de Monvel, Saint-Loup, Lissajous, d'Almeida, Claude-Bernard, Pasteur, Mascart, Bertin, dont il pouvait dire qu'ils �taient ses ma�tres plut�t que ses clients, car il recherchait leurs conseils et suivait leurs cours. L'esprit tr�s ouvert, il joignait � sa comp�tence technique un vif attrait pour les sciences.
Il d�posa de nombreux brevets en France et � l'�tranger et pr�senta une trentaine de communications � l'Acad�mie des Sciences. Quelques-uns des appareils Ducretet furent r�glementaires dans la Marine fran�aise Il fut en particulier le
premier constructeur de la machine de Wimshurst, de l'appareil de Cailletet pour la liqu�faction des gaz, du photo th�odolite du colonel Laussedat, (il a aussi rendu enregistreur le t�l�graphe optique de ce savant), d'un creuset �lectrique de laboratoire avec aimant directeur, de l'appareil de Roentgen (1 mois apr�s la d�couverte des rayons x en 1895), puis d'appareils de radiologie pour les h�pitaux. Ses appareils pour la fluoroscopie sont dans un grand nombre de laboratoires. Il a cr�� une sonde lumineuse
pour l'examen et la v�rification rapide en plein jour, au moyen des rayon X, des colis postaux.
En T.S.F. Il construisit �galement les premiers appareils pour reproduire les exp�riences de Feddersen (miroir tournant), Hertz, Lodge, Branly. D�s 1892, pour reproduire les exp�riences de Tesla, il construisit des "g�n�rateurs de courants de Haute Fr�quence et de Haute Tension" � ondes amorties, � deux circuits coupl�s par transformateur Haute Fr�quence. D'Arsonval les utilisa pour en �tudier les applications m�dicales. En novembre 1897, il fit les premiers essais de TSF entre ses ateliers de la rue Claude Bernard et le Panth�on (400m). Ces appareils furent pr�sent�s, avec exp�riences � l'appui, � Felix Faure en d�cembre de la m�me ann�e. Le 5 novembre 1898 il fit, devant Mascart, repr�sentant l'Acad�mie des sciences, une d�monstration entre la troisi�me plate-forme de la tour Eiffel et le Panth�on. Il �quipa la marine russe de ses premiers appareils de TSF en 1899 (syst�me Popov-Ducretet).
En 1908, malade, il laisse la direction de sa maison � son fils Fernand (1888-1928), associ� � Ernest Roger. Fernand se consacra � la mise au point d'appareils de radiologie; atteint de graves br�lures, il subit de nombreuses interventions chirurgicales et perdit la vue en 1917. Son fr�re Pierre, officier d'infanterie, fut tu� � Verdun en 1915. M�daille d'or � l'Exposition Universelle de Paris en 1878, Grand prix � Paris en 1889, Anvers en 1894, Bruxelles 1897, Grand prix d'�lectricit� � Paris en 1900, "hors concours" aux Expositions de Moscou, 1891, et Chicago, 1893. R�compenses et grands prix aux Expositions universelles de Sydney, Melbourne, Amsterdam. E. Ducretet a �t� membre des comit�s d'admission des expositions universelles de Paris de 1889 et de 1900, et vice-pr�sident de la chambre syndicale des industries �lectriques, chevalier de la L�gion d'honneur en 1885, officier de l'instruction publique, de la Couronne de Roumanie. Il est mort en 1915.
Install� en 1864, il exerce au 21 rue des Ursulines en1873, (jusqu'en 1877 au moins, d'apr�s t�l�graphe � cadran cit� dans doc. H IV), puis 35 rue des Feuillantines (1880), 75 rue Claude Bernard (1892 jusque 1925 au moins). Il appose successivement les marques de fabrique suivantes :
Sources biographiques : Curinier 1901-18, Lamathiere 1875-1911, Vasseur, 1974, Catalogue de l'Industrie, 1901-1902.
L.Golaz.
On a peu d'informations sur cette maison fond�e en 1830. Voici au moins ses adresses successives :
1�: Rue de la Harpe 88 L. Golaz constructeur d'instruments � l'Usage des Sciences � Paris (inscription sur faisselle � pieds d'un calorim�tre du lyc�e Carnot, Dijon).
2�: 2 r. des Foss�s St Jacques (1876 sur un thermom�tre Dulong & Petit);
3�: 24 rue des Foss�s St Jacques, Paris 1863, fournisseur du coll�ge
imp�rial de France, constructeur d'instruments � l'usage des sciences (H IV);
m�me adresse encore en 1884 (Thermo Dulong & Petit J. de Sailly). M�me adresse au moins d�s 1877 (J.Decour).
4�: Golaz et fils 282 rue St Jacques 1889 (J.Decour).
Rudolph Koenig.
Physicien francais d'origine allemande naquit � K�enigsberg en 1832 et mourut � Paris en 1901. Il fut �l�ve du luthier parisien Jean-Baptiste Vuillaume. Ayant choisi la nationalit� fran�aise, il fonda � Paris des ateliers de fabrication d'instruments pour l'�tude de l'acoustique. On lui doit de nombreux travaux sur la vitesse du son, les mouvements vibratoires, le diapason normal, l'audition color�e, les percussions acoustiques etc; il a invent� un certain nombre d'instruments parmi lesquels une sir�ne et surtout l'ing�nieux appareil connu sous le nom de capsule manom�trique, destin� � �tudier les mouvements vibratoires de l'air.
Il a publi�, entre autres ouvrages: Catalogue des appareils d'acoustique (1859),Quelques exp�riences d'acoustique (1882).
Lancelot.
Lancelot (fondation 1871), 70 av du Maine (source 1890, Buffon).
On trouve des traces dat�es de Lancelot, dans les cahiers d'inventaires des instruments de laboratoires d'universit�s, ainsi que sur les catalogues du mus�e du CNAM (dates d'entr�e des appareils). Il vendit des instruments portant sa signature de 1870 � 1900. En fait, de par la conception de ses instruments, en tout similaires � ceux de Koenig, il semblerait que Lancelot ait �t� un employ� de celui-ci, avant de s'�tablir � son compte.
Claude-Simon Passemant
Savant fran�ais n� � Paris en 1702, mort en 1769. Il s'occupa de tr�s bonne heure de science et d'astronomie. Il apporta des perfectionnements � la construction d'un certain nombre d'appareils d'optique: t�lescopes, miroirs, etc. En 1749, il pr�senta � Louis XV une pendule astronomique surmont�e d'une sph�re mouvante, et construite avec une remarquable pr�cision. Ce chef-d'oeuvre lui valut un logement au Louvre. Citons parmi ses oeuvres: Trait� du microscope et du t�lescope (1737); et un catalogue: Description et usage des t�lescopes, microscopes, ouvrages et inventions de Passemant, (s.d.).
Heinrich-Daniel Ruhmkorff.
Constructeur d'instruments de physique allemand, n� � Hanovre en 1803, mort � Paris en janvier 1878. Ouvrier m�canicien, il se rendit � Paris et travailla chez des fabricants d'instruments de pr�cision, entre autres chez Chevallier, et fonda plus tard � Paris, 15 rue des M��ons-Sorbonne, une maison qui ne tarda pas � prosp�rer. Il construisit particuli�rement des instuments �lecto-magn�tiques, des galvanom�tres, des appareils d'induction, ex�cut�s avec une perfection qui lui gagna tous les suffrages. En 1851, il imagina de produire des courants d'induction dans une bobine de grande dimension et � deux fils, et cette belle invention, f�conde en r�sultats pratiques, le rendit bient�t c�l�bre.
En 1855, un prix de 50000 francs fut institu� pour r�compenser le savant qui inventerait la machine �lecrtique la plus puissante et la plus utile: le but �tait surtout d'encourager la recherche de l'application de l'�lectricit� comme force motrice. Une �tude approfondie de la question montra bient�t que cette application si d�sir�e �tait encore une utopie irr�alisable, et la commission g�n�ralisa le sujet du concours, le prix devait �tre donn� tous les cinq ans. En 1860 on trouva qu'aucune machine ne r�pondait convenablement � ce qu'on avait d�sir�, et le prix ne fut pas d�cern�. En 1865, aucune machine nouvelle n'avait �t� invent�e.mais en raison de l'importance qu'avait prise la bobine d'induction d�j� construite en 1851, en raison des nombreuses applications qu'on lui avait trouv�es, on jugea bon de d�cerner � M.Ruhmkorff le prix de 50000 francs.
Ruhmkorff (fondation 1839 +1877), 1�re adresse connue : rue des Ma�ons Sorbonne. 1 rue Champollion (son adresse en 1874-76, source doc. Henri IV au Mus�e national de l'�ducation).
Sources J.Baille, Notions d'�lectricit�, litt�rature populaire, 5e �dition, 1888 Paris Hachette. Larousse du XXe si�cle.
G. Wendt.
Tr�s peu d'indices sur G. Wendt. On peut lire sur certains appareils: E.Hempel & Cie G.Wendt succsr Paris (Balance hydrostatique et ar�om�tre, Lamartine); Wendt, 35 quai des Grands Augustins (catalogues du lyc�e Buffon 1890).