CANTON : Définition de CANTON (original) (raw)

TLFi Académie9e édition Académie8e édition Académie4e édition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF(1330 - 1500) CANTON, subst. masc.A.− Usuel. [En France] Division administrative regroupant plusieurs communes, élisant un conseiller général, et comportant en principe un tribunal d'instance, un percepteur et un délégué cantonal*. _Le chef-lieu du canton._− Région. (Canada). Division territoriale établie dans le domaine de la couronne :1. ... on les [ces patentes] divise en districts de six milles quarrés, connus sous le nom de townships, contenant 23 400 acres. Chacun de ces cantons est ensuite subdivisé en trente-six lots d'un mille quarré, contenant 650 acres.Crèvecœur, _Voyage dans la Haute Pensylvanie,_t. 3, 1801, p. 155.− [En Suisse] Chacun des États qui composent la Confédération Helvétique. Les treize cantons suisses (anc.). B.− Vieilli et littér. Certaine étendue de pays. Endroit, lieu, région :2. Il y avait un berger qui gardait les chamelles d'un village aux bords de ce lac, dans un canton désert et inhabité de cette haute montagne. Lamartine, _Voyage en Orient,_t. 2, 1835, p. 240.1. [P. réf., ou imitation de l'expr. pascalienne : (l'homme) égaré dans ce canton détourné de la nature (Pensées, éd. Brunschwicg, II, 72)] Un canton insignifiant de l'univers. La terre (Guéhenno, Journal d'une « Révolution » Été , 1937, p. 35).2. Portion limitée d'un territoire :3. ... chez les anciens peuples, chaque canton, chaque cité, par la différence de son langage, étant isolé de tout autre, il en résultait un chaos favorable à l'ignorance et à l'anarchie.Volney, _Les Ruines,_1791, p. 105.− P. anal. Place assignée à quelque chose :4. ... C'est lui [Deleuze] qui, rassemblant leurs tribus différentes, En de riches herbiers et de nombreux cartons, Aux peuples végétaux assigne leurs cantons... J. Delille, _Les Trois règnes de la nature,_1808, p. 58.− Spéc. Partie déterminée d'un territoire (en vue d'une certaine destination). Canton de chasse, de bois :5. Roussard, l'ermite solitaire, l'usufruitier de la combe aux mûres, était le seul maître de ce canton de bois et reconnu comme tel par tous les autres lièvres, ...Pergaud, _De Goupil à Margot,_1910, p. 120.♦ En partic., CH. DE FER. Zone dont l'entretien et la surveillance sont assurés par une brigade d'agents; section de voie entre deux postes de cantonnement*. − P. métaph., littér. Partie, région (d'une chose abstraite) :6. On le devinait de plus d'une érudition prodigieuse dans le canton de ses recherches personnelles, qui était l'histoire de l'église aux premiers siècles.Malègue, _Augustin,_t. 1, 1933, p. 168.C.− HÉRALD. ,,1. Se dit des quatre angles de l'écu. Canton dextre du chef, de la pointe; canton senestre du chef, de la pointe. 2. Pièce carrée qui occupe l'angle dextre ou l'angle senestre de l'écu. 3. Se dit également des vides laissés par la croix`` (L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 757). Prononc. et Orth. : [kɑ ̃tɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1243-47 « coin » canton de la ville (Ph. de Novare, Mém., 2, 91 ds T.-L.); 2. 1275 hérald. (Walford's Roll, version Leland, I, 23 ds G.-J. Brault, Early Blazon, Oxford, 1972, p. 136); 3. 1775 « subdivision d'un arrondissement » (Turgot, Mém. sur les municipal. ds Rob.); 1789, 22 juin (Le Point du jour d'apr. Brunot t. 9, p. 1019); cf. décret du 22 déc. 1789, Brunot, loc. cit., v. aussi Frey, p. 78; 4. 1835 eaux et forêts (Ac.); 5. [le dér. cantonnier est attesté dep. 1832] 1845 p. et ch. (Besch. Suppl.). B. 1467 « chacun des États composant la Confédération suisse » canton de Fribourg (Comptes Trés. 129, Archives nat. ds Pat. Suisse rom.). A. empr. à l'a prov. canton « coin, angle » (av. 1218 ds Rayn.), dér. de can « côté, bord », v. chant « côté »; cf. au sens 4 l'indication de Littré, s.v. cantonnier sur l'organisation de l'entretien des routes établie en Languedoc par le marquis de Nisas [1660-1754]. B le mot est venu de l'Italie du Nord où cantone est passé du sens de « coin » à celui de « portion de territoire », dès l'an 1000; le nom de canton aurait été employé pour désigner les États de l'ancienne Confédération suisse, par des marchands et ambassadeurs italiens venus à Fribourg, puis aurait été adopté par les chancelleries fribourgeoise (1467, supra) puis genevoise (d'apr. Pat. Suisse rom.). Fréq. abs. littér. : 949. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 486, b) 1 103; xxes. : a) 798, b) 842. Bbg. Kohlm. 1901, p. 16. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 188. − Wind 1928, p. 46.