Commission Charbonneau: Sylvie Roy à l'origine de l'effet «boule de neige» (original) (raw)

Archives PC, Jacques Boissinot

Sylvie Roy, photographiée en avril 2012

Aux yeux de deux ex-témoins-vedettes de la Commission Charbonneau, la députée Sylvie Roy aura été l'instigatrice de la volonté politique ayant mené au déclenchement d'une enquête publique sur les malversations dans l'industrie de la construction.

Mis à jour le 1er août 2016

Mais malheureusement, selon le syndicaliste Ken Peirera et l'ex-entrepreneur Lino Zambito, Mme Roy, décédée dimanche à l'âge de 51 ans, n'a pas reçu tout le crédit qu'elle méritait.

Mme Roy a succombé à une hépatite aiguë, selon ce que son conseiller politique Éric Vachon a affirmé à plusieurs médias. La population pourra lui rendre hommage dimanche et lundi à Trois-Rivières. Ses funérailles auront lieu dimanche, à la cathédrale de l'Assomption de Trois-Rivières.

Au cours d'entretiens avec La Presse canadienne, lundi, MM. Peirera et Zambito ont souligné le travail « colossal » de la députée d'Arthabaska à une époque où de nombreux élus doutaient de la pertinence d'une enquête publique sur la construction.

Pour M. Zambito, c'est Mme Roy, avant même que l'Action démocratique du Québec (ADQ) soit absorbée par la Coalition avenir Québec (CAQ), qui a été à l'origine de l'effet « boule de neige » à l'Assemblée nationale à l'égard de ce dossier.

Toutefois, a ajouté M. Pereira, elle a été reléguée dans l'ombre une fois chez les caquistes parce que la question de l'intégrité dans la construction s'est retrouvée surtout entre les mains du député Jacques Duchesneau.

Pour sa part, l'ancien vérificateur Renaud Lachance - également l'un des commissaires de la Commission Charbonneau - a salué la contribution de Mme Roy.

Dans une déclaration transmise par courriel, celui-ci a estimé que l'intégrité et la saine gestion des fonds publics figuraient parmi les « grandes valeurs » de la députée.

Même si Mme Roy a écorché la FTQ-Construction à quelques reprises au fil des années, le directeur général du syndicat, Yves Ouellet, a néanmoins souligné que la députée avait fait son travail en posant des questions afin de faire avancer les choses.

Pour sa part, encore ébranlé, l'ancien chef de l'ADQ Mario Dumont, qui a recruté Mme Roy en politique, s'est souvenu d'une femme qui « travaillait très fort » avec une « détermination de fer ».

Revenant sur la décision de Mme Roy quitter la CAQ à la fin août 2015 pour siéger comme indépendante, l'ancien politicien a dit que la députée se sentait « sous-utilisée » par le parti de François Legault.

Si plusieurs se souviennent du travail accompli par Mme Roy en matière d'intégrité dans la construction, M. Dumont a rappelé que celle-ci avait également à coeur des dossiers comme celui des victimes d'actes criminels.

Funérailles: le lieu et la date n'ont pas été encore déterminés

Le lieu et la date des funérailles de la députée Sylvie Roy n'ont pas été encore déterminés.

Normalement, lors du décès d'un député en fonction, les funérailles sont de nature privée. On ne prévoit donc pas de funérailles nationales. Cependant, l'Assemblée nationale se met à la disposition de la famille pour l'accompagner dans l'organisation des funérailles du défunt, si nécessaire.

La députée, qui était mère de deux enfants, est décédée dimanche après-midi à 51 ans d'une hépatite aiguë, après un mois d'hospitalisation à l'Hôpital Enfant-Jésus de Québec.

La cause exacte de la maladie, qui a attaqué le foie de la députée, demeure inconnue. Une biopsie a été pratiquée, mais elle n'était pas concluante. Les médecins ont renoncé à faire une deuxième biopsie, en constatant la détérioration de l'état de la malade. La famille a refusé de procéder à une autopsie.