Mort de Philippine à Paris : le suspect interpellé en Suisse était sous OQTF et déjà condamné pour viol (original) (raw)

Publié le 24/09/2024 à 20:12, Mis à jour hier à 09:41

Le corps sans vie de l’étudiante avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l’ouest de Paris, samedi. Le suspect est un ressortissant marocain, déjà condamné à 7 ans de prison pour un viol en 2019. Il avait été libéré début septembre.

Un jeune homme a été interpellé ce mardi 24 septembre, en Suisse, soupçonné d’être impliqué dans la mort de Philippine, étudiante de 19 ans dont le corps sans vie a été découvert enterré samedi dans le bois de Boulogne, dans l’ouest de Paris.

Le suspect, nommé Taha O., a été arrêté à Genève par des policiers locaux. Une demande d’extradition vers la France va être adressée aux autorités suisses, indique au Figaro le parquet de Paris. Le suspect était déjà connu des services de la justice française et était visé par une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) avec interdiction de retour en France pendant 10 ans.

Il viole une étudiante en 2019

D’après nos informations, Taha O. est un ressortissant marocain, né en 2002 dans la ville de Oujda, au Maroc. Il entre en France depuis l’Espagne le 13 juin 2019 grâce à un visa touristique, à l’âge de 17 ans. À l’époque, il est rapidement pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du Val-d'Oise.

Ce qui ne l’empêche pas, à la fin de l’été 2019, de commettre un viol sur une étudiante de 23 ans sur un sentier forestier à Taverny, dans le Val-d'Oise. Il est rapidement identifié par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Val-d'Oise grâce à son ADN et interpellé. Placé en détention provisoire, il est condamné deux ans plus tard, en octobre 2021 par la cour d’assises des mineurs, à sept ans de prison. Derrière les barreaux, il ne reçoit aucune visite au parloir ni aucun appel téléphonique.

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Il ne s’est jamais présenté à son lieu d’assignation

Le 20 juin 2024, il ressort de prison pour être placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz, après quasiment cinq ans de prison. Selon une source proche du dossier, un juge des libertés et de la détention l'a libéré le 3 septembre dernier du CRA où il se trouvait.

Puisque visé par une OQTF, contre laquelle il n’a formulé aucun recours, la justice lui a notifié une assignation à résidence dans un hôtel de l’Yonne, prise en charge par la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Or, il n’a jamais rejoint son lieu d’assignation, a-t-on appris. Le 4 septembre, le Maroc a envoyé un laissez-passer consulaire, permettant son expulsion du pays. Mais à ce moment-là, l'homme était déjà introuvable.

Pour remonter la piste de Taha O., les autorités ont analysé les images de vidéosurveillance et les données téléphoniques. Les investigations ont permis d'établir que la carte bancaire de Philippine a été utilisée à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, après le meurtre. Selon les premiers éléments de l'enquête, Philippine aurait été tuée vendredi après-midi dans le bois de Boulogne. Le ressortissant marocain serait ensuite revenu le lendemain pour l'enterrer.

Homme muni d'une pioche

La victime, prénommée Philippine et âgée de 19 ans, était étudiante à l'université de Paris-Dauphine. Son corps avait été retrouvé enterré lors d'une battue samedi après-midi. C'est sa famille qui avait signalé sa disparition.

L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université. Philippine a d’ailleurs été filmée par les caméras de vidéosurveillance en train de marcher en direction du bois de Boulogne après son déjeuner, selon nos informations.

Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte et confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Selon une source policière, des témoins avaient raconté avoir vu un homme muni d'une pioche dans le secteur.