«Censurer Lucie Castets est une faute institutionnelle d’Emmanuel Macron», estime François Hollande (original) (raw)
Publié le 28 août 2024 à 09h51, mis à jour à 12h21
Dans un entretien au Point publié ce mercredi, l’ex-président de la République affirme qu’un gouvernement avec «toutes les composantes de la gauche» est possible, à condition que le premier ministre soit un socialiste.
Deux jours après qu’Emmanuel Macron a balayé l’option d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), son prédécesseur à l’Élysée, François Hollande, estime que cette décision est une «faute institutionnelle». «Ça n'était pas au président de la République de “censurer” lui-même Lucie Castets. Cette responsabilité revient à l'Assemblée nationale après que les députés ont pu écouter la déclaration de politique générale et la composition du gouvernement et exprimer leur choix. C'est une faute institutionnelle», a fustigé le nouveau député de Corrèze dans un entretien au Point publié ce mercredi 28 août.
Pour gouverner avec toutes les composantes de la gauche, il faut que la direction du gouvernement soit socialiste et que cette union soit favorable à la construction européenne
François Hollande, ancien président de la République et député de Corrèze
Près de deux mois après les élections législatives anticipées, desquelles l’alliance des parties de gauche est arrivée en tête, les tractations en vue de la future nomination d’un premier ministre se poursuivent. Après un premier tour de consultation, vendredi 23 août, le président de la République doit recevoir ce mercredi une délégation des Républicains (LR), dont pourrait faire partie Laurent Wauquiez. Ces nouvelles consultations se feront sans LFI, le Rassemblement national et Éric Ciotti. Et si l’Élysée a écarté un gouvernement avec à sa tête Lucie Castets, le Palais affirme que sa «porte reste ouverte jusqu'au bout aux socialistes, écologistes et communistes».
«Quand les socialistes cèdent, ils ouvrent un espace à la radicalité»
À la question de savoir s’il était prêt à gouverner avec les Insoumis, l’ancien président de la République a fixé ses lignes rouges, sans écarter cette option. «Pour gouverner avec toutes les composantes de la gauche, il faut qu'au moins deux conditions soient remplies au-delà du vote des Français. D’abord, que la direction du gouvernement soit socialiste. Puis, que cette union suive une ligne d'ouverture capable de nouer des compromis et qu'elle soit favorable à la construction européenne.»
«Quand les socialistes cèdent leur leadership, doutent d'eux-mêmes, baissent la tête ou se font des procès en trahison, ils ouvrent un espace à la radicalité qui enlève à la gauche toute chance d'accéder au pouvoir», a-t-il ajouté dans les colonnes de l’hebdomadaire. Ce dernier affirme enfin qu’il œuvrera le temps de son mandat parlementaire à «rééquilibrer la gauche», «conformément aux résultats des européennes, qui avaient placé Raphaël Glucksmann largement devant toutes les autres composantes».
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