Meurtre de Philippine à Paris : il faut «faire évoluer notre arsenal juridique», estime Bruno Retailleau (original) (raw)

Publié le 25/09/2024 à 11:01, Mis à jour le 25/09/2024 à 11:49

Le ministre de l’Intérieur souhaite «travailler» avec Didier Migaud, ministre de la Justice, «pour assurer la sécurité de nos compatriotes».

Au lendemain de l’arrestation d’un suspect en Suisse, un ressortissant marocain condamné à 7 ans de prison pour un viol en 2019, dans la mort de Philippine, le ministre de l’Intérieur a appelé mercredi à «faire évoluer notre arsenal juridique». Le suspect était déjà connu des services de la justice française et était visé par une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) avec interdiction de retour en France pendant 10 ans.

«Ce crime est abominable (...) nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner. C'est à nous, responsables publics, de refuser la fatalité et de faire évoluer notre arsenal juridique, pour protéger les Français, écrit Bruno Retailleau sur X. Car c'est le premier de leurs droits, et donc le premier de nos devoirs. S'il faut changer les règles, changeons-les.»

«S'il faut changer les règles, changeons-les», poursuit le ministre, qui appelle à «travailler» «ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le périmètre de nos responsabilités respectives, et sous l'autorité du premier ministre (...) pour assurer la sécurité de nos compatriotes». Dès leur entrée en fonction, un bras de fer s'est engagé entre le ministre de l'Intérieur, partisan d'un changement de la politique pénale pour plus de fermeté, et le garde des Sceaux Didier Migaud, qui a rappelé que la justice était «indépendante».

«J_e voudrais saluer l'efficacité de nos services de police et celle de nos voisins suisses, qui ont permis l'interpellation rapide du suspect_», conclut le nouveau locataire LR de Beauvau.

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Le suspect «libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024»

Le corps de Philippine, âgée de 19 ans et étudiante à l'université de Paris-Dauphine, avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l'Ouest parisien, lors d'une battue samedi après-midi. C'est sa famille qui avait signalé sa disparition. L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université.

Le suspect, arrêté mardi en Suisse, âgé de 22 ans et en situation irrégulière avait été condamné en 2021 pour un viol commis en 2019. Il avait été «libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024», selon le parquet de Paris. Il était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz.

Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait «parvenir l'autorisation d'expulsion» aux autorités françaises, selon cette même source. La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.