«Même les Français n’ont rien à redire» : la presse anglo-saxonne sous le charme des JO... Et des Parisiens (original) (raw)

Publié le 3 août 2024 à 10h57, mis à jour à 13h43

REVUE DE PRESSE - Plusieurs médias anglo-saxons se disent agréablement surpris par l’ambiance des Jeux et l’enthousiasme des habitants de la capitale, habituellement «médaille d’or de la mauvaise humeur».

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Les clichés ont décidément la vie dure. Outre-Atlantique, les Français sont souvent perçus comme des râleurs et de perpétuels insatisfaits. «Depuis que leur ville a obtenu le droit d’accueillir les Jeux olympiques d’été, les Parisiens étaient assurés de remporter la médaille d’or de la mauvaise humeur», écrivait le Wall Street Journal le 1er août dernier. Comment leur donner tort ? Les semaines qui ont précédé le coup d’envoi de l’olympiade ont ressemblé à un festival de bougonnerie comme nous en sommes brillamment capables. Empêtrés dans une sinistre crise politique, les Français se sont plaints des difficultés de circulation à venir, des potentielles rames de métro bondées, des stations fermées, de l’afflux massif de touristes, de la hausse des prix...

Puis la compétition a commencé. Rapidement, les premières médailles et les premiers titres sont tombés. Et Paris s’est transformé. De ville parfois résolument inamicale, elle est devenue capitale du bonheur et de l’enthousiasme. A la question «Qui aurons-nous comme premier ministre ?» s'est substituée une autre, qui paraît désormais bien plus existentielle : «A quelle position finirons-nous au classement des médailles ?» Le slogan «Paris est une fête» d’Hemingway n’a jamais semblé aussi juste. Avec une pointe d’ironie, la presse américaine semble sous le charme : «La plus grosse surprise des JO de Paris : même les Français n’ont rien à redire», titre en Une le Wall Street Journal.

«Ce genre de succès est totalement inconnu des fans français»

Cet enthousiasme débordant (et presque contre-nature), les Français le puisent évidemment dans le succès de leurs athlètes. À mi-parcours, la France caracole à la deuxième place du classement des médailles et a déjà engrangé plus de breloques que lors de l’édition 2021 à Tokyo. «Ce genre de succès est totalement inconnu des fans français», ne peut pas s’empêcher de griffer le grand quotidien américain, qui poursuit dans l’ironie un tantinet cruelle en rappelant qu’aucun Français n’a remporté Roland Garros depuis 41 ans et que notre «cycliste préféré est un homme qui n’a jamais remporté le Tour de France, Raymond ’l’éternel second’ Poulidor ». De là à qualifier la France de pays de «loser», il n’y a qu’un pas...

... que le journal américain ne franchit pas, puisqu’il estime que «les supporters locaux ont développé un goût pour l’or, plus important encore que la cigarette qui accompagne leur café». Visiblement ravis de puiser dans les clichés, les auteurs se permettent un dernier trait d’esprit pour qualifier la folie qui s’est emparée de la capitale, en évoquant le site de la Concorde, où se déroulent les épreuves «urbaines» (BMX freestyle, breaking, skateboard et basketball 3x3) : «Autrefois, sur la place de la Concorde, on perdait la tête. Désormais on perd la raison».

Du point de vue des journalistes anglo-saxons, le ressenti est unanime. Le correspondant de Reuters à Paris, Michel Rose, estime que la capitale «est devenue un parc d’attractions géant, même en dehors des sites olympiques». Le reporter «n’avait pas vu la ville aussi insouciante et heureuse depuis longtemps».

Sur son site Internet, la BBC se demande même si ce n’est pas «le bon moment pour passer des vacances à Paris». La radio britannique fait part de «la perplexité des Parisiens qui parviennent à s’asseoir dans le métro à l’heure de pointe» et «des rues relativement calmes de la ville». De quoi faire regretter leur choix aux nombreux habitants de la capitale partis en vacances pour éviter la cohue ?

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