Cécile Duflot se prononce contre la « Silicon Valley » (original) (raw)

Cécile Duflot, emmitouflée, a quadrillé, hier après-midi, le plateau de Saclay, entre grands centres de recherche et terres agricoles. En campagne pour les régionales, la tête de liste francilienne d'Europe Ecologie-les Verts a fustigé le projet de « Silicon Valley à la française » présenté par Nicolas Sarkozy. Une belle image tout ensoleillée que la militante écologiste juge particulièrement mensongère. « Nous sommes dans de l'annonce et pas dans la réalisation concrète. L'équivalent, dans la région, d'une Silicon Valley irait de Cergy à Fontainebleau ! »

Pour le futur grand pôle du plateau de Saclay rassemblant universités, grands centres de recherche et entreprises, et pour lequel sept grandes écoles doivent déménager, le président de la République a annoncé, en décembre, l'octroi de 1 milliard d'euros piochés dans le Grand Emprunt en plus des 850 millions en capital déjà promis. « Le projet du Grand Paris est un projet idéologique qui date des années 1960, celui de construire une énorme infrastructure et d'opposer les territoires, tacle Cécile Duflot entre deux pauses visite à proximité de Polytechnique et du futur centre consacré aux nanotechnologies. Quelle est cette logique qui consiste à prendre l'Ecole normale supérieure de Cachan au Val-de-Marne et la Faculté de pharmacie à Châtenay-Malabry ? Il vaudrait mieux investir vraiment dans la recherche, plutôt que dans des bâtiments ! » La tête de liste écolo critique autant le déménagement des grandes écoles, que celui de la fac d'Orsay de la vallée vers le plateau.

« L'université d'Orsay existe, elle est à proximité des transports, analyse-t-elle. Elle a besoin d'être rénovée et non pas d'être déménagée. Mais l'Etat, par cette opération, va ainsi récupérer du foncier du côté des gares. »

« Des synergies ne vont pas se créer en déplaçant la faculté de 5 km, ironise Laurent Audouin, maître de conférence en physique à Paris-Sud-XI et candidat sur la liste verte de Seine-et-Marne. Les personnels des universités le savent et ne se positionnent pas pour ce projet. » Enfin, les Verts réclament, à cor et à cri, la préservation des fameux 2 300 ha de terres agricoles.

Et pas « environ » comme dans le texte de loi de Christian Blanc, présenté en première lecture à l'Assemblée nationale et qui doit passer prochainement au Sénatâ?¦