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Fournier à Denver !

Evan Fournier à Denver (Reuters)

Evan Fournier à Denver (Reuters)

L'arrière de Poitiers Evan Fournier est devenu jeudi soir le 21e Français drafté en NBA. Il jouera pour Denver, qui l'a sélectionné en 20e position.

publié le 29 juin 2012 à 07h37 mis à jour le 29 juin 2012 à 09h04

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Evan Fournier a toujours un coup d'avance. A quelques heures de la Draft, alors que les prévisions l'envoyaient au choix, à Cleveland, Memphis, Boston ou encore New Orleans, lui nous avait confié : «A Denver, j'ai cassé la baraque. Ç'a été mon meilleur work-out. Tous mes tirs rentraient. lls ont le 20e choix. Pourquoi pas ?» Il suffisait de demander. Les Nuggets ont donc sélectionné l'arrière de Poitiers (1,97 m) à la vingtième place, un cran au-dessus de ce qui était attendu (plutôt entre 25 et 30). Fournier devient le 21e Français drafté de l'histoire. Comme Tony Parker, Nicolas Batum, Ian Mahinmi et Johan Petro avant lui, le joueur est drafté avant ses vingt ans.

Pendant toute la cérémonie, Fournier, assis à côté de son agent Bouna Ndiaye, qui s'occupe de nombreux Français de NBA (Beaubois, Séraphin, Batum...), a semblé décontracté. Venu en petit comité, avec ses parents, sa grand-mère, sa grand-tante, ainsi que sa compagne et son meilleur ami, Fournier a regardé les noms défiler les uns après les autres, gardant les mains sagement croisées sur son costume gris foncé, souriant de temps à autre. «On n'avait jamais eu un joueur aussi détendu», observait Jérémy Medjana, le deuxième agent de Fournier.

Evan Fournier est le quatrième Français à jouer à Denver, après Tariq Abdul-Wahad (1999-2002), Yakhouba Diawara (2006-2008) et Johan Petro (2008-2010). Ronny Turiaf est lui passé par Denver dans le cadre d'un échange, mais n'y a jamais joué.

Une ligue d'été en perspective

«J'avoue, mon coeur s'est mis à battre très fort quand j'ai vu mon visage s'afficher sur l'écran géant, concédait tout juste le Poitevin à la carrière fulgurante, qui il y a trois ans évoluait encore au Centre fédéral. Quand je suis allé serrer la main de David Stern, j'ai surtout pensé à ne pas me casser la figure !» Un état d'esprit qui fait furieusement penser au discours d'un Tony Parker au début des années 2000. «Il a ouvert des portes à notre génération», honorait d'ailleurs Fournier, talent précoce qui sort de deux saisons riches à Poitiers, achevées par une campagne à 14 pts et 3 rbds de moyenne, agrémentée des distinctions de meilleure progression et de meilleur jeune de Pro A.

Un choix de carrière aujourd'hui validé par cette belle consécration. «Je ne suis pas surpris. C'est ce que je voulais. Je m'en suis donné les moyens. Et aujourd'hui, ce n'est que le début, certainement pas une finalité.» A Denver, que Fournier rejoindra dès demain samedi, un premier gros challenge attendra le Français : gagner du temps de jeu dans une équipe qui compte déjà plusieurs joueurs confirmés aux postes d'arrière et d'ailier -Wilson Chandler, Aaron Afflalo, Danilo Gallinari... -, les deux où le joueur est susceptible d'être utilisé. «Le premier truc que m'a dit le general manager, c'est qu'on allait travailler sur mon corps.» Entendez renforcer sa musculature, l'un des "défauts" identifiés de Fournier, dont le jeu à risque et tout en pénétration à la Manu Ginobili nécessitera une solide charpente pour encaisser les coups.

Il sera mis à l'épreuve très bientôt lors d'une ou deux ligues d'été. Mais d'ici-là, il aura enfin eu le temps de célébrer un peu, après un marathon de onze work-outs en quinze jours, le plus grand jour de sa jeune carrière.

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