Gunnar Andersson, le plus grand buteur de l'Olympique de Marseille Recordman

des buteurs 35 buts en 1953 (original) (raw)

ANDERSSON (Gunnar). N� le 14 ao�t 1928 � Ardika. Gunnar Andersson fut peut-�tre le joueur le plus aim� de toute l'histoire de l'OM.Trop gentil, trop attachant, vraiment proche des supporters avec qui il conversait � av� l'assent �. Pourtant, rien ne destinait ce Scandinave � devenir la coqueluche de tout Marseille. N� le 14 ao�t 1928 � Arvika, petit bourg de la Su�de du Nord, il fait des d�buts prometteurs dans deux petits clubs, jouant ensuite � Goteborg avec Gren qui deviendra plus tard une star du Milan AC. Il fut recrut� par l'entra�neur Wolf, du Stade Fran�ais, qui l'avait observ� lors d'un tournoi � Barcelone et qui s'entendit critiquer s�v�rement pour avoir dirig� sur Marseille un tel joueur au lieu de le garder tout bonnement pour lui.
Et bien s�r, Gunnar eut un curieux titre de gloire : il fut le premier footballeur qui ait �t� "kidnapp�" (avant Di Stefano et maintenant quelques Colombiens). Alors qu'il se trouvait dans le train Paris-Marseille avec M. Wolf, lors de son arriv�e, il fut invit� � quitter le convoi � la gare d'Avignon. Voir l'article d'Alain Pecheral ici Deux journalistes de Marseille le firent monter � bord d'une traction avant noire qui les conduisit en grand secret dans un h�tel discret proche de la Canebi�re. Simple �pisode de la guerre qui mettaient aux prises depuis longtemps les chroniqueurs sportifs marseillais et le Pr�sident de l'OM, le tout puissant Louis-Bernard Dancausse. L'histoire fit quelque bruit autour du Vieux-Port et Dancausse faillit en attraper une jaunisse. Le patron de l'OM., en effet, n'admettait pas que l'on joua au "kidnapping" avec un gaillard qui lui avait cout� quatre millions (de l'�poque) plus les frais et les centimes additionnels.
Quand on voit ce que coute aujourd'hui un joueur et que l'on fait la conversion, cela repr�sente 6000 Euros. Pas de quoi fouetter un chat. Mais on ne vit pas � la m�me �poque. Qui �tait au juste cet Andersson dont personne n'avait entendu parler? Tout simplement un r�serviste de l'IFK Goteborg que les censeurs de l'amateurisme su�dois avaient sanctionn� parce qu'il touchait 25 couronnes (1.625 francs, soit 2 Euros 50) par match alors que les meilleurs joueurs devaient se contenter de 15 couronnes au titre de manque � gagner.
A Goteborg pendant l'hiver, il jouait au "bandy", adaptation du hockey sur glace sur terrain de football. A cette �poque Gunnar vivait de son m�tier de ... plombier � la Compagnie des Chemins de Fer Su�dois. Un an exactement apr�s son d�part de Goteborg, tous les Marseillais s'accordaient � dire (et la Bonne M�re sait qu'il est difficile de faire l'unanimit� dans sa bonne ville) que le su�dois �tait un joueur en or. Il avait suffi que Gunnar marqua quelques buts �poustouflants pour que de plombier, il devint orf�vre. Le 31 D�cembre 1950, � Toulouse, Gunnar (ci-contre) marquait le premier but de son aventure Olympienne.
Il avait �t� le roi des buteurs en 1952 (31 buts) en 1953 ( 35 buts et record) et le n� 3 en 1954 et en 1955. Autant dire que l'OM lui devait beaucoup. Il �tait surnomm� Monsieur 50 % puisqu'il marquait plus de la moiti� des buts Olympiens. Gunnar n'aimait pas beaucoup perdre, m�me � la belote. Lors de ses d�buts � l'OM. il n'osait plus sortir de son h�tel apr�s une d�faite, tant il avait honte. Quand son �quipe fut battue le 16 septembre 1951 au V�lodrome (3-10) par Saint-�tienne (le gardien Lib�rati avait �t� bless� et on ne rempla�ait pas les joueurs), il pleura, et s'attribua toute la responsabilit� de la d�faite, bien qu'ayant marqu� les 3 buts de son �quipe : �Oui, j'ai marqu� les 3 buts, dit-il, mais j'aurais du en marquer onze ... �
Un humoriste s'exclama : "On en fera un bon international... fran�ais !" Et Gunnar "Marius" Andersson fut naturalis� et joua avec l'�quipe de France B � Marseille au V�lodrome contre l'Italie en F�vrier 1956. Le d�part de Kopa au Real de Madrid (� l'�poque, on ne jouait pas en s�lection quand on �tait � l'�tranger) avait provoqu� dans la presse l'id�e que l'avant-centre Marseillais lui succ�derait. En 1957, il marqua quatre buts au champion de France Saint-�tienne (4-3), ce fut son chant du cygne avec la victoire en Coupe Drago cette m�me ann�e (son dernier but ci-contre). Au d�but de la saison suivante, alourdi et en pi�tre condition physique, il ne fut plus que l'ombre de lui-m�me. L'OM d'ailleurs en paya les cons�quences en ne se sauvant que lors de la derni�re journ�e
A � peine 30 ans, il fut transf�r� � Montpellier, Bordeaux, Aix o� il continua malgr� tout de marquer des buts.En 1961, de retour � Marseille et sans club, il se retrouva docker sur le port de Marseille. Le d�but de la d�gringolade qui va inexorablement entra�ner le � p�vre � Gunnar au fond d'un gouffre sans fin. Le soir du match OM-Dukla de Prague, le 1er Octobre 1969, alors que l'OM adule un autre Su�dois, Roger Magnusson, Gunnar tombe pour ne plus se relever. Il avait 41 ans. Quelques jours plus tard arrivait pour la deuxi�me fois apr�s une pige en 1967 un certain Josip sur La Canebi�re, mais l�, ce sera une toute autre histoire. Les Buts de Gunnar Andersson ici Vous trouverez dans ces pages un certain nombre d'entre-eux, c'est ce que Gunnar nous a laiss� en h�ritage, Merci aux photographes de l'�poque de l'avoir immortalis�.
Article Miroir Sprint du 7 Octobre 1969 Mercredi 1er Octobre 1969 OM Dukla de Prague au V�lodrome, seizi�me de finale de la Coupe des Coupes.... A Marseille, un homme traverse la rue Sainte, proche du Vieux-Port. Pris d'un malaise il s'affaisse, Sa t�te heurte violemment le sol Des passants s'empressent, un m�decin intervient. Trop tard, l'homme expire. C'est un fait divers banal dans la chronique d'une grande ville. A Marseille, le match de Coupe des Vainqueurs de Coupe, OM - Dukla, va avoir lieu, et au stade V�lodrome, les 26 000 personnes ne se posent qu'une question, comment porter leur �quipe � la victoire? Suivant le formule consacr�e, la vie continue . Et demander � la foule une minute de silence ne serait ce pas risquer de g�cher une soir�e qui peut �tre euphorique. Cette trag�die que fut la vie de Gunnar Andersson, s'est termin�e � 41 ans, � un �ge o� tant d'hommes ont des raisons de penser qu'ils ont encore l'avenir devant eux. Pour tous les sportifs, ce doit �tre un sujet de r�flexion, sur la fragilit� de la gloire sportive et sur la vanit� de la condition de vedette, les exemples sont nombreux que la presse, la litt�rature et le cin�ma ont maintes fois illustr�s. Plus dure sera la chute, mais le monde du football a �t� iusqu'ici un monde qui se voulait clos pour mieux dissimuler ce voile de l'hypocrisie qui s'est d�chir� dans une ville o� l'engouement et la d�ception prennent toujours la forme du paroxysme. Quant � Gunnar, il aura �crit les plus glorieux moments de la Grande Histoire de l'OM. Fran�ois Th�baud