Origines et sens de l'inhumation à l'époque impériale (original) (raw)
ORIGINES ET SENS DE L'INHUMATION A L'ÉPOQUE IMPÉRIALE
Je ne prétends pas apporter la solution définitive d'un problème aussi controversé 1. Cette prétention serait particulièrement vaine lorsqu'il s'agit d'éclaircir les origines d'une évolution qui aboutit à la pratique exclusive de l'inhumation. Ce changement, pour devenir total à un moment donné, ne s'est pourtant pas opéré uniformément et instantanément du jour au lendemain : il s'étale dans le temps aussi largement que dans J'espace 2. On ne saurait donc assigner une origine unique à ce phénomène lent et progressif, ni parler de révolution, quand on ne constate en fait que des cas particuliers, fort peu éclairants, d'ailleurs. Ainsi, quand nous apprenons par Stace 8 que le corps de Priscilla, femme de l'affranchi Abascantus, reposera enveloppé dans la pourpre de Sidon, parce que son mari « n'a pu supporter la fumée et le fracas du bûcher funèbre », les termes du poète peuvent nous laisser croire que des raisons sentimentales ont dicté le choix d'un rite qui respecte la personne physique de la défunte, mais, comme cette tonalité affective ne caractérise pas spécialement la Silve citée, aucune conclusion certaine n'en doit être tirée. On ne connaît, au vrai, aucun cas de « conversion » funéraire. Tel individu a pu décider consciemment et par conviction personnelle de rompre avec les habitudes ancestrales en se faisant enterrer, au lieu d'être brûlé comme ses pères, mais nous n'en savons rien. Seul le cas des chrétiens est assez clair, la conversion religieuse entraînant du même coup l'obligation d'être inhumé. Mais, d'une part, on n'est pas