Le mouvement insurrectionnel du Ikkô-Ikki, adeptes de la secte bouddhique Shin-shû au XVe et au XVIe siècle. (original) (raw)

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LE MOUVEMENT INSURRECTIONNEL DES IKKÔ-IKKI,

ADEPTES DE LA SECTE BOUDDHIQUE SHIN-SHÛ

AU XVe ET AU XVIe SIÈCLE

par Chojun Otani (1) (M. André Bareau, directeur d'études)

Entre 1474 et 1580, il y eut au Japon une série de révoltes populaires, appelées ikkô-ikki, mouvement insurrectionnel des adeptes de la secte bouddhique Shin-shû. Ces événements sont uniques dans l'histoire du pays à la fois sur le plan politique et sur le plan religieux. Ils sont uniques politiquement puisque le peuple ne s'est jamais soulevé au Japon d'une manière aussi puissante. Ils sont uniques religieusement puisque l'expansion d'une secte bouddhique n'a jamais pris ailleurs une forme de révolte populaire. Certes, il y eut un soulèvement d'adeptes de la secte Hokké-shû (hokké-ikki) au xvie siècle et un autre de chrétiens au xvne siècle; mais ils furent peu importants quant à l'étendue et à la durée par rapport aux ikkô-ikki.

C'est en suivant l'enseignement de Shinran (1173-1262), prédicateur amidiste, que se forma la secte Shin-shû. Le temple Hongan-ji, l'un des centres de ladite secte, sut recruter un très grand nombre d'adeptes parmi le peuple à partir de la deuxième moitié du xve siècle.

Dans la province de Kaga, les paysans convertis à la secte Shin-shû se soulevèrent, en 1474 et en 1488, contre la domination des administrateurs de la province, les chassèrent et y fondèrent un gouvernement populaire autonome qui dura jusqu'en 1580. Le succès de ces insurrections eut des répercussions dans les provinces contiguës où se produisirent également plusieurs ikkô-ikki.

Une deuxième série àHkkô-ikki se produisit en 1504, l'organisme religieux du Hongan-ji s'étant mêlé à des intrigues poli-

(1) Cette thèse, déposée le 6 novembre 1966 par M. André Bareau, a valu à M. Chojun Otani, par délibération du conseil de la Section en date du 8 janvier 1967, rendue sur le rapport de MM. Bernard Frank et Michel Soymié, le titre d'élève diplômé de la IVe Section de l'École pratique des Hautes Études.

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