L'évolution du nomadisme dans les hautes plaines de l'Ouest Algérien (original) (raw)

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AUX LIMITES DU MONDE SEDENTAIRE :

L'ÉVOLUTION DU NOMADISME

DANS LES HAUTES PLAINES DE L'OUEST ALGÉRIEN

par Michel Sivignon

Dans le pays des Hautes Plaines algériennes, la steppe comprise entre le Djebel Nador et le Djebel Amour n'a pas grande originalité. Les paysages n'y sont point différents de ceux qu'on rencontre plus à l'Ouest ou plus à l'Est. C'est seulement la partie la plus étroite des Hautes Plaines oranaises. Ce fragment distrait de l'ensemble a cependant la valeur d'un échantillon. Au demeurant, ses limites nous ont été fixées moins par des raisons géographiques précises que par les possibilités de travail que nous ont laissées « les événements » 4

Sur la grande route Tiaret-Laghouat, la sortie du bourg de La Fon- taine (El Ousseukh) marque le début du pays nomade. Au Sud de ce marché, la tente remplace le gourbi, les labours cessent, chameaux et moutons cherchent leur pâture, bêtes et gens vivent dans les étroites limites que leur imposent les contraintes d'un pays ingrat.

I. — Les contraintes du milieu.

La contrainte de l'eau.

Dans le pauvre matériel qui constitue le mobilier du nomade, les récipients destinés au transport ou à la conservation de l'eau occupent toujours la première place. Pour l'habitant de Trézel, dès que sur la route d'Aflou on franchit le bourg de La Fontaine, on entre dans le Sahara, c'est-à-dire dans le pays sans eau courante où la culture sans irrigation n'est plus possible. C'est bien en effet le climat qui définit notre pays. La seule station pour laquelle nous disposons d'observations météoro-

1. Evénements qui vont vite : en 1963, le Sersou est vidé de ses colons européens et les compagnies alfatières nationalisées. Mais la vie des nomades changera-t-elle notablement ? Cet article expose la situation au début de 1962.