Henri Gavel (1880-1960) (original) (raw)
NÉCROLOGIE
HENRI GAVEL
1880-1960
Henri Gavel s'est éteint dans l'après-midi du jeudi 15 octobre 1959, dans la salle à manger de sa villa d'Anglet. Il était entouré de sa famille, avec laquelle il s'entretenait comme d'habitude ; à un moment donné, il inclina légèrement la tête, et ce fut fini. Avec lui disparaissait une des personnalités les plus marquantes de l'hispanisme français.
Il naquit le 22 mai 1880 à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais), où son père était fonctionnaire de l'enregistrement. En septembre de cette même année, celui-ci fut nommé à Rouen, où Gavel fut élève du lycée Corneille jusqu'en décembre 1895 ; il termina ses études secondaires au lycée de Guéret et fut reçu bachelier à Clermont, en 1897. Il fit son P. C. N. à l'École des Sciences de Rouen ; abandonnant les sciences pour les lettres, il fut reçu licencié d'allemand à Poitiers (1900), puis d'espagnol à Toulouse (1901). L'agrégation d'espagnol fut créée : deux places furent mises au concours. Gavel s'y présenta et fut reçu premier, en août 1902 : il fut ainsi, à vingt-deux ans, le premier des agrégés d'espagnol. Notre érudit collègue Camille Pitollet (qui vient de fêter son quatre-vingt-cinquième anniversaire à Pau) enleva la deuxième place; Morel-Fatio présidait le jury.
Après un court passage dans une chaire d'allemand à Saint-Étienne (mars-juillet 1903), Gavel fut nommé (octobre 1903) professeur d'espagnol à Bayonne. Il y resta jusqu'en novembre 1930, date à laquelle il succéda à Joseph Anglade dans la chaire de philologie romane de la Faculté des Lettres de Toulouse. De 1936 à 1939, il donna un enseignement de basque à la Faculté des Lettres de Bordeaux. En 1948, il prit sa retraite et se retira dans sa villa d'Anglet.
Gavel était un philologue de qualité. Le 16 février 1921, il soutint avec un plein succès ses thèses de doctorat devant la Faculté des Lettres de Toulouse ; le jury comprenait notamment R. Menéndez Pidal et Américo Castro ; la thèse principale était un Essai sur l'évolution de la prononciation du castillan depuis le XIVe siècle (Champion, 1920) ; comme thèse complémentaire, Gavel présentait un gros volume modestement intitulé Éléments de phonétique basque (Champion, 1920). Tout au long de sa vie — qui fut toujours également studieuse — l'espagnol, le basque, le gascon, la liturgie se partagèrent son activité d'érudit.
En espagnol : Libro de lecturas españolas (Garnier, 1903) ; Grammaire espagnole élémentaire (Paulin, 1905, en collaboration avec E. Joli-