Tellem, reconnaissance archéologique d'une culture de l'Ouest africain au Moyen-Age : les Textiles. (original) (raw)
/. des Africanistes, 50, 1 (1980) pp. 9-23.
1. Les missions furent réalisées en bonne partie grâce aux subventions suivantes accordées au Directeur de l'Institut d 'Anthropobiologie de l'Université d'Etat à Utrecht, le Professeur Dr. J.Huizinga : Fondation néerlandaise pour le Développement de la Recherche Tropicale (WOTRO), Den Haag ; Wenner Gren Foundation for Anthropological Research, New York ; Boise Fund, Oxford ; National Geographic Society, Washington.
Tellem, reconnaissance archéologique d'une culture de l'Ouest africain au Moyen-Age : les Textiles
PAR R.M.A. BEDAUX & RTTA BOLLAND
Parmi les objets récoltés par les missions néerlandaises1 dans des grottes de la falaise de Bandiagara (région de Sanga, République du Mali) au cours des années 1964, 1965, 1966, 1971 et 1974 (Bedaux, 1972), les textiles revêtent une importance particulière. Ces textiles, bien conservés dans les grottes-nécropoles sèches, comptent, en effet, parmi les plus anciens de l'Afrique sub-saharienne. Leur nombre élevé et leur état de conservation permettent d'en faire une analyse technique et stylistique. Leur datation, du Xle jusqu'au XVIIIe siècle, permet d'ébaucher l'histoire des textiles de la région centrale de la République du Mali, région réputée avoir une des plus anciennes traditions de tissage.
En raison de l'importance du matériel et en attendant la publication du catalogue détaillé, il nous a paru utile d'en donner ici un aperçu provisoire.
Sur 29 grottes étudiées, 13 d'entre elles, utilisées comme cimetières, contenaient des textiles. Les morts y étaient inhumés dans leurs vêtements et enveloppés parfois dans une couverture.
Les squelettes gisaient généralement dans un grand désordre (pi. 2). Ils avaient de toute évidence été déplacés afin de faire place à de nouvelles inhumations. Les squelettes entiers sont rares. En huit cas seulement les textiles revêtaient encore des ossements humains (pi. 1).' Il n'a donc pas été possible d'attribuer certains types de textiles à certains individus.
Les grottes A, B, C, E, F, H,J,M,O,P, Q, Y et Z contenaient des textiles (Bedaux, 1972). Des échantillons des grottes C, M, Y et Z, ainsi que tout le matériel des grottes A, E, F et H, furent emportés à des fins d'étude détaillée.
Aucune des grottes ne contenait une stratigraphie, le matériel étant placé sur le rocher nu. L'analyse de l'architecture a permis d'établir une chronologie relative, confirmée par 11 datations C14 (Bedaux, 1972 et 1974). La datation des objets dans les grottes faciles d'accès pose parfois des problèmes. La comparaison de ces objets avec du matériel bien daté de grottes difficiles d'accès et moins perturbées, pourrait permettre de les résoudre.