Pour une mémoire vive | Radio-Canada (original) (raw)

La Fondation Azrieli lance six livres de mémoires écrits par des juifs d'Europe qui ont émigré au Canada après avoir survécu à l'Holocauste.

« Au revoir, mes enfants! Quand vous partez, ne vous retournez pas. À bientôt. »

Ces quelques mots sont ceux de la mère de Marguerite Elias Quddus.

Cette mère juive se séparait de ses deux filles en les confiant à une femme pour qu'elle les mette à l'abri. À l'abri des Allemands, pendant la Seconde Guerre mondiale.

La petite fille allait vivre avec sa soeur une errance de trois ans, avant de retrouver sa mère entrée dans la résistance, comme Mme Elias Quddus le raconte dans ses mémoires intitulés Cachée.

Par petites touches, elle rend compte de la vie quotidienne d'une petite fille qui voit son père emmené, puis sa mère.

Une collection pour contrer l'oubli

Ces mémoires font partie de la collection de six mémoires publiés par la Fondation Azrieli. La collection a été lancée mercredi, à Montréal, sous le titre de la Collection Azrieli des mémoires des survivants de l'Holocauste. Elle a pour but de préserver les mémoires écrits par des juifs d'Europe qui ont survécu à la Shoah et qui se sont installés par la suite au Canada.

La première présidente du Parlement européen et survivante de l'Holocauste, Simone Veil, était présente au lancement. Dans son discours, elle a mis l'accent sur la contribution de ces écrits individuels pour la compréhension de la Shoah et a attiré l'attention sur les dangers de l'antisémitisme et du racisme.

L'initiative d'un architecte

Le programme de publication a été conçu par l'architecte canadien David J. Azrieli après qu'il eut publié, en Israël, ses mémoires dans lesquels il raconte comment il a échappé aux nazis.

Selon M. Azrieli, il ne lui a pas été facile d'écrire ses mémoires sur cette période noire de l'histoire. Aussi s'est-il senti dans l'obligation de rechercher et de préserver les témoignages écrits des autres survivants.

De son côté, la directrice du programme, Tamarah Feder, affirme que chaque récit est fascinant et donne à réfléchir. Elle estime que ces mémoires ne sont pas écrits par des victimes, mais par des vainqueurs.

La première collection comprend cinq autres titres: