Problèmes de sécurité liés à la construction de l'autoroute A 54 (original) (raw)
Question de M. VALLET André (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 08/10/1997
M. André Vallet attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les problèmes de sécurité liés à la construction de l'autoroute A 54 reliant Salon-de-Provence à Arles. Cette extension du réseau autoroutier a provoqué l'enclavement d'une cité scolaire regroupant 2 000 élèves, dont l'accès n'est possible que par un cheminement piétonnier particulièrement dangereux. La société concessionnaire, qui s'était engagée auprès du précédent ministre des transports à réaliser de nouvelles voies piétonnes plus sûres, semble aujourd'hui revenir sur cette décision. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quels sont les moyens qu'il entend mettre en oeuvre afin que ces aménagements soient effectués.
Publiée dans le JO Sénat du 08/10/1997 - page 2680
Réponse du ministère : Tourisme publiée le 05/11/1997
Réponse apportée en séance publique le 04/11/1997
M. André Vallet. Madame le secrétaire d'Etat, je veux attirer votre attention sur un problème de sécurité lié à la
construction de l'autoroute A 54, axe qui relie l'Espagne à l'Italie, entre Saint-Martin-de-Crau et Salon-de-Provence. Ce
problème revêt un caractère primordial puisqu'il concerne la sécurité aux abords d'un site scolaire.
Pour desservir le sud de Salon-de-Provence, secteur fortement enclavé par des infrastructures routières et autoroutières,
la ville avait fait réaliser une bretelle de sortie donnant directement sur un carrefour très dangereux situé à proximité d'un
important groupe scolaire comportant des écoles maternelle et primaire ainsi qu'un collège de plus de 500 élèves. Ce sont
ainsi 2 000 élèves qui empruntent chaque jour ce cheminement.
Or la situation a été encore aggravée par la construction de l'autoroute A 54. La population salonnaise et ses élus s'en
sont fortement émus, car il s'agit là, madame le secrétaire d'Etat, de la vie d'enfants.
Je me permets de rappeler très rapidement l'évolution qu'a connue ce dossier.
C'est en 1995 et en 1996 que la Société des autoroutes du sud de la France, ASF, a réalisé la liaison entre
Saint-Martin-de-Crau et Salon-de-Provence. Concessionnaire de l'Etat, elle devait respecter l'engagement de rétablir les
cheminements piétons vers les établissements scolaires en collaboration avec les collectivités locales et, surtout, d'en
supporter la charge financière.
Un projet de passerelle a été étudié, après concertation avec la population. Les ASF ont, dans un premier temps, refusé
de prendre en charge cette opération puis, dans un second temps, elles ont accepté d'en financer la moitié.
L'autoroute a été inaugurée le 13 mars 1996, mais le problème du cheminement des piétons de cette cité scolaire vers le
centre de la ville n'est toujours pas résolu.
Dans un souci de négociation, la ville a accepté de reprendre le dossier afin que d'autres solutions moins coûteuses soient
étudiées.
Le principe d'un passage inférieur sous une bretelle a alors été retenu par la ville en mars 1997 et, en mai 1997, le préfet
de région l'a informée que les ASF acceptaient de prendre intégralement en charge le financement.
Cependant, à la vue du projet, la ville a dû faire deux objections, l'une relative au traitement de surface du cheminement,
jugé insuffisant, l'autre, à la largeur du passage, jugé trop étroit pour être sécurisant.
Elle a adressé ces remarques à M. le préfet de région le 17 juin, mais, à ce jour, le dossier est toujours en suspens alors
que vient de s'effectuer la deuxième rentrée scolaire depuis l'ouverture de l'autoroute.
Madame le secrétaire d'Etat, je souhaiterais que la continuité républicaine soit assurée, puisque le prédécesseur de M.
Gayssot, M. Pons, avait accepté que les ASF prennent en charge les travaux nécessaires. Je demande donc aujourd'hui
que ces travaux soient réalisés le plus rapidement possible afin d'assurer la sécurité des 2 000 enfants du quartier.
M. le président. La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme. Monsieur le sénateur, compte tenu de l'actualité
immédiate, M. Jean-Claude Gayssot ne peut être au Sénat ce matin et m'a demandé de répondre à sa place à votre
question.
Un projet d'aménagement d'un cheminement protégé destiné à assurer l'accès des élèves au collège de Lurian, situé à
proximité de l'autoroute A 54 à Salon-de-Provence, a été présenté par la société des autoroutes du Sud de la France. Ce
projet comprend notamment - et vous y avez fait allusion - la construction d'un passage inférieur sous une voie
départementale ; il a fait l'objet de votre part d'une demande d'adaptations, dont la plupart ont été retenues.
Il s'agit du réaménagement complet du chemin situé sur le côté nord du barreau entre la route nationale 538 et la route
départementale 572, avec revêtement en enrobés et clôture, et de l'élargissement à trois mètres cinquante du passage
inférieur. Par ailleurs, les murets d'extrémité de ce passage auront un angle plus ouvert. La déclivité de la rampe entre
l'ouvrage et le giratoire de la route nationale 538 sera adoucie pour atteindre un taux de l'ordre de 7,5 %. Enfin, la totalité
du cheminement bénéficiera d'un éclairage.
A la demande de M. Jean-Claude Gayssot, le préfet des Bouches-du-Rhône a sollicité par lettre du 24 septembre dernier
votre accord en tant que maire de Salon-de-Provence et celui du conseil général des Bouches-du-Rhône sur ces
nouvelles dispositions, ainsi que sur la prise en charge des frais d'entretien et de fonctionnement des installations.
Dès que le préfet aura constaté un accord local sur les propositions, les travaux seront engagés au plus tôt dans l'intérêt
de tous, notament des enfants du collège de Lurian.
M. André Vallet. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Vallet.
M. André Vallet. Je me permets d'insister sur l'importance de la largeur de ce chemin : si elle est supérieure à deux
mètres cinquante, voire à trois mètres, les enfants seront beaucoup plus sécurisés.
Ce point étant précisé, je vous remercie, madame le secrétaire d'Etat, de votre réponse, qui me semble satisfaisante et qui
donnera un peu d'espoir aux parents des élèves de ce groupe scolaire. Dès que l'accord de la collectivité locale aura été
constaté par le préfet, je souhaite que vous puissiez intervenir afin que ces travaux soient très rapidement exécutés.
Publiée dans le JO Sénat du 05/11/1997 - page 3195