Biographie d'ÉDOUARD HERRIOT (1872-1957) (original) (raw)

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Homme politique français, figure de la IIIe République, puis de la IVe. Démocratie parlementaire, liberté de la presse et de réunion, liberté syndicale à ses débuts, libéralisme économique, liberté de pensée et laïcité : ces principes, qu'il défendit toute sa vie, résument le credo politique d'une autre époque.

Né à Troyes (Aube) le 5 juillet 1872, Édouard Herriot fut un orateur de grand talent, humaniste à la culture étendue. Il réussit à représenter le Français moyen à qui il donna une valeur exemplaire. « Le cœur, essentiel aux hommes d'État », a-t-il écrit. Il fut moqué des caricaturistes. « Au régime des consciences qui se louent », il semble avoir mérité l'estime. Maire de Lyon à partir de 1905, sénateur puis député à partir de 1919, chef du Parti radical à la chute de Caillaux en 1919, il le reste jusqu'à sa mort en 1957. Trois fois président du Conseil entre 1924 et 1932, président de la Chambre des députés à plusieurs reprises, son influence est très grande. Vedette politique à partir de 1924, il l'est encore en août 1956 au cours du débat parlementaire où Mendès France laisse rejeter la CED (communauté européenne de défense). Il a aimé entretenir sa gloire. Distinguer la malchance des fautes qu'il a commises serait tenter de discerner l'erreur de jugement de l'insuffisance du caractère. De ses deux passages à la tête d'un gouvernement dit de Cartel des gauches, gouvernement homogène radical avec soutien SFIO, il laisse une image antithétique : pour les uns, il est l'athée persécuteur, le sectaire anti-religieux, le patriote naïf, sensible à ses succès d'estrade à la Société des Nations, et le responsable du désastre financier ; les autres voient en lui l'homme d'intelligence et d'autorité, l'esprit de conciliation attaché à l'union nationale à l'intérieur et à la construction d'un front uni des démocraties à l'extérieur. Deux gestes politiques restent dans les mémoires. En juillet 1926, il s'attaque au projet des décrets-lois pour garantir les libertés parlementaires, se donnant, dans le labyrinthe des luttes d'influences au sein de son propre parti face à Caillaux, le rôle de défenseur des libertés républicaines. En décembre 1932, l'Angleterre et les États-Unis n'ayant jamais accepté de lier le paiement des dettes de guerre de la France aux États-Unis au paiement des réparations par l'Allemagne, Herriot tombe sur le respect de la signature donnée et déclarera de cette chute : « C'est le plus beau moment de ma vie publique. »

À la vérité, en 1924, Herriot, chef du Cartel et du premier gouvernement de gauche depuis la guerre, se heurtait à la première crise financière de caractère intérieur. Il ne sut ni imposer l'impôt sur le capital ni modifier la convention de la Banque de France qui lui refusa son concours. À l'extérieur, pourtant, l'évacuation de la Ruhr levant une hypothèque nécessaire, le plan Dawes ramenait les États-Unis en Europe. Positive était la reconnaissance de l'URSS (octobre 1924) et l'effort fait à Genève pour concrétiser une politique efficace de désarmement dirigée par la SDN autour du triptyque : arbitrage, sécurité, désarmement. En 1926, son deuxième ministère est renversé le jour de sa présentation. En 1932, son troisième ministère tombe en pleine tourmente due à la grande crise économique et à la montée du fascisme en Europe. De 1934 à 1936, sous trois présidents du Conseil différents, il se livre à ces obscures manœuvres de couloirs que connaissent les gouvernements dits d'union. Après 1936, il devient de plus en plus modéré. À Vichy, le 10 juillet 1940, il conseille le ralliement à Pétain tout en s'abstenant personnellement lors du vote. De 1942 à 1944, il est placé en résidence[...]

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