SAISON CYCLONIQUE 2017 DANS L'ATLANTIQUE NORD (original) (raw)

Selon l’Organisation météorologique mondiale, la saison cyclonique dans l’Atlantique nord s’étend du 1er juin au 30 novembre. D’après les prévisions de plusieurs instituts météorologiques, on s’attendait à une saison 2017 ordinaire, c’est-à-dire proche par le nombre et l’intensité de la moyenne des tempêtes et ouragans (cyclones) répertoriés entre 1981 et 2010 : environ douze tempêtes nommées, six ouragans et trois ouragans majeurs chaque année. Au cours du printemps de 2017, les prévisions ont été progressivement revues à la hausse, moins quant au nombre de ces événements qu'en raison de leur gravité supposée. L’été qui a suivi a connu une succession de faits cycloniques majeurs, de catégorie 3 ou plus sur l’échelle à cinq niveaux de Saffir-Simpson. Les plus médiatisés de ces cyclones – qui ont affecté les Caraïbes et le sud des États-Unis – ont été Harvey, Irma, Jose et Maria, de catégories 4 et 5, tous survenus entre la fin du mois d’août et la fin de septembre. Ophelia, cyclone de catégorie 3 survenu en octobre, a connu une trajectoire inhabituelle dans la partie nord-est de l’océan Atlantique.

Un scénario cyclonique connu

Les ouragans de l’Atlantique nord sont repérés par une onde tropicale qui naît généralement au large des côtes africaines ou parfois dans le golfe du Mexique, plus rarement au sud des Açores. Dans le premier cas, la dépression se déplace vers l’ouest à des vitesses de quelques dizaines de kilomètres par heure (km/h). Elle gagne en intensité en empruntant une partie de son énergie aux eaux chaudes tropicales, ce qui nourrit également la quantité d’eau-vapeur disponible. La tempête tropicale, lorsqu’elle évolue vers le statut de cyclone, montre des vents tourbillonnants atteignant couramment 200 km/h, accompagnés de pluies violentes. À ce stade, les images de ces cyclones obtenues grâce à des satellites sont spectaculaires et montrent une masse circulaire de nuages aplatie en un disque pouvant atteindre 1 000 kilomètres de diamètre, spiralant autour d’un centre bien défini, appelé œil du cyclone, lui-même d’une dimension de quelques dizaines de kilomètres de diamètre. Leur trajectoire se termine en général dans le sud des États-Unis ou dans l’océan Atlantique.

Ceux issus du golfe du Mexique, ou de l’Atlantique et qui tirent leur énergie de l’eau chaude du golfe, décrivent le plus souvent un demi-cercle dans ce dernier pour remonter vers les côtes sud des États-Unis. Ce fut le cas de l’ouragan Katrina en 2005, apparu au large des Barbades et amplifié dans le golfe. D’autres restent sur le Mexique comme le cyclone Katia au début du mois de septembre de 2017.

Vue satellitaire du cyclone Irma au-dessus des îles Bahamas - crédits : NOAA GOES Project/ NASA

Vue satellitaire du cyclone Irma au-dessus des îles Bahamas

NOAA GOES Project/ NASA

Les cyclones de la saison 2017 entrent pour la plupart dans le schéma général des ouragans issus d’une onde tropicale au large des côtes africaines. À titre d’exemple remarquable par sa puissance, le cyclone Irma est d’abord repéré le 29 août au large du Cap-Vert sous la forme d’une dépression tropicale. Celle-ci migre vers l’ouest et devient une tempête tropicale de catégorie 1 le 31 août à 11 heures à la verticale de l’embouchure de l’Amazone, puis de catégorie 2 à 14 heures. Irma se déplace à une vitesse moyenne de 30 km/h, s’oriente alors vers le nord-ouest, et devient brutalement cyclone de catégorie 4 dans la nuit du 3 au 4 septembre avec des vents de l’ordre de 200 km/h au voisinage de l’arc antillais qu’il longe. Le cyclone est classé catégorie 5 le 5 septembre au matin, avec des vents moyens de 295 km/h et des rafales de 360 km/h. À ce stade, son diamètre mesure 600 kilomètres et celui de son œil 50 kilomètres. Le lendemain, il touche les Petites Antilles, dont Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Il longe ensuite la côte est de Cuba et conserve ces caractéristiques d’intensité pendant presque trois jours, une durée qui en elle-même[...]