R�cit du Duch� de Bourgogne (original) (raw)

L�origine du duch� � la bourgogne �duenne � le comt� d'Autun

Le c�ur du duch� va se constituer sur cette bourgogne �duenne, tout d�abord autour d'Autun et de Chalon-sur-Sa�ne, puis de Chalon seule, et enfin d�Autun. L�histoire de Chalon est narr�e dans un chapitre distinct (cf. ce chapitre). Nous raconterons ici les �v�nements majeurs sur la r�gion �duenne.

L'un des premiers comte connu � Autun, est Thierri Ier (?-793) qui �pouse Aude la fille naturelle de Charles Martel. Thierri est �galement en possession des comt�s de M�con et de Vienne. Lorsque Charles intervient en Bourgogne en 736, pour exercer son pouvoir, Thierry est l'un des fid�les de son beau-p�re.

Le comte Thierri se voit �galement command� l'une des deux arm�es de Charlemagne, en 791, lors de l'intervention contre les Avars en Europe centrale.

Ses successeurs sur le comt� sont effac�s, on ne conna�t que leur nom, son fils Thouin (793-796) lui succ�de sur l'Autunois, peut-�tre sur le M�connais. Son autre fils, Guillaume re�oit le comt� de Toulouse en 788. Il fonde le monast�re de Gellone en 804 et s'y retire comme moine en 806. Il sera canonis�.

Une autre famille, les Nibelungen, fait son apparition sur le comt�, c'est celle issue de Childebrand Ier, fr�re de Charles Martel.

En 796, Childebrand II, petit-fils du pr�c�dent est nomm� missus et comte sur l'Autunois (796-815), et re�oit de Charlemagne le domaine de Perrecy en Charolais. Cette r�gion du Charolais est incluse dans le comt� d'Autun.

Son fr�re Nibelung II �pouse Berthe, une s�ur de Thouin et de Guillaume, les deux familles sont unies.

Thierri II (815-821), fils de Thouin succ�de � Childebrand II sur le comt� d'Autun.

En 818, Nibelung III, fils de Nibelung II, est connu comme propri�taire � Baugy, domaine s�par� de Perrecy, dans le Charolais.

� la mort de Thierri II, c'est son cousin, Thierri III (821-830), fils de Guillaume qui h�rite du comt�.

Au mois de juin 839, le roi P�pin d'Aquitaine fait pr�sent � Echard ou Eccard II, neveu de Nibelung III, des terres de Perrecy dans le Charolais.

Puis le comt� va � Bernard de Septimanie (830-844), fr�re de Thierri III, qui poss�de de grands domaines dans le midi. Mais celui-ci en r�volte contre Charles le Chauve est ex�cut� en 844 � Toulouse.

Le comt� est confi� � Gu�rin (844-853), qui poss�de d�j� les comt�s de M�con et de Chalon. Gu�rin est �galement l'�poux d'Aube, cette derni�re pourrait �tre une fille de Thierri III.

L'histoire de ce comte et de ses fils Isembard (853-858) et Onfroi (858-863) est racont�e dans les chapitres suivants sur l'histoire de M�con et de Chalon.

� partir de l�arriv�e sur la sc�ne politique de Gu�rin, c�est Chalon qui devient le centre de d�cision de cette Bourgogne �duenne, Gu�rin en fait la capitale du marquisat qui lui est attribu� par Charles le Chauve.

� la mort d'Onfroi, Bernard Plantevelue (863-864), son cousin, prend possession du comt� d'Autun, ce personnage a des droits sur l�Autunois, son p�re �tait Bernard de Septimanie. � P�tres, il tente d'assassiner le roi Charles le Chauve et ses principaux conseillers et s'enfuit apr�s la d�couverte du complot. Il se maintient contre tous � la t�te du comt� d'Autun semant la terreur et le malheur partout.

Le souverain le d�pouille de ses honneurs qu'il donne � Robert le Fort (864-866), qui entre en possession l�ann�e suivante d'Auxerre et Nevers, et devient le premier personnage de la Bourgogne. Robert charg� par le roi de d�fendre le royaume contre les attaques des Normands, succombe fin 866 contre ces envahisseurs.

Charles attribue le comt� d'Autun � son fils, Louis (866-867), malgr� les tentatives de prise du pouvoir par Bernard Plantevelue, toujours pr�sent dans la r�gion.

Le comt� change une nouvelle fois de main, Charles l�gue � son fils Louis, le royaume d'Aquitaine, et transmet le comt� � Eudes (867-870). Celui-ci est li� � Robert le Fort, certains en ont fait un fr�re, d�autre un neveu par alliance. Eudes est un personnage important, il est titulaire des comt�s de M�con, de Dijon, et d�une partie du Varais dans la Bourgogne Germanique.

Eudes est l�un des artisans du trait� de Meerseen en 870, mais il meurt quelques mois plus tard. L�Autunois est donn� par Charles le Chauve � Bernard de Gothie (870-877).

� la mort de Charles le Chauve en 877, Bernard de Gothie refuse de reconna�tre le fils du roi, Louis le B�gue, comme son nouveau souverain. Bernard ma�tre de la Gothie, de la Septimanie, du Berry et de l�Autunois se comporte en v�ritable roi. Mais la r�action du roi est sans appel, Bernard est ex�cut�, et ses honneurs sont distribu�s entre plusieurs familles. Bernard Plantevelue r�cup�re la Gothie et Thierry le Chambrier (877-879), fr�re du comte Echard ou Eccard de Chalon, l�Autunois.

� la mort du roi Louis, en 879, Bernard Plantevelue, Thierry le Chambrier et Hugues l�Abb� d�fendent les int�r�ts du roi d�funt et font couronner ses deux jeunes fils, Louis III et Carloman II. Entre-temps, Boson, possesseur de pratiquement toute la vall�e du Rh�ne et de la Sa�ne (Provence, Viennois, Lyonnais, M�connais et Chalonnais), revendique le comt� d'Autun, et avec la conciliation du marquis Hugues l�Abb�, Thierry c�de le comt� contre des abbayes en possession de Boson.

La fondation du duch� � l��uvre de Richard le Justicier

Mais Boson se fait �lire roi � Mantaille en octobre 879, il se heurte aux rois carolingiens. L�histoire de Boson a �t� narr�e dans le chapitre sur le royaume de la Bourgogne Cisjurane.

Richard (880-921), d�fend Autun en 880, pour le compte de son fr�re, mais il pr�f�re traiter avec les rois carolingiens, et re�oit en r�compense le comt� d'Autun et l�abbatial de Saint-Symphorien d�Autun.

L�empereur Charles III le Gros a achet� la retraite des Normands de Paris en 885, en leur livrant la Bourgogne � ravager. Sens r�siste, mais l�abbaye de Saint-Germain d'Auxerre est br�l�e.

Richard commence � �tendre son territoire, il prend possession du comt� d'Auxerre et de l�abbatial de Saint-Germain d'Auxerre, � la mort de son oncle Hugues l�Abb� en 886.

La mort de l�empereur en 887 et le p�ril des vikings vont permettre sous l�autorit� de Richard de fonder le duch� de Bourgogne. Tout d�abord, la lutte de succession de l�empereur fait �clater l�empire.

Chaque parti se donne un roi, l�archev�que Foulques de Reims, appelle le duc de Spol�te Gui, venir d'Italie se faire sacrer roi. Gui traverse les Alpes, et arrive � Langres o� se trouvent ses partisans bourguignons : les comtes Mille de Langres, Anschier d'Oscheret et Gui d'Atuyer, tous proches de Foulques. L��v�que G�lon de Langres, le sacre roi d�but 888. Mais Foulques abandonne son favori, car entre-temps, le 29 f�vrier, Eudes, fils de Robert le Fort, est couronn� roi � Compi�gne par l�archev�que Gautier de Sens. Gui repart en Italie et emm�ne ses partisans. Il se fait couronner roi d'Italie, puis empereur en 891 avant de mourir en 894. Anschier d'Oscheret, deviendra marquis d'Ivr�e, son petit-fils B�renger II, roi d'Italie, et son arri�re-arri�re-petit-fils, Otte-Guillaume reviendra en Bourgogne pour s�illustrer.

Suite � ces deux �lections royales, la situation est confuse en Bourgogne sur les alliances des grands, � Nevers, le comte Ratier ou Roger h�site dans ses rapprochements entre Hugues de Bourges ou Guillaume le Pieux ou Richard le Justicier. � Auxerre, le comte Gerbaud lui aussi h�site entre le comte de Tours, le comte de Melun ou le comte de Dijon. Sur M�con, le comte Guillaume le Pieux, �galement comte d'Auvergne et marquis de Gothie gouverne sans all�geance. � Chalon, Manass�s vient d�acc�der � la charge de ce comt� et se rapproche de Richard.

D�but 888, les Normands sont aux portes de Dijon, la ville est d�fendue par le comte de Chalon, Manass�s, elle r�siste, les envahisseurs pillent la campagne.

Vers 888, Richard �pouse Ad�la�de, la s�ur du tout nouveau roi de Bourgogne Transjurane, Rodolphe Ier, qui s�est constitu� un royaume sur la fronti�re est de la Bourgogne franque.

En 890, il est pr�sent au sacre royal de son neveu Louis, � Valence, sur le tr�ne de la Bourgogne Cisjurane, et lui assure son soutien.

Les trois Bourgognes (fran�aise, transjurane et cisjurane) sont maintenant dans les mains de personnages ayant des liens de parent� multiples : Richard est oncle de Louis, sa femme est s�ur de Rodolphe, Rodolphe �pouse la s�ur de Louis et donc la ni�ce de Richard, enfin Louis �pouse la fille de Rodolphe, n�e d�un premier mariage. Les liens mutuels ne seront jamais bris�s entre les trois Bourgognes tant que vivront les trois hommes.

Charles fils posthume de Louis le B�gue est couronn� roi en 893. Il y a deux rois Francs. Le roi Eudes pour se concilier Richard se rend � Chalon en mai et s�journe quelques jours dans la r�gion, mais Richard conserve sa neutralit� dans la lutte qui oppose Charles � Eudes.

Puis en 894, Richard soutient le comte Manass�s l�Ancien, qui s�empare de l��v�que de Langres, Thibaut, car ce dernier conteste l��lection de Gales, fr�re de Manass�s sur le si�ge d�Autun.

En 895, le conflit oppose Richard et Manass�s contre l�archev�que Gautier de Sens sur la vacance du si�ge de Troyes.

Richard et Manass�s triomphent, Thibaut et Gautier sont remplac�s par des eccl�siastiques favorables � leur cause, et sur les comt�s, Richard installe des fid�les : Garnier comte � Troyes et vicomte � Sens, et Renard vicomte � Auxerre.

� la mort de Eudes, en 898, Richard est l�un des grands qui peut pr�tendre � la couronne, mais comme les autres, il reconna�t Charles III le Simple, le Carolingien. Cette m�me ann�e, les vikings ou Normands (Nortmanni dans les chroniques) hivernent entre Tonnerre et Montbard, mais Richard les surprend et les d�fait � Argenteuil, puis � Saint-Florentin, et repousse les envahisseurs dans la vall�e de la Seine.

Au plaid de Courtenot en 901, Richard agit en v�ritable souverain de la Bourgogne, il r�gle un conflit entre les moines de Monti�ramey et le comte Renard de Bar-sur-Seine, fr�re de Manass�s. � partir de cette date, Richard occupe la premi�re place au conseil du roi et prend le titre de marquis de Bourgogne.

En 911, les Normands conduits par Rollon assi�gent Auxerre, mais la ville r�siste, les assi�geants l�vent le camp. Puis le 20 juillet, les Francs dirig�s par Robert, duc des Francs, fr�re du roi Eudes, Richard et Ebles, duc de Poitiers, leur font subir une terrible d�faite devant Chartres, plus de six mille morts chez les Danois.

D�s cette ann�e, la l�gitimit� de Richard le Justicier est acquise sur les villes d'Auxerre, d'Avallon, d'Autun, de Beaune, de Brienne, de Chalon, de Dijon, de Langres, de Nevers, de Sens et m�me de Troyes.

Il prend alors le titre de Duc de Bourgogne en 918. L�unit� autour de Richard cimente ce sentiment bourguignon qui existe sur cette contr�e depuis les Burgondes et qui se maintient sur les si�cles suivants. Il s�installe le plus souvent � Dijon, au d�triment d�Autun et pr�pare le changement de capitale de la Bourgogne franque.

Le facteur d�cisif du maintien dans le royaume franc de la Bourgogne franque, est l��uvre de Richard le Justicier, mais ce sont surtout les luttes contre les Normands ou vikings qui cimentent ce duch� tr�s fragile � son d�but. La disparition du duc Richard, en 921, est ressentie comme une grande perte pour toute la Bourgogne. Son corps est d�pos� dans la cath�drale Sainte-Colombe de Sens.

Les fils de Richard

Le fils a�n� de Richard, Raoul (921-936), qui a �pous� Emma la fille du duc des Francs Robert, succ�de sur le principat de son p�re. Ces deux autres fils : Hugues le Noir est implant� l�autre c�t� de la Sa�ne comme archi-comte sur la Haute-Bourgogne et titulaire du Lyonnais et Boson est implant� en Lorraine.

Raoul se rallie au clan de son beau-p�re en lutte contre le roi Charles le Simple. En 922, Robert et Raoul d�font devant Reims Charles, qui se r�fugie en Lorraine. Robert est sacr� roi des Francs le 30 juin de cette ann�e.

L�ann�e suivante, les deux rois se rencontrent de nouveau, cette fois, pr�s de Soissons. Robert trouve la mort au combat et Charles se sauve et appelle au secours les Normands. C�est Raoul qui barre la route aux vikings, les grands du royaume le choisissent comme roi et il est sacr� le 13 juillet 923 � Soissons par l�archev�que Gautier de Sens. Il conserve ses domaines bourguignons, mais �galement ses autres honneurs dans les provinces de Reims, Troyes, Laon et Berry qu�il administre en m�me temps que le royaume. Il poursuit la lutte contre les Normands, mais il intervient �galement en Lorraine et en Alsace � la demande de l��v�que de Metz.

� l�automne 924, les Normands de la Loire p�n�trent dans la Bourgogne du nord-ouest et pillent tout sur leur passage. Raoul occup� sur la fronti�re Lorraine, ce sont les comtes Manass�s II de Langres et Garnier de Troyes qui leurs barrent la route. Garnier est tu�, Raoul et Hugues le Grand, fils du roi Robert, arrivent en renfort, mais les vikings r�ussissent � se sauver.

Raoul tient plusieurs assembl�es, en 924, � Autun, � Chalon, pour neutraliser les seigneurs bourguignons, notamment Gilbert de Chalon. Lors de l�assembl�e d'Autun, les grands du royaume sont pr�sents : Hugues le Noir et Boson ses deux fr�res, Gilbert de Chalon, fils de Manass�s de Chalon, Manass�s II de Langres, Guillaume le Jeune, duc d'Aquitaine et comte de M�con, Hugues le Grand, marquis de Neustrie, Herbert de Vermandois, l�archev�que de Reims et les �v�ques de Troyes et d�Autun. Mais on note �galement la pr�sence de Hugues, marquis de Provence, r�gent du royaume de Provence, qui vient pr�senter ses devoirs de fid�lit� pour le Viennois � Raoul. Le mariage entre Berthe, ni�ce de Hugues, et Boson, fr�re de Raoul c�de l�alliance entre les deux princes.

De 925 � 926, Raoul combat les Normands et il est bless� en Artois.

En 928, il s�int�resse au royaume de Provence ou Bourgogne Cisjurane, et � la mort de son cousin Louis, il rencontre le roi Hugues d'Italie r�gent de la Provence.

Le roi-duc Raoul

Le Roi Duc Raoul
D�but 930, il bat une nouvelle fois les Normands.

L�ann�e suivante, il va � Vienne recevoir l�hommage de son cousin Charles-Constantin et fait entrer dans la mouvance fran�aise le Lyonnais et le Viennois. Cette m�me ann�e, il lutte contre Herbert de Vermandois, et lui reprend les villes de Reims et Laon que ce dernier avait occup�.

Entre 931 et 932, il doit lutter contre Gilbert de Chalon et Richard de Sens qui sont en r�volte. L�origine du conflit tient � la confiscation du ch�teau d'Avallon, tenu par Gilbert, par la reine Emma.

En 935, Raoul rencontre Henri le roi de Germanie, pour signer un accord sur la Lotharingie, qui reste dans la mouvance du germanique. Boson, fr�re de Raoul, abb� la�c de Moyenmoutier et de Remiremont, et d�autres terres sur la Lorraine se soumet � Henri. Cette m�me ann�e, le fils de Garnier de Sens, Boson devient comte de Dijon.

Raoul meurt subitement en 936 dans la consternation g�n�rale et on l�enterre dans la cath�drale Sainte-Colombe � Sens, � c�t� de son p�re. N�ayant pas d�h�ritier direct, son fr�re Hugues le Noir (936-952), prend possession du duch� de Bourgogne, mais ne r�clame pas la succession sur le royaume. Celle-ci se dispute entre le duc des Francs, Hugues le Grand, beau-fr�re de Raoul, Herbert de Vermandois, et Louis IV, le fils de Charles III le Simple.

Hugues le Grand fait accepter par les grands, la restauration carolingienne, et accueille � Boulogne Louis qui �tait jusqu�alors aupr�s de son grand-p�re le roi de Wessex. Herbert et Hugues le Grand rendent l�hommage au nouveau roi.

Hugues le Noir r�unit une grande partie de la Bourgogne originale, avec le duch�, les comt�s Outre-Sa�ne, les comt�s de M�con et de Lyon. Il s�appuie sur le comte de Chalon et de Beaune, Gilbert, sur le vicomte de M�con Aubri et son fils Li�taud et sur le vicomte de Dijon, Robert.

En juin 936, Louis IV qui vient d��tre couronn� se dirige vers la Bourgogne, pour faire reconna�tre son autorit�, il arrive � Langres, Hugues le Noir refuse de pr�ter serment, et se retire dans ses terres Outre-Sa�ne. La ville de Langres est prise par les troupes royales sous la direction de Hugues le Grand. Louis confie le nord de la Bourgogne au duc des Francs (Langres, Troyes, Sens, Auxerre), la partie m�ridionale reste aux mains de Hugues le Noir (M�con, Chalon Autun, Dijon).

F�vrier 937, les Hongrois p�n�trent dans le royaume par les fronti�res de l�Est, Toul et Chalons sur Marne, et se dirigent vers Sens. La ville est d�truite, les envahisseurs p�n�trent dans le Berry et d�truisent tout sur leur passage. Ils rebroussent chemin et traversent la Bourgogne et mettent le feu � Tournus et M�con et fondent sur l�Italie. Aucun des grands n�essaye de les arr�ter.

� l�automne 938, Hugues le Noir reconna�t la supr�matie de Louis IV et lui jure fid�lit�.

En 939 et 940, Hugues le Noir accompagne le roi dans ses exp�ditions militaires, et le roi vient s�journer plusieurs semaines en Bourgogne. Pendant ce temps, Hugues le Grand et Herbert de Vermandois assi�gent Laon, ville royale, et font hommage au roi de Germanie, Othon. Louis et Hugues le Noir accourent, et reprennent Laon. Othon poursuit Hugues le Noir qui consent � livrer des otages et jure de ne plus nuire � Hugues le Grand et Herbert, pour arr�ter l�intervention du Germanique.

Novembre 942, Louis et Hugues le Grand se r�concilient suite � l�entremise du roi Othon. Hugues se fait accorder par Louis, l�autorit� sur toute la Bourgogne. Hugues le Noir n�est pas d�pouill� de ses terres, mais son hommage d� au roi, il doit le donner � Hugues le Grand.

En 949, renversement d�alliance, c�est au tour de Hugues le Noir de se faire aider du roi, � Autun, le roi r�unit les grands de Bourgogne. Hugues le Noir conserve Autun, M�con, mais surtout les terres � l�est de la Sa�ne, et la fid�lit� de Gilbert de Chalon, comte de Chalon et de Beaune, ainsi que celle du vicomte de M�con Li�taud.

Hugues le Noir retrouve la premi�re place en Bourgogne, en 950, il sert de m�diateur entre le roi et le duc des Francs.

� la mort de Hugues le Noir en 952, ses terres sont r�parties entre, Gilbert de Chalon (952-956) qui r�cup�re ses possessions sur le duch�, et Li�taud celles sur la Haute-Bourgogne et le M�connais.

Les fils de Hugues le Grand et Otte-Guillaume

� la mort du roi Louis en 954, Hugues le Grand laisse une nouvelle fois le tr�ne aux Carolingiens, Lothaire fils de Louis succ�de � son p�re.

En 956, avant de mourir, Gilbert remet l�ensemble de ses droits sur le duch� � Hugues le Grand, le gardien testamentaire de sa fille Li�garde. Peu de temps apr�s, Li�garde est mari�e � Otton, second fils de Hugues le Grand.

Hugues le Grand d�c�de deux mois apr�s Gilbert, ses trois fils encore tr�s jeunes sont sous la tutelle du comte Richard de Normandie.

Le roi Lothaire intervient, en 957, dans le duch�, car Robert de Vermandois, �poux de la fille cadette de Gilbert, Ad�la�de, veut s�accaparer l�h�ritage de Li�garde et d�Otton. Robert doit s�incliner devant la puissance royale.

L�ann�e suivante, c�est au comte Raoul II de Dijon, de s�en prendre aux jeunes h�ritiers, Il s�empare du ch�teau de Beaune, et de la duchesse Li�garde. Otton reprend le ch�teau au mois de mai, mais il ne peut r�cup�rer son �pouse, qui reste avec Raoul. Ce dernier perd son titre comtal. � l�automne, Lothaire intervient une seconde fois en Bourgogne, et installe sur le comt� de Dijon, un homme � lui, Ouri, personnage non bourguignon. Cette nomination brouille le roi avec les grands de Bourgogne, d�autant plus qu�il occupe les villes et les ch�teaux sans retenue. Otton et son fr�re a�n� Hugues, le futur Hugues Capet, expriment leur mauvaise humeur. Il faut l�arbitrage de l�archev�que Brunon de Cologne, oncle maternel des opposants pour obtenir une tr�ve.

�t� 959, Robert de Vermandois revient en Bourgogne, accompagn� de son fr�re l�archev�que Archambaud de Sens et de son cousin le comte Renard de Sens ; ils s�emparent des villes de Troyes et de Dijon. L�archev�que Brunon et le roi Lothaire viennent faire le si�ge des deux villes, mais elles r�sistent et c�est seulement � l�automne 960, qu�un accord est trouv�, o� Robert abandonne ses revendications sur Dijon. Cette ann�e l�, le roi reconna�t Otton, comme duc de Bourgogne, sous r�serve de sa fid�lit� et dans les m�mes conditions que celles ant�rieures de Gilbert de Chalon. Le roi conserve en direct les cit�s de Dijon et de Langres.

Le 23 f�vrier 965, Otton meurt, Eudes-Henri (965-1002), fr�re cadet de Otton lui succ�de sur le duch�.

En 967, Lothaire est pr�sent � Dijon et fait don du comt� � l��v�que de Langres Achard. Cette d�cision va cr�er une vaste principaut� eccl�siastique sous la direction d�un comte-�v�que qui sera suzerain des comtes de sa principaut�.

Eudes-Henri accueille � Autun en 971, le roi d�chu d'Italie, Adalbert, avec son �pouse et leur fils. Cette m�me ann�e, Eudes-Henri se rapproche du comte Lambert de Chalon. Les deux hommes restent tr�s li�s, jusqu�� leurs morts.

Eudes-Henri, �pouse en 973, Gerberge veuve d'Adalbert Ier, et fille du comte Lambert de Chalon. Eudes-Henri �l�ve son beau-fils Otte-Guillaume, et lui destine l�h�ritage du duch�, car il n�a pas d�h�ritier. Cette ann�e l�, l��v�que de Langres c�de la citadelle de Ch�tillon-sur-seine au duc Eudes-Henri.

En 976, Otte-Guillaume �pouse Ermentrude de Roucy, veuve du comte Aubri II, possesseur des comt�s de M�con et d�Outre-Sa�ne.

Eudes-Henri accompagne en 978, le roi Lothaire dans sa campagne militaire contre le roi Othon II de Germanie.

En 980, Eudes-Henri remet le comt� de Nevers � son beau-fils, Otte-Guillaume. Cette ann�e, Brun de Roucy, beau-fr�re de Otte-Guillaume est �lu �v�que-comte de Langres.

Otte-Guillaume prend possession en 982, des comt�s d�Outre-Sa�ne et du M�connais, � la mort de ses deux beaux-fils.

Apr�s la mort de Gerberge, Eudes-Henri �pouse Gersent, fille du duc Guillaume de Gascogne, vers 986. Otte-Guillaume voit d�un mauvais �il le remariage de son beau-p�re.

D�s 987, l��v�que-comte Brun de Roucy confie � son beau-fr�re les charges temporelles sur toute sa principaut� eccl�siastique. Le pouvoir de Otte-Guillaume s��tend sur les deux rives de la Sa�ne.

Otte-Guillaume donne le comt� de Nevers � son gendre, Landri (989-1028), lorsqu�il �pouse sa fille Mathilde, en 989.

En 990, Eudes-Henri nomme son ami Guillaume de Volpiano, � la t�te de l�abbaye de Saint-B�nigne de Dijon sur la recommandation de l�abb� Mayeul de Cluny. Guillaume de Volpiano se voit �galement confier la direction de nombreuses abbayes bourguignonnes, dont Saint-V�ran de Vergy et Saint-Michel de Tonnerre.

Vers 996, Gersent retourne dans sa terre natale, r�pudi�e ou pas, elle quitte la Bourgogne. Il faut certainement voir ici l��uvre de Otte-Guillaume pour s�accaparer l�h�ritage du duch�.

La succession du duch�

� la mort de Eudes-Henri, en 1002, le comte Otte-Guillaume est choisi duc de Bourgogne par les grands, il passe � l�action, avec l�appui de son gendre Landri, et de son beau-fr�re l��v�que-comte de Langres Brun. Il obtient la soumission des villes d'Autun, d'Avallon, de Dijon et de Beaune. Landri prend possession d'Auxerre, profitant de l�absence du comte de Chalon Hugues, qui est aussi l��v�que souverain de cette cit�, seul adversaire de Otte-Guillaume.

Par cet acte, Otte-Guillaume peut reconstituer une partie de la Bourgogne d�origine, en rassemblant le duch� et le comt� de Bourgogne sous son autorit�; mais le neveu de Eudes-Henri, le roi de France Robert II, fils de Hugues Capet, revendique lui aussi la succession. Cette succession est importante car elle pose le probl�me de la suzerainet� fran�aise sur la bourgogne franque. Si l�union des deux Bourgognes se r�alise le glissement vers l�empire germanique peut se produire, et le royaume de France est en danger.

Robert II r�agit avec vigueur, soutenu par le comte de Chalon-sur-Sa�ne et par le duc de Normandie Richard II. Ils se pr�sentent devant Auxerre, mais la cit� r�siste, alors les troupes royales se tournent vers l�abbaye de Saint-Germain qui jouxte la cit�. L� encore les assi�geants n�arrivent pas � prendre le lieu; Robert et ses alli�s se retirent sur Paris.

En 1004, Robert revient avec ses m�mes amis, et ils se dirigent vers Avallon d�tenu par des hommes de Landri. Avallon est prise apr�s trois mois de r�sistance. Et l�, oh surprise ! Otte-Guillaume s�est joint au roi, il a vraisemblablement fait sa soumission, et rentre dans le rang. On peut penser aussi que la mont�e en puissance des rois de Germanie, dans le royaume de Bourgogne et donc dans son comt� de Besan�on, l�oblige � jouer que sur un seul tableau. Une autre supposition est �galement possible, il faut se rappeler que Otte-Guillaume est fils et petit-fils de roi d'Italie, or en 1002, Othon III d�c�de subitement et une lutte s�engage pour la succession sur le royaume italien. Ne peut-on pas imaginer qu�Otte-Guillaume n�ait pas cherch� � r�cup�rer l�h�ritage familial ? et du coup il a peut-�tre abandonn� ses pr�tentions bourguignonnes pour mieux lutter en Italie, aucun texte ne nous permet d�affirmer ou d�infirmer cette hypoth�se.

D�but 1005, Robert se retourne vers Auxerre, Landri se retrouvant seul capitule et livre des otages, mais man�uvre si bien que le roi lui confirme le titre de comte d'Auxerre et donne sa fille Advise ou Ad�le en mariage � son fils Renaud.

Vers 1005-1006 ; la r�conciliation entre les bellig�rants semble acquise, le roi �pouse Constance d'Arles, cousine de Hugues de Chalon, et s�ur du comte Guillaume II, lui-m�me mari de Gerberge, fille de Otte-Guillaume, et Renaud, fils de Otte-Guillaume �pouse Aelis, fille de Richard de Normandie.

Tout rentre dans l�ordre, seule la seigneurie �piscopale de Langres, sous la suzerainet� de l��v�que-comte Brun de Langres, reste autonome. Brun peut compter pour la d�fense de Dijon sur le vicomte Gui le Riche. Robert ne s�autoproclame pas duc de Bourgogne, car un roi ne peut pas �tre titulaire d�un apanage, mais il ne d�signe personne.

En 1006, Otte-Guillaume accompagne le roi en Lorraine lors de la rencontre avec le souverain germanique Henri II.

Robert II intervient en 1015, � Sens dans le conflit, entre le comte Rainard et l�archev�que Li�ri, sur le contr�le de la cit�. Robert s�empare de la cit� en avril et la rattache au royaume. Le comt� de Sens sera lui rattach� en 1055 au royaume de France. Le roi profite de cette intervention pour la prolonger sur Dijon et tente de s�emparer de celle-ci par la force ; mais suite � l�intervention de l�abb� Odilon de Cluny, il ne donne pas l�assaut.

D�but 1016, c�est le destin qui donne un coup de pouce au roi, l��v�que Brun meurt. Robert s�accorde avec Lambert le successeur � l��v�ch� de Langres et celui-ci lui ouvre les portes de Dijon. L��v�que abandonne ses droits f�odaux sur la ville, le comt� de Dijon n�existe plus, Dijon devient la premi�re cit� du duch� de Bourgogne.

Vers 1017, Robert fait reconna�tre son second fils Henri, duc de Bourgogne.

Henri devient l�h�ritier de la couronne de France, apr�s la mort de son fr�re a�n� Hugues en 1026. Il est couronn� � Reims en pr�sence de son p�re. Robert, le troisi�me fils soutenu par sa m�re Constance, s�arme contre son fr�re. Le roi tente de ramener le calme entre ses deux fils, mais ces derniers se liguent contre lui. Henri enl�ve la forteresse de Dreux, mais le roi Robert envahit la Bourgogne et s�empare de Avallon et de Beaune. Les fils r�volt�s se soumettent � leur p�re, et ce dernier pardonne leurs actes.

Il y a en 1028, une famine si violente en Bourgogne qu�on vend en plein march� de la chair humaine.

En 1030, Henri et son fr�re Robert se dressent une nouvelle fois contre leur p�re le roi Robert. Ce dernier se r�fugie en Bourgogne, o� il trouve un soutien aupr�s de son gendre le comte de Nevers Renaud, et de ses amis de toujours, le comte de Chalon Hugues, et l�abb� de Saint-B�nigne de Dijon Guillaume de Volpiano. Apr�s avoir guerroy� quelques mois, le roi reprend la main et fait la paix avec ses deux fils.

� la mort de son p�re, en 1031, Henri Ier lui succ�de sur le royaume de France, et commence son r�gne dans le sang. Sa m�re Constance d'Arles, son fr�re Robert et le comte de Blois Eudes II luttent contre lui. Henri s�appuie sur le duc de Normandie Robert, sur le comte d'Anjou Foulque III Nerra, et sur le comte de Flandre Baudouin IV. La lutte dure deux ans et en 1034, les rebelles sont vaincus et pr�tent serment au roi.

Henri conc�de en 1034 la possession du duch� de Bourgogne � son fr�re Robert, fondateur de la dynastie cap�tienne de Bourgogne.

Les premiers ducs Cap�tiens

Au d�but le duch� est compos� des comt�s d'Autun, de Beaune, d'Avallon, de Dijon et de Ch�tillon-sur-Seine. Pendant trois cents ans, les cap�tiens se sont maintenus � la t�te de ce duch�, par une succession r�guli�re de p�re en fils, et ainsi ils ont pu se consacrer � arrondir petitement mais s�rement leurs possessions.

Les premiers ducs sont de simples f�odaux, ne pr�tant, ni ne recevant l�hommage. Ils vivent dans leurs ch�teaux de Dijon ou de Ch�tillon-sur-Seine, occup�s � la chasse et � la guerre. La f�odalit� a rong� les droits ducaux. Les comtes de Chalon-sur-Sa�ne, de M�con, de Nevers et d'Auxerre sont puissants. Il faudra plus d�un si�cle pour que le duc de Bourgogne domine les autres seigneurs.

Robert le Vieux (1034-1076) est un violent, apr�s les r�voltes contre son p�re lors de la succession sur le duch�, il fait la guerre contre les comtes d'Auxerre, Renaud Ier, puis Guillaume Ier � propos des limites entre le comt� et le duch�.

En 1048, Robert se prend de querelle avec son beau-p�re Dalmace, seigneur de Semur-en-Brionnais, lors d�un banquet et le frappe de son couteau jusqu�� ce que mort s�en suive. Jocerand, le fils de Dalmace subit le m�me sort en voulant secourir son p�re. Pour se faire pardonner ses exactions, Robert fait un p�lerinage � Rome et fonde un prieur� � Semur.

Robert joint vers 1050 Semur-en-Auxois au duch�.

En 1059, le fils a�n� du duc, Hugues, meurt assassin�, sans doute ce meurtre est li� aux conflits qui opposent le duc au comte d'Auxerre ou � la vengeance de la famille de Semur-en-Brionnais. Robert n�accepte pas cette mort et fait subir de terribles hostilit�s � tous ceux qui se trouvent en rivalit� avec lui.

C�est ainsi qu�il s�en prend � l��v�que Aganon d�Autun. Pour cette raison, les archev�ques Geoffroi de Lyon et Hugues de Besan�on, les �v�ques Achard de Chalon et Drogon de M�con et l�abb� Hugues de Cluny se r�unissent � Autun en 1063. Le duc se pr�sente et gr�ce � la m�diation et la bienveillance de l�abb� de Cluny, le duc pardonne la mort de son fils aux meurtriers, et la paix se r�tablit sur la Bourgogne.

Son second fils Henri meurt en 1072, et Robert Iersouhaite confier son duch� � son troisi�me fils, Robert, et non � son petit-fils Hugues, le fils de Henri; mais le jeune homme �nergique r�tablit la situation, et son grand-p�re confirme son h�ritage sur le duch�.

Robert n�a pas �t� un grand administrateur de son duch�, il a laiss� ses vassaux agir � leurs guises.

Hugues Ier (1076-1079) succ�de � son grand-p�re et tente de rem�dier aux d�sordres n�s des conflits entre les seigneurs bourguignons, en instaurant la Paix de Dieu.

En 1078, Hugues va combattre en Espagne, les infid�les. Au retour de son p�riple espagnol, il abandonne son duch� et pr�f�re se retirer comme moine � Cluny en 1079, alors sous la direction de son grand-oncle Hugues de Semur.

Le duch� de Bourgogne au XI�me si�cle

Le Duch� de Bourgogne
Le duch� passe aux mains de son fr�re Eudes Ier (1079-1102), qui �pouse en 1080, Sibylle la fille du comte de Bourgogne Guillaume Ier, sa s�ur Constance �pouse Alphonse VI de Castille l�ann�e suivante.

En 1084, Eudes et toute sa famille vont faire un p�lerinage � V�zelay.

Eudes poursuit l��uvre de son fr�re et va faire la guerre en Espagne en 1089, contre les Arabes avec son fr�re Henri. Henri se couvre de gloire en combattant les Maures et obtient les mains de la princesse ib�rique, Th�r�se, la fille b�tarde du roi de Le�n et de Castille Alphonse VI. Il devient le premier comte du Portugal en 1097, et le fondateur de la premi�re maison royale du Portugal. Ses descendants r�gneront jusqu�en 1383 sur ce royaume.

C�teaux

Nous allons faire un petit r�cit de l�histoire de C�teaux. Sa fondation, son extension et son rayonnement sont dus � un ensemble de fortes personnalit�s. En premier Robert de Molesme entr� tr�s jeune au monast�re de Moutier la celle, puis devient abb� de Saint-Michel de Tonnerre et fonde en 1075 le monast�re de Molesme, non loin de Tonnerre.

Devant le rel�chement des moines Robert et vingt de ses disciples s�en vont et fondent dans le dioc�se de Chalon, aux confins du duch� et du comt� de Bourgogne, au lieu-dit � les Cistels �, sur une terre appartenant au vicomte Renard de Beaune, le monast�re de C�teaux en mars 1098 avec l�accord du duc Eudes.

Mais Geoffroy, nouvel abb� de Molesme, en appelle � Rome et demande l�arbitrage du pape Urbain II, sur le discr�dit o� est tomb�e son abbaye.

Le l�gat du pape, Hugues de Die, r�unit au printemps 1109 � Lyon, l��v�que de Chalon, Gauthier de Couches, l��v�que d�Autun, celui de M�con, les abb�s de Tournus, de Saint-B�nigne de Dijon, et Geoffroy de Molesme. Robert doit retourner � Molesme, mais C�teaux voit sa l�gitimit� reconnue. Robert ob�it avec douleur et retourne � Molesme, o� il meurt onze ans plus tard.

Les moines de C�teaux �lisent le prieur Aubry pour succ�der � Robert. L��v�que de Chalon Gauthier confirme Aubry, abb� du nouveau monast�re ; les abb�s du monast�re seront toujours confirm�s par les �v�ques de Chalon. Les moines adoptent pour costume une tunique blanche et re�oivent le nom de � moines blancs �, par opposition � celui de � moines noirs � attribu� aux religieux de Cluny. Un monast�re aux usages plus rigoureux que la pratique clunisienne de la r�gle de saint Beno�t.

Les maladies et notamment la peste frappent la communaut� qui tombe � douze moines. En 1109, c'est un anglais, �tienne Harding (1109-1133) qui devient abb� de C�teaux. Quelques mois apr�s l��lection d'�tienne, �lisabeth de Vergy, femme du comte Savary de Donzy, fait don au monast�re de terres situ�es dans le voisinage de l�abbaye.

En 1113 �tienne Harding prend l�initiative de fonder la premi�re � fille �, La Fert�-sur-Grosne, entre Chalon-sur-Sa�ne et Tournus. Le 18 mai l��v�que de Chalon, Gauthier de Couches, et celui de Langres, Jocerand de Brancion, participent � la c�r�monie de fondation.

Quelques jours plus tard, Bernard de Fontaine, n� pr�s de Dijon, le futur saint Bernard accompagn� d�une vingtaine de jeunes gens donne un �lan d�cisif � cet humble monast�re, en le rejoignant.

Les fondations vont alors se multiplier : celle de la Fert� sera aussit�t suivie de celles de "Pontigny" en 1114, de "Morimond" et "Clairvaux" dont Bernard sera le premier abb�, en 1115. Par ses �crits et son influence, Bernard est � l'origine d'une v�ritable �cole de spiritualit�. Son id�al monastique est un id�al de combat, il veut r�former les attitudes spirituelles et morales des chevaliers et des nobles. Il m�ne une campagne forte contre la violence de ces derniers, qui trouve une r�alisation dans le livre qu�il adresse vers 1132-1135 aux chevaliers du temple.

Bernard est un jeune noble de grand caract�re ayant une bonne connaissance de la soci�t� politique et religieuse. C�est un homme d�action, un pr�dicateur ardent capable d�entretenir une controverse avec tous les grands du monde. Il draine les vocations, et en trente-huit ans, il fonde soixante-huit abbayes.

La charte de charit� r�dig�e en 1118 par l�abb� �tienne Harding, successeur d'Aubry organise la vie des moines en une r�gle d�aust�rit�, de pauvret�, de p�nitence, et de travail manuel. Les cisterciens ne sont pas comme les clunisiens, seigneurs en nom collectif, ils se font eux-m�mes : exploitants, d�fricheurs, laboureurs et �leveurs.

La religion de saint Bernard est �loign�e du formalisme, elle est empreinte d�amour et notamment de celui du culte de la Vierge. Ce mouvement devient l�un des piliers du christianisme occidental. Saint Bernard est le conseiller des princes et m�me du pape.

Il est l�ardent pr�cheur au concile de Troyes en 1129 pour faire reconna�tre par l��glise et les chevaliers la n�cessit� de la cr�ation des ordres des moines sp�cialis�s dans la guerre contre l�infid�le.

En 1130, il sauve le pape Innocent III du schisme avec l�antipape Anaclet. Il conduit la politique du pape Eug�ne III, et il est en 1146 l�ardent pr�cheur de la seconde croisade, � V�zelay.

� la mort d'�tienne Harding, en 1133, Guy lui succ�de un mois, puis Rainard, fils du comte Miles de Bar-sur-Seine prend la direction de l�abbaye jusqu�en 1151. Rainard qui a �t� moine � Clairvaux, et tr�s proche de Bernard.

Le 6 avril 1145, le pape Eug�ne III, ancien moine de Clairvaux, rend visite � son ancien abb� Bernard.

En 1193 la construction de la grande �glise, commenc�e vers 1140, est termin�e. C'est dans cet �difice que seront inhum�s les ducs de Bourgogne, car C�teaux devient tr�s vite un haut-lieu de p�lerinage. Un lieu de paix aussi o� s'op�r�rent des m�diations, des r�conciliations.

L�abbaye de C�teaux

L'Abbaye de C�teauxEn 1209, lors de la croisade contre les Albigeois, Arnaud Amalric, abb� g�n�ral de C�teaux aurait prononc� � B�ziers cette terrible phrase : � Tues-les tous, Dieu reconnaitra les siens �. Vrai ou faux, le r�sultat sera bien l�, au regard des terribles massacres que subirent les h�r�tiques du Midi de la France. Cette h�r�sie qualifiait comme telle par l'�glise catholique �tait surtout destin�e � combattre des gens qui contestaient � la fois la l�gitimit� du pape et la subversion des pratiques chr�tiennes par un clerg� trop avide d�honneurs et d�argent. Ils pr�chaient plut�t l�asc�tisme et la pauvret�.

Louis IX, roi de France, visite C�teaux en 1244, accompagn� de sa m�re, Blanche de Castille, de son �pouse, la Reine, et de ses fr�res.

Au d�but du XIII�me si�cle, C�teaux est � cette �poque l'un des grands centres de la chr�tient�. Durant ce si�cle a commenc� la construction du grand monast�re, pour abriter plusieurs centaines de moines. L'abb� de C�teaux acquiert une importance toujours croissante. Vers 1300, il ach�te le prieur� de Gilly qui deviendra plus tard la r�sidence de plaisance des abb�s de C�teaux.

Le mouvement religieux de Bernard �branle le monde chr�tien du XII�me si�cle comme nagu�re Cluny. En quarante ans, C�teaux devient le chef d�Ordre de sept cent trente abbayes d�hommes et on comptera pr�s de trois mille fondations au plus fort de cette aventure spirituelle.

Le temps des Croisades

Eudes meurt � Tarse en 1102 en Terre sainte en combattant les infid�les pour venger la mort de sa fille Florine tu�e lors de la premi�re croisade.

Hugues II (1102-1143) surnomm� le Pacifique, succ�de � son p�re et comble le clerg� de faveur.

Savaric de Vergy vend en 1113, au duc Hugues, le quart du comt� de Chalon-sur-Sa�ne, qu�il poss�de, car il n�a pas d�h�ritier.

En 1124, le duc Hugues va aider le roi de France Louis VI, � repousser l�empereur Germanique qui a envahi la France. Il n�y a pas de combat, � la nouvelle de l�arriv�e de l�arm�e des Francs, qui est compos�e des plus grands princes (comte de Flandre, comte de Vermandois, comte de Nevers, comte de Blois, comte de Troyes), les troupes germaniques retournent dans leur pays.

Eudes II (1143-1162) succ�de � son p�re.

Eudes assiste en 1146, � V�zelay � l�appel de la seconde croisade par Bernard de Clairvaux.

En 1150, Eudes soutient le comte de Nevers Guillaume III dans sa lutte contre l�abb� de V�zelay.

Eudes est pr�sent � Soissons, lors de l�assembl�e convoqu�e par le roi de France Louis VII, qui instaure une paix g�n�rale dans tout le royaume en 1155. Eudes et tous les grands du royaume, jurent la paix les uns apr�s les autres.

Il s�attaque aux moines de V�zelay et � l��v�que de Langres, mais devant la menace du pape, il va expier ses fautes en Terre sainte. C�est son �pouse Marie de Champagne qui exerce la r�gence jusqu�en 1165, en attendant la majorit� de leur fils.

Hugues III (1162-1192), �pouse en 1165, Alix de Lorraine, la fille du duc de Lorraine Mathieu Ier.

Hugues re�oit, en 1166, du roi, le comt� de Chalon que le monarque vient de confisquer au comte Guillaume Ier accus� et convaincu de forfaiture. On se rappelle que les ducs sont d�j� possesseurs du quart du comt� depuis 1113. Le fils du comte, obtenant le pardon du roi, le duc lui restitue la part du comt� que lui a confi� le roi, mais conserve la part achet�e par son a�eul.

Apr�s avoir r�pudi� sa premi�re femme, Hugues �pouse en 1184, B�atrice d'Albon, fille et h�riti�re du Dauphin� de son p�re Guigues VI. B�atrice est l�arri�re-petite-fille du comte de M�con �tienne Ier. Hugues gouverne le Dauphin� en m�me temps que son duch�.

L�ann�e suivante, le duc accorde des chartes communales contre une forte redevance annuelle aux villes de Dijon, Beaune, Montbard, Vitteaux et Semur en Auxois. Ces communes �lisent un maire qui rend la justice au nom du duc.

Hugues III vient faire le si�ge de Vergy tenu par le seigneur Hugues Ier de Vergy, le duc r�clame au seigneur de Vergy de lui laisser sa forteresse pendant quatorze jours. Il s�agit d�une prise de possession, Hugues de Vergy refuse. La citadelle �tant imprenable, le duc fait construire des ch�teaux-forts pour bloquer le ch�teau de Vergy. Hugues de Vergy d�cide de faire appel au roi de France. Le roi Philippe II intervient et soutient le sire de Vergy. Hugues III ne c�de pas, mais il est vaincu � Ch�tillon sur Seine, et doit reconna�tre l�autorit� du roi.

En 1190, Hugues de Bourgogne et Hugues de Vergy rejoignent le roi de France et le roi d'Angleterre � V�zelay, point de rendez-vous du d�part de la troisi�me croisade.

Hugues III participe � la prise d'Acre en 1191, mais meurt en Terre sainte � la t�te de l�arm�e royale en 1192, quant � Hugues de Vergy, il regagne ses terres en 1191.

L�extension territoriale

� la mort de Hugues en 1192, son fils Eudes, n� de son premier mariage h�rite du duch�. Son fils Guigues-Andr� (1192-1236), n� du second mariage, h�rite du Dauphin� et ses descendants gouverneront ce territoire jusqu�en 1282.

Eudes III (1192-1218) �pouse en 1199, en seconde noce Alix, la fille de Hugues de Vergy. L�accord de mariage stipule que le duc c�de tout le pays au-del� de la Tille � la famille de Vergy, et que d�sormais les membres de la famille de Vergy, seront s�n�chaux de Bourgogne. Il r�ussit par le mariage ce que son p�re avait tent� par la force.

Le 1 mai 1209, Eudes assiste pr�s de Sens, � la r�union des grands, convoqu�s par le roi et le l�gat du pape, pour d�cider d�une croisade contre les Albigeois. � l��t� 1209, le duc de Bourgogne Eudes, le comte de Nevers Herv�, le comte d'Auxerre et de Tonnerre Pierre de Courtenay, Guillaume de Vergy, rejoignent le roi � Lyon pour le d�part de la croisade contre les Albigeois. Apr�s la prise des villes de B�ziers et de Carcassonne, les distensions entre le duc de Bourgogne et le comte de Nevers arr�tent l�entreprise et chacun retourne dans ses terres.

Les ducs sont des vassaux d�vou�s pour les rois de France leurs cousins. Eudes est bless� � la bataille de Bouvines en 1214 en luttant avec force et courage au c�t� du roi de France Philippe II pour la victoire sur la coalition anglo-germano-flamande. Par ses exploits, Eudes II cr�e la popularit� du duc de Bourgogne.

� sa mort, c�est son �pouse Alix de Vergy qui exerce la r�gence jusqu�en 1229, en attendant la majorit� de leur fils, et elle commence par renflouer les finances us�es par son mari puis � acqu�rir des nouvelles terres, dont la seigneurie de Salins, qu�elle rach�te en 1225 � Marguerite la fille du dernier sire de Salins Gaucher IV. Elle vit r�guli�rement avec son fils, dans le ch�teau de son enfance, Vergy, qu�elle embellit consid�rablement.

Hugues IV (1218-1272) fid�le � l�enseignement de sa m�re, passe plus de six cents contrats d�achat pendant son r�gne.

Il �pouse en 1229, Yolande de Dreux, fille du comte de Dreux Robert III.

L�ann�e suivante, il signe l�ordonnance royale, r�dig�e par le roi saint Louis, � Melun, qui r�primande les fraudes et les insolences des Juifs dans le domaine des pr�ts d�argent.

Quatre ans plus tard, il est r�pond � l�appel du roi pour lutter contre le comte de Champagne Thibaut.

Le duch� de Bourgogne au XIV�me si�cle

Le Duch� de BourgogneHugues entre en possession des comt�s de Chalon-sur-Sa�ne et d'Auxonne en 1237, en les �changeant avec son oncle, Jean de Chalon, de la famille cadette des comtes de Bourgogne, contre la seigneurie de Salins. La possession du comt� d'Auxonne lui ouvre une porte de l�autre c�t� de la Sa�ne, du c�t� de la Haute Bourgogne. La possession du comt� de Chalon lui permet de s��tendre vers le sud de la Bourgogne. Les ducs apportent � leurs titres celui de comtes de Chalon et d�Auxonne. Le duch� s�agrandit, et Hugues se heurte aux gens d��glise, hostiles � ce rassembleur.

Il participe � la sixi�me croisade en 1239/1241, avec le comte de Champagne, Thibaut, et le comte de Bretagne, Pierre Mauclerc.

Il accompagne le roi lors de la septi�me croisade en 1248/1252.

Le destin des petites-filles de Hugues IV

En 1248, il marie ses deux fils Eudes et Jean, aux deux filles du seigneur de Bourbon Archambaud IX. Eudes �pouse Mathilde de Dampierre, l�h�riti�re des comt�s de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre. Jean �pouse Agn�s de Dampierre, l�h�riti�re de la seigneurie de Bourbon.

Les trois filles de Eudes et de Mathilde, seront les h�riti�res des comt�s de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre (cf. chapitre sur l�histoire de ces comt�s).

La fille de Jean et d'Agn�s, B�atrice, �pousera Robert de Clermont, fils de saint Louis, ils seront les anc�tres de tous les Bourbons.

Jean, un des fils de B�atrice et de Robert, sera lui l�anc�tre des comtes de Charolais. Cette seigneurie form�e en 1272, dans la partie m�ridionale du comt� de Chalon par Hugues IV, passera de la maison de Bourgogne, � celle d'Armagnac, avant de revenir � la Bourgogne en 1390, gr�ce � l�achat r�alis� par Philippe le Hardi.

L�alliance avec les rois cap�tiens

Hugues ach�te vers la fin du XIII�me si�cle une maison � Paris : l�h�tel de Bourgogne sur la montagne Sainte-Genevi�ve.

En 1256, le duc accorde aux habitants de Chalon une charte communale qui stipule qu�ils choisissent leurs �chevins moiti� dans la juridiction de l��v�que de Chalon et moiti� dans celle du duc. On se rappelle que l��v�que poss�de une partie du comt� de Chalon depuis le XI�mesi�cle.

La m�me ann�e, le duc acquiert les seigneuries de Brancion et d'Uxelles, dans le Chalonnais et le M�connais. Il conc�de � son conseiller, Jean de Blanot, celle d'Uxelles en 1259. Cette m�me ann�e, Hugues obtient la garde de Besan�on et r�ve de r�unir les deux Bourgognes.

Une chancellerie de Bourgogne voit le jour en 1271.

� la mort de Hugues IV se pose la question de la succession. Ces deux fils a�n�s, Eudes et Jean, sont morts, mais ils ont des descendants, et ces derniers font valoir leurs droits. Le roi de France Philippe III intervient et r�gle les diff�rends. Robert II (1272-1306), le troisi�me fils, succ�de sur le duch� � son p�re et �pouse en 1279, Agn�s de France, la s�ur de Philippe III, et devient un familier de la cour royale. Robert II est un brillant chevalier, qui aime la chasse et les tournois. Il est grand chambrier de France. Il ach�te lui aussi de nouveaux fonds. Il ins�re dans son testament une clause qui interdit tout partage du patrimoine ducal et tout apanage. La Bourgogne devient un bien familial.

En 1282, � la mort du dernier bourguignon sur le Dauphin�, Robert revendique vainement cette terre en vertu des droits de son arri�re-grand-p�re Hugues III. Il parvient toutefois � �tendre son autorit� sur le Revermont.

Il reprend le projet d�union des deux Bourgognes, et souhaite marier son fils Eudes avec Jeanne de Bourgogne, l�h�riti�re du comt� de Bourgogne, mais celle-ci �pouse le futur roi Philippe V. La fille de Robert, Marguerite de Bourgogne, �pouse le fr�re de Philippe, Louis le Hutin.

La tragique histoire des filles de Bourgogne

Comment ne pas raconter ici, la plus tragique histoire priv�e de la monarchie cap�tienne fran�aise. Cette histoire met en sc�ne Marguerite de Bourgogne, fille du duc de Bourgogne Robert II, et �pouse du futur roi de France Louis X; Jeanne de Bourgogne, fille du comte de Bourgogne Otton IV, et �pouse du futur roi de France Philippe V, fr�re de Louis X; et de Blanche de Bourgogne, s�ur de Jeanne de Bourgogne, et �pouse du futur roi de France Charles IV, fr�re de Louis X et Philippe V.

Tout commence en ao�t 1313, quand Isabelle, reine d'Angleterre, et s�ur des trois fr�res vient en voyage en France. D�j� des mauvaises langues chuchotent sur le �d�vergondage� des princesses. Isabelle remarque deux fr�res Gaubert et Philippe, les chevaliers d'Aulnay, qui portent � la ceinture des aum�ni�res qu�elle a offerte � ses belles-s�urs. Elle va trouver son p�re le roi de France Philippe IV le Bel et lui raconte son histoire. Philippe IV fait proc�der � une enqu�te. Quand les preuves sont �videntes, le roi n�h�site plus, il fait arr�ter ses trois belles-filles et fait mettre sous la torture les chevaliers d�Aulnay. Ces derniers avouent sous la torture d��tre les amants de Marguerite et de Blanche. Ils sont �corch�s vifs, �mascul�s, �t�t�s, pendus par les aisselles et leurs sexes sont jet�s aux chiens. Les deux princesses sont tondues et enferm�es dans un cachot. Marguerite meurt en captivit� � Ch�teau-gaillard en 1315, Blanche sollicite d�entrer au couvent et se retire � l�abbaye de Maubuisson, o� elle meurt en 1326. Quant � Jeanne, elle r�ussit � montrer devant le Parlement son innocence. Elle �savait� mais ne disait rien par �la honte de son lignage�. Son mari Philippe lui pardonne et le Parlement l�acquitte.

L�union avec le comt� de Bourgogne

Hugues V (1306-1315) succ�de � son p�re, mais il n�est encore qu�un enfant de douze ans, c�est sa m�re Agn�s de France qui assure la r�gence, jusqu�en 1311. Il meurt tr�s jeune � l��ge de vingt et un ans.

Eudes IV (1315-1349), le second fils de Robert II succ�de � son fr�re.

En 1316, c�est la succession sur le royaume de France qui occupe Eudes. Le roi Louis X vient de mourir, il a une fille Jeanne, de sa premi�re �pouse Marguerite de Bourgogne. Elle est �cart�e de la succession pour deux motifs, la d�bauche de sa m�re, et la fameuse loi salique. Cette hypoth�tique loi qui emp�che les femmes de r�gner sur le royaume des Francs. Alors le fr�re du roi, Philippe de Poitiers accourt � Paris pour se faire proclamer, mais la seconde �pouse du roi Cl�mence est enceinte. Le 15 novembre, elle accouche d�un gar�on pr�nomm� Jean, qui devient roi de France, mais il meurt quatre jours plus tard. A-t-il �t� assassin� ? rien n�a pu le prouver.

Philippe se proclame roi, mais les grands du royaume d�clarent cet acte une usurpation, parmi eux Eudes est le plus virulent. Philippe se pr�cipite � Reims pour se faire sacrer, Eudes essaye de l�en emp�cher mais il arrive trop tard. Philippe devient roi sous le titre de Philippe V. Pour calmer le duc de Bourgogne, il lui accorde en mariage sa fille Jeanne avec en h�ritage les comt�s de Bourgogne et d�Artois. Les liens entre les deux familles cap�tiennes se resserrent.

Eudes IV devient un suzerain respect�, aid� en cela par sa forte personnalit�. Avec l�apport des terres de son �pouse, le duc sort de son duch�, et notamment sur les terres d�outre Sa�ne vers la Haute Bourgogne. Il est le premier pair de France et lieutenant du roi. Il a la plus belle cour provinciale, les f�tes, les tournois et les chasses sont somptueux. Il vit aussi bien � Dijon, qu�en Artois ou � Paris dans l�h�tel Sainte-Genevi�ve.

En 1328, il accompagne son roi et beau-fr�re Philippe VI dans les Flandres, il est bless� � la bataille de Mont Cassel.

La suite de l�histoire du duch� est racont�e dans le chapitre traitant de l�histoire commune du duch� et comt� de Bourgogne.

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