Messier Object 32 (original) (raw)
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Galaxie Elliptique M32 (NGC 221), type E2, dans Andromède
Un satellite de la Galaxie d'Andromède, M31
[ ](../Jpg/m32.jpg)
Ascension Droite | 00 : 42,7 (h:m) |
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Déclinaison | +40 : 52 (deg:m) |
Distance | 2 900 (kilo.al) |
Magnitude | 8,1 (visuelle) |
Dimension Apparente | 8x6 (min. d'arc) |
Découverte en 1749 par (Guillaume Joseph Hyacinthe) Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière.
M32 est la petite mais brillante compagne de la grande galaxie d'Andromède, M31, et, par là même un membre du Groupe Localde galaxies. Elle peut être facilement trouvée lorsque l'on observe la Galaxie d'Andromède puisqu'elle est située à 22 minutes d'arc exactement au Sud de la région centrale de M31, semblant posée sur le bord des bras spiraux. Elle apparaît comme une tache ronde remarquablement brillante, légèrement étirée suivant un angle de position 150-330 degrés, bien visible dans de petits instruments. L'ellipticité est d'environ E2, ce qui signifie que le petit axe de son image elliptique, de notre point de vue, semble environ 20 pour-cent plus petit que le grand axe.
C'est une naine elliptique de seulement quelque 3 milliards de masses solaires et d'un diamètre estimé à 8 000 années-lumière, ce qui est très peu comparé à sa géante voisine spirale. Néanmoins son noyau présente des caractéristiques comparables à celui de M31, ce qui est surprenant pour une si petite galaxie : environ 100 millions de masses solaires, à raison de 5 000 soleils par parsec cube, sont en rotation rapide autour d'un objet central supermassif. Du fait de ce noyau, M32 est parfois classée comme cE2 au lieu de simplement E2, notamment par le NED.
Près du centre et dominé par cet objet, le ciel serait entièrement occupé par ses étoiles, tandis que, vu depuis les bords, un hémisphère seulement serait étoilé, l'autre ne montrant que quelques étoiles les plus éloignées puis l'espace intergalactique. En direction de M31, cette dernière offrirait un spectacle saisissant dans le ciel nocturne à un astronome virtuel situé en périphérie de M32.
Vue de la Terre, M32 semble se superposer aux bras spiraux de M31. Il serait intéressant de savoir si, en fait, elle se situe devant ou derrière le disque de la grande galaxie. Des mesures spectroscopiques n'ont montré aucune absorption, comme on pourrait en attendre si la lumière traversait la matière interstellaire du disque de M31, ce qui laisse donc penser que M32 est plus proche de nous.
La vitesse radiale de M32 a été trouvée en rapprochement et égale à 203 km/s (R. Brent Tully) ou 205 +/- 8 km/s (NED) dans le système héliocentrique, c'est à dire vers notre Système Solaire ; mais, corrigée de la vitesse de rotation de la Galaxie, elle devient pratiquement nulle par rapport au centre de la Voie Lactée (RV=0). Si l'on compare maintenant M32 à M31, la vitesse radiale de M32 dans notre direction est plus faible de 100km/s, ce qui fait qu'elle se rapproche de M31 à cette même vitesse, compte tenu de la faible distance qui les sépare.
M32 et M110, l'autre brillant compagnon de M31, sont les galaxies elliptiques les plus proches de nous, et donc parmi les plus étudiées. Elles ont toutes deux été résolues en premier par Walter Baade en 1944 à l'aide du télescope de 100 pouces (254 cm) Hooker au Mont-Wilson alors qu'il résolvait le noyau de M31 (Baade 1944). Il remarqua aussi qu'elles contenaient principalement des étoiles âgées de population II, d'une brillance équivalente à celles de M31 (et donc sensiblement à la même distance), confirmant ainsi leur proximité de la grande galaxie spirale. Il y a des différences remarquables entre ces galaxies naines : alors que M32 est typiquement du genre elliptique, compacte avec une forte brillance de surface, M110 est beaucoup moins dense, sa brillance de surface est plus faible et elle possède une structure particulière ; ainsi M110 est souvent classée comme sphéroïde naine au lieu d'elliptique. Point remarquable : M32 ne contient aucun amas globulaire alors que, autre différence, on en décompte 8 dans M110.
M32, en tant que galaxie elliptique, est principalement composée de vieilles étoiles, dont seules celles de faible masse, intrinsèquement peu lumineuses, ont survécu jusqu'à maintenant, ce qui est normal pour ce genre de population âgée (que l'on trouve aussi dans les amas globulaires), les étoiles les plus massives ayant en principe terminé leur vie active passée à brûler leur combustible nucléaire : ce sont maintenant des naines blanches ou des étoiles à neutrons. Cependant la distribution spectrale et la couleur de cette galaxie ( son type spectral global est G3 et son index de couleur B-V = 0,75) indiquent que ses étoiles ont des abondances chimiques différentes de celles des vieux amas globulaires pauvres en éléments lourds. Dans M32, au contraire, ces derniers sont très présents dans de nombreuses étoiles de sa population, laquelle semble donc apparemment beaucoup plus jeune avec seulement 2 ou 3 milliards d'années, mais contient aussi de vieilles étoiles de concentration moindre.
Quelques nébuleuses planétaires ont été découvertes entre les étoiles de M32, mais pas de matière interstellaire ni de nuages de gaz ; pas non plus d'hydrogène neutre ni d'amas ouverts. Apparemment M32 n'est plus en état de fabriquer de nouvelles étoiles et se réduit à sa vieille population, plus quelques étoiles d'âge intermédiaire. Selon des données obtenues par investigations photométriques multicolores, cette population stellaire ressemble bien davantage à celle de galaxies elliptiques beaucoup plus grandes qu'à celle de galaxies naines de même taille, qui sont typiquement des naines de type sphéroïdal
Des novae apparaissent parfois dans M32, dont une récemment, le 31 août 1998, découverte dans le cadre du "Programme de Recherche de Supernova de l'Observatoire de Lick" par une équipe d'astronomes de l'Université de Californie à Berkeley, sous la direction de E. Halderson (1998). Cette nova est apparue à environ 28,5 secondes d'arc à l'Ouest et 44,7 secondes au Sud du noyau de la galaxie et atteignit la magnitude 16,5. Par contre des supernovae n'ont jamais été observées.
Comme l'indiquent sa population stellaire, la taille de son noyau et sa compacité, M32 ressemble beaucoup à une galaxie elliptique bien plus importante. Il semble donc possible que M32 ait été beaucoup plus grande dans le passé mais ait perdu ses étoiles extérieures, ainsi que les amas globulaires qu'elle a pu posséder, à l'occasion d'un ou de plusieurs passages rapprochés avec la Galaxie d'Andromède. Ces étoiles et amas ont été absorbés, intégrés et font maintenant partie du halo de M31. Que M32 ait vécu récemment un tel scénario est suggéré par les perturbations qu'elle a dû provoquer et dont, apparemment, on constate les traces dans la structure spirale de la grande galaxie
M32 fut la toute première galaxie elliptique jamais découverte, et ce par Le Gentil le 29 octobre 1749. Charles Messierremarque dans sa descriptionqu'il avait d'abord vu cet objet en 1757 (son premier enregistrement d'une observation de l'un de "ses" objets) et qu'il l'avait inclus ainsi que M110, le 3 août 1764, dans soncroquis de la "Grande Nébuleuse" d'Andromède. De son côté Halton Arp l'enregistra sous le numéro 168 dans son Catalogue of Peculiar Galaxies.
- Historique des Observations et Descriptions de M32
- Images de M32 par le Télescope Spatial Hubble
- Autres images de M32
- Images Amateurs de M32
- Autres images de M31 et M32
- Images Amateurs de M31 et M32
- Animation simulant le cœur de M32, montrant le mouvement des étoiles capturées par le champ gravitationnel d'un objet de trois millions de masses solaires, au cœur de M32. Les étoiles se pressent autour de l'objet comme des abeilles excitées autour d'une ruche. [Informations]
- La documentation SIMBAD sur M32
- La documentation NED sur M32
- Publications sur M32 (NASA ADS)
- Rapports d'Observations sur M32 (IAAC Netastrocatalog)
- Documentation NGC "en ligne" sur M32
Références : (Version originale) - Walter Baade, 1944. The resolution of Messier 32, NGC 205, and the central region of the Andromeda Nebula. Astrophysical Journal, Vol. 100, pp. 137-146 [ADS: 1944ApJ...100..137B]
- E. Halderson, 1998. IAU Circular No. 7004 [ADS: 1998IAUC.7004....2H]
Hartmut Frommert
Christine Kronberg
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Dernière modification : 28 décembre 2002
Traduction française
Bernard Trézéguet
15/12/98 - 04/01/04 -
06/11/06 -