Ephéméride Anarchiste 5 juin (original) (raw)
Affiche des "Rencontres libertaires Internationales"
Barcelone les 2,3,4 et 5 juin 1983
5 juin
Michele Angiolillo
Le 5 Juin 1871, naissance de Michele ANGIOLILLO LOMBARDI, dit José Sants, dit Rinaldini, à Foggia (Italie).
Anarchiste italien, adepte de la propagande par le fait. Enrôlé dans l'armée en 1894, il devient anarchiste à la lecture de brochures militantes et prend part à des actions de protestation contre le gouvernement. Condamné à 18 mois de prison pour la publication d'articles jugés subversifs, il s'enfuit d'Italie et trouve refuge à Marseille, où il apprend le métier de typographe. En septembre 1895, il se rend à Barcelone sous le nom de José Sants et travaille à l'imprimerie de la revue anarchiste "Ciencia Social". Détenu après l'attentat de la rueCambios Nuevos, il retourne ensuite à Marseille. Mais il est expulsé en Belgique par la police française qui le soupçonne de préparer un attentat. A Bruxelles, il adhère à un syndicat de typographe. En 1896, il se rend à Londres (où il se lie d'amitié avec Malatesta), puis à Lisbonne, Paris et finalement Madrid, où il rencontre le libre-penseur José Nakens. Le 8 août 1897, dans la station balnéaire de Santa Agueda (Pays basque) il tue de quatre coups de révolver le président du Conseil espagnol, Antonio Cánovas del Castillo, politicien réactionnaire, responsable de la torture et de l'exécution des anarchistes à Montjuich (Barcelone), et se laisse arrêter. Jugé le 14 et le 15 août, il est condamné à mort et exécuté au garrot vil le20 août 1897, dans la prison de Vergara.
Charles Chatel
(photo anthropométrique de 1894)
Le 5 juin 1897, mort de Charles CHATEL à Paris.
Littérateur et propagandiste anarchiste.
Il est né le 8 octobre 1868 à Paris. Publiciste et anarchiste il remplaça Ritzerfeld comme gérant de L’En Dehors de Zo d’Axa. En novembre 1891, il est condamné pour délit de presse à 1000 francs d'amende. Armand Matha le remplacera alors à la gérance en janvier 1892. Chatel collabora ensuite à "La Révolte" de Jean Grave, puis cofonda en 1893 avec André Ibels "La Revue Anarchiste" (8 numéros), qui poursuivra sa publication en 1894 ( 5 numéros) avec le titre "Revue Libertaire". Victime des lois scélérates la revue cessa de paraître après l'arrestation de Chatel et de Gustaf Agueli le 14 mars 1894 (ils partageaient le même logement). Inculpé dans le "Procès des trente" il comparaît du 6 au 12 août 1894, il se déclara "individualiste au premier chef" et "rebelle à toute solidarité, toute entente.", et de conclure : "Je suis moi, Chatel, et c’est tout. Incarcérez mon rêve si vous voulez".
"- Vous avez écrit, dit le Président (du tribunal), qu'en bâillonnant les écrivains de l'anarchie, on ferait de tous des chimistes. Vous provoquiez ainsi à des attentats.
- Allons donc ! Je voulais dire que, plus on restreint la liberté d'écrire, plus on pousse l'homme à l'action."
Ce procès qui se voulait être celui de l'Anarchisme tourna au fiasco pour les autorités et, à part quelques individus impliqués dans des délits de droit commun, tous les autres seront acquités comme Chatel qui était défendu par Me Jean Ajalbert.
Il lança ensuite, avec André Ibels, le bimensuel "Le Courrier Social Illustré" (4 numéros en novembre-décembre 1894). Puis il collabora à "L’Œuvre Sociale" (Marseille, 6 numéros de février à juin 1895) dont le gérant était Léon Parsons, et enfin au quotidien de Pol Martinet, "La Renaissance". A l'été 1895, le journal local "Le Phare de Montmartre" publia un article de Henri Zisly sur Chatel.
Celui-ci mourut deux ans plus tard de tuberculose. C’est Henri Gauche qui fit la déclaration en mairie. Le quotidien "Le Rappel" informa que deux de ses amis, M. Thiercelin, étudiant en médecine, et Stuart Meryl, poète, avaient pris en charge ses obsèques. Il laissait une veuve, Agathe, âgée de 23 ans.
Joaquín Ascaco
Le 5 juin 1906, naissance de Joaquín ASCASO BUDRIA à Saragosse.
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol.
Ouvrier maçon, cousin des frères Ascaso Abadía (Francisco, Domingo et Alejandro), il milite au puissant Syndicat de la Construction (CNT) de Saragosse. Il va faire partie du groupe anarchiste "Los Indomables" (Les Indomptables) et collaborera à plusieurs occasions avec les groupes affinitaires "Los Solidarios" et "Nosotros".
En 1924, après avoir subit un emprisonnement, il s'exile en France. Il retourne en Espagne après la proclamation de la République. Partisan de ce que Juan Garcia Oliver appelait "la gymnastique révolutionnaire", en mai 1931, il est membre du nouveau Comité des Jeunesses Révolutionnaires de Saragosse. En août 1931, il prend la tête des manifestations de chômeurs et avec Chueca et Andrés fera partie de la commission cénétiste chargée de négocier avec les autorités. En octobre 1931, il est élu à la tête des ouvriers manoeuvres. Il est emprisonné en janvier 1932 et de nouveau à la fin de l'année. Lors de l'insurrection anarchiste de décembre 1933 en Aragon, il participe au Comité National Révolutionnaire en tant que représentant de l'Aragon. Le Soulèvement réprimé, il est emprisonné à Saragosse puis à Burgos, jusqu'à avril 1934.
Il est délégué du Syndicat de la Construction au congrés cénétiste de 1936.
Le [19 juillet 1936](juillet19.html#19 juil36), à Barcelone, il participe à la lutte sur les barricades, contre le soulèvement militaire. Puis s'enrôle dans les colonnes confédérales qui partent le 24 juillet sur le front aragonais. Il intègre d'abord celle de Durruti, puis rejoint ensuite la colonne d'Ortiz, le 25 juillet, il prend la tête du Comité révolutionnaire de Caspe, qu'il quittera en octobre. Le 6 octobre 1936, il assiste en tant que délégué des colonnes de miliciens sur le Front, à l'assemblée de Bujaradoz, qui décide de la création du "Conseil de Défense de l'Aragon" dont il est nommé président. En décembre 1936, le "Conseil Aragonais " sera reconnu officiellement par les autorités républicaines et son titre de président validé. En 1937, il assiste à Valence au Plénum National des Régions de la CNT, où il fait part de son opposition à la pression communiste. Mais peut après se produit la razzia contre-révolutionnaire du communiste Enrique Lister en Aragon qui détruit les collectivités libertaires et démantèle manu militari, le 11 août 1937, le "Conseil de Défense de l'Aragon". Joaquín Ascaso est emprisonné, sous le pretexte de trafic de bijoux (accusation des staliniens, dont il se défends), Libéré après plus un mois de prison, il rejoint la division d'Antonio Ortiz, mais en juillet 1938, alors que ce dernier est destitué, il quitte avec lui l'Espagne et se réfugie en France, soulevant une polémique avec les dirigeants de la CNT, qui le renieront. Il se fixe un temps en France, mais échappe à une tentative d'assassinat, et est emprisonné sept mois à Marseille. Il part ensuite pour la Bolivie (1947) et l'année suivante s'installe définitivement au Vénézuela (après un détour en Uruguay et au Paraguay). Il y sera rejoint (entre autre) par Antonio Ortiz, Valeriano Gordo et Martín Terrer. Ils y créeront vers 1960, le groupe 'Fuerza Unica".
Il meurt à Caracas le 12 mars 1977.
En 2006, pour le centenaire de sa naissance, l'historien Alejandro R. Díez Torre a presenté ses souvenir : "Memorias (1936-1939). Hacia un nuevo Aragón".
Le 5 juin 1898, naissance de Federico GARCIA LORCA
Le 5 juin 2005, mort dePépita CARPENA
L'attentat de Nobiling contre l'empereur allemand
Le 5 juin 1878, à Berlin, un mois après l'attentat deMaximilian Hoëdel,Karl Eduard NOBILING tente à son tour de tuer l'Empereur allemand Guillaume 1er.
Pour cela, il tire deux coups de fusil de chasse de la fenêtre de sa chambre d'hôtel (située au 2ème étage du 18 avenue des Tilleuls) sur l'Empereur qui passait en voiture découverte, le blessant grièvement. Après s'être barricadé dans sa chambre et avoir de nouveau tiré avec un révolver sur les personnes qui y pénétraient pour l'arrêter, il retourne l'arme contre lui, et ne parvient qu'à se blesser. Finalement arrêté, il déclarera avoir agi pour des motifs politiques. Dès lors, le terme de "Propagande par le fait", employé parPaul Brousse dans "L'Avant Garde" en Suisse (et qui provoquera l'interdition du journal), entrera dans le vocabulaire des anarchistes. Le15 avril 1879, Paul Brousse sera jugé en Suisse pour son éloge des gestes d'Hoedel et de Nobiling, tandis qu'en Allemagne le chancelier Bismarck profitera de ces attentats pour faire adopter des lois "scélérates" contre tout mouvement d'opposition.
En-tête du premier numéro du 5 juin 1892
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En-tête du numéro du 30 août 1892
(sans l'article Il).
**Le 5 juin 1892, à New York (USA), sortie du premier numéro du bimensuel "Il Grido degli Oppressi"(Le Cri des Opprimés) Publication bimensuelle des Groupes Communistes-Anarchistes (italien) de New York et des environs. Saverio Merlino en sera le directeur, durant son exil aux Etats Unis. En 1893, le journal publiera le texte d'Elisée Reclus : "A mio fratello contadino" (A mon frère le paysan). A part une interruption entre le 26 novembre 1892 et le 1er janvier 1893, le journal sera publié jusqu'au 13 octobre 1894 (numéro 8 de la troisième année).
A noter la parution d'un supplément au numéro 8, daté du 30 novembre 1894.
En-tête du numéro 5 du 12 décembre 1922 (Numérisé ici.)
Le 5 juin 1922, à Pontremoli, (provine de Massa-Carrara, Italie), sortie du premier numéro de "Il Proletario" (le Prolétaire) Journal anarchiste. Feuille des anarchistes individualistes à laquelle a collaboré Renzo Novatore. Le gérant est Emilio Toma. Seulement cinq numéros sont sortis jusqu'au 12 décembre 1922. A noter qu'un numéro précédant était paru le 1er mai 1922.
Epigraphe: "La follia è molto rara in singoli individui - nei gruppi, nei partiti, nei popoli, nelle epoche, essa è la regola" - (La folie est très rare chez les individus - dans les groupes, les partis, les peuples, les époques, c'est la règle)
En-tête de ce numéro 106 du 5 juin 1927 (doc. Cira de Lausanne)
Le 5 juin 1927, sortie à General Pico (Argentine) du numéro 106 du journal "Pampa Libre" bimensuel anarchiste qui sort les 5 et 20 de chaque mois et qui paraît depuis 1923. Dans ce numéro un article en faveur de la mobilisation ouvrière pour Sacco et Vanzetti et l'annonce de la constitution d'un Comité de Soutien à General Pico même.
Le 5 juin 1962, à Madrid, explosion d'une bombe au Vicariat militaire. Cette première explosion sera suivie le 7 juin, par une autre, au siège de la Banco Popular de la rue d'Alcalá, propriété de l'Opus Dei. Quatre autres engins explosèrent avant la fin de ce même mois. Le 12 juin, toujours à Madrid, à l'Instituto Nacional de Previsión (Phalange) puis trois autres bombes à Barcelone le 29 juin au Colegio Mayor Monterola (Opus Dei), à l'Institution Nacional de Previsión et le 30 juin au siège de la Phalange place de Lesseps. Ces premières actions qui visent le régime franquiste et ses soutiens, sont l'oeuvre de la section DI (Défense Intérieur). Groupe d'action dont la création avait été décidée lors du Congrès de Limoges (en août-septembre 1961), de la CNT-FAI en exil, auquel s'était joint ensuite la FIJL. Trois organisations déterminées à intensifier la lutte conspirative contre le régime fasciste espagnol.
Ce sont les premiers attentats d'une longue série d'actions portées durant les années soixante contre la dictature franquiste par le DI puis par les groupes de la FIJL tant en Espagne qu'à l'étranger.
Couverture du premier numéro
En juin 1987, à Chelles (Ile-de-France), sortie du premier numéro de la revue "Itinéraire" Editée par des compagnons anarchistes, cette excellente revue d'histoire s'impose dès les premiers numéros par sa qualité et son sérieux. Elle va publier les études de plusieurs historiens libertaires sur diverses personnalités du mouvement anarchiste international.
Ce premier numéro est consacré à la figure légendaire de Durruti (voir ce n° 1 ici ). Les numéros suivant (aujourd'hui tous numérisés) qui paraîtront de manière irrégulière seront consacrés par ordre de publication à :
Sacco et Vanzetti ( n° 2 ici ) / Kropotkine ( n° 3 ici ) / Rudolf Rocker ( n° 4 ici ) / Malatesta, ( n° 5-6 ici ) / P-J Proudhon ( n° 7 ici ) / Emma Goldman ( n° 8 ici ) / Ricardo Flores Magon ( n° 9-10 ici ) /Eugène Varlin ( n° 11 ici ) / Henry Poulaille ( n° 12 ici ) / Voline ( n° 13 ici ) / et Elisée Reclus, le dernier numéro 14-15 (paru en 1998), ici.
Clément Méric et logo de l'Action Antifasciste
Le 5 juin 2013, Passage du Havre à Paris, assassinat du jeune militant libertaire antifasciste Clément MERIC, lors d'une confrontation avec un groupe de militants d'extrême-droite.
Clément Méric est né le 18 avril 1995. Il est le fils de deux enseignants de droit de l'Université de Bretagne occidentale à Brest. Elève brillant au Lycée de l'Harteloire de Brest, il obtient un baccalauréat scientifique (mention très bien). De sensibilité libertaire, il commence à 15 ans à militer au sein du syndicat CNT et participe activement en 2010 au mouvement de contestation contre la réforme du Lycée. Il poursuit ensuite ses études à Paris à l'Institut d'Études Politiques de Paris 9 (Sciences-Po) et adhère au syndicat "Solidaires Étudiant(e)s".
Militant antifasciste, il rejoint le groupe "Action Antifasciste Paris-banlieue" et est fichés par la police pour son activisme. Il participe en particulier à des contre-manifestations et actions contre l'extrême-droite, lors des mobilisations des opposants au mariage gay à l'automne 2012 et au printemps 2013.
Le 5 juin 2013, avec quelque menbres du groupe antifasciste, il rentre fortuitement en contact, lors d'une vente privée de vêtements, avec des menbres d'organisations d'extrêmes droites des "Jeunesses nationalistes révolutionnaires" et de "Troisième Voie", une rixe s'en suit au court de laquelle Clément Méric, frappé violement par un des protagonistes trouve la mort.
Cet assassinat d'un militant antifasciste suscite une vague d'indignations et de manifestations dans plusieurs villes de France, alors que prolifèrent librement des organisations ouvertement fascisantes.
Rassemblement sur les lieux du crime, Passage du Havre, le 6 juin 2013.
"¡ No pasarán !"
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