La tyrannie du lib�ralisme (original) (raw)
par Isra�l Adam Shamir
Conf�rence d�Isra�l Shamir sur le th�me : La religion dans les relations internationales � Lib�ralisme et Tradition
Facult� des Relations internationales, Universit� d�Etat de Saint-P�tersbourg (Russie), 24 novembre 2006
Traduit de l�anglais par Marcel Charbonnier
Le lib�ralisme moderne est aujourd�hui le paradigme dominant, aux Etats-Unis, et il joue un r�le fondamental en Europe, en Russie post-sovi�tique, et ailleurs. Cette ligne politique est pr�ch�e par le conglom�rat puissant des mass m�dia mondiaux, dont les �l�ments semblent ind�pendants entre eux � pour la galerie �, tout en v�hiculant le m�me message, que James P�tras qualifie de � Message de la Tyrannie du Lib�ralisme � [1].
� Tyrannie lib�rale � : voil� un expression qui peut frapper certains d�entre vous, de par l�oxymore qu�elle renferme � sinon la contradiction dans les termes � le lib�ralisme affectionnant de se donner lui-m�me � voir sous l�aspect d�un territoire de libert� enti�rement neutre � plut�t que pour ce qu�il est, en r�alit�, � savoir une id�ologie � et sous celui d�un arbitre garantissant le pluralisme confessionnel et la libert�, alors qu�il s�agit d�une id�ologie fondamentalement antireligieuse.
Le lib�ralisme est cette sorte d�id�ologie qui d�nie en �tre une. Posez la question � un lib�ral : immanquablement, il vous r�pondra qu�il est oppos� � la domination d�une quelconque id�ologie, ou � celle d�une quelconque religion�
Afin de tenter de percer cette laque protectrice, nous mettrons en pratique certaines id�es du penseur allemand (aujourd�hui disparu) Carl Schmitt, qui a eu � conna�tre la nature v�ritable du lib�ralisme, de la mani�re la plus cruelle qui soit, apr�s la d�faite militaire et la conqu�te de l�Allemagne, en 1945. Carl Schmitt v�cut quelque temps dans les zones sous occupation sovi�tique et am�ricaine, qui allaient devenir, plus tard, respectivement, la R�publique D�mocratique Allemande (RDA) et la R�publique F�d�rale d�Allemagne (RFA).
Se fondant sur son exp�rience comparative de ces deux formes d�occupation, Carl Schmitt observa que le lib�ralisme am�ricain est une id�ologie de combat, beaucoup moins encline au compromis que le communisme sovi�tique. Les Am�ricains exigeaient de lui qu�il apporte la preuve de sa croyance en la d�mocratie lib�rale, alors que les Russes ne lui avaient jamais demand� de pr�ter serment sur un exemplaire du Manifeste communiste de Karl Marx !
Cette exp�rience v�cue conduisit Schmitt � conclure que le lib�ralisme moderne am�ricain n�est en aucun cas un paradigme exempt d�id�ologie, uniquement � base de � vivre, et laisser vivre �, mais bel et bien une id�ologie constitu�e � une id�ologie encore bien plus dangereuse que ce communisme qu�il abhorrait.
Pour Schmitt, l��quilibre traditionnel des forces �tait menac� par l�empire mondial a�rien et maritime anglo-am�ricain, triomphant depuis peu, lequel avait pour fondement une id�ologie agressive. C�est la raison pour laquelle il salua l�arriv�e de la Guerre froide, convaincu qu�il �tait que, seule, l�URSS �tait en mesure de contenir la d�ferlante id�ologique am�ricaine.
Ces derni�res ann�es, avec l�invasion am�ricaine de l�Afghanistan et de l�Irak, beaucoup d�autres penseurs ont �t� amen�s � partager la prise de conscience qui fut celle de Schmitt, � savoir que le lib�ralisme est une id�ologie plan�taire agressive, qui pr�ne certains principes devant �tre mis en �uvre manu militari dans le monde entier.
De m�me qu�un client attabl� au restaurant et une hu�tre, sur sa glace pil�e, d�criraient � n�en pas douter de deux mani�res pour le moins divergentes l�arriv�e sur la table d�une bouteille de Chablis et de rondelles de citron, les principes du lib�ralisme sont susceptibles d��tre d�crits aussi bien en des termes positifs qu�en des termes n�gatifs �
Examinons donc, si vous le voulez bien, la carte de notre restaurant, d�un point de vue dual. Voyons� voyons : qu�allons-nous commander ?
- Droits de l�homme, OU N�gation des droits collectifs, (en entr�e) ?
- Droits des minorit�s, OU D�ni des droits de la majorit� (en plat de r�sistance) ?
- Droits des minorit�s, OU Dissolution de la famille ?
- Propri�t� priv�e des m�dias, OU Droit exclusif du capital � former l�opinion publique ?
- Droits des femmes et protection de la famille, OU Dissolution de la famille ?
- Mariage homosexuel, OU d�ni du caract�re sacr� du mariage ?
- Antiracisme, OU d�ni du besoin d�enracinement, dans l�acception donn�e � ce terme par Simone Weil ?
- Autonomie �conomique, OU mise au ban de toute entraide sociale mutuelle (en termes th�ologiques d�agap� et de charit�) ?
- S�paration de l�Eglise et de l�Etat, OU libert� de la propagande antichr�tienne et interdiction de la mission chr�tienne dans la sph�re publique ?
- Elections des gouvernements par le peuple (� d�mocratie �), limit�e par la conformit� des �lecteurs au paradigme lib�ral, OU d�ni de toute autod�termination authentique (pour le dessert) ?
Carl Schmitt professait un pr�cepte fondamental : toute id�ologie est une doctrine crypto-religieuse. Ou, pour reprendre ses propres termes ; � la totalit� des concepts les plus pr�gnants de la doctrine moderne ne sont que des concepts th�ologiques s�cularis�s �.
A la lumi�re de cette vision des choses, comparons le communisme et le lib�ralisme :
Bien que n� en Occident, le communisme a �merg� pour la premi�re fois dans une soci�t� form�e par l�Eglise orthodoxe russe, et il pr�sentait des caract�ristiques que l�on pouvait s�attendre � trouver dans une orthodoxie la�cis�e [2]. Les po�tes ont bien senti cela ; ainsi, Alexander Blok chanta un Christ, � la t�te de ses douze (ap�tres) Gardes Rouges, � arborant un drapeau rouge, invuln�rable � la mitraille, flottant au-dessus du blizzard, le front ceint d�une couronne de roses blanches � [3]. Aux jours r�volus de l�Union sovi�tique, les Russes proclam�rent le principe chr�tien : � L�homme est l�ami de l�homme, Camarade et Fr�re ! � [4]. Les communistes russes m�prisaient le confort mat�riel, comme leurs pr�d�cesseurs orthodoxes, pla�ant leur sobornost� (leur catholicit�, leur � �tre ensemble �, l�Eglise) et leur solidarit� au-dessus de toutes les autres vertus [5].
La solidarit� et la catholicit� sont des traits qu�ont en partage des id�ologies auxquelles le lib�ralisme est fondamentalement hostile. La semaine pass�e, Yehuda Bauer, directeur du Centre Yad Vashem, Grand-Pr�tre du culte holocaustique, a d�clar�, lors d�une conf�rence prononc�e afin de tenter de contrebalancer la Conf�rence de T�h�ran :
� Il y a certes de grandes diff�rences entre le national-socialisme, le communisme sovi�tique et l�Islam fondamentaliste. Mais il y a, aussi, entre eux, d�importants parall�lismes. Tous trois sont � ou plut�t, �taient � des mouvements religieux, ou quasi religieux. Incontestablement, la croyance quasi religieuse inh�rente � l�id�ologie nazie joua un r�le central dans l�existence m�me du r�gime et dans sa politique. Or, c�est l�id�ologie nazie qui fut le facteur causal d�terminant de l�Holocauste ; le marxisme-l�ninisme �tait le dogme quasi religieux selon lequel tout le monde devait pr�ter serment, dans l'Empire stalinien. Il en va de m�me en ce qui concerne l�Islam radical. � [6]
C�est manifestement vrai, ou, � la lumi�re des propos de Carl Schmitt, c�est plut�t un truisme : s�il s�agit bien d�une id�ologie, cette id�ologie a bien des connotations th�ologiques. Nous noterons que Bauer n�a pas mentionn� une importante id�ologie pourtant contemporaine des trois id�ologies qu�il a cit�es � contemporaine, et en guerre contre elles. Voici, de cela, une cinquantaine d�ann�es � tout r�cemment, donc, � l��chelle historique � les marxistes-l�ninistes, les nationaux-socialistes et les lib�raux r�gl�rent leurs diff�rends sur les champs de bataille de l�Europe. Et pourtant, Bauer, un lib�ral s�il en fut jamais, fait bizarrement l�impasse sur le lib�ralisme� Pourquoi ?
Au-del� de sa l�chet�, l�omission � � combien significative � de Bauer comporte un message th�ologique fondamental : la revendication, par le lib�ralisme, d�une transcendance. Un lib�ral place en effet le lib�ralisme au-dessus des religions � ordinaires �, au-dessus des autres id�ologies � sur un plan plus �lev� que tout construit religieux ou id�ologique. Aux yeux d�un lib�ral (comme Bauer), les adeptes de toute id�ologie autre que le lib�ralisme sont � totalitaires � ou � fanatiques �.
Cette attitude arrogante des � seuls d�tenteurs de la v�rit� � que pr�tendent �tre les lib�raux n�est pas sans �voquer le narratif juda�que de l�Ancien Testament, dans lequel les adorateurs du Dieu Unique sont exalt�s vers un niveau sup�rieur � celui des � pa�ens �. Th�oriquement, cette attitude de sup�riorit� fut h�rit�e par les trois grandes religions de notre ouikoum�n�, et donc par le christianisme occidental, par le christianisme oriental et par l�Islam, tout aussi bien ; mais elle n�y a jamais �t� int�gr�e. Ainsi, jamais un chr�tien orthodoxe ne s�est consid�r� au-dessus des musulmans, ni des catholiques.
Toutefois, le juda�sme moderne (qui diverge largement du juda�sme biblique, dans d�autres domaines) a, quant � lui, conserv� cette pr�tention insupportable � la sup�riorit�, h�rit�e de son pr�d�cesseur.
La r�ticence, qui est celle de Bauer, � nommer la composante religieuse du lib�ralisme nous fournit l�indice qu�il y a sans doute quelque chose que Bauer souhaite maintenir cel�. Mais voici un indice suppl�mentaire :
Tout en persistant � rechercher des parall�les entre les trois mouvements qu�il place sur la sellette, il introduit leur commun antagoniste :
� Tous trois, ces mouvements ciblent les juifs, en qui ils voient leur principal ennemi, ou leur ennemi imm�diat : les nazis les ont assassin�s ; les sovi�tiques ont planifi�, en 1952, de d�porter tous les � juifs sovi�tiques � en Sib�rie, avec l�intention �vidente de faire p�rir la plupart d�entre eux ; quant au message g�nocidaire adress� aux juifs par l�Islam, il a le m�rite d��tre clair� �
Si Bauer pensait que son affirmation � propos des nazis �tait aussi exacte que son assertion � propos des sovi�tiques et des musulmans, alors il aurait d� pr�sider la Conf�rence de T�h�ran, en qualit� de n�gationniste �m�rite !
Si, en revanche, il ne croit pas un mot de ce qu�il avance lui-m�me, c�est un menteur, doubl� d�un diffamateur.
L�histoire des � Sovi�tiques projetant de d�porter les juifs � est un bobard isra�lien aussi faux qu�un billet de 3 dollars, qui a �t�, lui aussi, totalement d�mont� [7]. Si, en 1940, Staline et Hitler avaient eu � leur disposition ces propos tenus de Bauer, ils n�auraient pas fait la guerre. Mais ce qui nous importe, c�est le fait que Bauer con�oive tout mouvement moderne fond� sur la solidarit�, la catholicit� et la communaut�, comme � anti-juif � ; le lib�ralisme �tant, quant � lui, manifestement, � ses yeux, aussi juif que la carpe farcie�
Qu�est, en r�alit�, le lib�ralisme ? Certains auteurs marchent dans les bris�es de Max Weber, et qualifient le lib�ralisme de protestantisme la�cis�. D�autres mettent l�accent sur sa tendance anti-religieuse et anti-eccl�siale, voyant dans le lib�ralisme une forme s�cularis�e de satanisme. Le regrett� Alexander Panarine consid�rait qu�il s�agissait d�une forme d�idol�trie fond�e sur le � mythe pa�en � base de marchandises d�contextualis�es et de leurs consommateurs d�socialis�s. �
Arm�s de la th�se de Schmitt et du t�moignage de Bauer, nous pouvons conclure ceci : la doctrine � de la d�mocratie lib�rale et des droits de l�homme �, v�hicul�e par les marines am�ricains au-del� du Tigre et de l�Oxus, est une forme de juda�sme s�cularis�.
Etant donn� la pr�dominance des juifs dans les mass m�dia, et en particulier parmi leurs magnats, il n�est parfaitement naturel que l�id�ologie dont ils se font les promoteurs soit si ch�re au c�ur des juifs. Ses adeptes font leur les attitudes juives classiques, et le � caract�re unique d�Isra�l � est un des pr�ceptes de cette �cole � non-religieuse �, soit sous la forme du � caract�re exceptionnel � de l�Holocauste, soit sous celle d�un attachement � unique � � la Palestine, ou encore d�un amour � unique � pour la libert� et la diversit�.
De fait, tandis que des mosqu�es br�lent, en Hollande, et que des �glises sont d�truites, en Isra�l, aucune �motion particuli�re ne se soul�ve, compar�e � celle qui est mise en branle d�s l�instant o� un graffiti fait son apparition sur le mur de quelque synagogue. Les Etats-Unis notent leurs alli�s en fonction de leur attitude vis-�-vis des juifs. Le Temple de l�Holocauste (que d�aucun appellent � Mus�e �) tr�ne, non loin de la Maison Blanche. Le soutien � l�Etat juif est le_nec plus ultra_, pour les hommes politiques am�ricains.
Bauer d�crit l�horreur d�une possible victoire nazie en des termes graphiques : � Il n�y aurait plus de juifs, parce qu�ils auraient tous �t� �limin�s. Cela aurait mis un terme � l�histoire en tant que telle. �
Autrement dit : l�histoire, aux yeux de Bauer, est une histoire de juifs. Pas de juifs = pas d�histoire. Le reste de l�humanit�, ce ne sont que des moutons, exempts de toute m�moire et de tout devenir.
Le juda�sme s�cularis� n��prouve aucune aversion envers le juda�sme, lequel est effectivement la seule religion prot�g�e, dans le discours lib�ral dominant.
Quand des Russes ont tent� d�appliquer la Loi d�Incitation � la Haine � des diatribes juives anti-chr�tiennes, ils ont �t� condamn�s, non seulement par des corps constitu�s juifs, mais aussi par la Maison Blanche et par la Communaut� europ�enne !
La semaine derni�re, un rabbin Lubavitch a exig� que les arbres de No�l qui ornaient l�a�roport de Seattle, aux Etats-Unis, en soient retir�s, � moins qu�on install�t une m�norah g�ante, � c�t� ! L�a�roport a proc�d� � l�enl�vement des r�sineux, s�excusant de son manque d�expertise en � anthropologie culturelle �. Les �coles de la ville de New York n�autoriseront aucune mention de No�l ; en revanche, elles c�l�breront les f�tes de Hanukkah, le Ramadan, ainsi que celle, d�bile, de Kwanza, au motif qu�il s�agit de f�tes multiculturelles, ce que n�a pas l�heur d��tre No�l, � leurs yeux. (Vdare.com est une bonne source, pour la guerre contre No�l, dont l�existence est pourtant ni�e mordicus par les m�dias). Toute r�f�rence au Christ est combattue par le r�seau des organismes de d�fense des droits de l�homme, l�Anti-Defamation League, l�ACLU [Universit� californienne de Los Angeles, ndt] et autres gendarmes du Politiquement Correct, qui n��l�vent jamais la moindre objection � l�ostension de symboles religieux juifs.
Quand l�orthodoxie s�cularis�e � le communisme russe � a conquis des territoires, ses tenants ont partag� leur foi et leurs ressources avec les peuples conquis. De fait, la Russie sovi�tique �tait un fournisseur net de ses soi-disant � satellites �, et elle se saignait aux quatre veines pour soutenir Cuba, l�Allemagne de l�Est, la Hongrie, la Pologne et les Pays baltes. Apr�s 1991, les pays ex-sovi�tiques rest�rent propri�taires de grandes entreprises industrielles et de complexes �nerg�tiques dont ils avaient �t� totalement d�pourvus jusqu�� leur int�gration au sein du grand Commonwealth sovi�tique.
Un des slogans les plus percutants des destructeurs lib�raux de l�URSS n��tait-il pas, d�ailleurs : � Il y en a marre, de nourrir des �trangers ! �
C�est afin de les piller et de les d�truire que le juda�sme s�cularis� conquiert, quant � lui, des territoires. Apr�s quarante ann�es de domination juive en Palestine, aucun b�timent n�a �t� construit par les autorit�s, mais des milliers, en revanche, ont �t� d�truits. Bien qu�enti�rement s�cularis�, l�Etat juif incarne la peur juive parano�aque et l�ex�cration de l��tranger, tandis que les politiques cabalistiques du Pentagone ne sont qu�une autre manifestation de cette m�me peur et de cette m�me ex�cration, � l��chelle plan�taire.
Le jihad la�c juif en Irak a transform� la fertile M�sopotamie en terrain vague. Les pays qui ont �t� totalement subjugu�s par les Lib�raux � Ha�ti, le Malawi � sont les plus pauvres du monde.
H� l� ! Arr�tez ! Allez-vous protester� Quelle tombereau d�imb�cillit�s ! Le juda�sme est une des grandes religions monoth�istes ; ses adeptes croient en ce m�me Dieu auquel nous, chr�tiens et musulmans, croyons. Les juda�stes sont nos camarades, dans la lutte commune contre la subversion ath�e. Le juda�sme n�a rien � voir avec le culte anti-spirituel, mat�rialiste et antireligieux de la mondialisation, du n�olib�ralisme, du consum�risme, de l�ali�nation, du d�ni des racines, de la destruction de la famille et de la nature. C�est l�exact contraire, qui est vrai : le juda�sme postule la primaut� de l�esprit, le caract�re sacr� de la famille, la pr�servation de la nature ; les communaut�s juives sont d�ailleurs bien connues pour leur solidarit� et leur soutien mutuel, pour leurs traditions et pour l��tre ensemble du peuple-uni-en-Dieu, non ?
C�est l�, en effet, une objection forte ; et apparemment, elle fait voler en �clats notre caract�risation du lib�ralisme en juda�sme s�cularis�. Mais : en apparence, seulement� Car cette objection s�appuie, de fait, sur une pr�misse erron�e. Le juda�sme (� l�instar du dieu romain Janus) a deux visages : l�un d�eux est tourn� vers les juifs ; l�autre est tourn� vers les goyim � les non-juifs. Ceci a pour effet de produire deux s�ries d�exigences : celles qui sont adress�es aux juifs ; et celles qui sont adress�es aux goyim. C�est l� la diff�rence fondamentale qui existe entre le juda�sme, d�une part, et le christianisme, l�Islam et le bouddhisme, d�autre part.
Aucune de ces grandes religions ne formule la moindre exigence envers ceux qui n�en sont pas les adeptes, si ce n�est celle d�y adh�rer, par conversion�
La seule chose que veuille l�Eglise, de la part d�un non-chr�tien, c�est qu�il devienne chr�tien, qu�il se convertisse.
Le juda�sme, quant � lui, ne veut nullement faire d�un goy un juif� C�est l� quelque chose de quasiment impossible, de quasiment interdit et, assur�ment, de peu recommandable. En revanche, le juda�sme impose des exigences imp�rieuses � tout non-juif qui a le malheur d��tre en son pouvoir. Ce non-juif doit se garder d�imiter un quelconque juif ; il est par cons�quent interdit, pour un goy, d�avoir une religion : le goy ne doit pas pouvoir c�l�brer ses propres f�tes religieuses.
Le goy n�est pas autoris� � aider ses propres fr�res en religion ; il doit se contenter de rester du b�tail �conomique.
Le d�ni des droits collectifs :
Dans le juda�sme, les goyim ne disposent pas de droits collectifs. Les juifs sont fond�s � prendre part � la soci�t� en tant que groupe, mais les non-juifs, quant � eux, doivent jouer individuel, ce qui se r�sume dans l�attitude type : � Vous, vous avez des droits individuels ; nous, nous avons des droits collectifs. � La propri�t� collective des goyim est consid�r�e en d�sh�rence, abandonn�e. Ainsi, dans l�Etat juif, des juifs s�emparent en toute libert� des terres appartenant collectivement � des Palestiniens ; ce n�est d�ailleurs qu�� propos de la confiscation de terres palestiniennes priv�es que la discussion est, � l�extr�me rigueur, permise. Dans le juda�sme s�cularis� lib�ral, il faut briser la solidarit� entre les travailleurs ; les syndicats doivent �tre d�mantel�s. En revanche, la solidarit� entre riches est permise. La privatisation est un tel d�ni des droits collectifs : d�s lors qu�un capital n�appartient pas � une personne priv�e riche, il est livr� � la foire d�empoigne.
Les droits des minorit�s et le d�ni des droits de la majorit� :
Dans le juda�sme, une majorit� de non-juifs n�a aucun droit � certainement pas sur des juifs � et, de cela, le lib�ralisme a enti�rement h�rit�. Dans la Russie des ann�es 1991 � 1993, la victoire du lib�ralisme sur le communisme a �t� obtenue au moyen de la d�-l�gitimation, par les m�dias, de la Majorit� : on qualifia les Russes de � majorit� agressive et ob�issante �, par opposition � la Minorit� Eclair�e des Oligarques Juifs. Un discours �clair�, en Occident, se doit, � l�ordinaire, de comporter au minimum une r�f�rence, f�t-elle cach�e, � John Stuart Mill, � Madison, � Alexis de Tocqueville et � la peur de � la tyrannie que pourrait exercer la majorit� ��
Propri�t� priv�e (par opposition � publique) des m�dias � Ou : droit exclusif , pour les riches, de formater l�opinion publique :
Un journal au capital public se voit g�n�ralement opposer, par contraste, les � m�dias libres � � comme si un journal appartenant � quelque juif fortun� pouvait �tre de quelque fa�on que ce soit plus libre qu�un journal appartenant � un Etat, � une Eglise ou � un syndicat�
Les droits des femmes et les droits des homosexuels :
Le juda�sme ne reconna�t pas la famille goy, et cet �tat de fait est enti�rement pass�, par h�ritage, dans le lib�ralisme. Les lib�raux ne croient pas en la famille des non-privil�gi�s ; ils veulent la d�manteler.
L�antiracisme :
L�antiracisme, pour un juif, est un outil, qu�il utilise dans sa lutte naturelle contre la population indig�ne ; dans le paradigme lib�ral, l�antiracisme permet l�importation d�une main-d��uvre � prix cass�s, ce qui permet de ruiner les syndicats et de proc�der, � l��chelle mondiale globalis�e, � une v�ritable course aux salaires les plus bas.
Le juda�sme consid�re le bien-�tre social comme un trait exclusif de la communaut� juda�que, tandis que les goyim ne sont pas autoris�s � disposer de pr�rogatives telle l�agap�, � des fins d�entraide et de protection mutuelles. Les lib�raux oeuvrent d�arrache-pied � la d�molition de la s�curit� sociale, � moins qu�elle ne serve � soutenir l�activit� de leurs firmes et de leurs trusts, ou de politique gouvernementale visant � apporter des subsides � des immigrants et � provoquer un bouleversement d�mographique � mesure ad hoc ayant pour finalit� de saper les communaut�s nationales et d�ethniciser la vie politique.
La libert� de la propagande anti-chr�tienne :
Le lib�ralisme ne combat aucunement le juda�sme : au contraire, il m�ne une lutte de tous les instants contre le christianisme. Dans l�Am�rique lib�rale, des juges condamnent l�Eglise catholique, en raison de ses enseignements, interdisent les arbres de No�l et publient une nouvelle version � expurg�e � de la Bible.
La d�mocratie :
Dans le paradigme lib�ral, si vous n��tes pas d�accord avec les id�es lib�rales, votre voix ne compte pas : un anath�me contre la Tyrannie de la Majorit� est en effet imm�diatement lanc�. Si vous �tes d�accord avec les id�es lib�rales, peu importe pour qui vous votiez, d�s lors que le r�sultat reviendra toujours rigoureusement au m�me. On qualifie ainsi Isra�l de � d�mocratie �, bien que la majorit� de ses goyim ne disposent pas du droit de vote, et bien que ceux qui peuvent voter y soient tenus � l��cart du pouvoir, au nom de la � majorit� juive �. Les victoires d�mocratiques du Hamas (en Palestine) et de Lukashenko (en Bi�lorussie) ont �t� consid�r�es ill�gales ; en Serbie, on a recommenc� les �lections jusqu�� ce que le r�sultat escompt� ait �t� obtenu.
Ainsi, nous parvenons � la conclusion suivante :
Le lib�ralisme am�ricain contemporain est un juda�sme s�cularis� � l�usage des Gentils. Il ne repr�sente en aucun cas une lib�ration d�on ne sait trop quelle pression religieuse, comme l�affirment ceux qui en sont les adeptes.
Pour quelle(s) raison(s) le Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont-ils succomb� � cette id�ologie pour le moins �trange ?
On trouvera une r�ponse � plausible � � cette question dans l�histoire anglaise. Selon les �tudes effectu�es r�cemment par Mark Thomas, de l�Universit� de Californie (Los Angeles), des tribus saxonnes pr�-chr�tiennes ont conquis l�Angleterre, tout au long d�une p�riode s��tendant du 5�me au 7�me si�cle, �tablissant une � soci�t� d�apartheid � constitu�e d�une dizaine de milliers d�envahisseurs contr�lant pr�s de deux millions d�indig�nes. Ces envahisseurs finirent par supplanter totalement les indig�nes : � Leur �lite conqu�rante anglo-saxonne a pu s�installer rapidement, en ayant plus d�enfants susceptibles d�atteindre l��ge adulte, gr�ce � sa puissance militaire et � ses privil�ges �conomiques. Les membres de cette �lite saxonne ont, par ailleurs, veill� � ce que les g�nes bretons de la population indig�ne ne contaminent pas l��lite anglo-saxonne, en r�gulant fortement les mariages mixtes, dans le cadre d�un syst�me d�apartheid qui eut pour effet de germaniser le pays, tant culturellement que g�n�tiquement. R�sultat : la population de la Grande-Bretagne est tr�s largement d�origine g�n�tique germanique, et elle parle une langue essentiellement germanique �, �crit Mark Thomas [8].
C�est ainsi qu�une partie de la population britannique conserve une m�moire inn�e d�une strat�gie �volutionniste efficace, qui ne manque pas de pr�senter des similarit�s avec l�apartheid, n� avec la mise en application de principes � juda�ques �. les juifs n�ont pas l�exclusivit� de la malfaisance (ils n�ont donc pas � percevoir de royalties�), et l��trange flirt britannique avec le mythe des Tribus Perdues a bien plus � voir avec les Saxons que non pas avec les Isra�lites�
Aussi longtemps que l�Angleterre demeura catholique � et, par cons�quent, chr�tienne �, cette tendance fut tenue en respect.
Mais vint la R�forme, avec son importation massive d�id�ologie juda�que puis�e dans l�Ancien Testament, suivie de celle d�ouvrages talmudiques imprim�s en Hollande, durant la R�volution orangiste.
C�est alors que la museli�re catholique se d�fit : imm�diatement, le syst�me des �enclosures� se mit � d�vorer la campagne anglaise traditionnelle. Par cette grande fringale de privatisations, les propri�taires terriens divis�rent, privatis�rent et enclorent les pr�s communaux (pour les rendre inaccessibles aux paysans d�sormais sans terres).
Comme leurs pr�curseurs juifs, ils m�prisaient les droits collectifs des classes indig�nes d�favoris�es, ces � goyim � de leur � Nouvel Ordre � (pas encore � Mondial � ! ndt).
Les ma�tres saxons appliqu�rent cette strat�gie en Irlande et au Pays de Galle, puis, plus tard, en Am�rique du Nord et en Australie, causant l�extinction quasi totale des millions d�indig�nes de ces malheureuses contr�es.
Beaucoup de Britanniques, d�Am�ricains et d�Australiens conservent la m�moire de cette strat�gie � � combien � efficace ; ceci fait d�eux des gens enclins aux politiques philojuda�ques et aux mesures quasi juda�ques.
Assur�ment, ce n�est pas seulement en Angleterre que se sont produites une telle colonisation et une telle formation d�une caste militaire dominante. Ainsi de la conqu�te aryenne, dans la tradition indienne, ou encore du pouvoir des chevaliers francs, en France.
Les Fran�ais ont r�solu le probl�me, au moyen du grand Rasoir National invent� par le Dr. Guillotin, lors de la Grande Terreur de 1793, au cours de laquelle l�id�e d�une aristocratie au sang bleu fut d�nonc�e avec v�h�mence par les r�volutionnaires, dont on sait qu�ils appartenaient � la classe moyenne (du � Tiers Etat �, ndt).
Aujourd�hui encore, la Polonais nobles se targuent d��tre les descendants des Sarmates, donc : de non-Slaves, par opposition aux Polonais ordinaires, lesquels, eux, sont des Slaves�
C�est d�ailleurs cette � revendication sarmate � de la noblesse polonaise (qui comporte un m�pris implicite �vident pour les Polonais non-nobles, per�us comme des �trangers), qui fut l�une des principales raisons du fait que la Pologne a tol�r�, et r�chauff� en son sein, la plus importante communaut� juive de tous les temps�
Partout o� elle conquiert la haute main, la doctrine juive s�culi�re lib�rale g�n�re d��normes foss�s entre des castes sup�rieures et des castes inf�rieures. Ainsi, il est de fait qu�aux Etats-Unis, soixante millions de citoyens survivent avec 7 dollars / Jour � voire moins �, tandis qu�une minorit� favoris�e de happy few poss�dent des fortunes colossales, qu�ils ne savent comment entamer [9]. Cette �tat des choses est le r�sultat accompli d�une strat�gie �volutive particuli�rement r�ussie, aux yeux d�une oligarchie r�gnante. Cette strat�gie conna�t un tel succ�s qu�il se pourrait fort que la majorit� domin�e soit amen�e � prendre, un jour, des mesures drastiques pour en mod�rer le succ�s, et donc les effets calamiteux.
Mais la disparition totale du lib�ralisme n�est pas, pour autant, souhaitable.
Ramen� � des proportions acceptables, d�barrass� de sa doxa exclusiviste, cantonn� � sa petite niche �cologique, le lib�ralisme peut avoir son utilit�, dans une soci�t� solidaire, un peu � la mani�re d�un ventilateur, dans une pi�ce o� il fait trop chaud.
L�important, c�est de pouvoir appuyer sur un bouton, pour l�arr�ter� Ou de pouvoir tirer la prise�
Veillons, en tous les cas, � ce qu�il ne nous transforme pas en gla�ons !�
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Notes :
[1] : http://www.rebelioin.org/petras.english/cultural_imperialism.htm
[2] : http://www.israelshamir.net/English/Re_Easter.htm
[3] : http://www.poemhunter.com/aleksandr-aleksandrovich-blok/poet-35200/
[4] : http://www.time.com/time/magazine/article/9,9171,895551-3,00.html
[5] : http://www.orthodoxresearchinstitute.org/articles/dogmatics/savich-catholicity.htm
[6] : mms://207.232.26.152/events/bauer.wma
[7] : http://www.lechaim.ru/ARHIV/125/kost.htm
[8] : http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/5192634.stm
[9] : http://wsws.org/articles/2006/dec2006/ineq-d12.shtml
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Remerciements
J�exprime toute ma gratitude � Dan Elpenor et Ken Freeland pour leur relecture de ce texte et leur aide pr�cieuse.
I.A. Shamir