Un Cantus Formus de novembre au Conservatoire de Paris (original) (raw)
Photographie de famlille après concert et pendant le dessert : Nicolas Bacri, Frédérique Lagarde, Philippe Portejoie, Florent Nagel, Olivier Calmel.
Le cycle des concerts « Cantus Formus » a été imaginé par le compositeur Nicolas Bacri en 2003, pour faire entendre des œuvres contemporaines s'écartant des esthétiques héritées de la Seconde École de Vienne, et qui continuent à trouver des moyens dans les polarisations tonales et la résonance harmonique, voie dans laquelle le compositeur s'est résolument engagé dès 1987. Le premier de ces concerts a eu lieu en février 2004, au Conservatoire de Paris (rue de Madrid), qui en est resté le lieu.
En ce samedi 12 novembre, nous avons pu entendre la 13e sonate pour piano, de Louis-Noël Belaubre, défendue par Sylvie Baschéra laquelle porte un véritable culte aux œuvres de ce compositeur né en 1932, et la pousse malgré son aversion, à se produire en public. Sonate qu'elle a par ailleurs enregistrée sur un piano Pleyel de 1923. Louis-Noël Belaubre vient de publier un essai, « Pour un cinquième âge de la musique », aux éditions de l'Harmattan.
Louis-Noël Belaubre, 13e sonate opus 105, par Sylvie Baschéra (piano Pleyel 1923).
Philippe Portejoie (saxophone) et Frédérique Lagarde (piano), du duo Portejoie-Lagarde qui a promené pavillon et cordes croisées dans le monde entier, ont joué les Six pièces musicales d'étude, pour saxophone et piano, composées en 1953. Études, morceaux de concours, ce sont aussi de belles et intéressantes œuvres (Ballade, Intermezzo, Ronde, Lied, Valse, Finale) qui tiennent le concert. Le public a particulièrement apprécié l'art de la nuance et des pianos du saxophoniste.
Enfin, Florent Nagel, compositeur et pianiste né en 1979, dont le conte musical Alice au Pays des merveilles (piano quatre mains et récitant) a un énorme succès depuis 2012, a interprété une série d'études de 2015 et 2016, en création mondiale, dont il a fait deux séries selon le caractère, d'une part ce qui s'apparente à de purs exercices, d'autre part les études se prêtant au concert. Il aime les symétries, les retours obsessionnels sans vraiment oser les installer avec trop d'insistance — il devrait oser, braver l'agacement —, les jeux d'accords chargés et violents et la motricité énergique. S'il cligne des yeux vers Ligeti, Rautavaara, Bartók, il n'hésite pas, dans certaines de ses études à évoluer dans des tonalités classiques, voire à se frotter à l'exercice du style ancien, comme les préludes et fugues et fa, sol ou ré, ou prélude et fuga antica, toutefois intégrés, parfois plus, parfois moins, dans une esthétique moderne et personnelle. Une liberté qu'offre le genre « études ». Ce dernier Cantus Formus (chant et forme) de l'année s'est ainsi terminé sur une ovation renforçant un applaudimètre de haute intensité.
Prochain concert Cantus Formus : 14 février 2017.
Jean-Marc Warszawski 14 novembre 2016
À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41.
ISNN 2269-9910.
Vendredi 30 Août, 2024 16:52