Une divine tragédie de Liszt mise en orgue pas Thomas Ospital (original) (raw)

26 octobre 2017, par Jean-Marc Warszawski ——

Liszt, une divine tragédie, Thomas Ospital, grand orgue de Saint-Eustache. Hortus 2017 (HORTUS 145).

Liszt, une divine tragédie, Thomas Ospital, grand orgue de Saint-Eustache. Hortus 2017 (HORTUS 145).

Après de brillantes études du Conservatoire de Bayonne au national supérieur de Paris avec cinq premiers Prix, une solide entrée en matière avec une belle brassée de récompenses dans des concours internationaux, Thomas Ospital est aujourd’hui un organiste remarqué, titulaire du grand orgue de Saint-Eustache de Paris, premier organiste en résidence de l’orgue de l’auditorium de Radio-France, et professeur au Conservatoire national supérieur de Paris.

Pour son premier enregistrement discographique, il fait coup de maitre d’une œuvre maîtresse, en organisant son programme autour de la monumentale et célèbre fantaisie et fugue de Franz Liszt, sur le choral Ad nos, ad salutarem undam … puisé au premier acte du Prophète, l’opéra de Giacomo Meyerbeer.

Thomas Ospital ne se contente pas de porter cette oeuvre sur le bel instrument de Saint-Eustache, si on peut dire « se contenter » de ce monument de beautés et de virtuosité, voire d'étrangetés musicales, il le met en fresque.

avec en introduction, Orphée (transposé de l’orchestre à l’orgue par Louis Robillard), qui donne sens musical, mais aussi mystique à l’ensemble. En effet, Franz Liszt a été amené à composer une introduction et une conclusion à l’opéra de Gluk, qu’il a aussi dirigé. La musique de Gluck et le conte Orphée et Eurydice l’ont inspiré, au point d’y affirmer le rôle civilisateur, pacificateur d de l'art sur de nos instincts féroces et brutaux sommeillant dans « les entrailles de toute société et dans les individus ». La musique doit donc adoucir les mœurs, Orphée en répandre les « flots mélodieux » à la « suave énergie », les « sonorités noblement voluptueuses », « l’ineffable et mystérieuse harmonie », C'est l’onde salutaire annoncée par le choral de Meyerbeer.

En conclusion, deux courtes élégies, l’une à quelques amis morts au cours du soulèvement hongrois de 1848, l’autre à son gendre Richard Wagner, pour un soixante-dixième anniversaire qu’il n’a pas atteint.

Enfin, comme une remonté d’Orphée non de l’Enfer, mais du chagrin d’entre les morts, les lueurs, tout de même asse sombres, de la consolation, la 4e, la Consolation, dite de l’étoile, car en tête de partition était le dessin d’une étoile à six pointes, sur une mélodie empruntée à la grande duchesse de Saxe-Weimar-Eisenach, Maria Pavlovna.

Une fresque musicale, dramatique, sensuelle, théâtrale, plus païenne que divine, un chant qui ne monte pas au ciel, mais qui s’adresse, avec grande éloquence et invention, au cœur de l’humanité,

Fantaisie et fugue sur le choral Ad nos, ad salutarem undam, extrait du 4e mouvement, plage 4.


1.Orphée (transcription de Louis robillard).

2-4. Fantaisie et fugue, sur le choral Ad nos, ad salutarem undam, Moderato-Allegro, Recitativo-Adagio, Adagio-Allegro deciso-Fuga, Allegro con brio.

5. Funérailles (transcription de Louis Robillard).

  1. Am Grab Richard Wagners.

7. Consolation IV.

plume 6 Jean-Marc Warszawski 26 octobre 2017


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