Renou, Donarier, Lemêtre : de la musique ancienne en jazz progressif (original) (raw)

bandeau texte bandeau musicologie 840

24 juin 2019 —— Jean-Marc Warszawski. Adieu mes très belles, Poline Renou (voix), Matthieu Donarier (clarinettes), Sylvain Lemêtre (percussions), musiques vocales anciennes. Yolk Records 2018 (J 2076). Enregistré à La fonderie, Le Mans, juillet 2115 et au Petit faucheux, Tours, octrobre 2015.

La pochette de ce cédé est quelque peu énigmatique. Son titre, Adieu mes très belles est repris du premier vers d’un poème anonyme mis en musique par Gilles Binchois : Adieu mes très belles amours, qui ouvre le programme, dont une première partie a cappella est dans l'esprit des restitutions historiques habituelles, mais ça ne va pas durer.

Poline Renou, soprano qui est également pianiste entrée en jazz, a été formée au chant dans le département de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de Lyon. Elle a chanté dans des ensembles tels que le Huelgas ensemble ou l’ensemble Offrandes.

Dans la seconde partie de cette chanson, elle est accompagnée par des percussions fournies et chantantes, on passe alors dans quelque chose genre « renouveau folklorique ». Sylvain Lemêtre, est percussionniste de l’ensemble Cairn, mais aussi de diverses expériences, groupes, spectacles, entre jazz, musiques traditionnelles et créations contemporaines, notamment avec bande au Quatuor Béla (Albert Marcœur, Jean-François Vrod).

Avec le second morceau on entre dans le gras du sujet sonore, avec l’entrée du (saxophoniste)-clarinettiste Matthieu Donarier, figurant sur une cinquantaine d’enregistrements dont une petite dizaine monographique, on le trouve au sein du Gàbor Gadò Quartet, du Caratini Jazz Ensemble ou aux côtés de Daniel Humair.

Ce sont donc bien des mélodies comopsées entre le xiie siècle et le xviie siècle, d’anonymes, de Gilles Binchois, Michelangelo Rossi, Vicente Lusitano, Claude Lejeune, revus et digérés et restitués par des officiants de jazz progressif, dans la veine sans frontières des années 1970, avec tout de même une sérieuse maîtrise, écriture, et mises en place, y compris dans les épisodes free, mais voici plus de dix ans que la voix de Poline Renou se mêle aux clarinettes et saxophones de Matthieu Donarier, de qui donne de la maturité et un sacré numéro de duettistes.

De la poésie, de la fantaisie, de l’imagination, de la liberté, une vérité musicale qui vaut bien les incertitudes des restitutions historiques, où il faut là aussi pas mal d’imagination et de fantaisie.

En passant un petit hommage (involontaire ?) Couleur café à Gainsbourg en plage 11 (Inventaire des espèces connues).

Les arangements et compositions originales sont colectives.

Cormacus scripsit, anonyme, Irlande, xiie siècle.

01. Adieu mes tres belles, Gilles Binchois, France, 1400-1460.

02. La toute petite tribu du début.

  1. Cormacus scripsit, anonyme, Irlande, xiie siècle.

04. Le temple d'on ne sait où.

05. Hjimé, inspiré de Michelangelo Rossi, italie, 1602-1656.

06. Toutes mes joyes, Gilles Binchois.

07. Hodie puer nascitur, anonyme, chypre, xive siècle.

08. Mulandah kolthadi.

09. Heu me domine, Vincente Lusitano, Portugal, 1550.

10. L'icône tout a coup sourit.

11. Inventaire des espèces connues

12. Maid in the moor lay, poème anglais anonyme, vers 1350.

  1. Ce bel œil, Claude Lejeune, France, 1528-1600.

14. Se tanto amate, inspiré de Michelangelo Rossi.

plume 4 Jean-Marc Warszawski 24 juin 2019

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910

© musicologie.org 2018.

cul_1906

Lundi 24 Juin, 2019 14:03