Œuvres de Leopold Godowsky et de Karol Szymanowski par Mūza Rubackytė et Dmitri Makhtin (original) (raw)

Jean-Marc Warszawski 28 juin 2022.

Leopold Godowsky, Karol Szymanowski, Valses Impressions, Dmitri Makhtin (violon), Mūza Rubackytė (piano). Ligia Digital 2021 (Lidi 0103362-21).

Sur la lancée de son dernier enregistrement, comprenant la démesurée Sonate pour piano en mi mineur de Leopold Godowsky et les merveilleux préludes de Karol Szymanowski, Mūza Rubackytė continue l’exploration des œuvres de ces deux compositeurs, deux mondes différents, cette fois avec le violon de Dmitri Makhtin.

Godowsky fut de son temps un monstre sacré du piano et composa abondamment à sa gloire et à celle de son instrument. Ses pièces avec violon, souvent adaptées d’originaux pianistiques, sans d’être de pures raretés sont toutefois moins connues (enfant, le violon fut son premier instrument).

Les Douze Impressions, composées en 1916, sont dédicacées à Fritz Kreisler et à son épouse Harriet Lies. Elles ont le caractère intime d’œuvres pour le salon, avec des valses à la française ou à la viennoise aux parfums surannés, voire fantomatiques, mais avec aussi de beaux traits mélodiques à faire les beaux jours des oreilles contemporaines. Le programme est complété, comme on le fait généralement, avec deux Waltz-Poèms, d’un cycle de six, pour piano, composées en 1928-1929, dont deux sont arrangées avec violon, le no1 et le no 5, quant à lui originellement en la bémol majeur, arrangé en la majeur et rebaptisé no 2 ; « Avowal », le no 2, arrangé avec violon des quatre Poems pour piano de 1927-1931, et « Nocturnal Tangier », le no 1 du cycle de 1919-1920, Triakontameron (30 Moods and Scenes in Triple Measure).

Karol Szymanowski, pianiste, a particulièrement marqué le jeu et la technique violonistiques, notamment avec son admirable trilogie Les Mythes, pour piano et violon. Mūza Rubackytė et Dmitri Makhtin ont décidé d’enregistrer une œuvre plus tardive et peut-être moins courue, les Trois caprices de Paganini (opus 40), composés en 1918 et dédicacés au violoniste Paul Kochanski. On aime parfois y voir un quelque chose de désabusé, associé au séjour de Szymanowski à Vienne, ville qu’il n’a pas aimée et au fait que Paganini s’y produisit, voire de l’ironie dans la confrontation de la virtuosité sans frein de l’original et des subtilités de l’arrangement. Quoiqu’il en est, c’est une démonstration brillantissime de musique.

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Mardi 28 Juin, 2022 3:33