Comment avancent les importants travaux de cet institut unique en France, à Cherbourg ? (original) (raw)
Les travaux d’extension-rénovation d’Intechmer à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), lancés en mai 2024, reprennent en ce mois de septembre dans la zone de Collignon. On fait le point.
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Après la trêve du mois d’août, les entreprises ont réinvesti le terrain dans la zone de Collignon. ©Manche Drones Production
Par Corinne Gallier Publié le 17 sept. 2024 à 7h06
Depuis la pose symbolique, en mai 2024, de la première pierre du futur bâtiment qui viendra jouxter l’édifice en forme de monstre marin dessiné par le célèbre architecte-océanographe Jacques Rougerie, les travaux d’extension-rénovation d’Intechmer (Institut national des sciences et techniques de la mer) suivent leur cours à Cherbourg (Manche).
Après la trêve du mois d’aoû t, les entreprises ont réinvesti le terrain dans la zone de Collignon.
Capacité d’accueil
Un projet à plus de 17 millions d’euros « dont l’objectif est de permettre à l’institut d’augmenter sa capacité d’accueil en étudiants et en chercheurs. Ils sont à l’heure actuelle très à l’étroit dans un bâtiment par ailleurs vétuste, qui a beaucoup vieilli », rappelle l’Agglomération du Cotentin, en tant que maître d’ouvrage.
Les échanges avec les entreprises ont démarré au mois de mars, sachant qu’au total il n’y a pas moins de 21 lots pour ce chantier assez complexe puisque nous sommes sur une ancienne décharge et qu’il se situe en front de mer. Il y a eu ensuite la déconstruction fin avril début mai du hall EMR dont certains matériaux ont pu être récupérés.
En juillet, les pieux du futur bâtiment (d’une superficie de 2 240 m2, il accueillera notamment l’amphithéâtre, la bibliothèque, des salles d’enseignement, des laboratoires, NDLR) conçu par le cabinet d’architecture Titan ont été coulés.
« Étant donné que nous sommes là sur un sol instable, ces installations étaient nécessaires, mais elles sont un des exemples de ce qui a présidé pour l’ensemble du projet, à savoir de transformer les contraintes en avantages. Ces pieux seront en effet énergétiques et raccordés à une pompe à chaleur, ce qui permettra de limiter les surconsommations », précise-t-on à l’Agglo.
Les pieux pour le futur bâtiment ont été posés en juillet. ©Corinne GALLIER
La nouvelle zone humide pour les eaux pluviales du site. ©Corinne GALLIER
Nouvelle zone humide
En parallèle, pour ce qui concerne l’aménagement paysager d’Intechmer qui a été confié à l’agence Sempervirens, une étape importante a été franchie cet été avec la création d’une mare dont l’étanchéité a été réalisée avec de l’argile.
« Autrefois, la zone était occupée par des mares très légèrement saumâtres comme en témoigne la carte des environs de Cherbourg de Jean Magnin établie au XVIIIe siècle », explique le gérant de l’agence, le Cherbourgeois Frédéric-Charles Aillet.
Ce bassin, qui sera toujours en eau, permettra de gérer l’essentiel des eaux pluviales du site. En complémentarité avec les aménagements faits dans le projet de Collignon, il offrira aussi la possibilité d’attirer de nombreux oiseaux tels que la bergeronnette flavéole, le tarier des prés, l’alouette des champs, le vanneau huppé, etc.
Preuve du caractère attractif de la mare pour les animaux à plume : depuis quelque temps, un canard semble y avoir déjà établi son quartier général !
Innovations techniques
Toujours avec la volonté de rendre le projet vertueux et exemplaire, l’architecte a imaginé deux innovations concernant le béton utilisé pour la construction.
La première est d’intégrer des sédiments de dragage du port (il n’y aura pas loin à aller chercher, NDLR) dans les allèges en béton structurel, la seconde consiste à utiliser des coquillages à la place de granulats pour les murs de l’amphithéâtre.
« Bien sûr nous ne mettrons cela en application que si nous avons toutes les validations techniques. Nous aurons les résultats finaux en début d’année prochaine. »
La construction du nouveau bâtiment d’Intechmer devrait être achevée pour la fin 2025. Il faudra ensuite attaquer la rénovation du bâtiment préexistant, où les étudiants et chercheurs évoluent aujourd’hui.
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