Megiddo (original) (raw)
Megiddo (En Hébreu : מגידו, en Égyptien : Mktj Meketi, enAssyrien : magidū, en arabe : مجیدو) est située à environ 90 km. au Nord de Jérusalem et à 31 km. au Sud-ouest de la ville actuelle de Haïfa. C’est une colline dans l’Israël d’aujourd’hui près du kibboutz de Megiddo, connu pour des raisons historiques, géographiques et théologiques. Dans l’antiquité Megiddo fut une importante cité-État.
Reconstitution de la cité vers 1000 av.J.C
Elle fut construite sur un tertre connu aujourd’hui sous le nom de Tell el-Moutesellim (ou Tell al-Mutesellim en arabe) ou Tel Megiddo (En Hébreu) et qui se dresse maintenant, suite à l’empilement de nombreuses couches archéologiques, à presque 21 m. au-dessus de la plaine. Le tel (Colline ou monticule) de 26 couches, regroupent les ruines de villes anciennes sur cet emplacement stratégique. Cet important site archéologique surplombe la vallée de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) au Nord. La ville est mentionnée dans le Nouveau Testament comme le site d’Armageddon.
L’avant-dernière épreuve militaire dans l’histoire du monde, qui aura lieu dans, ou près, de Megiddo, y est prophétisé, Livre de l’Apocalypse : Armageddon, une rencontre entre les forces du bien et du mal qui est devenu le synonyme de la fin des temps. Megiddo est mentionnée dans la Bible comme, Derekh Yam (En Hébreu :
דרך הים) ou "Voie de la mer". Plus tard, alors que la ville n’existera plus, le site devint une importante artère militaire de l’Empire Romain qui fut connu sous le nom de la Via Maris. Le kibboutz moderne de Megiddo en est voisin d’un peu moins d’1 km. au Sud.
L’histoire…….
Megiddo est un site de grande importance dans le monde antique. La cité contrôlait la branche Ouest d’un passage étroit et une ancienne route commerciale qui reliait les terres d’Égypteet d’Assyrie. En raison de sa position stratégique, au carrefour de plusieurs grands axes, Megiddo et ses environs furent le lieu de plusieurs grandes batailles au cours de l’histoire. Le site fut habité dès 7000 et le resta jusque vers 500 av.J.C. Megiddo est mentionnée dans les écrits de l’antiqueÉgypte parce que l’un de ses puissants Rois, Thoutmôsis III(1479-1425) y mena une grande bataille, lors de sa première campagne en l’an 22/23 de son règne. La bataille est décrite en détail dans les hiéroglyphes trouvés sur les murs de son temple en Haute-Égypte. L’armée Égyptienne était partie deMemphis et atteignitGaza en dix jours (Près de 300 km.). Puis elle avait continué sa progression et onze jours plus tard était arrivée à Yehem (Yemma au pied du Mont Carmel).
Ruines au sommet du Tel
À ce moment deux solutions s’offraient à Thoutmôsis III, passer au plus court par le dangereux défilé d’Arouna ou faire un détour par le Sud. Malgré une armée éreintée, le Roi choisit l’option la plus dure, mais aussi celle que ces ennemis étaient loin de se douter qu’il prenne. Quatre jours après, les Égyptiens arrivèrent à Megiddo, où l’ennemi était cantonné. La bataille eut lieu le lendemain le (14/15 Avril 1457).Thoutmôsis III l’emporta mais ne put prendre la ville immédiatement. Après un siège de sept mois la reddition de la cité lui livra la Palestine.
Megiddo fut encore le théâtre de nombreuses batailles au cours de l’histoire et le site changea plusieurs fois de propriétaire. Toutefois les deux des plus célèbres furent :
● La Bataille de Megiddo du 14/15 Avril 1457 (ci-dessus et plus de détail sur la pageThoutmôsis III) qui vit le combat entre les arméesÉgyptiennes du RoiThoutmôsis III et une grande coalitionCananéenne dirigée par les souverains de Megiddo etKadesh, ce fut la première bataille de l’histoire.
● La Bataille de Megiddo (609 av.J.C) : Qui vit le combat entre les armées Égyptiennes du Pharaon Néchao II (610-595) et le Royaume deJuda, dans lequel le Roi Josias (640-609) trouva la mort.
La cité passa ainsi de mains en mains et suivit l’histoire de la région.
Au centre les vestiges d’un centre religieux
Le site archéologique
Le site fut fouillé à trois reprises. Les premières fouilles furent effectuées entre 1903 et 1905 par Gottlieb Schumacher pour la Société Allemande Oriental Research. En 1925, la reprise des excavations à été faite par l’Institut Orientale de l’Université de Chicago, financée par John D.Rockefeller Jr. Elles ont duré jusqu’à l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale. Au cours de ces fouilles, on découvrit qu’il y avait vingt niveaux d’habitation et un grand nombre de vestiges trouvés sont conservés au musée Rockefeller à Jérusalem et à l’Institut Orientale de l’Université de Chicago. Yigael Yadin à effectué quelques petites fouilles dans les années 1960. Megiddo a plus récemment (Depuis 1994) fait l’objet de campagnes tous les deux ans menées par "The Megiddo expédition" de l’université de Tel-Aviv, réalisées par les Israéliens Finkelstein et David Ussishkin.
L’église
En 2005, l’archéologue Israélien Yotam Tepper de l’université de Tel-Aviv découvrit les vestiges d’une église. Il l’estima dater du IIIe siècle ap.J.C, une époque où les Chrétiens étaient toujours persécutés par l’Empire Romain. Parmi les découvertes il trouva une grande mosaïque d’environ 54 m² avec une inscription Grecque indiquant que l’église fut consacrée au "Dieu Jésus-Christ." La mosaïque est très bien conservée et les caractéristiques géométriques figures des images de poissons, un symbole des premiers Chrétiens. Les spécialistes pensent que les vestiges de cette église sont les plus anciens trouvés en Terre Sainte. Une inscription dans l’église nous indique qu’un officier Romain, Gaianus, aurait fait don de "son propre argent" pour faire une mosaïque. Les spécialistes, aujourd’hui, se demandent si un officier Romain aurait risqué sa carrière ou même sa vie à construire une église. D’autre part, la persécution des Chrétiens était sporadique dans l’Empire Romain au début IIIe siècle. D’autres témoignages archéologiques pointent l’âge de l’église au cours du dernier trimestre du IIIe siècle ou au premier du IVe.
Mosaïque de Megiddo
Les écuries
À Megiddo deux complexes ont été exhumés dans la strate IVA, une au Nord et une au Sud. Les bâtiments furent mis au jour lors de fouilles entre 1927 et 1934. Le Sud du complexe contenait cinq édifices construits autour d’une cour pavée. Les bâtiments eux-mêmes étaient divisés en trois sections. Deux longues allées pavées de pierre furent construites à côté d’un corridor principal pavé avec de la chaux. Les bâtiments étaient d’environ 21 m. de long sur 11 m. de large. Le corridor séparait l’allée principale de l’extérieur avec une série de piliers de pierre. Les piliers possédaient une série de fixations afin d’y attacher les chevaux. Des vestiges d’auge en pierre ont été trouvés dans les bâtiments, placés entre les piliers pour nourrir les chevaux.
Il est suggéré que chaque partie pouvait accueillir quinze chevaux, donnant à chaque édification une capacité globale de trente chevaux. Les bâtiments sur le côté Nord de la ville étaient similaires dans leur construction. Toutefois, il n’y avait pas de cour centrale. La capacité des bâtiments au Nord était d’environ trois cent chevaux au total. Les deux complexes combinés pouvaient contenir de 450 à 480 chevaux.
Porte à triple tenaille de la ville
Ce fut le Chef des fouilles, Philip L.O.Guy, qui est à l’origine de l’interprétation des bâtiments comme des écuries. Depuis lors, ses conclusions ont été contestées par des chercheurs tels que James Pritchard, Ze’ev Herzog et Yohanan Aharoni. Ces derniers suggèrent que les bâtiments devraient être interprétés soit comme des entrepôts, des marchés ou des casernes. Néanmoins, Yigael Yadin et John S.Holladay soutiennent fermement la conclusion de Guy. D’autres bâtiments de ce style ont été trouvés sur d’autres sites tels que Hazor (ou Hatzor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah) et Be’er Sheva (ou Beersheva). Toutefois, les preuves sur ces sites ne sont pas tout à fait concluantes. Il est également possible, comme le suggère Amihai Mazar, que ces mêmes formes de bâtiments dans différentes villes étaient pour différents usages.
Les deux palais
Deux grands palais en pierre taillée ont été dégagés d’une strate antérieure, l’un se situant sous les écuries. Après avoir été attribués, par Yigael Yadin, sans véritables preuves scientifiques, au Roi Salomon (970-931), ils seraient finalement postérieurs à 900 et dus aux Omrides (Omri est le fondateur du royaume d’Israël) comme le palais de Samarie. L’attribution du palais de Samarie au Roi Omri (ou Amri, 882-871) repose sur des documentsAssyriens, qui désignent le royaume du Nord sous le nom de la maison d’Omri. Cette expression prouve que la capitale, Samarie, fut construite par le Roi Omri, ce qui date, du même coup, son palais. Le lien direct entre les palais de Megiddo et celui de Samariefut établi par Norma Franklin qui démontra que les trois bâtiments auraient été construits par les mêmes tailleurs de pierres, ce qui date, de ce fait, les deux palais de Megiddo.
Système hydraulique de la cité
Enfin, l’étude de l’esplanade de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) faite par David Ussishkin permet de dater un style particulier de poteries, retrouvées également à Megiddo, ce qui viendrait confirmer la datation des deux palais de la cité.
Une porte dite "porte à triple tenaille de Megiddo", avait été attribuée aussi au Roi Salomon par Yigael Yadin. Elle a été étudiée par la suite par David Ussishkin (1980-1990) qui la date finalement du IXe siècle et fut en fait construite à différentes époques.
Il a aussi été dégagé un système hydraulique souterrain. Il fut construit sous le Roi d’Israël Jéroboam II(790-750). La galerie de 70 m. est percée à une profondeur de 25 m. et débouche sur une grotte. Le système permettait d’assurer l’alimentation en eau potable en cas de siège.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
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