Représenter le monde, d’après Perron et Reclus (original) (raw)

Fils de pasteur, Élisée Reclus fait des études de théologie à Montauban et à Berlin (dès 1848), où il suit les cours du géographe Carl Ritter (1851). Après des voyages qui l’ont mené en Grande-Bretagne, en Irlande, aux États-Unis et en Colombie (1852-1857), il s’établit comme géographe et journaliste à Paris. En 1872, il est contraint à l’exil, en raison de sa participation à la Commune de Paris (1871). Il s’installe d’abord au Tessin puis dans la région de Vevey, à Clarens. En Suisse, il rencontre des représentants du mouvement anarchiste, dont Michel Bakounine, Pierre Kropotkine et les membres de la Fédération jurassienne. À Vevey, il poursuit la rédaction et la publication d’une de ses œuvres majeures, la Nouvelle Géographie universelle (19 volumes, 1876-1894), entreprise à laquelle collabore le peintre Charles Perron.

L’exil de Reclus prend fin en 1890. Il sera nommé professeur de géographie à l’Université nouvelle de Bruxelles (1894-1905), dont il est l’un des fondateurs. En 1895, il propose de créer dans le cadre de l’exposition universelle qui doit se tenir à Paris en 1900 un globe terrestre d’un diamètre de 160 mètres qui renfermerait lui-même un globe plus petit animé d’un mouvement rotatif; ce projet, à la conception duquel participa Charles Perron, n’aboutira pas. Avec ce globe, Reclus propose d’abolir la distance entre la nature et sa représentation faussée par les géographes; utopique, le projet devait illustrer sa conception de la géographie comme contribution à l’émancipation humaine.

Pour en savoir plus:
Alexandre Chollier, Les dimensions du monde. Élisée Reclus ou l’intuition cartographique, Genève, collection Le monde dans une noix, Genève: Bibliothèque de Genève et Paris: Éditions des Cendres, 2016