Constitutions mixtes (2018-2019) (original) (raw)
Présentation
Créé en octobre 2015, ce séminaire s'inscrit dans le programme C3 « Hiérarchies et expression des relations sociales » de l'UMR CNRS 5189 HiSoMA.
Le programme 2018-2019 du séminaire « Constitutions mixtes » s'inscrit dans la continuité des rencontres organisées depuis sa création. Pour les raisons scientifiques déjà développées dans l'argumentaire initial, il s'agit de réunir des spécialistes des différents domaines et des différentes périodes qui ont pensé l'idée de constitution mixte, ses métonymies ou ses métaphores.
Durant la première année du séminaire (2015-2016), les exposés et les échanges se sont concentrés sur la période antique. Le programme de la deuxième année (2016-2017) a élargi le champ des débats à d'autres domaines et d'autres périodes, explorant les passerelles et les métaphores liant les différentes « constitutions mixtes ». La troisième année a resserré les liens des collaborations établis lors des précédentes séances, notamment avec le programme « Républicanisme et économie » de l’UMR 5824 GATE (2017-2018). Cette quatrième année du séminaire (2018-2019) doit conduire à la réalisation d’un colloque international sur la généalogie de l’idée de constitution mixte, en vue duquel le séminaire « Constitutions mixtes » de l’UMR 5189 HiSoMA, outre sa collaboration avec le programme « Républicanisme et économie » de l’UMR 5824 GATE, s’associe au programme « Politeiai » du Centre Paul Albert-Février de l’UMR 7297 TDMAM, ainsi qu’avec le CEDRE PSL.
Programme
Vendredi 26 octobre 2018
(13h-15h30)
Séance 18 – L’idée de constitution mixte à l’époque moderne
Université Jean Monnet Saint-Étienne, Campus Tréfilerie, salle KR4
- Adrien Aracil et Sophie Tejedor (Sorbonne Université, UMR 8596 Centre Roland Mousnier), « Tentations de la monarchie mixte aux seuils des guerres de religion : idées, théories, pratiques (1560-1610) ».
Cette double intervention veut tenter une lecture dynamique des institutions de la monarchie française dans le contexte des troubles de religion. Du début du xvie au début du xviie siècle, la division religieuse donne lieu à une vaste réinterrogation du rapport entre le roi et ses sujets. Comment en effet inclure au corps politique un groupe qui, en revendiquant et en cherchant à légitimer une nouvelle pratique religieuse, sape les fondements mêmes de l’autorité monarchique ? Pour les acteurs politiques de la monarchie des derniers Valois, la solution se trouve, peut-être, hors de la monarchie : dans des pratiques venues d’autres types de régimes (conseil, représentativité, échange). Nous nous pencherons sur la façon dont les acteurs les ont envisagées à deux moments seuil des guerres de religion : en 1560, quand François II décide de réunir les États généraux qui n’ont pas été convoqués depuis 1484 ; en 1611, au moment où, après la mort d’Henri IV, alors que les protestants s’apprêtent à interroger les institutions monarchiques lors de l’assemblée générale de Saumur, Louis Turquet de Mayerne publie sa Monarchie Aristodémocratique.
Mots clés : monarchie française, 1560, François II, États généraux, protestantisme, Louis Turquet de Mayerne, aristodémocratique.
- Flora Champy (Princeton University), « Le gouvernement mixte de Rousseau et l'idée de constitution mixte »
L’expression « constitution mixte » n’apparaît pas chez Rousseau. Pris à la lettre, le livre III du Contrat social écarte même cette question rendue obsolète par l’invention des concepts de souveraineté populaire et de volonté générale. Si Rousseau s’appuie en particulier sur Machiavel pour faire de la République romaine son principal modèle politique, il prend soin d’écarter la réinterprétation du schéma polybien présente dans les Discours sur la première décade de Tite-Live. Héritier d’Aristote plus que de Polybe, Rousseau reformule la réflexion traditionnelle en termes de gouvernement mixte, faisant de cette question un des axes majeurs de sa réflexion politique. On s’interrogera sur les enjeux de ce déplacement, et notamment sur la réinterprétation du modèle romain qui en découle.
Mots clés : Rousseau, Du contrat social, souveraineté populaire, volonté générale, Machiavel, Polybe, Tite-Live, Aristote, République romaine.
Mercredi 12 décembre 2018
(8h30-17h00)
Séance 19 – Journée d’étude - Dette et constitution
Rencontre scientifique organisée dans le cadre du séminaire « Constitutions mixtes » (Stavroula Kefallonitis, Université Jean Monnet - Saint-Étienne, UMR 5189 HiSoMA), en collaboration avec le programme « Républicanisme et économie » (Michel Bellet et Philippe Solal, Université Jean Monnet Saint-Étienne, UMR 5824 GATE).
Université Jean Monnet Saint-Étienne, Campus Tréfilerie, UFR ALL, salle G05.
- 8h30 accueil
- 9h00-9h15 Stavroula Kefallonitis(UJM Saint-Étienne, HiSoMA) « La dette comme ressort historiographique »
9h15-10h25 Session 1 - Dettes et communautés
- 9h15-9h45 Marie Durnerin (ENS Lyon, HiSoMA / EHESS, AnHiMA) « Les dettes des chefs dans le paiement de la solde aux mercenaires de l’Anabase de Xénophon : facteur de la constitution ou de la décomposition de la communauté des Dix Mille ? »
Résumé – Le charisme suffit-il à faire oublier les dettes ? C'est la question que l'on peut se poser à la lecture de l'Anabase de Xénophon : les mercenaires ont accepté de suivre Cyrus le Jeune, frère cadet du roi achéménide, en échange d'une solde non négligeable. Cependant, Cyrus puis ensuite ceux qui commandent les mercenaires ne fournissent quasiment jamais cette solde et les mercenaires se considèrent lésés de ce qui leur est dû. La dette unit alors cette communauté originale et permet – c'est notre hypothèse – la constitution d'un groupe avec son fonctionnement propre sans qu'il y ait pour autant de véritables institutions. Le corpus proposé permettra de tester cette hypothèse dans plusieurs situations de crise pour l'armée de l'Anabase. Nous chercherons alors à articuler le don et la dette et faire jouer les divers sens du terme dans ce contexte bien particulier : dette économique et dette symbolique, qui peuvent se confondre, mais pas de manière systématique.
Mots clés – Xénophon, Anabase, mercenaires, solde, misthos, communauté, sociologie des institutions et de l'action collective, charisme, don.
- 9h45-10h25 Louise Fauchier (Lyon 2, HiSoMA) « Kapeloi et vente à crédit dans l'Athènes classique »
Résumé – Certaines sources littéraires permettent de percevoir la pratique du crédit dans les échanges courants à Athènes à l’époque classique : Hermippe le Comique, fragments 61 et 78 K-A ; Lysias, Contre Eschine le Socratique (fragment 1, l. 32-34), Platon, Les Lois (849e-850a) et, un peu plus tardivement, Théophraste, Caractères (XVIII, 9). Ces passages constituent la base d’une analyse socio-économique des relations de dette et de crédit dans les échanges marchands, des relations souvent envisagées sous un angle institutionnel.
Mots clés – agora, quartier, kapèlos, marchand, vente, crédit, philia, pistis, droit de la vente, institution.
- 10h25-10h40 pause
10h40-12h20 Session 2 - Dettes et corps politiques
- 10h40-11h20 Nicolas Meunier (Université Saint-Louis - Bruxelles, CRHIDI / Université catholique de Louvain, CEMA) « "Dettes" et formes de dépendances dans la Rome alto-républicaine : pouvoir et société entre le clan et la cité »
Résumé – La question des dettes est, d’après la tradition, l’un des principaux objets de contentieux au sein de la société romaine des ve et ive siècles av. J.-C., soit à l’époque de la Haute République. Un examen attentif des sources littéraires, en premier lieu Tite-Live, permet de réaliser que les événements sont présentés de manière largement stéréotypée, résultat d’un long processus historiographique, où l’influence grecque n’est pas négligeable. Des deux moments de « crise de la dette » dont la tradition nous a conservé le souvenir (l’un dans les années qui précèdent immédiatement la 1re sécession de la plèbe, l’autre dans les décennies qui suivirent la sédition de Manlius Capitolinus), le premier mérite une attention toute particulière. À partir des récits de Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Plutarque principalement, nous essaierons d’abord d’identifier les principes qui ont présidé à l’élaboration narrative et idéologique des événements. À partir de là, nous pointerons les contradictions et illogismes résultant de ce processus. Enfin, en nous appuyant sur les recherches récentes effectuées sur les gentes et les clans dans les sociétés romaine, latine et d’Italie centrale en général, nous proposerons quelques aménagements au paradigme interprétatif en vigueur jusqu’à présent. Aménagements que le concept de « constitutions mixtes » pourrait permettre de définir de manière plus pertinente.
Mots clés – dettes, nexum, Tite-Live, Denys d’Halicarnasse, gens, clan, plèbe, patriciat, République.
- 11h20-11h50 Marie-Rose Guelfucci (UFR Besançon, ISTA) « Dette et "signes extérieurs de richesse" : l’importance de la perception dans les affrontements politiques d’un corps social (ive-iie s. a.C.) »
Résumé – Pour interroger l’interaction entre crise économique et dégénérescence politique, nous partirons du schème polybien de l’anacyclose qui montre le rôle du déséquilibre institutionnel et politique induit par une constante toujours visible, voire manifeste : la pleonexia (le besoin humain du « toujours plus »). Nous en retracerons brièvement l’origine à travers quelques exemples (Platon, moralistes), avant d’appliquer ce schème universel à la crise des Gracques pour préciser autrement l’action paradoxale des deux frères.
Mots clés – relations politiques, pleonexia, anacyclose, pauvreté, signes extérieurs de richesse, crise, violence, anarchie.
- 11h50-12h20 Virginie Hollard (Lyon 2, HiSoMA) « Argent, morale et politique à Rome à la fin de la République. Étude du corpus cicéronien »
Résumé – Un grand nombre de procès dans lesquels Cicéron s’est investi révèlent la place qu’occupe l’argent dans la vie politique de la fin de la République. Cela est particulièrement visible dans des procès pour corruption électorale ou détournements de fonds publics. Ces questions d’argent établissent le lien entre morale, modération et politique et interrogent la responsabilité de l’enrichissement personnel dans le déclin de la République, si déclin il y a.
Mots clés – élections, gouvernements provinciaux, corruption électorale, détournements d’argent public, morale, institutions républicaines, transition République-Empire.
- 12h20-14h00 pause
14h00-15h00 Session 3 - Dettes et régimes politiques
- 14h00-14h30 Pierre Ponchon (PHIER UCA) « Dettes et changements constitutionnels chez Platon »
Résumé – La dette est un principe majeur d’instabilité constitutionnelle pour Platon. En effet, elle pose un double problème politique : abandonnées à elles-mêmes, les dettes mettent en danger l'unité de la cité (République VIII), mais les tentatives pour les abolir se heurtent à des résistances dangereuses (Lois III et V) et font le lit de la tyrannie (République IX).
Mots clés – dettes, constitutions, maladie, réforme, oligarchie, démocratie, tyrannie, richesse, pauvreté, stasis, faux bourdons.
- 14h30h-15h00 Emmanuèle Caire (AMU, CPAF-TDMAM) « Dettes et constitution chez Aristote »
Résumé – Dans la Constitution d’Athènes attribuée à Aristote, l’abolition des dettes (seisachtheia) pratiquée à Athènes par Solon est rattachée à son idéal politique du juste milieu. Or, d’autres auteurs font de l’abolition des dettes une spécificité de la démocratie extrême ou de la tyrannie. L’objet de l’exposé sera de se demander si la présentation de la seisachtheia par Aristote est en cohérence avec sa conception de la constitution moyenne et si elle marque une originalité, voire une prise de position polémique, dans le contexte politique de son époque.
Mots clés – abolitions des dettes, partage des terres, seisachtheia, Solon, Lycurgue, Aristote, constitution moyenne, démocratie.
- 15h00-15h20 pause
15h20-16h40 Session 4 - Dettes et libertés
- 15h20-16h00 Nicolas Eyguesier (Lille 1, GATE L-SE) « Dettes et constitutions mixtes chez Sismondi »
Résumé – La question de la dette publique traverse l’ensemble de l’œuvre de Sismondi, depuis ses Essais sur les constitutions des peuples libre (1799) où il consacre un chapitre aux assignats, jusqu’aux Études sur les sciences sociales (1836-1838), où il traite du marché international de la dette souveraine.
Nous passerons en revue ces différents chapitres de la théorie sismondienne, lien avec sa conception du « contrat social » implicite passé entre le gouvernement et les citoyens. Où l’on verra que la question de la dette est intimement liée chez Sismondi avec la question de la liberté.
Mots clés – dette publique, Sismondi, assignats, marché international, dette souveraine, « contrat social », gouvernement et citoyens, liberté.
- 16h00-16h40 Catherine Psilakis (Lyon 1, CJP) « Une nouvelle seisachtheia, solution à la dette grecque ? Appropriations d’une mesure solonienne au xxie siècle »
Résumé – Le terme seisachtheia, généralement traduit par « remise du fardeau », était déjà obscur pour les auteurs du ive siècle avant J.-C. Les historiens de nos jours sont encore en désaccord sur le sens du terme. Partant de ce constat, la présente communication se propose d’analyser comment la seisachtheia et la figure de Solon (et les manières de l’interpréter) sont utilisées dans le programme de Syriza, parti de la gauche radicale grecque qui gagna les élections législatives de 2015 et amena Alexis Tsipras au pouvoir.
Mots clés – seisachtheia, « remise du fardeau », interprétation, Solon, dette, Grèce, Syriza, Alexis Tsipras, Yanis Varoufakis.
- 16h40-17h00 conclusions et perspectives.
Mardi 9, mercredi 10 et jeudi 11 juillet 2019
Séance 20 – Colloque international – Constitution mixte : généalogie d’une idée
Université Jean Monnet Saint-Étienne, amphithéâtre E01.
Mardi 9, mercredi 10 et jeudi 11 juillet 2019
Séance 20 – Colloque international – Constitution mixte : généalogie d’une idée
Université Jean Monnet Saint-Étienne, amphithéâtre E01.
Le colloque international « Constitution mixte : généalogie d’une idée » est organisé par les laboratoires GATE Lyon-Saint-Étienne (Michel Bellet, Julie Ferrand, Philippe Solal) et HiSoMA (Stavroula Kefallonitis), avec le soutien de l’UJM Saint-Étienne (UdL), de la Maison des Sciences de l’Homme Lyon-Saint-Étienne, de TDMAM – CPAF et du CEDRE – PSL.
Historique
Le colloque « Constitution mixte : généalogie d’une idée » constitue un aboutissement majeur du séminaire Constitutions mixtes. Depuis sa création, en octobre 2015, par Stavroula Kefallonitis (UdL/UJM Saint-Étienne, HiSoMA), le séminaire a très tôt bénéficié d’une collaboration soutenue et régulière avec le programme Républicanisme et économie dirigé par Michel Bellet et Philippe Solal (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne). Ce rapprochement s’est notamment concrétisé par l’organisation de plusieurs séances communes dès 2016 :
- 2015-2016 : http://calenda.org/353653
- 2016-2017 : http://calenda.org/393687
- 2017-2018 : https://calenda.org/422666
- 2018-2019 : https://calenda.org/497842
Pour la réalisation du colloque « Constitution mixte : généalogie d’une idée », le séminaire Constitutions mixtes (HiSoMA) et le programme Républicanisme et économie (GATE Lyon Saint-Étienne) s’associent au programme Politeiai (TDMAM – CPAF), ainsi qu’avec le CEDRE – PSL. Le colloque s’inscrit aussi dans la préparation du projet HERACLES (GATE Lyon Saint-Étienne et HiSoMA) porté par Julie Ferrand (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne).
Objectifs
Qu’est-ce la constitution mixte ? Une idée qui parcourt toute l’histoire politique occidentale. Elle peut être définie comme un gouvernement idéal résultant de la combinaison de plusieurs types de régimes, à savoir, généralement, un mélange de monarchie, d’aristocratie et de démocratie. Par la richesse de son histoire et l’importance de son actualité, la constitution mixte est une idée particulièrement propice à des collaborations interdisciplinaire et diachroniques. En effet, si c’est bien l’Antiquité grecque qui offre la première mention explicite d’une « constitution mixte » à propos du gouvernement athénien des Cinq‑Mille (411 av. J.-C.) dépeint par Thucydide, cette idée continue de s’affirmer aujourd’hui comme un enjeu déterminant au cœur des débats sur la démocratie et la république, ce dont témoigne notamment sa place dans le républicanisme. Aussi le colloque « Constitution mixte : généalogie d’une idée » vise-t-il, avec la confrontation de corpus et d’approches très variées, trois objectifs scientifiques principaux :
- effectuer une enquête diachronique sur l’idée de constitution mixte depuis ses origines antiques, aujourd’hui souvent très partiellement connues (Gaille 2005), voire méconnues, afin de mieux déceler sa présence (parfois indirecte, via le prisme de sources intermédiaires) chez des auteurs qui, il y a encore un siècle, étaient pour la plupart abreuvés de cet héritage : d'où l'intérêt d'un travail diachronique et interdisciplinaire sur les sources et sur les différentes étapes de leur transformation, de leur effacement, de leur résurgence, de leurs travestissements volontaires ou non, notamment pour une mise en perspective et une contextualisation culturelles et idéologiques de l'idée de république, et ce jusqu'aux débats actuels sur le républicanisme ;
- identifier les grandes césures idéologiques et historiques de cette tradition (par exemple, selon Pasquale Pasquino (2007), Bodin constitue un terme définitif et sonne le glas de l’idée antique de « constitution mixte ») : quels recouvrements et/ou quels écarts est-il possible de distinguer entre constitution mixte et républicanisme ?
- mettre à profit un acquis majeur de la collaboration interdisciplinaire GATE-HiSoMA du séminaire Constitutions mixtes, à savoir la prise de conscience que, si les enjeux économiques ont jusqu’ici été généralement ignorés à propos des premières étapes de la tradition conceptuelle de la constitution mixte, ils apparaissent pourtant très nettement dans plusieurs textes anciens, chez les historiens, bien que ces derniers semblent généralement négliger les enjeux économiques pour se concentrer sur des aspects politiques (Virlouvet 1985) : ainsi la confrontation interdisciplinaire et diachronique permet-elle non seulement d'éclairer les périodes prémodernes, modernes et contemporaines à la lumière d'une tradition ancienne, mais aussi de relire rétrospectivement l'idée de constitution mixte sous l’angle d’une approche interdisciplinaire du républicanisme.
En effet, dans les travaux actuels sur la constitution mixte, un aspect important reste peu exploré, celui du rapport à l’économie, et ce, bien que la question économique soit souvent au cœur des débats constitutionnels. Les conceptions économiques, qui ont été et sont encore largement impliquées dans le rapport au libéralisme, invoquant des droits individuels économiques, sont-elles présentes au sein des réflexions sur la constitution mixte ? L’étude de la pensée républicaine et du républicanisme offre un champ de recherche particulièrement fertile pour l’exploration de cette question. Ainsi l’ambition pragmatique de ce colloque est-elle de constituer un creuset de réflexion et de dialogue intensifs entre spécialistes de disciplines et de périodes différentes à propos des sources antiques de la constitution mixte ainsi que de leur réception et de leurs mutations (influences, interprétations, réécritures, travestissements).
Programme
Mardi 9 juillet 2019
13h30 Accueil
14h00 Introduction
- Julie Ferrand (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne), porteuse du projet HERACLES,
- Stavroula Kefallonitis (UdL/UJM Saint-Étienne, HiSoMA), responsable du séminaire Constitutions mixtes.
14h30 Session 1 – Monde grec antique
Présidence : Marie Durnerin (ENS Lyon, HiSoMA ; EHESS, AnHiMA ; Maison française d’Oxford)
- Emmanuèle Caire (Aix Marseille Université, TDMAM – CPAF), « La mixis dans la constitution avant la constitution mixte »
- José M. Zamora (Universidad Autónoma de Madrid), « La “constitution mixte” dans les _Lois_de Platon »
16h00 Pause
- 16h30 Alberto Esu (University of Edinburgh), « “The Many”, the Democracy, and the Mixed Constitution: Greek Popular Assemblies in Polybius »
Mercredi 10 juillet 2019
09h00 Accueil
09h30 Session 2 – Rome antique
Présidence : Virginie Hollard (Université Lyon 2, HiSoMA)
- Chiara Carsana (Università di Pavia, Dipartimento di Studi Umanistici), « Monarchia di Roma arcaica e costituzione mista in Cicerone e Dionigi di Alicarnasso: un dialogo tra passato e presente »
10h15 Pause
- 10h45 Stavroula Kefallonitis (UdL/UJM Saint-Étienne, HiSoMA), « Politeia mixte et République chez Polybe et Denys d’Halicarnasse »
11h30 Table ronde
Modération : Virginie Hollard (Université Lyon 2, HiSoMA)
La constitution mixte dans l’Antiquité : entre régime idéal et réalité politique
- Richard Bouchon (Université Lyon 2, HiSoMA)
- Nicolas Kyriakidis (Université Paris 8, HisPoSS / ArScAn)
- Sylvie Pittia (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, AnHiMA)
- Maria Teresa Schettino (Université de Haute-Alsace, Archimède)
12h30 Pause déjeuner
14h00 Session 3 – Temps prémodernes et temps modernes
Présidence : Anne-Sophie Chambost (UdL/UJM Saint-Étienne, CeRCriD)
- Frédéric F. Martin (Université de Nantes, DCS), « La constitution mixte, tempérament politique du droit ? Sur certains embarras du droit politique pré-moderne »
- Pasquale Pasquino (New York University), « Souveraineté et gouvernement mixte : Bodin contre Machiavel »
16h00 Pause
16h30 Christopher Hamel (Université Rouen Normandie, ERIAC/CEDRE – PSL), « John Milton et l’idée de constitution mixte »
Jeudi 11 juillet 2019
09h00 Accueil
09h30 Session 4 – xviiie siècle
Présidence : Julie Ferrand (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne)
- Flora Champy (Princeton University, IHRIM) & Théophile Pénigaud de Mourgues (ENS Lyon, Triangle), « Jean-Jacques Rousseau : de la constitution mixte au gouvernement mixte »
10h30 Pause
11h00
- Marie-Rose Guelfucci (UBFC Besançon, ISTA), « La constitution « mixte » de Polybe : entre Machiavel et les Lumières, la tradition anglaise du livre VI des Histoires »
- Margaux Bouaziz (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CRDC), « La figure du gouvernement mixte en France dans la seconde moitié du xviiiesiècle (1748-1791) : un outil idéologique contre les absolutismes »
12h30 Pause déjeuner
14h00 Session 5 – Constitution mixte et économie
Présidence : Joël Ravix (Université Côte d’Azur, CNRS, GREDEG)
- Nicolas Eyguesier (Université de Lille, GATE Lyon Saint-Étienne), « Sismondi : des études constitutionnelles à l’économie politique (1798-1803) »
- Michel Bellet & Philippe Solal (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne), « Constitution et propriété dans l’œuvre de Sismondi »
15h30 Pause
- 16h00 **Thierry Demals **et Alexandra Hyard (Université de Lille, Clersé), « Les économistes écossais du début du xixe siècle et la constitution mixte »
17h00 Conclusions et perspectives
Comité scientifique
- Athina Bazou (Université nationale et capodistrienne d’Athènes, EKΠA),
- Michel Bellet (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne),
- Emmanuèle Caire (Aix Marseille Université, TDMAM - CPAF),
- Stavroula Kefallonitis (UJM Saint-Étienne, HiSoMA),
- Pasquale Pasquino (New York University),
- Philippe Solal (UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne).
Comité d’organisation
- Michel Bellet (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne),
- Emmanuèle Caire (Aix Marseille Université, TDMAM - CPAF),
- Julie Ferrand (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne),
- Stavroula Kefallonitis (UdL/UJM Saint-Étienne, HiSoMA),
- Philippe Solal (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne).
Gestion administrative
- Sylvia Coperey-Llorca (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne),
- Sylvie Grenier (UdL/UJM Saint-Étienne, GATE Lyon Saint-Étienne),
- Isabelle Furnion (UdL/UJM Saint-Étienne, HiSoMA).