Gérald PELOUX | INALCO - Academia.edu (original) (raw)
Books by Gérald PELOUX
Book Chapters by Gérald PELOUX
Japon Pluriel 14 - Périphéries et centres (p. 569-578), 2024
Takagi Akimitsu - The Tattoo Writer , 2022
Le corps dans les littératures modernes d’Asie orientale : discours, représentation, intermédialité, 2022
Le corps dans les littératures modernes d'Asie orientale : discours, représentation, intermédialité
Communitas - Les Mots du commun, Mar 2021
Modan. La ville, le corps et le genre dans le Japon de l’entre-deux-guerres, Apr 2021
『文化表象としての村上春樹』, Jan 22, 2020
『文藝首都』ー公器としての同人誌, Jan 2020
Chant de l'étoile du nord - Carnet d'Iboshi Hokuto (1901-1929), poète aïnou [Editions des Lisières], 2018
文芸雑誌『若草』―わたしたちは文芸を愛好している―, Jan 2018
Japon Pluriel 11 (p.203-211), Dec 2016
Extrême Orient Extrême-Occident (p. 85-117), Oct 2015
Les récits policiers d’Edogawa Ranpo sont caractérisés par une abondance de corps, généralement f... more Les récits policiers d’Edogawa Ranpo sont caractérisés par une abondance de corps, généralement féminins, démembrés, reconfigurés, reprenant en cela certains canons esthétiques des années vingt et trente basés sur le grotesque, l’érotisme et l’absurde. Cependant l’étonnante absence de descriptions de la souffrance, alors que la violence traverse ses histoires, singularise ses textes et répond au désir de l’écrivain de proposer, en détournant les techniques du roman policier et les stéréotypes de genre, une approche originale des rapports entre auteur, texte et lecteur. A ce titre, La chenille (1929) constitue la clé pour saisir toute la richesse d’une œuvre ambivalente par rapport à la souffrance physique.
Japon Pluriel 10 (p.435-445), Jan 2015
L’écrivain Tani Jôji a retranscrit dans des nouvelles au début des années vingt son expérience a... more L’écrivain Tani Jôji a retranscrit dans des nouvelles au début des années vingt son expérience aux USA en tant qu’ouvrier itinérant. Empruntant les techniques de l’écriture moderniste, il expose à ses lecteurs une vision différente de la communauté japonaise de ce pays. Ses récits sont marqués par l’entrecroisement des langues japonaise et anglaise avec une utilisation virtuose des différents systèmes graphiques. Il annonce de ce fait une littérature qui dépasse les frontières nationales telle qu’elle se développera au Japon dans la seconde moitié du XXe siècle.
Etudes japonaises, textes et contextes (p.235-246), Aug 2011
Dans cette nouvelle, Edogawa Ranpo s’approprie le genre épistolaire pour provoquer chez son lecte... more Dans cette nouvelle, Edogawa Ranpo s’approprie le genre épistolaire pour provoquer chez son lecteur du suspense. En utilisant certaines techniques propres à ce genre et en les poussant jusqu’à leurs limites, il met en abyme ses méthodes d’écrivain de romans policiers afin de s’attacher l’attention des lecteurs et développe ainsi une théorie de la construction d’un genre littéraire.
Papers by Gérald PELOUX
Etudes japonaises, 2024
La science-fiction japonaise est en pleine effervescence au cours des années 1970. C’est durant c... more La science-fiction japonaise est en pleine effervescence au cours des années 1970. C’est durant cette décennie qu’émerge le hacha-hacha, avec son représentant majeur, Yokota Jun.ya, et une œuvre incontournable, La Grande Guerre cosmique des poubelles (1977). Ce genre qui manie l’absurde, le pastiche, le burlesque ne semble avoir qu’un seul objectif : ne jamais vouloir se prendre au sérieux et provoquer le rire. Au-delà des effets comiques recherchés par l’auteur, ces courts textes participent du développement d’une certaine postmodernité littéraire qui remet en cause les formats, les genres et s’interroge sur le statut de l’auteur. D’autre part, ces textes fortement ancrés dans la contemporanéité de leur création, posent la question de leur destinée historique et de l’identité de leur lectorat.
TRANS, 2021
Les récits de voyage de l’écrivain japonais Tani Jōji (1900-1935) rédigés entre 1925 et 1930 sont... more Les récits de voyage de l’écrivain japonais Tani Jōji (1900-1935) rédigés entre 1925 et 1930 sont caractéristiques d’une littérature japonaise de l’entre-deux-guerres qui connait une première mondialisation, avec des écrivains de plus en en plus cosmopolites voyageant à l’étranger. Tani Jōji a vécu en tant que travailleur itinérant de 1920 à 1924 dans le Midwest et à New York, puis a effectué un long périple européen de treize mois avec son épouse à la toute fin des années 1920. Il en rapporte chaque fois des récits au format moderniste, en complète osmose avec les recherches littéraires de l’époque. Ses textes sont actuellement plutôt étudiés du point de vue de l’immigration, des rapports interethniques. Notre article se propose d’analyser la question du déplacement dans ses récits viatiques, la manière dont celui-ci est présenté, mais aussi quelle influence ce paradigme a pu avoir sur son écriture.
Japon Pluriel 14 - Périphéries et centres (p. 569-578), 2024
Takagi Akimitsu - The Tattoo Writer , 2022
Le corps dans les littératures modernes d’Asie orientale : discours, représentation, intermédialité, 2022
Le corps dans les littératures modernes d'Asie orientale : discours, représentation, intermédialité
Communitas - Les Mots du commun, Mar 2021
Modan. La ville, le corps et le genre dans le Japon de l’entre-deux-guerres, Apr 2021
『文化表象としての村上春樹』, Jan 22, 2020
『文藝首都』ー公器としての同人誌, Jan 2020
Chant de l'étoile du nord - Carnet d'Iboshi Hokuto (1901-1929), poète aïnou [Editions des Lisières], 2018
文芸雑誌『若草』―わたしたちは文芸を愛好している―, Jan 2018
Japon Pluriel 11 (p.203-211), Dec 2016
Extrême Orient Extrême-Occident (p. 85-117), Oct 2015
Les récits policiers d’Edogawa Ranpo sont caractérisés par une abondance de corps, généralement f... more Les récits policiers d’Edogawa Ranpo sont caractérisés par une abondance de corps, généralement féminins, démembrés, reconfigurés, reprenant en cela certains canons esthétiques des années vingt et trente basés sur le grotesque, l’érotisme et l’absurde. Cependant l’étonnante absence de descriptions de la souffrance, alors que la violence traverse ses histoires, singularise ses textes et répond au désir de l’écrivain de proposer, en détournant les techniques du roman policier et les stéréotypes de genre, une approche originale des rapports entre auteur, texte et lecteur. A ce titre, La chenille (1929) constitue la clé pour saisir toute la richesse d’une œuvre ambivalente par rapport à la souffrance physique.
Japon Pluriel 10 (p.435-445), Jan 2015
L’écrivain Tani Jôji a retranscrit dans des nouvelles au début des années vingt son expérience a... more L’écrivain Tani Jôji a retranscrit dans des nouvelles au début des années vingt son expérience aux USA en tant qu’ouvrier itinérant. Empruntant les techniques de l’écriture moderniste, il expose à ses lecteurs une vision différente de la communauté japonaise de ce pays. Ses récits sont marqués par l’entrecroisement des langues japonaise et anglaise avec une utilisation virtuose des différents systèmes graphiques. Il annonce de ce fait une littérature qui dépasse les frontières nationales telle qu’elle se développera au Japon dans la seconde moitié du XXe siècle.
Etudes japonaises, textes et contextes (p.235-246), Aug 2011
Dans cette nouvelle, Edogawa Ranpo s’approprie le genre épistolaire pour provoquer chez son lecte... more Dans cette nouvelle, Edogawa Ranpo s’approprie le genre épistolaire pour provoquer chez son lecteur du suspense. En utilisant certaines techniques propres à ce genre et en les poussant jusqu’à leurs limites, il met en abyme ses méthodes d’écrivain de romans policiers afin de s’attacher l’attention des lecteurs et développe ainsi une théorie de la construction d’un genre littéraire.
Etudes japonaises, 2024
La science-fiction japonaise est en pleine effervescence au cours des années 1970. C’est durant c... more La science-fiction japonaise est en pleine effervescence au cours des années 1970. C’est durant cette décennie qu’émerge le hacha-hacha, avec son représentant majeur, Yokota Jun.ya, et une œuvre incontournable, La Grande Guerre cosmique des poubelles (1977). Ce genre qui manie l’absurde, le pastiche, le burlesque ne semble avoir qu’un seul objectif : ne jamais vouloir se prendre au sérieux et provoquer le rire. Au-delà des effets comiques recherchés par l’auteur, ces courts textes participent du développement d’une certaine postmodernité littéraire qui remet en cause les formats, les genres et s’interroge sur le statut de l’auteur. D’autre part, ces textes fortement ancrés dans la contemporanéité de leur création, posent la question de leur destinée historique et de l’identité de leur lectorat.
TRANS, 2021
Les récits de voyage de l’écrivain japonais Tani Jōji (1900-1935) rédigés entre 1925 et 1930 sont... more Les récits de voyage de l’écrivain japonais Tani Jōji (1900-1935) rédigés entre 1925 et 1930 sont caractéristiques d’une littérature japonaise de l’entre-deux-guerres qui connait une première mondialisation, avec des écrivains de plus en en plus cosmopolites voyageant à l’étranger. Tani Jōji a vécu en tant que travailleur itinérant de 1920 à 1924 dans le Midwest et à New York, puis a effectué un long périple européen de treize mois avec son épouse à la toute fin des années 1920. Il en rapporte chaque fois des récits au format moderniste, en complète osmose avec les recherches littéraires de l’époque. Ses textes sont actuellement plutôt étudiés du point de vue de l’immigration, des rapports interethniques. Notre article se propose d’analyser la question du déplacement dans ses récits viatiques, la manière dont celui-ci est présenté, mais aussi quelle influence ce paradigme a pu avoir sur son écriture.
Chroniques du cà et là (n°6), Jan 2015
Dans le cadre d’un numéro de cette revue littéraire consacré au Japon, mon article propose un pan... more Dans le cadre d’un numéro de cette revue littéraire consacré au Japon, mon article propose un panorama général de l’histoire du genre policier de la fin du XIXe siècle à nos jours. L’objectif consiste à donner les clefs de ce genre à un lecteur non-spécialiste : écrivains majeurs, thématiques abordées dans les œuvres, évolutions contemporaines.
Travaux en cours , Dec 2009
A travers l’exemple de ce récit, Edogawa Ranpo montre par les atermoiements de son narrateur, au... more A travers l’exemple de ce récit, Edogawa Ranpo montre par les atermoiements de son narrateur, auteur de romans policiers, l’impossibilité générique d’obtenir une vision objective d’une situation narrative dans une fiction, et plus généralement, dans le cadre d’un discours. En effet, tout discours dépend lui-même d’un autre discours, empêchant de fait le récepteur (le lecteur) d’avoir une approche non médiate d’un fait.
Le japonais au XXIe siècle : bilan et perspectives, Nov 2009
L’enseignement du japonais en France dans le secondaire est confronté à une forte demande de la ... more L’enseignement du japonais en France dans le secondaire est confronté à une forte demande de la part des élèves du fait de l’attractivité de la culture contemporaine de ce pays. Cependant, des contraintes institutionnelles et politiques, une mauvaise connaissance de la diversité culturelle en Asie freinent grandement le développement de l’enseignement de cette langue.
日本文化研究の国際的情報伝達スキルの育成, Mar 2008
Différentes formes d’arts du spectacle sont présentes dans l’œuvre d’Edogawa Ranpo. Elles n’ont ... more Différentes formes d’arts du spectacle sont présentes dans l’œuvre d’Edogawa Ranpo. Elles n’ont pas seulement une dimension thématique mais peuvent aussi devenir la structure formelle d’un récit en son entier. Elles renvoient en outre, tel un métadiscours, à la technique d’écriture de cet auteur qui fait une utilisation récurrente des « boniments » des misemono (spectacles forains) ou des techniques du benshi (commentateur des films muets), par le moyen des appels aux lecteurs devenus ainsi spectateurs.
繍, Mar 1997
Les textes de Mushanokôji Saneatsu présentent souvent des personnages archétypaux, aux contours p... more Les textes de Mushanokôji Saneatsu présentent souvent des personnages archétypaux, aux contours psychologiques peu développés. Le récit étudié amplifie ces mêmes aspects en brouillant les genres romanesques et théâtraux au point de lui faire prendre l’aspect d’un conte allégorique, voire d’un récit fondateur.
Japon(s) - carnet de de la SFEJ, Feb 21, 2024
Poésie, anthropologie/ethnologie, poètes, anthropologues-poètes/poètes anthropologues : croisemen... more Poésie, anthropologie/ethnologie, poètes, anthropologues-poètes/poètes anthropologues : croisements, emprunts, ré/appropriations dans les Amériques et le pourtour du Pacifique (1960-). Médiathèque du patrimoine et de la photographie 18-19 septembre 2023 Poetry and anthropology, poets, anthropoets and anthropologists: crossing, borrowing, influencing, returning home in the Americas and the Pacific Rim (1960s-)
Réseau français des études sur la littérature japonaise moderne Rencontres En japonais Entrée lib... more Réseau français des études sur la littérature japonaise moderne Rencontres En japonais Entrée libre dans la limite des places disponibles En mode hybride : en présentiel, et pour l'accès par zoom, sur inscription (du 1 er mars au 17 mars 2023
Introduction par Jamil Jean-Marc Dakhlia, Président de la Sorbonne Nouvelle, et l'équipe d'organi... more Introduction par Jamil Jean-Marc Dakhlia, Président de la Sorbonne Nouvelle, et l'équipe d'organisation (RIRH). 10h-11h : Conférence plénière 1 Christelle Paré (Chercheuse indépendante, enseignante à l'Université d'Ottawa)-Les publics face aux inconduites sexuelles dans l'industrie de l'humour : un aller simple vers la fin de carrière ? 11h-11h15 : Pause café 11h15-12h45 : Panel Spotlight 1-Les formes d'expression du rire : publics en ligne et jeunesse Fanny Barnabé (MNSHHS, Epitech)-Jeu secondaire et manifestations écrites du rire : rôles et représentations du chat dans le streaming de jeu vidéo sur Twitch.tv Marianna Collela (Medi@Lab, Université de Genève)-Ethnographie multisite : L'humour comme terrain de compréhension des cultures juvéniles Will Noonan (TIL, Université de Bourgogne Franche-Comté)-Quand vos jeux préférés commencent à adresser des blagues pourries à vos enfants : de l'humour et des publics des univers Quest for Glory/Hero-U et Monkey Island 12h45-14h30 : Pause déjeuner 14h30-16h30 : Ateliers parallèles A. L'humour et ses publics : une relation d'interdépendance ? (salle 3.02) Béatrice Priego-Valverde (laboratoire Parole et Langage, CNRS, Aix-Marseille Université)-Détection de l'humour conversationnel : quand l'interlocuteur vient à la rescousse de l'analyste Ian Brodie (Cape Breton University)-The Audience as Creative Partner in Stand-up Comedy Alexandra Arkhipova (laboratoire d'Anthropologie Sociale, EHESS)-The anti-war joke and its Russian audience B. Les publics de l'humour à la télévision (salle 3.03
From March 1928 through the end of Spring 1929, Hasegawa Kaitarō (1900-1935), a soon to be ultra-... more From March 1928 through the end of Spring 1929, Hasegawa Kaitarō (1900-1935), a soon to be ultra-popular writer in Japan with the pen names Maki Itsuma and Hayashi Fubō, extensively travelled with his wife Kazuko around Europe, from Russia to Portugal, from the United Kingdom to Italy, from Spain to the Netherlands. This lavish travel was made possible because he was sent as a special envoy from the well-known magazine Chūō Kōron for which he wrote a dozen articles all along his journey. These articles were then compiled in the travel story Odoru chiheisen (The Dancing Horizon) and published in 1929 under his third pen name, Tani Jōji, which he had used for his meriken jappu mono (American Jap short stories) based on his experience as a hobo in the USA between 1920 and 1924. Being written at the end of the twenties, Odoru chiheisen constantly oscillates between sheer literary modernist techniques and ero-guro-nansensu imagery, between documentary-like realistic descriptions and extreme fictionalization, making it one of the most representative example of the travel genre in interwar Japan.
The entire fifth chapter, “Hakuya gensōkyoku” (“A White Night Fantasia”), takes the reader to Northern Europe where Hasegawa Kaitarō stayed about sixteen days in August 1928. Beginning with Denmark and Copenhagen, the couple then travelled by boat to Oslo, then by train to Stockholm and finally to Helsinki and Punkaharju in Finland. Although it is not the first time that in modern history Japanese traveled to Northern Europe, Tani Jōji’s text may be one of the first literary attempt to present to the Japanese readers different aspects of this part of the continent.
Relying on Tani Jōji’s text and on the documents related to his journey now held by the Kamakura Museum of Literature, I would like to address in this presentation the way the author actually described Northern Europe. What are the particularities of this chapter, compared to the others? Are Denmark, Norway, Sweden and Finland described as different cultural entities or as one homogenous geographic and literary space? Does Tani Jōji use different ways of presenting these four countries? What role – if any – do they play in his work? These are the points I wish to develop in my presentation.
When Hasegawa Kaitarō (1900–1935) returned to Japan in 1924 after four years in the American Midw... more When Hasegawa Kaitarō (1900–1935) returned to Japan in 1924 after four years in the American Midwest and New York, he intended to return to America as soon as possible. However, the Immigration Act of 1924 prevented it. A few months later, he began to publish short stories in the magazine Shinseinen under the pen name Tani Jōji. Known as Meriken jappu mono (“Jap-American stories”), these stories were compiled into two volumes in 1929: Tekisaku mushuku (Homeless in Texas) and Modan Dekameron (The Modern Decameron).
As the author makes clear in his foreword, the purpose of Modan Dekameron was to present Japanese readers with the modern city (kindai no tokai), which he compared to a living being (seibutsu). He also metaphorically explained that “nocturnal walkers” (yoru no sanposha) stroll and dive into this modern city by transforming themselves into chair legs, waste paper, garters and post boxes, etc. Tani Jōji, whose foreword ends by stating that this modern city can be found in its American version (as a “modern Rome”), focuses his stories on the apparently fictional experiences of Japanese migrants interacting with other ethnic minorities and the WASP majority.
He also makes abundant use of modernist writing techniques in the 10 stories that make up Modan Dekameron, including an explosion of narrative structures, mixing of language levels, linguistic code-switching, humoristic puns and metatextual discourses. Modernism thus allowed Tani Jōji to give a voice to new, often muzzled, characters. Modan Dekameron is anchored in a non-linear, kaleidoscopic vision of the modern city, often compared to the art of collage. The stories and hybridization they employ concretely capture the zeitgeist of the 1920s, shared by Japan and Western countries.
In this presentation, I will use examples from Modan Dekameron to analyze how this work’s themes and formal elements help create a highly hybridized text, reflecting the very image of the modern city that Tani Jōji wished to present to his Japanese readers.
À partir de 1925, l’écrivain japonais Hasegawa Kaitarô (1900-1935) commence à publier avec le pse... more À partir de 1925, l’écrivain japonais Hasegawa Kaitarô (1900-1935) commence à publier avec le pseudonyme Tani Jôji une série de textes courts dans lesquels il revient sur ses quatre années (1920-1924) qu’il a passées aux États-Unis, plus particulièrement dans le Midwest. Abandonnant rapidement ses études à l’Université Oberlin, il se lance sur les routes de la région, tel un hobo, entre Cleveland et Chicago, entre Detroit et Toledo avant d’échouer à New York et de regagner le Japon en bateau.
Ses récits, dont la teneur autobiographique est réelle mais reste difficile à évaluer, font la part belle, à travers une langue hybride qui mélange japonais et anglais, aux rencontres avec ses compatriotes installés sur le continent américain mais aussi aux autres minorités ethniques, immigrées ou pas, et, bien sûr, à la majorité blanche. Au-delà de la réflexion clairement posée sur la réalité de « l’Amérique », la question de l’appartenance à une communauté, que ce soit la communauté nippo-américaine, la communauté des hobos, ou les différentes communautés immigrées, et donc, in fine la question des modalités d’expression de l’appartenance à la Communauté, revient tel un leitmotiv dans de très nombreuses nouvelles. L’imbrication de ces diverses potentielles appartenances est encore complexifiée par le contexte temporel d’énonciation : ces récits sont rédigés par Tani Jôji au retour dans sa communauté nationale d’origine alors qu’il désirait repartir pour les États-Unis, ce dont il fut empêché par les lois anti-immigration américaines de 1924. Ils s’adressent donc non pas à un lectorat nippo-américain mais japonais pour lequel le concept de communauté est largement différent de celui pratiqué de l’autre côté de l’Océan Pacifique.
Notre communication se propose de s’interroger sur le statut de la Communauté lorsque celle-ci est confrontée à toute une série de difficultés et d’obstacles : comment la définir, l’expliciter lorsque les communautés actualisées s’interpénètrent, s’évitent ou s’affrontent ? Outre les rapports intercommunautaires – souvent décrits sous le sceau de l’humour, nous analyserons également le rôle des langues et de leur imbrication dans le cadre de la mise en place du sentiment de Communauté lorsque cette dernière est devenue un horizon nostalgique.
In the modern history of the Ainu people in Japan, the years 1869 (the de facto integration of Ez... more In the modern history of the Ainu people in Japan, the years 1869 (the de facto integration of Ezo island, and subsequent renaming as Hokkaido), 1899 (the adoption of Hokkaido Aborigine Protection Act) or, more recently, 1997 (the abolition of the 1899 act and first official recognition of the Ainu as an indigenous people by the Sapporo District Court following a territorial lawsuit) are generally considered essential for the understanding of the tremendous evolution the Ainu experienced as a people during the 20th century.
However, another year - 1937 - may well represent the turning point as far as the relations between the Ainu minority and the Japanese majority are concerned: not only did the laws concerning the Ainu everyday life drastically change (Reform of the 1899 act and closing of all the special Ainu aborigine schools) but a cultural momentum seemed to be achieved around this year. Moritake Takeichi (1902-1976) published "Wakaki Ainu no shishû – Genshirin" ("An Anthology of Young Ainu Poetry – The Primeval Forest"), whose foreword seems to paradoxically celebrate the modernization of the Ainu way of life and in fine their assimilation to the majority. The same year, Kita Kôyô (dates of birth and death unknown) published "Ainu hatashite horobiru ka?" ("Will the Ainu People Really Disappear?"), using in his title a widespread expression of the time to describe the Ainu’s future. In 1936 and 1938, two guidebooks in Japanese about Hokkaido (edited by the Tetsudôshô – The Ministry of Railways and the Sapporo Tetsudôkyoku – The Sapporo Railway Bureau) were published, in which the Ainu are portrayed as commodities, mere objects of a nascent ethnic tourism, and are no longer considered active subjects of Japan.
What happened in 1937, a watershed year for the Ainu?
In this presentation, I will analyse the aforementioned documents, in order to bring to light the evolution of the image of the Ainu people, in the discourses of both the Ainu and the Japanese, in the second half of the 1930s, a time of profound change all over Japan, and in East Asia in general.
Murakami Haruki est largement traduit de nos jours, mais il existe un pan entier de sa production... more Murakami Haruki est largement traduit de nos jours, mais il existe un pan entier de sa production qui n’existe qu’en langue japonaise : ses récits de voyage. Il est difficile de comprendre cette absence d’autant plus qu’il s’agit d’un écrivain au lectorat confirmé : publier un Murakami constitue un succès assuré pour une maison d’édition.
Même si ces récits viatiques n’occupent quantitativement qu’une place mineure dans son œuvre foisonnante, ce genre est présent assez tôt dans son écriture (Tôi Taiko, 1990) et l’auteur continue à s’y intéresser (Raosu ni ittai nani ga aru to iu n desu ka ?, 2015). Le récit de voyage semble ainsi constituer un aspect incontournable pour qui voudrait comprendre les multiples facettes de cet écrivain polymorphe. Surtout dans une république des lettres mondialisée dans laquelle Murakami Haruki occupe une place éminente, la vision du rapport à l’autre, au monde, au-delà parfois des frontières de l’archipel japonais, que sous-entend le récit de voyage, pourrait permettre de mieux comprendre l’œuvre de l’auteur japonais.
Nous nous proposons d’analyser trois « récits », publiés entre 1998 et 2004, qui nous semblent représentatifs d’une certaine spécificité de cet auteur : Henkyô, kinkyô (1998), Moshi bokura no kotoba ga uisukî de atta nara (1999) et Tôkyô surume kurabu – Chikyû no hagurekata (2004). Ces trois textes, présentés comme des récits de voyage, prennent en fait, derrière l’apparente uniformité de cette dénomination, des formats particulièrement différents : Henkyô, kinkyô est constitué d’une compilation de récits publiés durant les années 1990, doublée d’un album de photographies (par Matsumura Eizô) ; le second est un diptyque celtique en l’honneur du whisky ; quant au troisième, il s’agit d’un ouvrage écrit à trois mains (avec Yoshimoto Yumi et Tsuzuki Kyôichi), agrégat de textes disparates (interviews, entretiens, articles, vignettes, etc.) et d’illustrations en tout genre.
Notre présentation ne cherchera pas à analyser la raison de l’absence de traductions. Nous nous intéresserons plutôt à cette question de l’écriture de voyage dans un siècle mondialisé : que signifie écrire un récit viatique alors que les lecteurs sont à même d’effectuer le même périple, surtout lorsqu’il s’agit de destinations telles que le Mexique, l’Irlande ou Hawaï ? Que peut apporter un écrivain comme Murakami Haruki à ce genre ? La pratique de l’écriture viatique passe-t-elle par des thématiques, des techniques propres à cet auteur ?
(English below) Le peuple aïnou, dont la « littérature classique » est exclusivement orale, se v... more (English below)
Le peuple aïnou, dont la « littérature classique » est exclusivement orale, se voit imposé l’utilisation de la langue japonaise dès le début des années 1870 lorsque l’île d’Ezo (Hokkaidô) est définitivement incorporée à l’Empire japonais. En 1937, les écoles spéciales pour les enfants aïnous sont fermées, l’Etat japonais considérant l’assimilation de ce peuple comme effective. En un peu plus de deux générations, la langue aïnoue est ainsi éradiquée des pratiques sociales les plus visibles.
Pourtant cette assimilation se produit durant une période où le Japon voit naître ses premiers mouvements contestataires modernes (mouvement ouvrier, mouvement féministe, et, dans ses colonies, mouvement anti-japonais). Les Aïnous sont donc ainsi témoins d’évolutions contradictoires qui les poussent d’une part vers une assimilation dans le Grand Empire du Japon et d’autre part vers la revendication d’une expérience historique, culturelle, sociale différente du peuple japonais.
C’est dans ce contexte que naît dans les années vingt une littérature aïnoue en langue japonaise qui tente de se réapproprier de manière plus ou moins revendicatrice, en utilisant la langue dominante, une identité aïnoue vacillante, et ce dans le cadre d’une expérience coloniale. Les poètes Iboshi Hokuto (1901-1929) et Batchelor Yaeko (1884-1962) font partie de ce petit groupe d’écrivains que l’on considère aujourd’hui comme les premiers à s’être lancés sur cette voie.
Nous présenterons au cours de cette communication le contexte dans lequel se met en place ce groupe d’écrivains, puis dans un second temps le rapport de ces deux poètes aux langues aïnoue et japonaise et les thématiques qu’ils abordent dans leur production poétique.
The Ainu people, whose "classical literature" is exclusively oral, has been forced to use the Japanese language as since as the early 1870s when the Ezo island (Hokkaidô) is totally incorporated into the Japanese empire. In 1937, special schools for Ainu children are closed, the Japanese government considering the assimilation of this people as effective. In little more than two generations, the Ainu language has been eradicated throughout the most visible social practices.
Yet this assimilation occurs during a period when Japan saw the birth of its first modern protest movements (labor movement, women's movement, and, in the colonial territories, anti-Japanese movement). The Ainu are thus witnesses of contradictory evolutions that push towards assimilation in the Great Japan Empire and, at the same time, towards demands for the recognition of their own historical, cultural and social experience different from the Japanese people.
It is in this context that was born in the 1920s an Ainu literature in Japanese which is trying to reclaim more or less vindictively a flickering Ainu identity, within the framework of a colonial experience and as such, using the dominant language. Poets Iboshi Hokuto (1901-1929) and Batchelor Yaeko (1884-1962) are part of this small group of writers who are considered today as the first to have opened this way.
We will present in this communication the context in which this group of writers was born. Then in a second time we will discuss the relations to the Japanese and the Ainu languages of these two poets and the themes they are addressing in their poetic production.
À partir des années 1920, le Japon est pris d'une frénésie de traductions d'oeuvres des grands au... more À partir des années 1920, le Japon est pris d'une frénésie de traductions d'oeuvres des grands auteurs humoristiques occidentaux :
Le roman policier est un des genres littéraires les plus appréciés et les plus lus actuellement. ... more Le roman policier est un des genres littéraires les plus appréciés et les plus lus actuellement. Le Japon n’est pas en reste. Tout comme Agatha Christie pour les anglophones et Georges Simenon pour les francophones, les Japonais ont leur maître du genre, Edogawa Ranpo (1894-1965). Propulsé en 1923, dès sa première œuvre, fer de lance d’un genre « enfin » japonais, il a joué pourtant un rôle ambigu dans la mise en place du roman policier sur l’archipel. Gérald Peloux, maître de conférences en études japonaises à l’Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de littérature populaire japonaise, présentera cet auteur incontournable pour qui s’intéresse au roman policier et à la culture populaire japonaise, alors que son œuvre est de plus en plus accessible en France.
Comme les visiteurs persans de Montesquieu confrontés à l’incrédulité des Français, le genre poli... more Comme les visiteurs persans de Montesquieu confrontés à l’incrédulité des Français, le genre policier tant identifié à une pratique occidentale de l’écriture, s’envisage mal dans une autre région du monde – le Japon – à propos de laquelle on aime à dire que le crime est quasiment absent. Et pourtant, c’est justement dans ce crime, dans ses expressions les plus atroces, les plus délirantes, les plus raffinées, et non pas dans sa résolution – au grand dam des tenants d’une approche à la A.C. Doyle, à la A. Christie – que le genre va atteindre un de ses sommets. Edogawa Ranpo (1894-1965), considéré comme le créateur d’un roman policier autochtone, va entrainer ses lecteurs, à partir des années vingt, dans des mises en scène déroutantes, proposant une vision d’un Japon très loin des clichés militaristes de l’entre-deux-guerres.
Sexualités « déviantes », érotisme latent, grotesque des situations, voyeurisme exacerbé, jeux intertextuels composent dans son œuvre un panorama qui va profondément marquer le roman policier japonais au point que plus d’un demi-siècle après sa mort, il demeure une figure majeure pour qui voudrait comprendre comment on peut écrire des polars japonais.
De nombreux mythes entourent la langue japonaise : origine inconnue, difficile à maîtriser, peu p... more De nombreux mythes entourent la langue japonaise : origine inconnue, difficile à maîtriser, peu précise, écriture très complexe, etc. Qu’en est-il vraiment ? La conférence se propose de répondre à cette question en présentant, à travers l’histoire de cette langue, ses origines, son évolution dans le temps, ses caractéristiques typologiques, ses spécificités.
Difficile de parler du roman policier japonais sans évoquer la figure tutélaire d’Edogawa Ranpo (... more Difficile de parler du roman policier japonais sans évoquer la figure tutélaire d’Edogawa Ranpo (1894-1965) considéré comme le « créateur » du genre au Japon. Son œuvre protéiforme continue à marquer de son empreinte la culture populaire de son pays à travers des rééditions sans cesse renouvelées de ses récits, à travers des adaptations en manga, à la télévision et au cinéma, tandis que la réflexion académique s’est emparée de ses récits devenus des marqueurs culturels des « années folles » japonaises.
Ses œuvres sont entrées en janvier 2016 dans le domaine public au Japon et Paris va accueillir en octobre le premier colloque international en Europe entièrement consacré à l’auteur de La Chenille. A cette occasion, Miyako Slocombe et Gérald Peloux présenteront à la BILIPO les diverses facettes de l’homme et de l’écrivain que fut Ranpo dont l’œuvre multiforme se déploie de brillantes nouvelles aux intrigues élaborées jusqu’à des romans baroques qui lient érotisme et grotesque, sans oublier sa production littéraire pour enfants et son intense activité de passeur et de promoteur du genre au Japon.
Cette promenade (ce que propose pour une part le pseudonyme « Ranpo ») dans un univers policier à la fois si proche par les références mais si lointain par la pratique générique sera aussi l’occasion de lire quelques extraits de certains de ses récits les plus marquants.
Parmi les multiples attractions urbaines, Edogawa Ranpo utilise de nombreuses fois le panorama, n... more Parmi les multiples attractions urbaines, Edogawa Ranpo utilise de nombreuses fois le panorama, non seulement comme motif dans lequel se déploie l’intrigue mais aussi comme exemplification de la structure du roman policier et, plus généralement, du rapport texte/lecteur. Certains récits de cet auteur sont ainsi de véritables panoramas, descriptions de l’acte de lecture.
Parmi la production d’Edogawa Ranpo, les traductions occupent une place quantitativement mineure ... more Parmi la production d’Edogawa Ranpo, les traductions occupent une place quantitativement mineure mais restent cependant importantes pour la compréhension du travail de l’auteur. Ainsi, la traduction dont il est question ici est en fait une « retraduction » adaptée d’une première adaptation publiée au Japon une trentaine d’années auparavant. A travers ces couches successives apparaissent les techniques d’écriture de l’écrivain, plus particulièrement sa relation intime avec le lecteur, absente du texte source.
Edogawa Ranpo est considéré comme le fondateur du roman policier japonais moderne. Son style orig... more Edogawa Ranpo est considéré comme le fondateur du roman policier japonais moderne. Son style original, qui semble inclure le lecteur dans le texte grâce à différents dispositifs narratifs, nous apparaît comme une des raisons majeures de son succès ininterrompu depuis les années vingt. L’objet de cette thèse est avant tout de proposer une réflexion sur le statut du lecteur et sur la représentation intratextuelle de l’acte de lecture.
Après avoir replacé l’écrivain dans son contexte historique et éditorial et dégagé ainsi le socle commun partagé par les lecteurs de romans policiers au Japon de l’époque, nous abordons, à travers ses œuvres programmatiques réunies dans le recueil de nouvelles, Le test psychologique, publié en 1925, le contrat de lecture qu’il met alors en place. Il se dégage de ces récits très variés une volonté claire de proposer des textes toujours à la frange des conventions du genre, avec une prédilection pour un format qui favorise un rapport direct avec le lecteur sous la forme de très nombreux appels au lecteur.
Ce dispositif original mis en place dans ses nouvelles est conforté à la fin des années vingt lorsqu’il commence à écrire des romans policiers en feuilletons à destination des revues grand public. Dans ce nouveau format, Edogawa Ranpo renvoie à son lecteur, par le prisme de récits rocambolesques et grâce aux techniques de mise en abyme et du refus de l’illusion référentielle, l’image d’une pratique voyeuriste, marquée du sceau de la monstruosité formelle. Le lecteur, jeune ou adulte, est constamment interpellé, rappelé à son statut et doit dans le même temps accepter un contrat de lecture qui met l’accent sur la narration et non sur l’histoire. Edogawa Ranpo utilise tous les outils de l’intertextualité pour transmettre à ses lecteurs un savoir générique à propos du roman policier et, dans le même temps, les placer dans une position de spectateurs, ce que nous appelons «spectacularisation » de l’acte de lecture. L’analogie des dispositifs narratifs des textes d’Edogawa Ranpo avec ceux des arts populaires (panorama, rakugo, cinéma muet), par un recours massif au commentaire,doublé de l’effet spéculaire de l’autoréférentialité, fait de l’œuvre de Ranpo un objet exemplaire de métafiction s’appuyant sur des schémas de lecture
paralittéraires.
Reading Edogawa Ranpo’s Works (1894-1965): an Analysis of Pre-War Japanese Detective Fiction.
Edogawa Ranpo is considered the founder of modern Japanese detective fiction. His original style, which seems to include the reader in the text by using different narrative systems, appears as the major reason for Edogawa Ranpo’s continued success since the twenties. The analysis of the reader’s status and of the intertextual representation of the act of reading is the main point of this thesis.
This study first situates Edogawa Ranpo’s works in their historical and editorial context and thus draws the common ground shared by the readers of detective novels in Japan. Then it examines through his programmatic works, a collection of short stories called The Psychological Test, the reader’s contract which he establishes in the mid twenties. From the variety of his stories, emerges a clear intention to propose texts that are always on the edge of the genre, with a preference for a format that emphasizes a direct relationship with the reader and takes the form of numerous appeals to the reader.
The originality of these short stories is settled when Edogawa Ranpo begins writing detective novels serialized in popular magazines. In this new scheme, he echoed to the reader the image of a voyeuristic reading, marked by a formal monstrosity, through a fantastic story and thanks to techniques of mise en abyme and to the refusal of the referential illusion. The reader, young or adult, is constantly challenged,reminded of his status. At the same time, he must accept a reading contract that focuses on the narrative and not on the story.
Ranpo uses all means of intertextuality to provide the reader with a generic knowledge about the detective story while, at the same time, he places him in a spectator position (what is here defined as a "spectacularization" of the reading act). The analogy of narrative systems of Edogawa Ranpo’s texts with those of popular entertainment (panorama, rakugo, silent film), with an extensive use of comments, coupled with the self-reflexivity specular effect, makes Ranpo’s works an example of metafiction based on paraliterary reading patterns.