Amélie Corbel | Dokkyo University (original) (raw)
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Papers by Amélie Corbel
Il est des objets de recherche plus attractifs que d’autres. La fiscalité est de ces sujets vers ... more Il est des objets de recherche plus attractifs que d’autres. La fiscalité est de ces sujets vers lesquels on ne se porte pas spontanément. Et pourtant, l’étude d’instruments fiscaux se révèle être tout particulièrement intéressante pour les diverses montées en généralité qu’elle permet. C’est dans cette perspective que l’intérêt du présent mémoire est à resituer : à travers l’étude d’un abattement fiscal japonais sur une cinquantaine d’années, ce sont plusieurs facettes des politiques publiques japonaises et leurs biais de genre qui deviennent apparents.
Bien qu’ayant adopté l’imposition individuelle dès 1950, le système fiscal japonais prend en compte la situation familiale du contribuable à travers un système d’abattements fiscaux. Plus le nombre de personne à la charge du contribuable est grand, moins ce dernier sera sujet à l’impôt. L’abattement fiscal pour conjoint (haigusha kôjo 配偶者控除) est à replacer dans ce cadre fiscal général : il vise le conjoint dépendant du contribuable, un « conjoint », qui dans la quasi-totalité des cas, se trouve être la femme, au foyer.
En tant que facette de la politique familiale japonaise, l’abattement pour conjoint a donc toute sa place dans le champ d’étude grandissant de l’analyse des politiques publiques à travers le prisme du genre. Son étude contribue à la mise en évidence des « biais de genre » (gender bias en anglais) des politiques publiques en soulignant comment l’Etat parvient à consolider un certain modèle familial et une répartition sexuée des rôles à travers des incitations financières. L’exemple de l’abattement pour conjoint souligne également l’impact symbolique de tels instruments, que ce soit à travers l’idéal social qu’ils promeuvent, ou le modèle familial qu’ils posent comme étant dans la norme.
Si les disciplines les plus mobilisées par les sources japonaises sont jusqu’à présent l’économie et les études sur le genre, la présente étude a choisi de mobiliser la science politique afin d’introduire des problématiques jusqu’alors peu approfondis. Adoptant une perspective compréhensive loin de la normativité récurrente des travaux existants, nous avons centré notre réflexion sur la problématique du changement dans les politiques publiques. Partant de la création de l’abattement pour conjoint en 1961 pour parvenir aux développements les plus récents, c’est une véritable plongée dans le processus de changement sur temps long que nous avons effectué.
Interrogeant les bornes du changement, la première partie adopte une approche qui prend ses distances avec les travaux japonais existants. Là où ces derniers ne voient que trois moments au changement : les réformes de 1961, 1987 et 2004 ; le présent mémoire a fait le pari de mettre en évidence des changements moins évidents, plus « lents », en bref, des changements incrémentaux. Un détour qui nous a permis de remettre en question l’historique établi des abattements pour conjoint. Nous avons ainsi pu relativiser le « cadeau fiscal » offert aux contribuables ayant une femme au foyer au moment de la création de l’abattement pour conjoint (1961) et mettre en évidence le rapprochement qui s’opère entre abattement pour conjoint et abattement pour charge de famille dans les années 1970, deux éléments généralement passés sous silence dans les travaux existants.
Dans la seconde partie qui interroge le « pourquoi » du changement, plusieurs variables explicatives ont été mises en évidence. Si les unes paraissent plus judicieuses que les autres pour expliquer certaines réformes, l’apport principal du présent travail est ailleurs. En effet, nous avons pu voir que le temps du changement est souvent un temps où convergent plusieurs facteurs explicatifs aux temporalités différentes. Ainsi, si les réformes fiscales – variables de court-terme par excellence – sont les plus à même à expliquer le moment du changement, ce dernier n’a lieu que quand s’y conjugue des variables de moyen-terme, telles que les « hauts et les bas » des mouvements conservateurs japonais, ou des variables de long-terme comme le renforcement de l’administration chargée de promouvoir l'égalité homme-femme. C’est à la convergence de ces différentes variables aux temporalités diverses que nous devons les réformes des abattements pour conjoint.
Enfin, le présent travail a contribué à une meilleure appréhension de la perte d’influence du modèle de l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer au sein des politiques fiscales japonaise. Le principe de ‘neutralité’ à l’influence grandissante dans la fiscalité japonaise dès les années 1980, devient, au cours des années 1990, un outil théorique mobilisé par les partisans du « gender-mainstreaming ». La suppression partielle de l’abattement spécial pour conjoint en 2004 est à replacer dans ce contexte. Cependant, cette évolution ne parvient pas à détrôner le modèle familial de type « pourvoyeur – femme au foyer » de son rôle de référent, les fiscalistes continuant à avoir des difficultés à sortir de son cadre cognitif.
Press by Amélie Corbel
« Société sans liens » (muen shakai), « société des disparités » (kakusa shakai)… Rarement, dans ... more « Société sans liens » (muen shakai), « société des disparités » (kakusa shakai)…
Rarement, dans son histoire contemporaine, la société japonaise s’est vue aussi divisée entre « gagnants » (kachigumi) et « perdants » (makegumi) d’une série de réformes libérales qui, sous le gouvernement de Koizumi Jun. ichirō (2001-2006), ont accompagné une embellie de l’économie japonaise, de 2002 à 2008, à laquelle la crise mondiale de 2008 a mis fin. La société japonaise se sent fragilisée par la remise en question d’un modèle de développement endogène qui protégeait la majorité de ses membres de la grande pauvreté. Une des raisons de l’extraordinaire succès de la traduction en japonais de l’ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, réside précisément dans le fait que celui-ci apporte des preuves chiffrées quant à une évolution qui aurait fait du Japon le deuxième pays le plus inégalitaire de l’OCDE après les États-Unis.
The number and nature of international rankings published in large-circulation magazines have gro... more The number and nature of international rankings published in large-circulation magazines have grown significantly in importance in the last fifteen years. They now cover a multiplicity of topics and are structured around criteria ranging from gross domestic product and the quality of education dispensed by the leading higher education establishments (i.e. the Shanghai Ranking) to more abstract notions such as competitiveness and urban standards of living (e.g. the Economist Intelligence Unit’s Liveability Ranking). This proliferation of league tables classifying the workings of the world can also be used for measuring the international influence of countries, organizations and even individuals (examples of the latter are the various “most influential personality of the year” rankings) beyond the merely economic perspective.
Many commentators view Japan’s slippage in the rankings and the indicators expressing the country’s openness and attractiveness to be indicative of its prolonged economic and demographic decline, and the risk of marginalization now faced by the country. But these comparative indexes also suggest that Japan’s “decline” is far from being a homogeneous process: depending on the topic, for the country’s position in the various international rankings is either falling, rising, or staying the same (in absolute or relative terms) depending on the domain in question. For instance, the number of Japanese students spending a year abroad has been falling, in absolute terms, for the last ten years. But Japan’s slippage in the annual ranking established by the World Economic Forum in 2013 on gender inequalities by country (the Global Gender Gap Index) is relative: the country’s fall to 105th place is to be explained not so much by an exacerbation in average salary disparities between men and women but rather by the rapid ascent of women in the workplace in many emerging countries.
This edition of Japan Analysis takes a closer look at Japan’s place in the world, examining the country’s efforts to open up to the world and take up its place in the various rankings of international competition.
Conference Presentations by Amélie Corbel
Le 16 décembre 2015, la Cour Suprême japonaise s'est prononcée sur la constitutionnalité de deux ... more Le 16 décembre 2015, la Cour Suprême japonaise s'est prononcée sur la constitutionnalité de deux dispositions du droit de la famille dont le bien-fondé est contesté par une partie de la société civile depuis maintenant plus de 20 ans. Si le délai de viduité (Art. 733 du Code Civil) fut jugé inconstitutionnel dans l'état, l'obligation pour les époux de porter le même nom de famille (Art. 750 du Code Civil) fut quant à elle jugée constitutionnelle par la majorité des juges, au grand regret des femmes qui espéraient se voir reconnaître le droit de conserver leur nom de naissance à l'issue du mariage. Ce jugement marque une nouvelle opportunité manquée d'ouverture de l'institution matrimoniale japonaise à davantage de diversité. L'un des grands apports de l'analyse genrée du droit est de mettre en évidence la manière dont une norme de droit à la formulation universaliste, peut se révéler, dans la pratique, exclusive et inégalitaire. L'article 750 du Code Civil japonais est un cas d'école sur ce point : malgré une formulation égalitaire, ses effets sont encore foncièrement genrés avec plus de 95% des couples mariés qui optent pour le nom du mari. Néanmoins, la mise en évidence de ce caractère genré ne garantit pas la victoire dans le cadre d'un procès, les institutions juridiques ayant tendance à se retrancher vers une lecture formelle de l'égalité, comme cela a pu être le cas le 16 décembre. Le présent papier abordera la manière dont les avocats des plaignants ont contesté le caractère constitutionnel de l'article 750 avant de revenir sur les arguments qui leur ont été opposés par la Cour Suprême. Ce faisant, sera mis en évidence la résistance de l'institution matrimoniale japonaise à l'égard de la diversification des formes familiales.
Teaching Documents by Amélie Corbel
The objective of the course is twofold: [1] To introduce students to gender studies via the study... more The objective of the course is twofold:
[1] To introduce students to gender studies via the study of contemporary Japanese society contemporary. It investigates how gender deeply structures the economy, the political sphere as well as society at large. By the end of the course, every students should be familiar with concepts such as the sexual division of labor, heteronormativity, hegemonic masculinity or gender gap, to name but a few.
[2] To introduce students to qualitative research in social sciences. Students will learn how to write a research project and a (short) research paper. This course will also offer students the opportunity to become familiar with academic writings.
The historical period covered by the course is post-1945.
This course is designed to introduce students to gender studies via the study of contemporary Jap... more This course is designed to introduce students to gender studies via the study of contemporary Japanese society. It investigates how gender deeply structures the economy, the political sphere as well as society at large. By the end of the semester, every students should be familiar with concepts such as the sexual division of labor, heteronormativity, hegemonic masculinity or gender gap, to name but a few.
This course provides an introduction to population issues. Out of the three components of populat... more This course provides an introduction to population issues. Out of the three components of population growth – namely fertility, migration and mortality – the former two will be dealt with in detail. We shall also discuss family formation patterns. This course adopts a comparative perspective to population issues as we shall address case studies from Europe (Central & Eastern European countries included), North America, Africa and Asia (mostly North-East Asia, with a specific focus on Japan). Throughout the course, emphasis will be placed on the highly political nature of population issues and as such, we shall pay particular attention to the state’s attempts at controlling population growth, immigration and family formation patterns. Course material and lectures will draw from demography, sociology, political science and gender studies. No prior knowledge of demography is needed.
Il est des objets de recherche plus attractifs que d’autres. La fiscalité est de ces sujets vers ... more Il est des objets de recherche plus attractifs que d’autres. La fiscalité est de ces sujets vers lesquels on ne se porte pas spontanément. Et pourtant, l’étude d’instruments fiscaux se révèle être tout particulièrement intéressante pour les diverses montées en généralité qu’elle permet. C’est dans cette perspective que l’intérêt du présent mémoire est à resituer : à travers l’étude d’un abattement fiscal japonais sur une cinquantaine d’années, ce sont plusieurs facettes des politiques publiques japonaises et leurs biais de genre qui deviennent apparents.
Bien qu’ayant adopté l’imposition individuelle dès 1950, le système fiscal japonais prend en compte la situation familiale du contribuable à travers un système d’abattements fiscaux. Plus le nombre de personne à la charge du contribuable est grand, moins ce dernier sera sujet à l’impôt. L’abattement fiscal pour conjoint (haigusha kôjo 配偶者控除) est à replacer dans ce cadre fiscal général : il vise le conjoint dépendant du contribuable, un « conjoint », qui dans la quasi-totalité des cas, se trouve être la femme, au foyer.
En tant que facette de la politique familiale japonaise, l’abattement pour conjoint a donc toute sa place dans le champ d’étude grandissant de l’analyse des politiques publiques à travers le prisme du genre. Son étude contribue à la mise en évidence des « biais de genre » (gender bias en anglais) des politiques publiques en soulignant comment l’Etat parvient à consolider un certain modèle familial et une répartition sexuée des rôles à travers des incitations financières. L’exemple de l’abattement pour conjoint souligne également l’impact symbolique de tels instruments, que ce soit à travers l’idéal social qu’ils promeuvent, ou le modèle familial qu’ils posent comme étant dans la norme.
Si les disciplines les plus mobilisées par les sources japonaises sont jusqu’à présent l’économie et les études sur le genre, la présente étude a choisi de mobiliser la science politique afin d’introduire des problématiques jusqu’alors peu approfondis. Adoptant une perspective compréhensive loin de la normativité récurrente des travaux existants, nous avons centré notre réflexion sur la problématique du changement dans les politiques publiques. Partant de la création de l’abattement pour conjoint en 1961 pour parvenir aux développements les plus récents, c’est une véritable plongée dans le processus de changement sur temps long que nous avons effectué.
Interrogeant les bornes du changement, la première partie adopte une approche qui prend ses distances avec les travaux japonais existants. Là où ces derniers ne voient que trois moments au changement : les réformes de 1961, 1987 et 2004 ; le présent mémoire a fait le pari de mettre en évidence des changements moins évidents, plus « lents », en bref, des changements incrémentaux. Un détour qui nous a permis de remettre en question l’historique établi des abattements pour conjoint. Nous avons ainsi pu relativiser le « cadeau fiscal » offert aux contribuables ayant une femme au foyer au moment de la création de l’abattement pour conjoint (1961) et mettre en évidence le rapprochement qui s’opère entre abattement pour conjoint et abattement pour charge de famille dans les années 1970, deux éléments généralement passés sous silence dans les travaux existants.
Dans la seconde partie qui interroge le « pourquoi » du changement, plusieurs variables explicatives ont été mises en évidence. Si les unes paraissent plus judicieuses que les autres pour expliquer certaines réformes, l’apport principal du présent travail est ailleurs. En effet, nous avons pu voir que le temps du changement est souvent un temps où convergent plusieurs facteurs explicatifs aux temporalités différentes. Ainsi, si les réformes fiscales – variables de court-terme par excellence – sont les plus à même à expliquer le moment du changement, ce dernier n’a lieu que quand s’y conjugue des variables de moyen-terme, telles que les « hauts et les bas » des mouvements conservateurs japonais, ou des variables de long-terme comme le renforcement de l’administration chargée de promouvoir l'égalité homme-femme. C’est à la convergence de ces différentes variables aux temporalités diverses que nous devons les réformes des abattements pour conjoint.
Enfin, le présent travail a contribué à une meilleure appréhension de la perte d’influence du modèle de l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer au sein des politiques fiscales japonaise. Le principe de ‘neutralité’ à l’influence grandissante dans la fiscalité japonaise dès les années 1980, devient, au cours des années 1990, un outil théorique mobilisé par les partisans du « gender-mainstreaming ». La suppression partielle de l’abattement spécial pour conjoint en 2004 est à replacer dans ce contexte. Cependant, cette évolution ne parvient pas à détrôner le modèle familial de type « pourvoyeur – femme au foyer » de son rôle de référent, les fiscalistes continuant à avoir des difficultés à sortir de son cadre cognitif.
« Société sans liens » (muen shakai), « société des disparités » (kakusa shakai)… Rarement, dans ... more « Société sans liens » (muen shakai), « société des disparités » (kakusa shakai)…
Rarement, dans son histoire contemporaine, la société japonaise s’est vue aussi divisée entre « gagnants » (kachigumi) et « perdants » (makegumi) d’une série de réformes libérales qui, sous le gouvernement de Koizumi Jun. ichirō (2001-2006), ont accompagné une embellie de l’économie japonaise, de 2002 à 2008, à laquelle la crise mondiale de 2008 a mis fin. La société japonaise se sent fragilisée par la remise en question d’un modèle de développement endogène qui protégeait la majorité de ses membres de la grande pauvreté. Une des raisons de l’extraordinaire succès de la traduction en japonais de l’ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, réside précisément dans le fait que celui-ci apporte des preuves chiffrées quant à une évolution qui aurait fait du Japon le deuxième pays le plus inégalitaire de l’OCDE après les États-Unis.
The number and nature of international rankings published in large-circulation magazines have gro... more The number and nature of international rankings published in large-circulation magazines have grown significantly in importance in the last fifteen years. They now cover a multiplicity of topics and are structured around criteria ranging from gross domestic product and the quality of education dispensed by the leading higher education establishments (i.e. the Shanghai Ranking) to more abstract notions such as competitiveness and urban standards of living (e.g. the Economist Intelligence Unit’s Liveability Ranking). This proliferation of league tables classifying the workings of the world can also be used for measuring the international influence of countries, organizations and even individuals (examples of the latter are the various “most influential personality of the year” rankings) beyond the merely economic perspective.
Many commentators view Japan’s slippage in the rankings and the indicators expressing the country’s openness and attractiveness to be indicative of its prolonged economic and demographic decline, and the risk of marginalization now faced by the country. But these comparative indexes also suggest that Japan’s “decline” is far from being a homogeneous process: depending on the topic, for the country’s position in the various international rankings is either falling, rising, or staying the same (in absolute or relative terms) depending on the domain in question. For instance, the number of Japanese students spending a year abroad has been falling, in absolute terms, for the last ten years. But Japan’s slippage in the annual ranking established by the World Economic Forum in 2013 on gender inequalities by country (the Global Gender Gap Index) is relative: the country’s fall to 105th place is to be explained not so much by an exacerbation in average salary disparities between men and women but rather by the rapid ascent of women in the workplace in many emerging countries.
This edition of Japan Analysis takes a closer look at Japan’s place in the world, examining the country’s efforts to open up to the world and take up its place in the various rankings of international competition.
Le 16 décembre 2015, la Cour Suprême japonaise s'est prononcée sur la constitutionnalité de deux ... more Le 16 décembre 2015, la Cour Suprême japonaise s'est prononcée sur la constitutionnalité de deux dispositions du droit de la famille dont le bien-fondé est contesté par une partie de la société civile depuis maintenant plus de 20 ans. Si le délai de viduité (Art. 733 du Code Civil) fut jugé inconstitutionnel dans l'état, l'obligation pour les époux de porter le même nom de famille (Art. 750 du Code Civil) fut quant à elle jugée constitutionnelle par la majorité des juges, au grand regret des femmes qui espéraient se voir reconnaître le droit de conserver leur nom de naissance à l'issue du mariage. Ce jugement marque une nouvelle opportunité manquée d'ouverture de l'institution matrimoniale japonaise à davantage de diversité. L'un des grands apports de l'analyse genrée du droit est de mettre en évidence la manière dont une norme de droit à la formulation universaliste, peut se révéler, dans la pratique, exclusive et inégalitaire. L'article 750 du Code Civil japonais est un cas d'école sur ce point : malgré une formulation égalitaire, ses effets sont encore foncièrement genrés avec plus de 95% des couples mariés qui optent pour le nom du mari. Néanmoins, la mise en évidence de ce caractère genré ne garantit pas la victoire dans le cadre d'un procès, les institutions juridiques ayant tendance à se retrancher vers une lecture formelle de l'égalité, comme cela a pu être le cas le 16 décembre. Le présent papier abordera la manière dont les avocats des plaignants ont contesté le caractère constitutionnel de l'article 750 avant de revenir sur les arguments qui leur ont été opposés par la Cour Suprême. Ce faisant, sera mis en évidence la résistance de l'institution matrimoniale japonaise à l'égard de la diversification des formes familiales.
The objective of the course is twofold: [1] To introduce students to gender studies via the study... more The objective of the course is twofold:
[1] To introduce students to gender studies via the study of contemporary Japanese society contemporary. It investigates how gender deeply structures the economy, the political sphere as well as society at large. By the end of the course, every students should be familiar with concepts such as the sexual division of labor, heteronormativity, hegemonic masculinity or gender gap, to name but a few.
[2] To introduce students to qualitative research in social sciences. Students will learn how to write a research project and a (short) research paper. This course will also offer students the opportunity to become familiar with academic writings.
The historical period covered by the course is post-1945.
This course is designed to introduce students to gender studies via the study of contemporary Jap... more This course is designed to introduce students to gender studies via the study of contemporary Japanese society. It investigates how gender deeply structures the economy, the political sphere as well as society at large. By the end of the semester, every students should be familiar with concepts such as the sexual division of labor, heteronormativity, hegemonic masculinity or gender gap, to name but a few.
This course provides an introduction to population issues. Out of the three components of populat... more This course provides an introduction to population issues. Out of the three components of population growth – namely fertility, migration and mortality – the former two will be dealt with in detail. We shall also discuss family formation patterns. This course adopts a comparative perspective to population issues as we shall address case studies from Europe (Central & Eastern European countries included), North America, Africa and Asia (mostly North-East Asia, with a specific focus on Japan). Throughout the course, emphasis will be placed on the highly political nature of population issues and as such, we shall pay particular attention to the state’s attempts at controlling population growth, immigration and family formation patterns. Course material and lectures will draw from demography, sociology, political science and gender studies. No prior knowledge of demography is needed.