Mémoires de l'édition contemporaine (original) (raw)

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MÉMOIRES DE L'ÉDITION CONTEMPORAINE

L'essor des recherches sur l'histoire de l'édition, illustré par la somme de Roger Chartier et Henri-Jean Martin, mais aussi par des travaux plus ciblés (Jean-Yves Mol- lier, Gabriel Boillat, Pascal Fouché, etc.), reste encore entravé par la difficulté d'accès aux archives, quand celles-ci n'ont pas tout bonnement disparu. L'ouverture, rue de Lille, depuis le 20 octobre, de l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC) doit permettre de sauvegarder et de mettre en valeur un patrimoine en péril. LTMEC se fixe en effet une double mission : non seulement reconstituer les fonds et dossiers d'archives des maisons d'édition, des revues et de l'ensemble des métiers du livre, mais aussi les mettre immédiatement à la disposition des chercheurs.

Pour y parvenir, l'IMEC s'est doté d'une

structure originale. Organisme associatif, regroupant autour de ses trois fondateurs, Olivier Corpet, Jean-Pierre Dauphin, Pascal Fouché, des associations existantes (Bibliothèque de littérature française contemporaine, Ent'revues), il a reçu le soutien de la Direction du livre du ministère de la Culture, du CNL, du CNRS, du ministère de l'Education nationale, du Cercle de la librairie et d'un certain nombre d'éditeurs (groupe de la Cité, Fayard, Gallimard, etc.), dont les représentants siègent au conseil d'administration. C'est ainsi qu'il est parvenu à obtenir un budget de 2,5 millions de francs permettant de gérer 350 mètres carrés de locaux, une équipe permanente d'une dizaine de personnes et de recueillir et de conserver les archives et la documentation. De plus, les fonds d'archives déposés et mis à la disposition du public demeurent la propriété des déposants qui en définissent avec l'IMEC les conditions d'exploitation.

Dès son ouverture, l'IMEC a pu réunir un ensemble documentaire d'une grande richesse, sur lequel les chercheurs devraient vouloir se précipiter :

— Un fonds d'éditeurs : une dizaine sont déjà en place, parmi lesquels le fonds Denoël et Steele/Denoël et nombre de petits éditeurs de l'entre-deux-guerres (Cahiers libres, Kra/ Le Sagittaire, Editions surréalistes, Confluences, etc.). Ils comportent souvent des dossiers de presse, des correspondances administratives ou littéraires, etc.

— Des collections de revues : la NKF, mais aussi de nombreuses petites revues (JLe Navire d'argent, Mesures, Variétés, Fontaine, etc.) provenant, notamment, du fonds J.-M. Place et d'Ent'revues.

— Un fonds sur les métiers du livre, comprenant déjà le fonds du graphiste Massin.

— Des fonds d'auteurs (Céline, Genet) provenant de la BLFC, des correspondances de médiateurs tels qu'Henri Berr et son Centre international de synthèse ou les archives littéraires et économiques de la Revue des Deux Mondes sur près d'un siècle.