Travail du cheval d’instruction, cheval d’instruction au travail : principes hérités et innovation au quotidien. Regard critique sur le patrimoine équestre (original) (raw)

Résumés

Tandis que les professionnels du secteur s’accordent sur l’impératif de disposer d’une cavalerie de club fiable, polyvalente, facilitant l’accès du plus grand nombre à l’équitation, permettant un enseignement dans des conditions de sécurité maximales tant pour le pratiquant que pour l’enseignant ou l’animateur, se manipulant aisément…, les chevaux d’instruction ne font l’objet, eux, ni d’un élevage, ni d’une formation spécifiques ; choisis souvent davantage en fonction de critères économiques que sur les qualités qu’exige leur utilisation, ils apprennent souvent aussi leur « métier » sur le tas. C’est ce bricolage au quotidien, parfois bien éloigné des principes qui font la grandeur du patrimoine équestre français, que je me propose de mettre au jour en m’appuyant à la fois sur ma propre expérience d’enseignante d’équitation et sur une enquête de terrain amorcée à l’occasion de mes travaux sur la féminisation de l’équitation et élargie depuis aux évolutions récentes des activités équestres.

The work of riding-school horses and riding-school horses at work ; inherited principles and daily innovation, a critical look at the horse-related heritage. Riding school professionals all agree that it is necessary to have a cavalry of reliable and polyvalent horses, capable of giving the best access possible to the joys of riding, allowing for the schooling to take place in safe conditions, both for teachers and for pupils... At the same time, however, the horses themselves are not specially bred for these purposes, nor specially trained, chosen more often than not for economic reasons and not for the qualities that their role might expect of them. The horses, too, learn only by experience, once at work. It is a makeshift solution, a far cry from the principles that honour the French school of horse riding. These questions will be addressed based on the author’s own experience as a teacher in a riding school and on a recent research project into the feminisation of the riding school world.

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Entrées d’index

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Texte intégral

J’avais beaucoup de mal à comprendre ce que Monsieur Reverchon me disait avec ses mains et ses jambes. Parfois je ne devinais pas tout, alors je regardais Magicien et faisais comme lui. Mais un jour où Magicien n’était pas là, à force de réfléchir, j’ai compris que Monsieur Reverchon me disait “Crac, lève ton dos de derrière très fort”. D’abord, je ne l’ai pas cru […]. Mais comme il a répété la plusieurs fois la même chose, finalement j’ai obéi. Alors il a été à quatre pattes dans la sciure avec l’air pas content du tout. […] Monsieur Reverchon n’est plus jamais revenu sur mon dos.

OVERNOY, Sylvie. Bienvenue au club ! Journal intime du cheval Crac, Paris : Belin, 2001, p. 45.

1Du point de vue de l’anthropologie des techniques, l’équitation correspond à une technique, un « acte traditionnel efficace1 », qui met en œuvre un outil bien particulier : le cheval. Elle s’insère, comme toute technique, dans une « chaîne opératoire » qui va d’une matière première à un résultat fini. Pour utiliser un cheval, il faut avoir auparavant, en amont, fait appel à une série de techniques pour le produire, le former, l’alimenter, le soigner… Par ailleurs, cette utilisation, comme c’est le cas pour l’utilisation des outils, « s’incarne concrètement dans les connaissances techniques, conscientes ou non, et dans les gestes » de l’utilisateur, c’est-à-dire dans les « savoir-faire techniques2 ». La perpétuation de l’équitation dépend de la transmission de ces savoir-faire techniques, de ce patrimoine immatériel, et donc d’une « production » de cavaliers qui assimileront ces connaissances et ces gestes ; certains parmi eux formeront, éduqueront, des chevaux, enseigneront à d’autres cavaliers… Les chevaux dressés participent également à ce processus en tant que « dépositaires du savoir-faire » et « transmetteurs de ce savoir-faire3 », comme l’a montré Patrice Franchet d’Espèrey4. Parmi ces chevaux dressés, on trouve les chevaux d’instruction, c’est-à-dire des chevaux dont la principale fonction est de servir de support à l’apprentissage des cavaliers.

2Compte tenu des contraintes liées à la présence d’un animal – coûts élevés d’achat et d’entretien d’une monture, exigence d’une « compétence technique ultra-spécifique5 », organisation de la filière… –, l’initiation à l’équitation se déroule le plus souvent dans les établissements équestres. Presque tous les cavaliers font au moins leurs premières armes sur des chevaux de club. Ces chevaux, comme l’a précisé Léa de Boisseuil dans son article6, sont « impliqués dans la sphère économique du travail7 », une implication quantifiable ; on calcule ainsi le taux de rentabilité par équidé8 ou la marge dégagée de l’activité enseignement par équidé9. Ils sont bien des chevaux au travail. C’est ce dernier qui nous occupe ici, mais pas seulement. Ainsi, je m’attacherai tout d’abord à décrire la manière dont ils sont utilisés, le travail qu’ils fournissent ; dans un deuxième temps, j’aborderai le travail dont ils sont l’objet : pour leur sélection (élevage, achat par les centres équestres…), pour leur formation et la préparation à leur emploi. Chemin faisant, je tenterai de mettre au jour les changements qui ont marqué le rôle de ces chevaux ces cinquante dernières années, en m’appuyant sur une expérience en tant qu’« indigène10 », puis, à partir de la fin des années 1990, sur une observation participante en tant que chercheur.

Quel travail fournissent les chevaux d’instruction ?

3Un cheval d’instruction ou d’école est un cheval qui appartient à un centre équestre ou qui est mis à sa disposition11. Comme dit précédemment, son travail a partie liée avec l’apprentissage et le perfectionnement des cavaliers. Or, la manière d’envisager la formation de ces derniers a connu de profonds bouleversements sous les effets conjoints des phénomènes de féminisation et de juvénisalisation de la population cavalière, et de la diffusion de la logique entrepreneuriale qui ont marqué les activités équestres ces cinquante dernières années12. Alors que dans les années 1950, l’âge moyen d’un cavalier se situait autour de la trentaine, le profil type d’un licencié de la Fédération française d’équitation (FFE) des années 2000 est une fillette de moins de 14 ans13. Dans le même temps, les établissements équestres sont devenus majoritairement des entreprises à but lucratif14. Il s’agit, à l’heure actuelle, de concevoir des « services équestres » susceptibles de satisfaire les attentes et les besoins de cavaliers, considérés comme des clients à fidéliser. Les méthodes d’enseignement se sont non seulement progressivement adaptées à un public de « consommateurs », qui débute l’équitation de plus en plus jeune15, mais encore ont changé de paradigme : fondées jadis sur le culte de la performance et de la pratique compétitive, elles prônent maintenant le plaisir et la réussite. Cette évolution s’est traduit par l’obsolescence progressive du modèle militaire16 dans la formation du cavalier sportif, modèle où le cavalier devait tout d’abord acquérir une position solide – par des séances de « tape-cul » parfois éprouvantes – tout en apportant la preuve qu’il possédait les qualités inhérentes à la pratique de l’équitation (courage, « perçant », humilité, respect de l’autorité représenté par l’enseignant…). On privilégie désormais l’acquisition d’une autonomie précoce.

4Ces changements ne sont pas restés sans conséquences sur le travail des chevaux d’école ou plus précisément des équidés d’école, car les cavaleries de club comportent désormais le plus souvent une majorité de poneys17. Le travail des équidés de club s’est diversifié : aux exercices traditionnels (mise en selle, école des aides, saut d’obstacles…) s’ajoutent des jeux s’adressant aux enfants, mais également, et de plus en plus, aux (rares) adultes, la participation aux épreuves des « compétitions Club18 »… La tendance est à l’individualisation de l’enseignement, soit au moment de la détente, sous forme de contrat à réaliser. Toutes ces situations exigent dès les premières séances des montures davantage de maniabilité que la reprise « circulaire », à la queue leu leu, qui fit, jusqu’il y a une trentaine d’années, le quotidien des chevaux d’école, au point d’être surnommés les « chevaux de meule ou de rame ». L’essentiel de l’enseignement et, par là, de l’activité des chevaux et des poneys de club intéresse des cavaliers entre le niveau zéro et le Galop 719 ; les niveaux supérieurs portent à passer de ces « équidés à tout le monde » à une monture personnelle20.

5Par ailleurs, afin de répondre à la demande « plus de cheval et moins d’équitation », le temps passé au club hippique comprend des moments plus ou moins longs « à côté21 » du cheval ou du poney afin de privilégier, notamment, la dimension affective de la relation à l’animal. Dans le cas d’approches dites « éthologiques22 », ces moments constituent un volet encore plus important du travail des cavaleries d’école – ce qui fait une différence notable avec les années 1960, où leur contact avec les cavaliers se limitait en général aux reprises23.

6Enfin, compte tenu du jeune âge de la plupart des cavaliers, de l’attention grandissante portée à la sécurité dans la société globale, de la judiciarisation croissante des relations sociales dans le secteur équestre24, on attend des chevaux et des poneys de club qu’ils fassent preuve d’une grande stabilité émotionnelle ; chose qui était moins prégnante au temps où la chute était valorisée – il fallait être tombé sept fois pour être un cavalier – et où l’on n’hésitait guère à confier un cheval compliqué, voire dangereux, à manier tant à pied qu’en selle au prétexte qu’il n’y avait pas de mauvais chevaux, mais des mauvais cavaliers, ou que pour être un cavalier, il fallait savoir monter tous les chevaux. Il n’est pas rare désormais qu’un cavalier, conscient de son statut de consommateur, refuse de monter un cheval qui ne lui plaît pas. L’angoisse de la feuille de monte appartient à un passé presque révolu. En fait, les chevaux ou les poneys d’école les plus populaires chez les cavaliers représentent de « bons » chevaux ou poneys d’école, à plus d’un titre :

7- ce sont des montures qui facilitent l’apprentissage – dans ce domaine, les cavaliers ne se trompent guère, ils apprécient les chevaux ou les poneys attachants, confortables, en équilibre, fiables, maniables, qui « avancent seuls », mais pas trop, pardonnent, anticipent, avec qui ils apprennent en confiance ;

8- ce sont des montures avec qui les enseignants et les animateurs ont de la facilité, voire du plaisir à enseigner, qualité appréciable dans l’exercice d’un métier somme toute usant ;

9- ce sont des montures qui rapportent de l’argent aux clubs en ancrant les cavaliers dans la pratique.

10Les préférences des cavaliers dans ce domaine représentent un bon baromètre pour estimer la rentabilité des équidés – paramètre qui était peu pris en compte par les établissements il y a une trentaine d’années : dans une enquête réalisée en 1989, à la question « quelles sont pour vous les qualités primordiales d’un bon cheval d’instruction ? », la réponse « qui plaise aux cavaliers » faisait partie des moins citées25.

Les chevaux et poneys d’instruction : une « denrée » rare, ou les lacunes de l’élevage français

11Curieusement, malgré la tendance à l’hyperspécialisation des races que connaît l’élevage français depuis le XIXe siècle26 et les enjeux non négligeables – techniques, pédagogiques, économiques – liés aux équidés d’instruction, ces derniers ne relèvent pas d’une production spécifique. Les établissements équestres peinent à trouver les chevaux et les poneys qu’ils recherchent : polyvalents (disciplines et niveaux équestres), plutôt jolis – la clientèle étant sensible à une « bonne tête » –, et surtout, ayant un bon tempérament (gentillesse, fiabilité…)27. Ce n’est pas une situation tout à fait nouvelle : à la fin des années 1980, Jean-François Chary, alors président de la Fédération française d’équitation, déplorait le manque de « skis courts » en équitation, ajoutant : « Si vous trouvez des chevaux petits, calmes, bien adaptés à l’initiation et à la randonnée, il est certain que l’équitation en bénéficiera »28. L’arrivée des poneys a comblé, en partie, cette lacune en « skis courts » et favorisé l’essor de l’équitation29, mais eux aussi sont difficiles à dénicher.

12Le problème de la remonte des cavaleries de club est pour bonne part lié aux stratégies des éleveurs français. Selon une enquête récente, 60 % d’entre eux cherchent à produire des chevaux pour la compétition de niveau professionnel avec l’espoir de les vendre à prix élevé, alors que dans la réalité, 70 % des équidés sont acquis pour le loisir et l’instruction, 25 % pour la compétition amateur et seulement 5 % pour la compétition professionnelle30. Les rares éleveurs de chevaux de loisir souffrent d’une « déconsidération totale et [d’]une absence de reconnaissance : c’est un “élevage au rabais ” 31 ». Cela explique peut-être que le « Label loisir » mis en place en 1993 n’a pas, ou pas encore, produit tous les fruits que les Haras Nationaux escomptaient lors de sa création32. D’autres actions menées sur le modèle proposé par Catherine Imbert (1989) à partir de suggestions d’enseignants – croiser des étalons de sang de « taille moyenne, solides et résistants et possédant un tempérament stable et généreux33 », avec des juments « rustiques, […], présentant un caractère doux, franc et peu nerveux ainsi qu’un modèle moyen, compact et porteur34 » – rencontrèrent un succès mitigé. Pourtant, les débouchés ne paraissent pas manquer, même s’il est difficile d’estimer le nombre d’équidés d’instruction en France35.

13De fait, les équidés d’instruction correspondent à des types de chevaux ou de poneys très variés sans pouvoir faire référence à une ou des races déterminées36. Ils n’existent pas en tant qu’animaux strictement définis par leur ascendance, ou conformes aux normes d’un standard précis37, ils se définissent non par un patrimoine génétique commun, mais par une « somme de caractéristiques » regroupant des « qualités mentales » et des « qualités physiques38 ». Aussi les modèles des chevaux et des poneys d’école sont bien loin d’être uniformes. En outre, comme la priorité est souvent donnée au tempérament et aux aptitudes, il n’est pas si rare de voir dans les écuries des chevaux ou des poneys qui semblent résulter du croisement « entre une carpe et un lapin », mais qui « font tellement très bien leur boulot qu’on les trouve presque beaux39 ».

14Il s’agit pour les établissements de se fournir en équidés d’instruction dans un marché où, schématiquement, seuls trois grands types de chevaux sont disponibles :

(1) des chevaux d’élite, relativement chers et produits pour la compétition, (2) des chevaux sans origine ou réformés des courses, très peu chers mais généralement peu recherchés, (3) des chevaux de sport non retenus pour le sport de haut niveau, déclassés et vendus à perte40.

15Or, ces chevaux ne sont généralement pas adaptés à l’utilisation de loisir41. Certains dirigeants d’établissement avouent même prendre garde, pour les équidés d’initiation, aux qualités « trop sportives » : un cheval ou un poney qui trotte trop bien risque de secouer les cavaliers, tout comme un cheval ou un poney dont le coup de saut est trop fort.

16Se fournir en équidés relève donc de la « débrouille » : certains clubs font naître42 en « recyclant » des juments de club ou de compétition accidentées ou un peu âgées, d’autres piochent dans les réformes de courses (trot et, dans une moindre mesure, de galop), mais cela se pratique moins depuis une petite trentaine d’années, beaucoup fonctionnent avec un marchand attitré qui laissent des chevaux ou poneys à l’essai quelque temps – cela se compte parfois en mois – pour voir s’ils font l’affaire43. Enfin, sauf exception, les clubs hésitent à investir dans des jeunes chevaux (2 ou 3 ans) : ils n’ont aucune rentabilité et prennent de la place, d’où la quête de chevaux ou de poneys un peu « mis », quête souvent ardue ; une dirigeante d’établissement confiait il y a peu que « trouver un poney shetland prêt à l’emploi relevait du miracle ». En fait, il est très rare, sauf cessation d’activité, que les centres équestres se défassent de leurs bons équidés de club44. On ne trouve donc sur le marché pratiquement que des chevaux et des poneys à former à l’instruction.

Comment les équidés d’instruction sont travaillés, éduqués à leur métier

17La formation des chevaux et des poneys d’école est à l’articulation de deux grands volets : 1) le conditionnement au métier de l’instruction ; 2) le dressage, c’est-à-dire la mise en condition du cheval pour une utilisation sous la selle.

18Le conditionnement au métier de l’instruction se réalise sur le tas : on fait évoluer la nouvelle recrue en reprise45, montée par un cavalier confirmé dans les premiers temps, et l’on voit « ce que ça donne ». Le tout est ensuite affaire de dosage et d’observation de la part de l’animateur ou de l’enseignant, c’est-à-dire d’une lecture du comportement de l’animal. Si les équidés d’instruction apprennent en faisant, c’est aussi le cas des enseignants. La pertinence du choix des équidés à conserver, la préservation et la fiabilité de la cavalerie d’un club dépendent d’un savoir-faire qui s’acquiert par imprégnation, à la manière des « bêteleux46 » – assortiment des couples cavalier/monture, choix des exercices à faire réaliser, décision d’enrêner, estimation du degré de volonté à collaborer, repérage des signes avant-coureurs des mouvements de « gaîté », anticipation des actes de « rébellion », observation des manifestations de baisse de moral ou de fatigue… Lorsque l’on introduit un ou deux novices dans une cavalerie rompue au métier de l’instruction, leur apprentissage en est facilité. La grande difficulté dans ce domaine est lorsqu’on élabore une cavalerie d’instruction en « partant de rien47 ». Une cavalerie se constitue donc progressivement, se « cultive », ce qui explique en partie que l’âge moyen des équidés d’instruction se situe entre 9 et 10 ans48.

19Le dressage des équidés d’instruction ne diffère guère de celui des autres équidés, que ce soit sur le plat, à l’obstacle ou dans toute autre utilisation. Il s’agit d’avoir une monture aux ordres, en équilibre, réactive, dans l’impulsion… Quelques éléments supplémentaires entrent en jeu :

20- la polyvalence – alors que souvent le dressage des chevaux s’oriente vers une discipline particulière, les équidés d’instruction, pour des raisons évidentes de rentabilité, se doivent d’être le plus polyvalents possible et doivent donc être capables d’assimiler un registre assez large de compétences ;

21- la taille – le dressage des poneys A et B, qui ne peuvent être montés par des adultes, a mis au goût du jour la pratique du travail aux longues rênes ;

22- l’impératif de justesse dans la réponse aux aides – cet impératif est lié à leur rôle dans l’apprentissage des cavaliers, comme le rappelle le cours des instructeurs de Saumur : « le cavalier qui ne sent pas ce dont on lui parle, ne peut pas comprendre49 ». Difficile, en effet, d’apprendre ce qu’est une cession de mâchoire avec un cheval qui ne cède pas, de saisir la notion de légèreté, principe constitutif de l’équitation de tradition française, avec des chevaux pesants.

23- le temps consacré à ce dressage – compte tenu des temps de travail à l’instruction de ces équidés, il est difficile de prévoir des séances de dressage en sus. On est le plus souvent dans le cadre d’une formation continue qui se confond avec les temps d’instruction. Là encore, tout tient au savoir-faire de l’enseignant afin de ne pas mettre les couples d’apprenants en difficulté : initier dans le même temps un cheval et son cavalier à l’épaule en dedans est le plus souvent contre-productif. Cette difficulté peut être cependant atténuée par la matérialisation de l’espace, c’est-à-dire la mise en place de dispositifs, de mises en situation qui vont induire l’apprentissage chez le cavalier50 et « gymnastiquer » les montures tout en les préservant, dans une certaine mesure, des maladresses des cavaliers.

24Le temps compté consacré à la formation des équidés d’école et la volonté de rendre la pratique de l’équitation accessible au plus grand nombre de cavaliers poussent parfois à user de « raccourcis ». Ainsi, depuis le début années 1990, s’est largement diffusé l’usage des enrênements fixes (rênes allemandes, gogue…)51.

25Comme on peut le voir, tant le conditionnement des équidés au métier de l’instruction que leur dressage relèvent pour une bonne part des personnes qui travaillent avec eux (enseignants ou animateur). Ce savoir-faire relève d’un « savoir-faire incorporé » ; en effet, si une partie de ce savoir a fait l’objet d’une « algorithmisation » et s'incorpore dans « un rapport non humain » : livre, traité, manuel, il est pour l’essentiel le résultat de l’apprentissage personnel, de l’expérience, de l’habileté des enseignants52.

26Supports de l’apprentissage et acteurs économiques, les chevaux et les poneys d’école font partie du paysage équestre. Ils sont également des vecteurs participant à la transmission de la culture équestre. Leur travail et leur éducation à ce travail sont intimement liés aux méthodes d’enseignement en vigueur. Force est de constater que ces méthodes ont connu de profonds bouleversements ces cinquante dernières années. Si l’héritage de l’instruction militaire et les valeurs qui y étaient rattachées – le « perçant53 » – transparaissent encore ici et là en filigrane, elles tendent à s’estomper, remplacées par une autre manière d’envisager l’enseignement. Cette dernière contribue à la constitution d’un nouveau patrimoine qui manifeste, certes, de cette nouvelle culture équestre « baroque, hédoniste et sentimentale54 », tout en représentant, notamment au travers de l’organisation de l’équitation à poney, une particularité bien française. Signe-t-elle le crépuscule de l’équitation de tradition française comme le prétendent certains ou, au contraire, l’aube de sa renaissance comme l’avancent d’autres55 ? Difficile de le prédire, une chose reste toutefois assurée : les équidés d’école joueront un rôle dans la construction de cet avenir.

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Bibliographie

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Notes

1 - MAUSS, Marcel. « Les techniques du corps ». Dans ID. Sociologie et Anthropologie. Paris : PUF, [1936] 1966, p. 365-385.

2 - Chamoux, Marie-Noëlle. « La transmission des savoirs techniques : un objet pour l’ethnologie des techniques ? ». Dans BARTHOLEYNS, Gil, GOVOROFF, Nicolas, JOULIAN, Frédéric. (dir). Cultures matérielles. Anthologie raisonnée, Techniques & Culture. Marseille : Maison des Sciences de l’homme, 2010-2011, vol. 1, 2010, n° 54-55, p. 14.

3 - DIGARD, Jean-Pierre. Conclusions et perspectives ouvertes par le colloque de Tulle [document électronique]. « Le Cheval et ses patrimoines », colloque de Tulle, 15-17 juin 2011. Paris : Ministère de la Culture et de la Communication, In situ, revue des patrimoines, n°18. Voir le site : http://insitu.revues.org/9652 [consulté le 14/09/2015].

4 - Voir notamment FRANCHET D’ESPÈREY, Patrice. La Main du maître. Réflexions sur l’héritage équestre. Paris : Odile Jacob, 2007.

5 - POCIELLO, Christian. « “La force, l’énergie, la grâce et les réflexes ”. Le jeu complexe des dispositions culturelles et sportives ». Dans POCIELLO, Christian (dir.). Sports et société. Approche socioculturelle des pratiques. Paris : Vigot, 1981, p. 197.

6 - Voir, dans ce numéro, l’article de : de BOISSEUIL, Léa. Chevaux travaillés et chevaux qui travaillent : Réflexions sur la notion de travail dans l’univers équestre. [document électronique]. FAIRE LIEN (FC).

7 - Sans être généralement assimilés à des chevaux de travail – expression qui « désigne généralement un cheval de trait, de poste, de mine, etc. En tout cas un cheval utilisé le plus souvent pour sa force motrice et qui collabore à l’activité économique de l’homme, activité perçue comme laborieuse ». Ibid.

8 - Selon une enquête réalisée à la fin des années 1980, « la rentabilité des cavaleries de club, compte tenu de l’alimentation, des frais d’entretien, des harnachements et des charges de personnel, est estimée à environ 4 heures par jour et par cheval », moyenne calculée pour des chevaux logés en boxe ou en stalle. IMBERT, Catherine. Essai de présentation du cheval d’instruction en France. Situation actuelle et perspectives. Thèse pour le doctorat vétérinaire, Toulouse, université Paul-Sabatier, 1989, p. 6.

9 - REFErences (réseau économique de la filière équine). Création et conduite d’un centre équestre, 2009, p. 7.

10 - J’ai débuté l’équitation à la fin des années 1960 : cavalière de compétition, monitrice d’équitation (1983), puis instructrice (1989), j’ai dirigé un centre équestre de 1983 à 1993.

11 - Selon l’enquête réalisée lors des Journées pédagogiques d’Angers organisées par la Fédération française d’équitation (2005), un quart de la cavalerie d’école n’appartient pas aux clubs (prêt, demi-pension…).

12 - TOURRE-MALEN, Catherine. « Évolution des activités équestres et changement social en France à partir des années 1960 ». Le Mouvement social, 2009, no 229, p. 41-59.

13 - Plus précisément, une fillette de 9 à 13 ans. Voir le site : P. Marry, http://www.creif-evenement.fr.com/File-Seminaire_2014/MARRY_INTERVENTION_2013_V2pdf, [consulté le 23 mai 2014].

14 - Au tournant des années 1970, le paysage des établissements équestres se modifia. Entre 1981 et 1993, le nombre de clubs équestres doubla. Mais cette évolution varie selon le statut juridique des clubs : le nombre des associations, dont moins de la moitié dispense une formation équestre, augmente de 40 % environ, alors que, dans le même temps, celui des établissements professionnels croît de 190 %. En 2004, 75 % des établissements adhérents à la FFE sont ouverts au public sous une forme lucrative. Cette configuration représente une singularité dans le monde sportif français où le modèle dominant reste celui d’une animation bénévole dans des installations entretenues par les collectivités locales ou territoriales. TOURRE-MALEN, Catherine. « Évolution des activités équestres et changement social en France à partir des années 1960 », art. cit., p. 52.

15 - Une initiation vers l’âge de trois ou quatre ans est devenue chose courante, ibid., p. 47.

16 - Le Manuel d’équitation de la Fédération française des sports équestres publié en 1979 (1959 ou 1969) reprend quasiment mot pour mot les principes du Manuel d’équitation et de dressage publié par le ministère de la Guerre en 1929. On y retrouve les trois étapes de l’éducation du cavalier – éducation élémentaire, équitation secondaire, équitation supérieure –, expurgées toutefois des termes « jeunes soldats », « officiers », « gradés »…

17 - Selon l’enquête réalisée lors des journées pédagogiques de la FFE à Angers (2005). D’après le règlement fédéral, les équidés dont la taille (mesurée au garrot) ne dépasse pas 1,48 m sont considérés comme « poney » et font l’objet de quatre catégories. Les catégories A (maximum 1,07 m) et B (entre 1,07 m et 1,30m) sont réservées aux cavaliers les plus jeunes, les catégories C (entre 1,30 m et 1,40 m) et D (entre 1,40 m et 1,48 m) sont proposées dès l’âge dix ans environ et peuvent même être montées par des adultes.

18 - Ces compétitions, accessibles dès les premiers niveaux, sont basées sur une logique « participative ». Elles constituent pour les établissements des animations à proposer à leurs cavaliers sans investir dans une cavalerie spécifique.

19 - La formation et l’évaluation des cavaliers, des voltigeurs (pratiquants de la voltige à cheval) et des meneurs (pratiquants de l’attelage) licenciés de la FFE se basent sur un dispositif appelé « Galop », découpé en 9 niveaux, qui permet d’assurer l’homogénéité de l’enseignement de l’équitation sur l’ensemble du territoire français. Ce dispositif présente différentes « spécialités » : les Galops de cavalier, les Galops de pleine nature (adaptés à l’équitation d’extérieur), les Galops d’amazone, les Galops d’équitation Camargue, les Galops de voltige, les Galops d’attelage, les Galops de courses, les Galops de pony-games, les Galops d’équitation éthologique. Les brevets fédéraux les plus présentés restent les Galops de cavalier, l’apprentissage des cavaliers se fondant majoritairement sur une approche traditionnelle de l’équitation.

20 - CHEVALIER, Vérène. Démographie sportive : itinéraires et abandons dans les pratiques de l’équitation. Thèse de sociologie, Paris, université de Paris-Diderot-Paris VII, 1994, p. 192-198.

21 - TOURRE-MALEN, Catherine. « Les à-côtés de l’équitation. Rapport à l’animal et pratique sportive ». Études rurales (EHESS), 2003, n° 165-166, p. 133-146.

22 - Les méthodes éthologiques, élaborées aux États-Unis en réaction contre les méthodes brutales utilisées traditionnellement par les cow-boys pour dresser les chevaux – en anglais to break horses, « briser les chevaux » –, sont qualifiées en France d’« équitation éthologique ». Mais cette dénomination est contestée. Les éthologues – les « vrais », ceux qui ont suivi une formation scientifique – s’y opposent, rappelant que l’éthologie est une science d’observation et non d’intervention sur l’animal, qui demande des connaissances approfondies en biologie animale, en génétique et en neurophysiologie. L’Éperon, no230, décembre 2003-janvier 2004, p. 6. Jean-Pierre Digard, quant à lui, considère cette étiquette « éthologique » comme totalement « abusive ». DIGARD, Jean-Pierre. « Des manèges aux tipis. “Équitation éthologique” et mythes indiens ». Techniques & Culture, 2004, no 43-44, p. 134). En fait, l’appellation « équitation éthologique » ne semble pas venir du courant américain où l’on parle de natural horsemanship, une expression intraduisible qui évoque le « savoir-faire naturel des véritables hommes de chevaux ». Cheval Magazine, Hors-série n° 7, octobre 2003, p. 96. Le détournement du terme scientifique serait dû à l’intérêt commercial qu’il y a à habiller du nom d’une science les techniques empiriques des chuchoteurs (ibid.).

23 - Les cavaliers trouvaient leur monture pansée et sellée, montaient le temps de leur reprise, et, une fois celle-ci achevée, remettaient leur cheval à un palefrenier qui s’en occupait. Cette nouvelle organisation est aussi la conséquence de la multiplication des petites structures équestres, de la volonté de rentabilité, et des nouvelles directives pédagogiques. Elle s’est si bien ancrée dans les habitudes que l’ancienne paraît, non seulement obsolète, mais encore contraire à l’épanouissement des cavaliers.

24 - Il n’est plus rare que les victimes d’accident (chute, morsure, coup de pied…) aient recours à des procédures civiles ou pénales.

25 - IMBERT, Catherine. Thèse citée, p. 28.

26 - DIGARD, Jean-Pierre. Une histoire du cheval. Art, techniques, société. Arles : Actes Sud, 2004, p. 164.

27 - Jusqu’à la fin des années 1970, au prétexte qu’« il n’y avait pas de mauvais chevaux, mais que de mauvais cavaliers », les chevaux d’école, en particulier ceux réservés à l’initiation, étaient choisis davantage en fonction de la modicité de leur prix que de leur adaptation à l’instruction. Une cavalerie de club rassemblait souvent des barbes, des chevaux réformés des courses (de trot et, dans une moindre mesure, de galop), des chevaux de sport n’ayant pas le potentiel suffisant pour mener une carrière. Il arrivait souvent qu’un débutant se voie confier un cheval compliqué, voire dangereux, à manier tant à pied qu’en selle.

28 - Cité par IMBERT, Catherine. Thèse citée, p. 49.

29 - TOURRE-MALEN, Catherine. « Évolution des activités équestres… », op. cit., p. 50-52.

30 - JEZ, Christine et al. La filière équine à l’horizon 2030. Versailles : Quae, 2014, p. 18.

31 - Groupe « cheval de loisir ». Rapport de synthèse, 1990, p. 5.

32 - Ce label visait à promouvoir le cheval dit « de loisir » – le loisir englobant l’initiation et le perfectionnement des jeunes, adolescents et adultes (ibid., p. 5) – en amont, auprès des éleveurs, et en aval auprès des cavaliers, notamment en apportant des garanties aux acquéreurs potentiels, avec un effort tout particulier dans le domaine comportemental. Malgré l’échec relatif de ce dispositif, le marché du cheval de loisir, plutôt version tourisme équestre, s’est développé, notamment par l’introduction de nouvelles races en France (quater-horse, pinto, barbe, henson…) et leur reconnaissance par les institutions. TOURRE-MALEN, Catherine. « Contraintes techniques et construction du rêve en équitation de randonnée ». Équ’Idée (Haras nationaux), 2006, no 55, p. 37.

33 - IMBERT, Catherine. Thèse citée, p. 50.

34 - Ibid., p. 50. C’est la voie qu’avait suivie Jean-Marie Bidault, directeur du haras national d’Uzès, pensant que le croisement de juments locales avec des étalons nationaux donnerait de bons chevaux d’instruction.

35 - En 2011, les centres équestres détenaient 190 000 équidés, pour l’enseignement ou la compétition, en pension ou appartenant au club. Voir le site : http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/filiere-economie/chiffres-cles-sur-les-entreprises-ressources-et-territoire/les-effectifs-dequides-en-france.html#c45338 [consulté le 23 mai 2014].

36 - Groupe « cheval de loisir ». Rapport de synthèse, 1990, p. 7.

37 - IMBERT, Catherine. Thèse citée, p. 42.

38 - Groupe « cheval de loisir ». Rapport de synthèse, 1990, p. 7.

39 - Pour reprendre les expressions du directeur d’un centre équestre provençal. En cela, les clubs suivent les conseils du chevalier Chatelain : « Nul cheval n’est parfait. La science dans le choix de ces animaux, consiste donc à distinguer les défauts naturels ou accidentels qui sont graves et peuvent nuire au service qu’on se propose d’en tirer, de ceux qui ne sont que légers, et qui ne sauraient préjudicier véritablement à l’objet que l’on a en vue ». Chatelain, René-Julien. Le guide des officiers de cavalerie. Paris : Cordier, 1817, p. 31.

40 - JEZ, Christine et al., op. cit., p. 19.

41 - Ibid., p. 19.

42 - D’après les résultats de l’enquête réalisée lors des Journées pédagogiques d’Angers (2005).

43 - Cette pratique observée sur le terrain se retrouve dans l’enquête réalisée par Catherine Imbert (thèse citée, p. 33).

44 - « On doit se méfier des chevaux d’amis ; les personnes riches et celles qui par état ont des chevaux, ne vendent jamais les meilleurs ; ils se défont ordinairement des chevaux usés, tarés, ou vicieux. Il est vrai qu’un cheval peut très bien convenir à une personne et non à une autre ; mais celui qui a été trompé, n’a pas de plus grand plaisir que débarrasser son écurie d’une rosse ». CHATELAIN, René-Julien, op. cit., p. 49.

45 - Ou lors des soins, de promenade, de jeux, de séances de manipulation…

46 - DIGARD, Jean-Pierre. L’homme et les animaux domestiques. Paris : Fayard, 1990, p. 236.

47 - Ce fut le cas lorsque je créais mon propre établissement ; il me fallut presque 5 ans pour avoir une cavalerie d’école opérationnelle.

48 - Selon l’enquête réalisée lors des Journées pédagogiques d’Angers (2005).

49 - La REF (Revue équestre fédérale), no 54, 2014, p. 9.

50 - FORCE, Jean-Luc. Enseigner l’équitation. Panazol : Lavauzelle, 2001, p. 25-27.

51 - Facilitant, en théorie, l’emploi des aides du cavalier et participant, par là, au confort des montures, ces enrênements ne sont pas sans risque lorsqu’ils sont mal ajustés car ils peuvent entraîner des maux de dos chez les équidés. Leurs détracteurs les accusent également d’empêcher les cavaliers d’instaurer un rapport « naturel » avec la bouche du cheval et d’accéder ainsi au tact équestre.

52 - BAREL, Yves. « La Ville avant la planification urbaine ». Dans CONAN, Michel et SCHEER, Léo (éd.). Prendre la ville : esquisse d’une histoire de l’urbanisme d’État. Paris : Anthropos, 1977, p. 16-19 ; cité par CHAMOUX, Marie-Noëlle, Art. cit., p. 142.

53 - C’est-à-dire le mépris du danger, l’énergie, la faculté physique et morale « d’encaisser les coups du sort », un « courage et une volonté de gagner indéfectibles ». SAUREL, Étienne. Le cheval. Équitation et sports hippiques. Paris : Larousse, 1966, p. 341.

54 - DIGARD, Jean-Pierre. « Du travail au plaisir, du respect à la compassion ». Dans ROCHE, Daniel et REYTIER, Daniel (dir.). À cheval ! Écuyers, amazones & cavaliers du XIV e au XXI e siècle. Paris : Association pour l’Académie d’art équestre de Versailles, 2007, p. 255.

55 - Voir les débats, assez vifs, sur ce sujet lors du colloque « Les premières Rencontres de l’équitation de tradition française », Saumur, 16 et 17 octobre 2014.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Catherine Tourre-Malen, « Travail du cheval d’instruction, cheval d’instruction au travail : principes hérités et innovation au quotidien. Regard critique sur le patrimoine équestre », In Situ [En ligne], 27 | 2015, mis en ligne le 29 octobre 2015, consulté le 22 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/insitu/12206 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.12206

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